mardi 7 juin 2022

Instituteurs-naturalistes de Saône-et-Loire

 

Instituteurs-Naturalistes autodidactes

François Chassignol et Emile Château

« Pour enseigner un peu, il faut savoir beaucoup »

 

Sans doute, ces deux instituteurs saône-et-loiriens en avaient-ils conscience, comme tous les bons maîtres, et s’en faisaient une règle. Tous deux se documentaient alors sur toutes les matières qu’ils dispensaient dans leur école. Tous deux aussi, bien avant de se connaître, avaient senti grandir en eux cette passion pour la Botanique de terrain et la Biologie végétale. Les ambitions intellectuelles de ces maîtres de campagne étaient malheureusement bridées par leur isolement, sans bibliothèque suffisante, sans conseils éclairés et le découragement faillit maintes fois les pousser vers l’abandon… Jusqu’à leur rencontre et à l’amitié qui s’ensuivit. 

François Chassignol (1865-1960)

C’est à Bourg-le-Comte, en Saône-et-Loire, que naquit François Chassignol, le 16 octobre 1865. A la suite de ses études primaires, il entra à l’Ecole primaire supérieure de Marcigny, puis au collège de Charolles. Muni du Brevet élémentaire, obtenu à Mâcon, en 1882, il semble s’être orienté vers la carrière enseignante.  Il n’existe aucune trace d’un passage à l’Ecole normale et nulle mention n’en est faite dans son dossier. Néanmoins, Sa première nomination fut Digoin, le 15 octobre 1884 comme stagiaire. Au hasard des mutations, il fut nommé successivement à Pierreclos, Dracy-Saint-Loup, Anost (où il se maria en 1892 avec Pierrette Lagneau) et, enfin, à la Boulaye en 1899, où il finira sa carrière 26 ans plus tard. Il revint alors au pays natal jusqu’à son décès, le 14 février 1960.  

Ecole de La Boulaye, fin du 19e siècle (picclick.com)

Maître reconnu sur le tard pour ses compétences et ses engagements, il contribua remarquablement à l’implantation de l’école publique, s’investissant dans les cours pour adultes, les conférences populaires et l’enseignement agricole. La population des différentes communes où il exerça lui témoigna toujours reconnaissance et estime, à l’instar de ses anciens élèves qui lui gardèrent, eux aussi, un profond attachement. L’institution, dans toute sa rigueur, souligna des débuts somme toute difficiles (surtout qu’il ne fut pas adoubé par l’Ecole normale) (1), mais elle finit par reconnaître son investissement dans le métier : le Ministre de l’Instruction publique lui décerna Lettres de félicitations, Mentions honorables, ainsi que Diplômes d’Honneur et Médailles de bronze, argent et or. En 1909, il fut élevé au grade d’Officier du Mérite agricole et, en 1920, à celui d’Officier d’Académie. En 1927, après un titre d’Instituteur Honoraire (1925), il fut proposé au grade d’Officier dans l’Ordre des Palmes Académiques. Poursuivant son engagement social, il rejoignit les délégués cantonaux en 1933 (actuels Délégués départementaux de l’Éducation nationale) et fut élu membre de la Commission départementale des Monuments et Sites naturels en 1938.

Bulletin administratif du ministère de l’Instruction publique, Tome CII, année 1917

Pour parfaire ses connaissances en agronomie et en horticulture, liées à l’enseignement agricole qu’il prodiguait lors de ses activités périscolaires, il se consacra à la botanique de terrain et à la biologie végétale, autant par goût, sûrement, que par nécessité d’acquérir une base solide à ses cours. C’est à l’arrivée d’Emile Château, autre instituteur-naturaliste de talent, à Antully, que François Chassignol fit la connaissance de ce dernier. Une amitié lia rapidement les deux hommes, comme le relata Ernest Bonnot dans un Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon : « F. Chassignol et E. Château, liés par une solide amitié née d’une communauté d’âge, de profession et d’aspirations (..). » C’est Emile qui présenta François au Docteur Gillot, éminent botaniste autunois, qui décela immédiatement en François Chassignol l’ardeur et les qualités humaines qui l’animaient. Dès lors, il mit à sa disposition son savoir, sa bibliothèque, son important herbier personnel et son jardin botanique, toutes choses qui manquaient cruellement au désir de progresser de Chassignol. Ainsi, l’instituteur devint-il l’un des meilleurs floristes du département, dirigeant de nombreuses excursions, assurant le classement et la conservation des grands herbiers autunois. 



