Les panneaux pédagogiques
Gloire et déchéance
Le travail de la maman le matin, panneau Rossignol, série 2, tableau n°24, 1953 (collection musée)
Réduire
le handicap linguistique
La production des panneaux pédagogiques correspond à la scolarisation de masse, de la fin des années 40 à la fin des années 60. Leur objectif, approuvé dans les programmes, était de réduire le handicap linguistique auquel on imputait les inégalités sociales. Objectif louable qui devait permettre à l’enfant d’apprendre à parler et à communiquer. Ces panneaux paraissent désuets à travers leur illustration d’une France traditionnelle, souvent rurale, désormais disparue. Ils offraient une image de la vie quotidienne, à la ferme ou à la ville, à travers un inventaire « hexagonal » des activités et des terroirs, agrémentés de quelques tableaux des conquêtes coloniales que les cartes Vidal-Lablache avaient coloriées en rose… Mais pas que. Ils véhiculaient aussi l’image d’une organisation sociale qui implosera en 1968. Florilège et analyse… (La quarantaine d’illustrations de cet article est issue de la collection de plus de 1500 cartes et panneaux du musée, bientôt visibles, 4 rue de Bourbon-Lancy à Montceau, dans notre Centre de ressources du patrimoine scolaire, à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine 2025).
L’Afrique
politique, Vidal-Lablache, années 30/40,
la vie en rose (collection musée)
Qu’elles soient d’histoire,
de géographie, de sciences ou de français, les séries produites vont servir
l’apprentissage du vocabulaire et favoriser l’élocution. Les programmes
précisent que les notions acquises ainsi devront concerner aussi bien les
élèves qui quitteront l’école à 14 ans que ceux qui, encore peu nombreux, continueront
leurs études. Une progression devra être nettement marquée au cours de la
scolarité : « L'objectif recherché est de
mettre l'enfant en mesure d'employer avec précision, sûreté, justesse, les mots
et les expressions dont la connaissance lui est pour une raison ou une autre
réellement utile. »
Baby
boom et scolarisation de masse
Retour
au contexte
En 1949, une Charte de la
construction scolaire est adoptée, elle sera développée tout au long des années
50. Il s’agit de scolariser rapidement les générations du baby-boom, sans
fioritures : simplicité et économie vont être les maîtres mots. À l’image
de ce que fut la normalisation des constructions scolaires par Jules Ferry dans
un autre temps, dans cette nouvelle charte, tout est calculé, mesuré,
dimensionné, uniformisé dans une nomenclature implacable éditée par
l’administration. Pour la Quatrième République, l’école doit rester le moule
républicain unique, garant de l’unité nationale retrouvée.
Panneau pédagogique
Rossignol, Le
plan de l’école, série géographie,
tableau n°1 (collection musée)
Panneau pédagogique
Rossignol, Les points
cardinaux, série géographie, tableau n°2
(collection musée)
Panneau pédagogique
Rossignol, Le
plan de l’école, série géographie,
tableau n°2 (collection musée)
Panneau pédagogique
Rossignol, Les points
cardinaux, série géographie, tableau n°1
(collection musée)
Les architectes doivent
suivre les consignes sans rien y ajouter. À savoir :
Concernant la salle de
classe :
Art. 12 : « Les classes seront de forme
rectangulaire et pourront recevoir 40 élèves. La surface calculée à raison de
1,50 m2 par élève. Les dimensions conseillées sont de 8 m par 7,50 m avec
éclairage bilatéral ou de 9 m par 6,50 m avec éclairage unilatéral. La hauteur
du plafond sera de 4 m. »
Art. 13 : « L’éclairage des classes devra,
autant que possible, être bilatéral. Lorsque l’éclairage sera unilatéral, le
