mardi 21 octobre 2025

L'ancêtre des musées d'école

 

L’ancêtre des musées d’école

Une vitrine pédagogique

En 1879, trois mois après la victoire des Républicains face aux Royalistes et Bonapartistes majoritaires jusqu’alors à l’Assemblée, Jules Ferry n’a pas abandonné l’idée de rendre l’instruction primaire obligatoire en France, seul gage de l’ancrage des valeurs républicaines par l’éducation des enfants. Pour expliquer sa vision de l’enseignement, il va créer un lieu qui montrera les innovations pédagogiques et la nécessaire évolution des méthodes d’apprentissage, en collaboration avec Ferdinand Buisson (1). Ce sera le Musée pédagogique de la rue Gay-Lussac, à Paris, premier du nom, mais déjà tourné vers l’avenir. Description…


La Troisième République, proclamée le 4 septembre 1870, prendra fin le 10 juillet 1940, remplacée par l’État français de Philippe Pétain. Elle fut, à ce jour, la plus durable des Républiques. Après des débuts difficiles, il fallut donc attendre la victoire décisive des républicains aux élections de 1877 et 1878, pour qu’elle fût confortée. Encore restait-il à l’implanter dans une France restée traditionnaliste. Jules Ferry en fit son cheval de bataille et une grande loi en matière de construction scolaire fut promulguée le 1
er juin 1978. Il déclarera : « Le ministère de l’Instruction Publique est devenu une véritable usine dans laquelle on fabrique des écoles. Il crée en moyenne 3 écoles ou classes par jour. Nous faisons des écoles aussi rapidement que le boulanger fabrique son pain. »     

Mais il manquait encore à l’instruction primaire sa vitrine : un élément politique qui mettrait en valeur l’École de la République, à l’image de ce qu’apporta le Conservatoire des arts et métiers à l’enseignement technique. Une vitrine qui offrirait aux professionnels de l’enseignement, ainsi qu’à la population, une image concrète de la rénovation pédagogique voulue par Ferry. L’idée n’était pas nouvelle car déjà évoquée par Pierre-Philibert Pompée, lors de l’Exposition universelle de 1867…

Visite du très « catholique » pavillon de l’Instruction « publique » de l’Exposition universelle de 1867, Paris,

Conférence pédagogique faite à la Sorbonne aux instituteurs primaires venus à Paris pour l’Exposition universelle de 1867, Paris (BnF)

Le projet Pompée fut repris dès 1871 par Jules Simon, ministre de l’Instruction du Gouvernement de la défense nationale. Il créa, au ministère, par un arrêté du 1er juillet 1871 suivi d’une circulaire du 14 décembre 1872, un « musée scolaire » devant rassembler livres, tableaux et appareils à l’usage des écoles, salles d’asile et cours d’adultes. Le développement de ce musée resta anecdotique.

Rapport sur l’Instruction publique à l’Exposition universelle de La Nouvelle-Orléans, 1886 (BnF)

En 1877, nouvelle reprise du projet par le nouveau Ministre de l’Instruction Bardoux qui va charger Ferdinand Buisson de la mission. Ce dernier avait déjà longuement étudié l’organisation des « musées pédagogiques » à l’étranger. Il proposa la création en France d’un établissement analogue et le ministre Bardoux déposa un projet de loi dans ce sens, le 16 mai 1878, projet que la Commission de l’enseignement primaire rejeta une nouvelle fois... 

Rapport sur l’Instruction publique à l’Exposition universelle de La Nouvelle-Orléans, 1886 (BnF)

Malgré tout, les Républicains, opiniâtres, continuèrent de plaider en faveur de ce « formidable » Musée pédagogique, comme le fit Victor Hugo, en d’autres temps, lors des débats sur la loi Falloux, en 1850, pour l’édification d’« un vaste réseau d’ateliers intellectuels, de lycées, gymnases, collèges, écoles, chaires, bibliothèques… mêlant leur rayonnement sur la surface du pays, éveillant partout les aptitudes, et échauffant partout les vocations ; en un mot l’échelle de la connaissance dressée fermement par la main de l’État. » L’Exposition internationale de 1878, à Paris, et l’arrivée de Jules Ferry, furent les catalyseurs qui permirent la finalisation du projet, toujours sous l’impulsion de Ferdinand Buisson.