François Xavier Gillot (1842-1910)

Depuis longtemps, F. X. Gillot parlait de la nécessité d’un ouvrage d’ensemble sur la flore de Saône-et-Loire. A sa mort, en 1910, François Chassignol et Emile Château reprirent le travail inachevé de leur maître et entreprirent l’exploration méthodique du territoire. Le résultat de leurs recherches fut publié de 1927 à 1936, par les soins de la société savante de renom, La Physiophile de Montceau-les-Mines, au début sous le titre de Flore montcellienne, puis de Le Catalogue des plantes de Saône-et-Loire et des cantons limitrophes, ouvrage de 450 pages devenu rare du fait de la destruction des stocks pendant la Grande Guerre.   




De nombreuses sociétés naturalistes accueillirent François Chassignol (2). Il s’attela à la réalisation d’un herbier phanérogamique très complet de la flore française, il constitua un herbier des plantes de Saône-et-Loire, un autre des plantes cultivées, un herbier cryptogamique, un herbier cécidologique, un herbier pathologique… « Un herbier est un trésor caché, utile seulement s’il est consulté souvent, toujours guetté par deux ennemis implacables, l’un géant, l’autre nain : le temps et l’insecte. » déclarait-il. Le phanérogamiste Pierre Senay le félicita pour son travail soigneux et consciencieux dans un courrier du 19 janvier 1923 : « Je ne sais vraiment pas ce que je dois admirer le plus : de la préparation des amples parts, ou de la rareté d’espèces que je ne connaissais que de nom », tandis que le botaniste Jean-Baptiste Charbonnel,  lui écrivait, le 17 novembre 1920 : « J’ai admiré le choix et la belle préparation de vos exsiccata ». Ce dernier trouva naturel de lui dédier de nombreuses variétés nouvelles ainsi discriminées lors de ses travaux MenthaeExsiccatae auxquels participa Chassignol. On dénombrera plus de 70 publications, livres, comptes rendus et autres travaux scientifiques publiés durant sa riche carrière.


L’école de Bourg-le-Comte avant 1914 (geneanet)



L’école de Bourg-le-Comte, 1937, carte adressée à l’institutrice de l’époque (geneanet)

A la fin de sa vie et depuis son retour à Bourg-le-Comte, François Chassignol mit au service de tous, son expérience et son grand savoir. Il continua de développer patiemment un jardin botanique, élaboré entièrement de ses mains, comme il l’avait fait à La Boulaye, cherchant à recréer le contexte écologique d’espèces intéressantes. Il accueillit, avec obligeance, nombre de savants et d’amateurs éclairés, leur transmettant le respect de la vie « dans ses plus humbles manifestations », ainsi que sa pensée scientifique et philosophique. Concluons par cette épitaphe rédigée par Ernest Bonnot, après la mort de l’instituteur-naturaliste :

« Savant modeste et bon, F. Chassignol a montré à la jeunesse qui lui était confiée, comme à tous ceux qui ont voulu le suivre, une voie possible vers ce bonheur que les hommes du 20e siècle se plaignent trop souvent de ne plus pouvoir – ou savoir – trouver. Qu’ils s’inspirent donc d’une telle destinée, et ils éviteront ces cancers que constituent certaines philosophies modernes, déprimantes et néfastes. Qu’ils se penchent sur cette vie, et ils auront la nette et réconfortante impression d’y pouvoir puiser le magnifique exemple de ce qui fait le meilleur de l’Homme. »