jour viendra nécessairement de la gauche des élèves. »
Art. 15 : « Les plafonds seront blancs et
unis sans corniche. Les parements intérieurs des classes seront peints de
couleurs mates et claires (bleu pâle, jaune clair, champagne) et revêtus sur
une hauteur de 1,20 m d’une matière dure, lisse et lavable. Un bandeau de bois
ou une tringle métallique permettra de suspendre les tableaux et cartes pendant
les exercices scolaires. »
Art. 16 : « Le sol des classes devra être
constitué par un parquet de bois dur clouté sur lambourdes scellées ou par une
substance imperméable, imputrescible et ne fissurant pas. »
Art. 18 : « Le chauffage sera assuré par
tout procédé donnant sécurité et conforme au règlement sanitaire
départemental. »
Concernant la cour :
Art. 21 : « La surface de la cour de
récréation sera calculée à raison de 5 m2 par élève ; elle ne pourra faire
moins que 200 m2. La cour de récréation pourra être plantée d’arbres à moyenne
tige placés au moins à 6 m des bâtiments pour éviter d’assombrir les classes. »
Classe mixte, 1956
(pinterest)
Concernant le préau :
Art. 22 : « Toute école sera pourvue d’un
préau ou abri à sol recouvert d’un enduit, goudron ou ciment, évitant le
poussière. Le préau est surtout utilisé en cas d’averse. La surface varie, elle
sera de 60 m2 pour les écoles à 1 classe avec 20 m2 de plus pour chaque classe
supplémentaire et sa hauteur est de 3,50 m sous plafond ou sous enduit. »
École et son préau
(collection musée)
Concernant les
latrines :
Art. 23 : « Toute école devra être munie de
« privés » à raison de 2 cabinets par classe dans les écoles de filles
et de 3 pour 2 classes avec des urinoirs dans les écoles de garçons. Les cases
auront 1,20 m de profondeur et 0,70 m de large avec cloisons séparatives de 2
m. Elles seront fermées par des portes pleines de 1,50 m de hauteur, non
compris un vide de 0,15 m au-dessus du sol et montées de façon à se refermer
seules (..). Ces cabinets seront placés de façon à être facilement surveillés
de la cour et des classes (..) munis pour les garçons d’urinoirs avec stalles
de 0,50 m de large, 0,35 m de profondeur, 2 m
de haut, y compris un vide de 0,10 m pour faciliter le nettoyage (..)
Les sièges des privés seront à la turque surtout pour les garçons, avec cuvette
en fonte émaillée et patins striés. »
(pinterest)
Concernant le terrain de
sport :
Art. 27 : « Le terrain d’éducation physique
et le jardin scolaire seront, autant que possible, attenant à l’école, tout au
moins à proximité immédiate de celle-ci. »
Rencontres USEP (Union
Sportive de l’Enseignement du Premier degré), 1960 (collection musée)
Concernant le mobilier et le
matériel scolaire :
Art. 32 : « Les objets, dans toute école
primaire, doivent composer le mobilier et le matériel d’enseignement et être
fournis par les communes. Ils ont prévus par les règlements :
-
Des
tables et des chaises pour les maîtres et les maîtresses.
-
Des
tables et des sièges pour les élèves.
-
Des
tableaux muraux noirs ou en couleurs montés sur charnières et repliables en
tryptiques ;
-
Des
armoires bibliothèques, le matériel nécessaire à l’enseignement (cartes,
tableaux, etc.).
-
Une
ou plusieurs prises de courant (conseillées pour la T.S.F et les aides audiovisuelles). »
Salle
de classe 1957-58, Ciry-le-Noble (71) (collection musée)
Concernant les modifications
par le Règlement du 3 mai 1950 :
-
« Le
tableau ne sera plus noir mais vert foncé.
-
La
craie sera remplacée par un agglomérat de plâtre en remplacement du bâton carré
CO3Ca (carbonate de calcium).
-
sont
préconisées la table-banc aux deux parties solidaires par souci orthopédique et
l’estrade haute à deux marches à 0,32 m du sol.