Dès lors, décidée en 1879, la création d’un musée pédagogique national prit rapidement forme. Le Musée pédagogique fut implanté rue Gay-Lussac, à Paris, et, à la promulgation de la première loi Ferry de 1881 sur l’école laïque, gratuite et obligatoire, il offrait déjà 4 sections à l’usage des écoles et des cours d’adultes :  « 1/ Matériel scolaire (plans de maisons d’école, types de mobiliers de classe) ; 2/ Appareils d’enseignement (tableaux, modèles, collections géographiques, scientifiques et technologiques) ; 3/ Bibliothèque centrale (livres pour les maîtres, livres pour les élèves, bibliothèques scolaires, bibliothèques populaires) ; 4/ Documents relatifs à l’histoire de l’éducation. »

Salle du Musée pédagogique, 1900 (© Réseau Canopé/Munaé)

Idée révolutionnaire pour l’époque, ce musée ne fut pas tourné vers le passé, mais imposa de suite le concept d’une présentation de cette école républicaine tant désirée, qui n’existait cependant pas encore. Ainsi, sa fonction première fut d’être un lieu d’animation, de rencontre des maîtres et des pédagogues, de conférences pédagogiques, un lieu de transmission du savoir et de l’éducation pour tous. Malgré tout, ce musée resta très « parisien », au regard d’une province encore marquée par le poids des traditions. Mais quelle modernité cependant dans la marche vers le progrès pour ses créateurs ! Dès 1882, La Revue pédagogique fut créée en parallèle, pour diffuser au public, les progrès et les innovations pédagogiques des chercheurs.  

Salle du Musée pédagogique, rue Gay-Lussac avant son départ vers la rue d’Ulm, Paris. © Réseau Canopé/Munaé

Le musée pédagogique de Jules Ferry accompagnera toutes les missions pédagogiques de l’Instruction publique et connaîtra maintes évolutions au cours du 20e siècle, au sein de l’Institution devenue Education nationale, restant toutefois fidèle à sa vocation de laboratoire d’expériences et de recherches. Il accueillera dans son sein l’Institut national de recherche et de documentation pédagogique en 1955, structure qui deviendra, en 1970, l’Institut national de la recherche pédagogique (INRP) qui sera remplacé lui-même par l’Institut français d’éducation en 2010. Son héritier naturel fut le Musée national de l’Education (MUNAÉ), service du réseau Canopé, avec, en 1980, le transfert vers Rouen, de ses milliers d’archives et collections (ainsi que du matériel pédagogique collecté par le Centre régional de documentation pédagogique-CRDP).

Pour les plus passionnés, un historique détaillé vous est proposé en annexe (2).

Quid du Musée de la Maison d’École à Montceau ?

Le mouvement de création de musées pédagogiques nationaux avait traversé toute l’Europe de la fin du 20e siècle, à la recherche d’une science de l’éducation. Le Musée pédagogique initié par Jules Ferry est l’un des rares à avoir subsisté à travers le MUNAÉ. Le nôtre, beaucoup plus jeune, né de la volonté de l’écomusée le Creusot/Montceau, premier du nom, a vu le jour au début des années 70 (3), à l’orée des commémorations du Centenaire de l’école publique, laïque, gratuite et obligatoire. 