Ecole de La Boulaye, début du 20e siècle (picclick.com)

Emile Château (1866-1952)

 

C’est en Saône-et-Loire que naquit Emile Chateau, à Uchon plus précisément, le 16 octobre 1866 et c’est en Saône-et-Loire qu’il mourut, à Charrecey, le 16 avril 1952. Il fit sa scolarité à l’école de la Chapelle-sous-Uchon, parcourant, chaque matin, six kilomètres à pied pour s’y rendre. D’un naturel timide, il apprend à lire, compter et écrire en un temps record et, à 11 ans, il constitue son premier herbier, avant d’être reçu premier au certificat d’études. Pour lui, son avenir est tout tracé, il sera maître d’école. Ainsi, en 1883, à Mâcon, obtient-il son Brevet élémentaire de Capacité qui lui ouvre les portes du Concours d’entrée à l’Ecole Normale. Reçu à l’écrit, il sera malheureusement refusé à la visite médicale, suspecté de porter la tuberculose. Qu’importe, après une période de doute, il sollicitera un poste d’adjoint la même année et entrera malgré tout dans la profession sans passer par l’Ecole normale :

-       Nomination d’instituteur-adjoint à Saisy du 18 octobre 1883 au 12 octobre 1886.

-       Nomination d’instituteur-adjoint à Mâcon du 12 octobre 1886 au 1er octobre 1895 où il épousera Jeanne Moreau, institutrice, en 1892.

-       Chargé d’école à Bourg-le-Comte du 1er octobre 1895 au 1er octobre 1908.

-       Directeur d’école à Antully du 1er octobre 1908 au 1er octobre 1911.

-       Directeur d’école à Matour du 1er octobre 1911 au 1er octobre 1923 où il prit sa retraite, se retirant à Charrecey.


Emile Château à Charrecey, 1953 (bourgogne-fanchecomte-nature.fr)

Emile Chateau participa à toutes les œuvres périscolaires qui incombaient aux maîtres de l’époque et ses nombreuses actions pédagogiques d’enseignant lui valurent les récompenses octroyées aux membres de l’enseignement : Officier de l’Instruction publique, Officier du Mérite agricole, ainsi que les médailles décernées par des Sociétés diverses, parmi lesquelles la prestigieuse Médaille scientifique de l’Académie internationale de Géographie botanique dont il fut l’un des rares titulaires. Il exerça son métier d’instituteur jusqu’à sa retraite, en 1923, à Charrecey, ajoutant à sa carrière : le secrétariat de mairie, la direction de l’Union musicale de Matour, la préparation militaire (3).


Extrait de la conférence « Au jardin secret de Maître Château », Jean Pelletier-Thibert : « Cet autoportrait provient du laboratoire photographique qu’Emile Château installa dans son école en 1898. Il en tira un positif de couleur bistre au format carte postale, puis il écrivit dessus cette mention humoristique d’autodérision : « Un chercheur de Cecidomyia… Sur une branche de Pyrus Cydonia ». Ensuite, il la posta de Bourg-le-Comte, à l’adresse de Mme Château, institutrice… Audit bourg ! Créant ainsi un document avec date certaine ; le cachet de la poste faisant foi ! »

Au fil du temps, il était devenu l’un des meilleurs botanistes de la société d’Histoire Naturelle de Mâcon dont il fut secrétaire adjoint et conservateur. Il publia de nombreuses notes pour différentes sociétés et collabora avec les plus éminents spécialistes du département et au-delà (4). C’est à son arrivée à Bourg-le-Comte qu’il fut mis en relation avec le Docteur X. Gillot qui sera son véritable maître. Ses contacts avec la plupart des botanistes de l’époque le rapprochèrent de la Société d’Histoire Naturelle d’Autun et, à son arrivée à Antully, en 1908, il se lia d’amitié avec François Chassignol. Alors, commença leur longue collaboration. Comme lui, il aurait abandonné la botanique si le hasard des rencontres n’avait mis sur son chemin des naturalistes amateurs et des savants qui allaient l’aider à vivre sa passion.