-
L’ardoise
est fortement recommandée et sur son cahier, l’écolier écrit au porte-plume à
plumes d’acier, le stylo qui règne en maître est maintenu hors des classes
primaires par la vigilante hostilité des maîtres. »
Panneau
pédagogique Rossignol, La
rentrée, série n°1, tableau n°1
(collection musée)
Filles
et garçons toujours séparés
La non-mixité reste la norme,
même si les écoles de campagne et les classes uniques, encore nombreuses en
France y échappèrent. Ce n’est qu’à partir de la rentrée 1967 que les écoles
mixtes à plusieurs classes dépassèrent en nombre les écoles de filles et de
garçons si longtemps chéries par la Troisième République. La circulaire du 17
juin 1969, adressée à tous les recteurs de France, mettra un point final à la
tradition : « Si en matière de
mixité, l’arbitrage de l’Administration centrale avait longtemps semblé
nécessaire, il apparaît aujourd’hui, du fait de l’évolution des conceptions
sociales, que dans la plupart des cas, les familles ne s’offusquent plus de
voir admettre garçons et filles sur les mêmes bancs d’écoles. Sauf rares
exceptions, la gémination ne semble guère rencontrer non plus d’opposition dans
les assemblées élues et le personnel enseignant. La délégation de pouvoir qui
vous est donnée, devrait en conséquence vous mettre en mesure d’accélérer
l’extension de la gémination partout où elle présente des avantages certains
sur le plan pédagogique. » Les événements de mai 1968 ne furent pas
étrangers à cette évolution.
Gloire
et déchéance des panneaux pédagogiques
Le contexte ainsi précisé,
revenons à notre sujet du jour : les panneaux pédagogiques et leurs
objectifs. Les enfants doivent être « socialisés », tenir leur place
future dans la société, adopter des comportements attendus par les autres et
surtout par la société. Ces objectifs supposent un apprentissage des
« comportements admis » qui varieront selon l’âge, le sexe ou la
profession. Les panneaux pédagogiques seront le catalogue stéréotypé et
moralisateur des valeurs transmises par l’école de la République.
Panneau
pédagogique Rossignol, L’arbre
de Noël à l’école, série n°2, tableau
n°8 (collection musée)
Il est évident que les
événements de mai 1968 évoqués précédemment mettront fin à ce bel édifice,
reléguant peu à peu tous ces matériel frappés d’obsolescence, dans les greniers
des écoles. L’école de Jules Ferry sera alors bel et bien morte.
Panneau pédagogique
Rossignol La
maison de Jean, série n°4, tableau n°7,
1966 (collection musée)
La
place des hommes et des femmes dans les représentations
Le tableau pédagogique La maison de Jean illustre bien la vision
intra-familiale qui structure l’organisation sociale des années 50-60. La
représentation des pièces de la maison prédestine chaque sexe à des activités bien définies. Ces
tableaux 1 à 7, illustrés par Henri Mercier, montrent la coupe et l’intérieur
de la maison de Jean. La salle à manger est grande, la télévision noir et blanc
trône dans son cadre en bois verni et fait la fierté de toute la famille, à une
époque où elle reste rare dans les foyers. La famille, trois générations, est
réunie au salon, devant un feu de bois, mais avec toute la modernité :
téléviseur, transistor, tourne-disque. Même luxe dans la salle de bains avec
baignoire alors que dans les familles d’ouvriers, on sort à peine de la
toilette au « baquet ». Que dire de la cuisine moderne et de la
chambre à coucher ? Un rêve pour beaucoup.
Panneau pédagogique
Rossignol La
maison de Jean, série n°4, tableaux n°1
à 6, 1966 (collection musée)
De même, les tableaux
pédagogiques vont attribuer à l’homme les travaux physiques, à la ferme, à
l’usine, sur le chantier, à l’atelier. Il sera aussi un citoyen courageux, exerçant
certains métiers : pompier, militaire, policier.
Panneau pédagogique
Rossignol La construction, série n°1, tableau n°17, 1953 (collection
musée)
Panneau pédagogique
Rossignol Chez
le boulanger, série n°2, tableau n°1, 1953
(collection musée)
Panneau pédagogique
Rossignol Hommage
à nos défenseurs, série n°3, tableau
n°5, 1953 (collection musée)
Les femmes resteront par
excellence, femme au foyer (1). Le sexe dit « faible »
est voué aux tâches ménagères, cuisine, courses, nettoyage, lessive… et, bien
sûr, éducation des enfants. À elles incombent donc les tâches ingrates.