Images INA, 8 mai 1982

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En 1981, année de commémoration du Centenaire de l’école publique, le musée de la Maison d’École de Montceau-les-Mines (à l’époque antenne de l’écomusée de la Communauté urbaine le Creusot-Montceau), est l’un des seuls musées d’école (avec évidemment le Musée national de Rouen), à avoir une approche ethnologique de ce que furent les évolutions pédagogiques depuis les lois Ferry. Les recherches engagées par le groupe de travail  de la Maison d’École, depuis la création de l’écomusée, furent pilotées par un conseil scientifique composé de nombreuses personnalités dont la notoriété faisait référence en la matière, parmi lesquelles on peut citer : Antoine Prost, Georges Duby, Jacques Ozouf, Pierre Caspard, Yves Lequin, Serge Chassagne ou encore Guy Vincent. L’ouvrage qui synthétisa ces travaux fut Cent ans d’école, aujourd’hui épuisé.

À son tour, la Maison d’École fut un des premiers musées d’école du pays, avant d’essaimer, lors du Centenaire, sur tout le territoire. Alors, respecta-t-il toujours les objectifs et la mission des fondateurs ? Assurément oui, modestement, en apportant une représentation de l’école à différentes époques, ainsi qu’une vision de l’éducation à travers l’histoire, évitant de n’être qu’un nostalgique mouvement de retour vers le passé, faisant l’apologie d’une école aujourd’hui disparue. Il s’agit pour nous, surtout, de porter un regard sur ce passé de l’école « pour mieux comprendre là où s’enracine notre présent et se prépare notre avenir. » Jean Zay écrira de sa prison, en juin 1943, parlant des musées : « La France de demain devra chercher l’équilibre nécessaire entre la générosité de sa tradition culturelle et les nécessités vitales du monde moderne. »

En guise de conclusion

Tout (ou presque) est ainsi dit sur le parcours du « vieux » Musée pédagogique. Il reste à continuer d’inscrire notre action dans son sillage. Si la collecte méthodique des objets que nous avons entreprise localement depuis cinq décennies a son importance, elle ne saurait être une fin en soi. On voit bien que la tâche des muséographes du monde scolaire ne s’arrête pas là. Elle doit évidemment contrer l’actuelle vague d’antiquaillerie « rétro » qui aboutit uniquement à élargir la sphère des valeurs marchandes et à appauvrir les collections nationales, mais sa tâche est aussi d’aider l’ethnohistoire dont nous nous réclamons à installer les objets du musée dans le flot vivifiant des discours et des pratiques en perpétuelle évolution, afin que les générations appelées par la République à entrer dans le monde de la culture et du progrès sachent bien quel chemin a été parcouru depuis les lois Ferry de 1882 et pourquoi.

Patrick PLUCHOT

Sources et bibliographie :

-       Documentation Musée de la Maison d’École

-       Réseau Canopé : www.reseau-canope.fr


-       Musée national de l’éducation : Maison des Quatre Fils Aymon, 185 rus Eau-de-Robec 76000 Rouen

-       Sonia Huard : Le musée pédagogique et son histoire : sources et ressources dans les collections de la BnF

-       Xavier Riondet : L’École de la IIIe République, par et pour elle-même : les mémoires et documents du Musée pédagogique, sur le carnet L’histoire de la BnF

-       Direction des beaux-arts Le Musée pédagogique, son origine, son organisation, son objet, d’après les documents officiels. (15 mai 1884.). Paris : Impr. nationale, 1884. Disponible en ligne sur : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t54196452g

Pour aller plus loin :

-       Guillemoteau (René), Du Musée pédagogique à l'Institut pédagogique national : 1879-1956, Centre national de documentation pédagogique, 1979, 134 p.

-       Le musée pédagogique d'hier à aujourd'hui. 1879-1979. Catalogue d'exposition, INRP, 1979, 30 p.

-       Majault (Joseph), Le Musée pédagogique : origines et fondation : 1872-1879, Centre national de documentation pédagogique, 1978, 135 p.