Emile Château vers 1940 (la Physiophile-Montceau)


Correspondance de G. Kunholtz-Lordat, 1947 (doc Jean Pelletier-Thibert)

Un peu avant sa mort, Emile Château, au sommet de sa carrière de botaniste, reçut la reconnaissance suprême qui couronna son œuvre. G. Kunholtz-Lordat, Docteur ès sciences, membre correspondant de l’Institut, professeur à l’Ecole Nationale d’Agriculture de Montpellier, lui reconnut la paternité de la phytosociologie.  Resté modeste, Emile Chateau n’aura de cesse de répéter, jusqu’à la fin, aux débutants friands de ses conseils : « Plus j’étudie, plus je m’aperçois que je ne sais rien ! »


Emile Château en excursion à Nolay, vers 1945 (bourgogne-fanchecomte-nature.fr)

Sources :

- Documentation musée et Amicale des anciens de l’EN de Mâcon (AAEENM.over-blog.com).

- Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, 29e année, n° 9, novembre 1960, article François Chassignol, botaniste (1865-1960) par Ernest J. Bonnot.

- Bulletins La Physiophile, n° 3 (septembre 1926), n° 37et n° 38 (septembre-décembre 1953).

- Article Commémoration du cinquantenaire de la disparition d’Emile Château, père de la phytosociologie, Jean-Claude Notet, Président de La Physiophile, 2002 (docplayer.fr) et : https://www.physiophile.fr/images/pdf/chateau.pdf.

- Notes de Jacques Broyer, Inspecteur honoraire, membre de l’aaeenm71 (d'après ADSL71, dossiers 3T472 et 3T473).

(1) : Note de Jacques Broyer, Inspecteur honoraire, membre de l’aaeenm71, juin 2022 :

« François Chassignol :

Né le 16 octobre 1865 à Bourg- le- Comte.

Etudes secondaires à Marcigny et au collège de Charolles.

Brevet élémentaire simple en Juillet 1882 à Mâcon (il n’est pas passé par l’EN).

Il est marié et père de deux  enfants : Max né en 96 et mort en 1907, Marius né le 8 décembre 1904.

Entre dans l’enseignement en qualité de « stagiaire » à Digoin le 15 octobre 84 (les « stagiaires » étaient suppléants). Il est embauché car « sa moralité et ses antécédents ne laissent rien à désirer » selon l’Inspecteur Primaire dans son rapport à l’Inspecteur d’Académie. Il perçoit un traitement de 700 francs, son chauffage est gratuit.  Le rapport du directeur (sic) avant la visite de l’Inspecteur Primaire nous apprend le 29 décembre 84 qu’il a « des capacités médiocres » mais une « bonne moralité et de bonnes relations avec parents et collègues ». Il ajoute : « ce jeune maître débute. On ne peut se montrer exigent mais il ne me paraît pas débrouillable ». ( ? sens de ce mot ?) 

Début avril 85, il souhaite partir de Digoin pour préparer le brevet supérieur. L’Inspecteur Primaire appuie sa demande « car sa manière d’être avec les enfants ayant fait naître l’indiscipline dans la classe et lui ayant créé une situation difficile, il ne pourrait être maintenu sans compromettre gravement les résultats de l’école ».

Nommé à Pierreclos le 7 avril 85. En 86, il souhaite un poste sur le canton de Semur- en- Brionnais pour se rapprocher de son père malade.

Nommé à Dracy- Saint- Loup le 27 octobre 86. Même salaire de 700 francs et une gratification de 100 francs. Il est chargé d’un C.E.  à trois divisions d’une quarantaine d’élèves. A partir de cette date, tous les rapports  (86, 87, 88, 89) décrivent un maître sérieux « qui comprend bien son devoir ». Il est estimé. L’ Inspecteur Primaire souligne cependant « qu’il doit surveiller son langage parfois incorrect et qu’il manque un peu d’énergie avec les élèves, ils ne les force pas assez au travail. »

Il a passé le Certificat d’Aptitude Pédagogique le 15 septembre 90, mais reste stagiaire. Le 24 septembre, l’Inspecteur Primaire demande son déplacement car « son service et ses relations à Dracy ont compromis sa dignité. On lui a manqué de respect ». L’Inspecteur Primaire ne veut pas en écrire plus il en parlera à l’Inspecteur d’Académie de vive voix.