Quelques exceptions cependant, dans cette France encore rurale, chez les
agriculteurs, les artisans et les petits commerçants, la femme seconde l’homme,
tout en restant sous sa dépendance.
Panneau pédagogique
Rossignol Chez
l’épicier, série n°2, tableau n°2, 1953
(collection musée)
Panneau pédagogique
Rossignol Chez
le poissonnier, série n°2, tableau n°4,
1953 (collection musée)
Panneau pédagogique
Rossignol La
ferme, série n°1, tableau n°18, 1953
(collection musée)
Panneau pédagogique
Rossignol Les
vendanges, série n°1, tableau n°2, 1953
(collection musée)
Panneau pédagogique
Rossignol L’étable, série n°3, tableau n°3, 1953 (collection
musée)
Panneau pédagogique
Rossignol La
cueillette des cerises, série n°3,
tableau n°7, 1953 (collection musée)
L’homme est le chef de
famille, il est l’autorité ainsi que la sécurité économique du foyer. En effet,
au milieu des années 60, le taux d’activité des femmes de plus de 15 ans est de
36,2 %. Il est vrai que les hommes sont réticents à ce que leurs épouses exercent
une profession, on notera du reste, qu’avant 1966, le législateur n’autorise
pas la femme à avoir une activité professionnelle sans l’autorisation de
l’époux. La plupart des femmes qui travaillent librement (toutefois avec
l’autorisation du père de famille) ont moins de 15 ans et ne sont par
conséquent pas mariées.
Cliquez sur l’image pour voir la vidéo
En 1970, enfin,
l’ « autorité paternelle » est remplacée par l’ « autorité
parentale » qui sera partagée par les deux parents. La notion de
« chef de famille » disparaît donc, mais pour longtemps encore, la
gent masculine résistera à la pression des mouvements féministes, même si les
loisirs sont du genre féminin, la
chasse, la pêche, ils seront
exclusivement masculins, la femme étant retenue par ses tâches ménagères !
Dans le tableau ci-dessous, les loisirs en famille : papa pêche, maman
coud et surveille bébé !
Panneau pédagogique
Rossignol La
rivière en été, série n°1, tableau n°21,
1953 (collection musée)
Jusqu’aux années 80, les femmes resteront
cantonnées dans des activités professionnelles spécifiques : institutrice,
infirmière, fleuriste, couturière, ou subalternes à la chaîne dans les usines…
Panneau pédagogique
Rossignol L’Hôpital, série n°4, tableau n°24, 1966 (collection
musée)
Commentaire du livret :
« à l’hôpital,
dans les chambres à plusieurs lits, une infirmière soigne les malades, fait des
piqûres, des pansements et distribue les médicaments. »
Panneau pédagogique
Rossignol La
couturière, série n°3, tableau n°16,
1953 (collection musée)
Panneau pédagogique
Rossignol Chez
la fleuriste, série n°2, tableau n°7,
1953 (collection musée)
Panneau pédagogique
Rossignol Une
leçon en classe, série n°2, tableau n°20,
1953 (collection musée)
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Les
comportements sociaux face au travail
Comme continuèrent de le
monter les panneaux pédagogiques d’après-guerre durant des décennies, la
famille avait été le premier lieu de mise au travail des enfants. Ils étaient
indispensables à la bonne marche des exploitations agricoles de la France
rurale.
Panneau pédagogique
Rossignol Le
grand magasin, série Géographie, tableau
n°65, 1953 (collection musée)
Ce temps sera bientôt révolu
mais les panneaux continueront de montrer les mille tâches qu’offrait la ferme,
pour les enfants et pour les femmes, de la moisson aux vendanges, en passant
par la traite des vaches et des chèvres, la nourriture de la bassecour ou la
garde des bêtes… En réalité, les années 60 auront vu la quasi-disparition de la
fonction économique des familles paysannes, mais pas que, les petits commerces
et l’artisanat, eux aussi, furent frappés.