-       Majault (Joseph), Les origines de l'Institut pédagogique national : le Musée pédagogique : 1872-1879, Institut pédagogique national, 1959

 

(1) : Le Musée national de l’Education est l’héritier du Musée Pédagogique créé en 1879 à Paris par Jules Ferry, alors ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, et Ferdinand Buisson, directeur de l’Enseignement primaire. Cette création s’inscrit dans un vaste mouvement d’émulation internationale, qui voit dans la seconde moitié du XIXe siècle fleurir ce type d’institutions dans plusieurs pays. Contemporain du Dictionnaire de pédagogie dirigé par Ferdinand Buisson, il s’intègre par ailleurs dans un processus plus large de refonte de l’école. Il se présente alors avant tout comme un lieu de ressources pédagogiques, sur un modèle qui n’est pas sans rappeler celui du Musée des arts et métiers. Une bibliothèque centrale lui est d’ailleurs adjointe.

Entrée du centre de ressources du Musée national de l’Education

Centre de ressources du Musée national de l’Education : réserve dédiée au matériel de projection.

(2) : Près d’un siècle après sa création, les collections du Musée pédagogique fusionnent en 1979 avec une collecte initiée en 1972 par le CRDP de Haute-Normandie. Cette initiative rouennaise, qui doit être replacée dans le mouvement plus général de création de musées de société qui anime cette période, devient rapidement Musée du matériel pédagogique puis, en 1975, Musée national d’Histoire de l’Éducation. En 1980, cet ensemble fusionne avec les collections parisiennes pour créer à Rouen le Musée national de l’Education, alors rattaché à l’INRP. En 1983, le musée ouvre les portes de son Centre d’expositions au sein de la très belle Maison des Quatre Fils Aymon, élevée à la fin du XVe siècle, et en 2010 ses collections rejoignent son nouveau Centre de ressources. En 2011, le musée est rattaché au CNDP, qui devient Réseau Canopé en 2014.

Centre d’exposition du Musée national de l’Education : la salle de classe dite Jules Ferry, à l’intérieur de la Maison des Quatre Fils Aymon

Historique détaillé du Musée pédagogique, période 1879-1980 : (source : francearchives.gouv.fr)

Le Musée pédagogique changera plusieurs fois lieu durant la période : la première affectation sera dans quelques salles du Palais-Bourbon alors vacant, en 1878, la Chambre siégeant encore à Versailles ; ce fut ensuite le 42 rue Lhomond, dans des bâtiments dépendant de l'ancien collège Rollin à Paris, du 13 décembre 1879 au 30 décembre 1884 ; le 30 décembre 1884, un décret affecte les bâtiments de l'ancienne école normale du travail manuel au Musée pédagogique et à la bibliothèque centrale de l'enseignement primaire ; le 17 avril 1885, le Musée ouvre ses portes à l’angle des rues Louis-Thuillier et Gay-Lussac (au n° 42, actuel 5e arrondissement de Paris) ; le 15 octobre 1932, le musée partira pour finir, au 29 rue d’Ulm, encore à Paris jusqu’au 1er janvier 1980 (départ pour Rouen).

« En 1871, Jules Simon, ministre de l’Instruction publique, prend l’initiative de créer au ministère un « musée scolaire » devant rassembler livres, tableaux et appareils à l’usage des écoles, salles d’asile et cours d’adultes. Par circulaire du 14 décembre 1872, renouvelée le 4 mai puis le 6 août 1873, les recteurs et les inspecteurs sont informés de la création du musée, tout en étant invités à faire relever, dans les bibliothèques publiques de leur ressort, « la liste des ouvrages manuscrits ou imprimés, documents d’intérêt général, monographies locales, règlements, statistiques, antérieurs ou postérieurs à 1789, qui se rapportent aux écoles primaires » [ Bulletin administratif de l’Instruction publique (BAIP) n° 297, pp. 893-894]. Faute de place au ministère, le musée est inauguré le 2 mars 1873 dans le magasin scolaire de la Ville de Paris, quai Morland. En raison de difficultés d’installation, le projet est abandonné brusquement.