 Nomination à Anost le 5 novembre 90. Il devient titulaire adjoint dans cette commune le 14 mai 92. Lors de la visite de l’Inspecteur Primaire, l’école compte 249 élèves à cette date dont 211 présents. François Chassignol est chargé d’un CM1 de 49 élèves (46 présents). Il est instituteur de 5ème classe. Son traitement est alors de 1100 francs. Le rapport  de l’Inspecteur Primaire note « un enseignement précis et méthodique » mais qui « manque de vie ». Il faut, dit-il «toucher le cœur, mettre quelque chose de soi-même » et « laisser chercher les élèves en calcul au moins deux fois par semaine ». Le 24 mars 97, il demande une mutation pour Poisson.

Il est nommé à La Boulaye (284 habitants) le 16 juin 99. Dès qu’il connaît son affectation, il demande que son épouse soit chargée des travaux d’aiguille. Ce que l’Inspecteur Primaire lui accorde. La Boulaye est une classe unique de 37 élèves le jour de la visite de l’Inspecteur Primaire en 1901. Celui-ci  note que les élèves fréquentent mal, le maître a dû se négliger un peu. Il attribue la note de 11. En 1902 (38 élèves), il conclut «  qu’il emporte une meilleure impression que la dernière fois. Les élèves se tiennent mieux. Le maître est sérieux et dévoué, l’enseignement est pratique ayant un caractère nettement agricole. ».

Son traitement d’instituteur de 4ème classe est alors de 1200 francs, 160 francs de secrétariat de mairie et 176 francs pour les cours d’adultes en plus. En 1905, il passe en 3ème classe avec 1800 francs de traitement , 170 pour le secrétariat et 206 francs pour les cours d’adultes. Les rapports de l’Inspecteur  Primaire le félicitent pour le bon fonctionnement de la bibliothèque scolaire (345 prêts) favorisé par les cours d’adultes et les lectures faites par le maître.

Le 25 novembre 1909, il est arrêté un mois pour un décollement de la rétine.

Le 24 mars 1910, arrêt de 8 jours pour une angine phlegmoneuse. Cette année là, il a souhaité se rapprocher d’Autun. Le maire y est opposé, il ne veut pas d’une institutrice car l’école est trop isolée et il n’y aurait pas de travail pour un éventuel époux.

Le 13 novembre 1912, il passe en 2ème classe avec 2000 francs de traitement et 200 francs pour le secrétariat.

Le 31 juillet 1916, il obtient la médaille de bronze. Son traitement est alors de 2400 francs et 200 francs de secrétariat de mairie. Note 14 à l’issue d’une inspection positive.

Le 30 octobre 1918, inspection : 39 élèves présents sur 43. Bonne impression de l’Inspecteur Primaire, la note 15 lui est attribuée. Son traitement est de 2600 francs et 300 pour le secrétariat.

 Le 1 janvier 1919, il obtient la mention honorable et le 15 novembre 1919, il est nommé officier d’académie sur proposition de la Société des conférences populaires.

En 1922, il est instituteur de première classe, on note que son traitement est passé à 6700 francs (le bon est important pour tous les instituteurs, une revalorisation a dû intervenir après la guerre). S’y ajoutent 500 francs de secrétariat et un supplément de 1375 francs qualifié de « vie chère ».

Le 21 mai 1923, une lettre à l’IA nous apprend qu’il demande que son fils normalien à Bourg soit autorisé à poursuivre ses études à Mâcon. Il a été opéré de l’appendicite au moment du concours de  Saône et Loire. Il a été reçu 1er dans l’Ain. Les profs de Bourg s’opposent à son départ. Le recteur acceptera finalement.