Panneau pédagogique
Rossignol La
manufacture de textile, série Géographie,
tableau n°63, 1953 (collection musée)
L’entrée dans le monde du
travail à 13 ou 14 ans qui faisait passer l’écolier du statut d’enfant à
adulte, fut bouleversée par l’allongement de la scolarité à 16 ans, en 1959.
Les nouveaux emplois industriels et tertiaires eurent d’autres nécessités,
d’autres priorités, et le rapport des jeunes au travail en fut
radicalement et durablement modifié.
Bientôt arrivèrent les spectres de la précarité de l’emploi et du chômage. Si,
autrefois, l’entrée dans le monde du travail signifiait la conquête de sa
liberté, c’était maintenant la perdre…
Panneau pédagogique
Rossignol Chez
le mécanicien, série n°1, tableau n°13,
1953 (collection musée)
Pour
conclure, quid de la sempiternelle famille ?
Jusqu’au milieu du 20e
siècle, à la campagne comme à la ville, c’est la cellule familiale, où cohabitaient
souvent plusieurs générations qui fut le ciment de toute l’organisation
sociale. Le travail, les loisirs, la vie sociale y étaient attachés.
Panneau pédagogique
Rossignol La
famille, série n°3, tableau n°9, 1953
(collection musée)
Panneau pédagogique
Rossignol Le
repas en famille, série n°1, tableau
n°9, 1953 (collection musée)
Mais voilà que la nouvelle
génération va bientôt quitter ce giron. Son émancipation se dessine tout au
long des années 60, peu à peu, par petites touches, des départs en colonies de
vacances, aux organisations de jeunesses. La famille elle-même va s’ouvrir vers
l’extérieur.
Panneau pédagogique
Rossignol Le
camping, série n°3, tableau n°1, 1953
(collection musée)
Panneau pédagogique
Rossignol Les
vacances au bord de la mer, série n°1,
tableau n°23, 1953 (collection musée)
Aujourd’hui, les panneaux
éducatifs d’antan constituent un véritable musée des valeurs familiales
d’autrefois, dont on peut rêver… Un temps oublié où la famille était stable,
unie, sans divorce, sans mise au travail des femmes qui éduquaient, au foyer,
des enfants heureux et responsables, pas encore en proie au mal de vivre des
jeunes. Mais tout ceci n’est-il pas qu’une vision idéalisée que véhiculent les
nostalgiques de la famille « fermée » où s’apprenaient, pensent-ils,
les valeurs et les codes (politesse, propreté, respect, silences, tabous…) ?
Ces nostalgiques qui, encore de nos jours, ne comprennent pas ou n’acceptent
pas l’évolution dont ils portent une partie de la responsabilité, sans retour
possible en arrière. Ces mêmes nostalgiques qui, par ailleurs, ont enfoncé le coin
de la révolte de 1968 dans la fracture de la société. Eux qui avaient 15 ou 20
ans en 1965 et lisaient Salut les copains,
écoutaient dans leur « transistor » des musiques venues d’ailleurs et
dansaient le « twist ». Eux
qui allaient inventer une nouvelle sexualité, les jeans et les baskets
unisexes. Eux qui avaient inauguré une nouvelle classe d’âge :
l’adolescence, et que l’évolution économique avaient pourvu d’une nouvelle
invention : l’argent de poche… Eux qui avaient renié l’image de la
société de papa et cette organisation scolaire présentée par Rossignol Dans la cour de l’école, dernière vision
conventionnelle des écoliers d’autrefois : habillement sage, coiffures
lisses, tenues soignées, écoliers de l’école de Jules Ferry, école dépassée,
déjà appelée à disparaître. Eux qui, finalement, rêvaient de liberté…
Panneau pédagogique
Rossignol La
cour de l’école, série n°3, tableau
n°17, 1953 (collection musée)
Les panneaux pédagogiques
furent les « images d’une autre vie » et ont rejoint les réserves, la
« vraie vie » est maintenant ailleurs… qu’on le veuille ou non.
Patrick PLUCHOT
(1) :
Florilège :
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