Sous l'impulsion de Ferdinand Buisson, le projet de musée pédagogique est relancé à l'occasion de l'Exposition universelle de 1878. Le Palais du Champ-de-Mars est désigné pour accueillir une bibliothèque d'ouvrages publiés par les professeurs français de 1867 à 1878 [circulaire du 3 septembre 1877, BAIP n° 415, pp. 738-741]. Le 13 mai 1879, sur rapport de Jules Ferry, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, au Président de la République Jules Grévy, se fondant sur des précédents étrangers et rappelant les tentatives avortées, un décret porte création d'un « Musée pédagogique et une bibliothèque centrale de l'enseignement primaire, comprenant des collections diverses de matériel scolaire, des documents historiques et statistiques et des livres de classe provenant de la France et de l'étranger » [BAIP n° 441, pp. 372-378]. Dès le 30 mai suivant, le ministre reprend dans une circulaire aux recteurs les termes de la circulaire du 14 décembre 1872 [BAIP n° 441, pp. 409-410].

Les organisations successives

Le 11 juillet 1881, le conseil d'administration approuve un règlement intérieur. Quatre sections forment alors le cadre durable dans lequel les fonctions assignées à la nouvelle institution vont être remplies : matériel scolaire (plans de maisons d’écoles, types de mobiliers de classe) ; appareils d'enseignement (tableaux, modèles, collections géographiques, scientifiques et technologiques) ; bibliothèque centrale (livres pour les maîtres et pour les élèves notamment) ; documents relatifs à l'histoire de l'éducation (article 2). Ce règlement fixe également le mode de fonctionnement de la bibliothèque du Musée.

En février 1882, s'y ajoute la bibliothèque circulante permettant d’aider, par des prêts gratuits, à la préparation aux concours de l'enseignement. Le 15 juillet de la même année, paraît le premier numéro de la Revue pédagogique qui se veut « en quelque sorte un congrès pédagogique permanent et universel » [Revue pédagogique n° 1, 15 juillet 1882].

En 1896, le service des vues est créé pour « mettre à la disposition des sociétés d'instruction populaire des appareils de projections lumineuses et des collections de vues photographiques pouvant servir à l'enseignement dans les cours d'adultes et les conférences populaires » [BAIP, n° 1155, p. 283].

L'activité du Musée, intense en période d'expositions, est moindre au début du XXe siècle et la création parallèle le 10 juin 1901 d'un Office d'informations et d'études rend une réorganisation inévitable [décret du 10 juin 1901, BAIP n° 1479, p. 233]. Cet office est chargé de réunir, classer et répertorier des documents officiels et les publications de nature à faire connaître la législation et l'administration de l'Instruction publique à l'étranger. Il est donc doté d'une bibliothèque destinée à « la centralisation et la mise en valeur des documents imprimés et manuscrits, rapports sur mission, communications de conseils etc. ... qui étaient dispersés dans les archives des directions et bureaux du ministère ».

Le décret du 1er avril 1903 fond les deux institutions sous le nom de « Musée pédagogique, bibliothèque, office et musée de l'enseignement publique » (article 1) dont la compétence s'étend désormais à tous les degrés d'enseignement. Il comprend trois départements et deux services auxiliaires :

- une bibliothèque dont la bibliothèque circulante reste distincte ;

- un office chargé notamment des relations avec l'étranger ;

- un musée auquel sont adjoints le service des vues lumineuses et l'office des œuvres auxiliaires et complémentaires de l'école [BAIP n° 1575, p. 793]. Ce dernier, dirigé par Maurice Pellisson, inspecteur d'académie, futur directeur, centralise les documents statistiques, prépare les enquêtes, attribue des récompenses dans le domaine des cours d'adultes et de l'éducation populaire [circulaire du 17 mars 1904, BAIP n° 1614, pp. 431-432]. Les structures de l'établissement sont désormais stables et les textes officiels ne concernent que le personnel. Le décret du 13 octobre 1906 entraîne toutefois une modification structurelle en rattachant la fonction de bibliothécaire-conservateur du musée à celle d'archiviste de l'office [BAIP n° 1747, p. 757]. Enfin, en 1908, il apparaît nécessaire de rappeler qu’« une commission instituée en 1904 a été chargée d'examiner les objets d'enseignement primaire élémentaire auxquels les auteurs et éditeurs voudraient assurer la publicité du Musée » [BAIP n° 1857, p. 1017].