Le 10 octobre 1825, il est mis à la retraite (sans l’avoir demandé, il aurait souhaité finir un an plus tard, lorsque son fils aurait fini ses études). Il se retire à Bourg- le- comte

Le 27 novembre 1825, il obtient l’honorariat.

Le 17 janvier 1827, il demande les palmes académiques (lettre au ministre où l’ Inspecteur Primaire met en avant ses récompenses et sa qualité d’observateur météo local).  Sans suite. »

 (2) :

« De nombreuses sociétés naturalistes accueillirent par la suite F. Chassignol : Sociétés d'Histoire Naturelle d'Autun, du Creusot, de Saône-et-Loire à Chalon-sur-Saône, la Physiophile de Montceau-les-Mines, Société Linnéenne de Lyon et son groupe de Roanne, Société bourguignonne d'Histoire Naturelle à Dijon, Société des Naturalistes et Archéologues de l'Ain à Bourg, Société scientifique du Limousin, Amis des Arbres à Roanne, Société Linnéenne de Seine-Maritime au Havre, les Amis des Arts à Marcigny, l'Académie internationale de Géographie botanique. Il entretint avec une cinquantaine de correspondants des relations plus ou moins suivies dans différentes branches des Sciences Naturelles. La plupart étaient des phanérogamistes comme E.-G. Camus (Paris), M. Gandoger, P. Genty (Dijon), P. Senay (Le Havre), V. Bellengreville, le Dr C. Gabriel (Faculté de Médecine, Marseille), Armandin (Yonne), Charrel (Soc. Bot. du Var), l'Abbé Coste, Ch. Duffour, M. Debray, Daveau (Montpellier), Gagnepain (Muséum, Paris), Léveillé (Le Mans), G. Bonnier (Sorbonne), le Dr Guetrot (Paris), le Dr Gillot (Autun), Lassimone (Moulins), E. Lemée (Alençon), Legendre (Limoges), Quincy (Le Creusot), J. Revol (Ardèche), G. Rouy (Paris), Ad. Davy de Virville (Paris), E. Cavro (Musée d'Hist. Nat. de Roubaix), J.-B. Charbonnel (Roffiac, Cantal), P. Fournier (Le Monde des Plantes), le Dr Chassagne (Lezoux). Mais, au cours de ses excursions nombreuses et variées bien que rarement lointaines, F. Chassignol ne manquait jamais de collecter du matériel pour ses confrères d'autres spécialités, tels les mycologues Bigeard et Guillemin, les cécidologues C. Houard, Marchal, E. Noury, les forestiers S. Mottet (Verrières-le-Buisson), F. Pirsoul (Musée Forestier de Namur), le paléontologiste V. Berthier, le bryologue T. Husnot. Lui-même d'ailleurs s'orienta rapidement vers la Cécidologie et envoya à C. Houard d'abondants matériaux, au temps où celui-ci travaillait à son ouvrage fondamental sur les « Zoocécidies des Plantes d'Europe et du Bassin de la Méditerranée » (Paris 1908-1913). Le Professeur Houard n'oubliait pas qu'il était fils d'un modeste Maître d'Ecole et sans doute est-ce pour cette raison qu'il accordait à F. Chassignol une véritable amitié, précieux encouragement pour le travailleur isolé de la vallée de l'Arroux à qui il adressait des lettres constituant de véritables cours de botanique agrémentés de planches et dessins coloriés lorsqu'il s'agissait de questions mycologiques. » In Bulletin mensuel de la Société linnéenne de Lyon, Bonnot Ernest-J, Biographie de François Chassignol, 29e année, n° 9, novembre 1960


Biographie de Chassignol par Ernest-J Bonnot, 1960

(3) : Note de Jacques Broyer, Inspecteur honoraire, membre de l’aaeenm71, juin 2022 :


« Emile Chateau : 

Né à La Chapelle- sous- Uchon le 16 octobre 1866

Brevet simple le 4 avril 1883

Certificat d’Aptitude Pédagogique  le 18 juin1891

Il commence sa carrière à Saisy comme adjoint le 18 octobre 1883. Il a été embauché sur l’intervention du député Reyneau (demande à l’Inspecteur d’Académie le 16 octobre, réponse le 17 !). Emile est le fils du vigneron du député, celui-ci demande de le nommer à Saisy en suppléance.

Nommé à l’école de la place Saint Pierre à Mâcon (publique) le 12 octobre 1886, il y devient adjoint le 14 mai 1892.

Nommé à Bourg- le- Comte le 7 septembre 1895.

Nommé à Antully le 1 septembre 1908.

Nommé à Matour le 19 juillet 1911

Il a essayé de se rapprocher d’une ligne de chemin de fer pour que son fils scolarisé au lycée de Dijon puisse éviter les 10 km à pied dans les bois entre Antully et la gare de Marmagne, de même ses deux filles fréquentent un établissement secondaire. C’est ainsi qu’on le nomme à Matour.

Ses rapports d’inspection ainsi que ceux du directeur font apparaître un garçon sérieux, travailleur, « tout à son devoir » mais très timide (son directeur en 1888 parle d’une « infirmité et d’une figure qui prête à rire »). Il est régulièrement apprécié par l’Inspecteur Primaire comme ayant « une instruction au-dessus de la moyenne ». En 1921, l’Inspecteur Primaire conclut : « avec des élèves débiles, peu développés du point de vue de l’intelligence parce qu’ils vivent dans des campagnes reculées, M. Chateau forme des petits élèves réfléchis et travailleurs. »

Le 11 mai 1905, il est signalé dans un rapport comme étant un « botaniste distingué ».

Le 7 juillet 1908, il adresse à l’Inspecteur d’Académie,  un exemplaire d’un ouvrage écrit en collaboration avec M. Ormezzano : La florule du Brionnais.

C’est dans un courrier du 21 novembre 1908 qu’on apprend qu’il a publié des recherches sur « la dissémination des végétaux de la source de la Loire jusqu’à l’Océan ». Il répond en effet à un courrier de l’Inspecteur d’Académie sur une demande de secours déposée par un homonyme de Saint Bonnet de Cray. Lui-même espère un remboursement de ses déplacements par le Muséum (il ne dit pas lequel).

Le 2 mars 1923, il se retire de l’enseignement. Il se plaint de la vue et de douleurs rhumatismales (qu’il a contractées au secrétariat de mairie d’Antully, installé dans une pièce très humide).

Il est titulaire de nombreuses distinctions et récompenses.

Il est marié à Jeanne Moreau (sic) en 1885. Elle est institutrice. »

Il est marié à Jeanne Moreau (sic) en 1885. Elle est institutrice. » 

(4) :

« Toujours debout à la première lueur du jour, ne perdant pas une minute, consacrant tous ses loisirs à l’histoire locale, aux sciences naturelles, à la pathologie végétale, E. Chateau a écrit de nombreux articles dans les Bulletins des Sociétés d’Histoire Naturelle de Mâcon, d’Autun, de la Société  Botanique  de  France,  de  la  Société  d’Agriculture  de  Charolles,  de  Mâcon,  etc.  Il  est membre de toutes les Sociétés scientifiques du département, des Académies de Mâcon, Dijon, des  Naturalistes  de  l’Ain,  de  la  Linnéenne  de  Lyon,  des  Sociétés de Botanique  et  de  Pathologie végétale de France, etc.

Ayant  rayonné  autour  de  toutes  les  localités    il  a  résidé,  passant  chaque  année  une quinzaine  de  jours  à  Salornay-sur-Guye  et  à  la  Chapelle-sous-Uchon,  il  est  un  de  ceux  qui connaissent le mieux le territoire de Saône-et-Loire. »

La Physiophile, n°3, sep. 1926, pp.101-102


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