Dans les années qui suivent la Première Guerre mondiale, la nécessité d'une nouvelle réforme se fait sentir : le décret du 20 mars 1926 modifié le 14 septembre suivant, en fixant les cadres du personnel, consacre officiellement l'existence du service des films créé en 1920 [BAIP n° 2571, pp. 36-43]. Peu après, Paul Langevin est désigné pour présider une commission de réorganisation [BAIP n° 2579, p. 266]. Le besoin nouveau se fait sentir d'utiliser le Musée comme « un centre d'études théoriques de pédagogie où la sociologie et la psychologie expérimentale entreraient en contact avec la pédagogie pratique... » [71AJ/1, rapport d'activité pour l'année scolaire 1926-1927]. Le Musée ainsi conçu se veut le modèle de musées régionaux. Ces travaux de réforme aboutissent le 28 avril 1932 à la constitution du Centre national de documentation pédagogique (CNDP), installé le 15 octobre suivant dans de nouveaux locaux au 29 de la rue d'Ulm [décret du 6 décembre 1936]. De 1932 à 1936, diverses commissions centrales sont mises en place tandis que des relais départementaux décentralisent les activités.

Après la Seconde Guerre mondiale, les tâches de recherche pédagogique se développent sous l'impulsion du CNDP, organisé par les arrêtés du 27 février puis du 7 octobre 1950 [Bulletin officiel de l’Éducation nationale (BOEN) n° 9, 2 mars 1950, p. 677]. Il comporte des services centraux de documentation et d'information, un musée de l'enseignement public, une bibliothèque, cinémathèque, phonothèque centrales de l'enseignement public, des services administratifs, techniques, de recherche et d'information pédagogique, d'enseignement par correspondance. Peu à peu, lui sont rattachés à des degrés divers le Centre international d'études pédagogiques (CIEP) et le Centre national d'enseignement par correspondance (CNEC).

En 1956, l'institution prend le nom d'Institut pédagogique national (IPN) et, dès lors, une impulsion est donnée aux actions régionales développées par les centres régionaux de documentation pédagogique (CRDP) [décret du 23 octobre 1956, BOEN n° 38, 1er novembre 1956, p. 2771].

Dans l'après Mai 1968, l'IPN fait place en 1970 à l'Institut national de recherche et de documentation pédagogique (INRDP) et à l'Office français des techniques modernes d'Éducation (OFRATEME) [décret n° 70-798 du 9 septembre 1970 et arrêté du 30 décembre 1970].

Le 3 août 1976, l’INRDP prend le nom d’Institut national de recherche pédagogique (INRP).

En 1980, le musée pédagogique, rattaché à l’INRP, quitte la rue d’Ulm pour Mont-Saint-Aignan (Rouen), où les « collections historiques » – matériels scolaires, livres de classes, auxquels sont venus s’ajouter au fil des décennies d’importantes séries d’estampes, de photographies, de travaux d’élèves, de jeux et jouets éducatifs) – sont réunies à celles du CRDP de Rouen pour former, à partir du 1er janvier 1980, le Musée national de l’éducation (MUNAÉ).

Contexte :

Les États au XIXe siècle investissent le champ de l’Instruction et les expositions universelles mettent à l’honneur l’innovation pédagogique dans des pavillons scolaires, qui font la fierté de chaque pays. Le premier musée pédagogique est créé en Allemagne à Stuttgart en 1851, mais la France tarde à établir une telle institution. Ferdinand Buisson, pédagogue, fervent républicain, relance l’idée d’un musée pédagogique français à partir de 1878, aboutissant à sa création par décret du 13 mai 1879.

Organisation :

Liste des directeurs du Musée pédagogique : 1879-1887 : Bonaventure Berger, Musée pédagogique 1887 : Félix-Louis Martel, Musée pédagogique 1887-1890 : Artidor Beurier, Musée pédagogique 1890-1896 : Jules Steeg, Musée pédagogique 1896-1903 : Émile Couturier, Musée pédagogique 1903-1913 : Charles-Victor Langlois, Musée pédagogique 1913-1916 : Georges Coulet, Musée pédagogique 1916-1926 : Lucien Heer, Musée pédagogique 1926-1927 : Albert Hourtin, Musée pédagogique 1927-1938 : Louis Ripault, Musée pédagogique 1938-1949 : Marcel Lebrun, Musée pédagogique 1949-1960 : Louis Cros, Musée pédagogique, CNDP puis IPN »

Textes de référence :

-       Décret du 13 mai 1879 portant création d'un Musée pédagogique et d'une Bibliothèque centrale de l'enseignement primaire [BAIP n° 441, pp. 377-378]

-       Décret du 1er avril 1903 portant réorganisation du musée pédagogique

-       Décret et arrêté du 6 décembre 1936 portant rattachement du Musée pédagogique au ministère de l'éducation nationale et y instituant un centre national de documentation (JORF du 7 décembre 1936, p. 12636)

-       Décret du 23 octobre 1956 modifiant l’appellation du Centre national de documentation pédagogique

-       Décret n° 70-798 du 9 septembre 1970 portant création de l’Institut national de recherche et de documentation pédagogique

-       Décret n° 76-744 du 3 août 1976 : changement de nom l'INRDP en INRP

(3) : HISTORIQUE DU MUSEE DE LA  MAISON D’ECOLE :

« Pour débuter cet historique, il nous a semblé judicieux de reprendre la présentation que Suzanne REIGNIER a faite en 1979 dans le bulletin des coopératives scolaires de l’origine de cette aventure qu’elle a intitulé : Genèse d’une exposition temporaire……… devenue permanente.

Au début de 1973, l’idée d’une recherche sur l’école dans le Bassin minier avait germé.                                                                                      

 Avril 1974 :

Banale conversation de couloirs entre un I.D.E.N. et un professeur de collège :

« Quand je pense à tout ce qui dort dans les écoles fermées ! » dit l’un

« Il y aurait bien des choses à retrouver et à montrer », dit l’autre.

Mai-Juin 1974 :

L’idée fait son chemin dans la tête du professeur ; et si l’on pouvait se servir de ces objets qui attendent au fond des greniers pour sensibiliser les élèves à l’évolution de l’école ? Thème d’histoire pour les troisièmes et d’instruction civique pour les quatrièmes de l’époque.

Rentrée scolaire1974 :

La permission est demandée à l’administration du collège pour entreprendre des démarches, des aménagements d’horaires en vue d’une réalisation encore très floue et peu finalisée.

Octobre 1974 :

Une classe de quatrième, deux classes de troisième de niveaux très hétérogènes sont sollicitées par le professeur. Après une courte période de réflexion, il est décidé de se lancer dans l’expérience.

Novembre 1974 :

Une ou deux heures de concertation, de réflexion, d’organisation par classe, puis mise en commun des propositions, des projets. Ceux-ci se retrouvent au niveau de la recherche documentaire : une liste a été établie et il a été décidé d’écrire aux différentes écoles et communes avoisinantes pour récupérer les éventuelles richesses. Les idées ne sont pas en reste, un questionnaire destiné aux parents et grands-parents doit renseigner sur l’école de leur enfance. Mais s’il y a un questionnaire, il va falloir se poser la question du dépouillement des réponses et c’est pourquoi un appel est fait à d’autres classes et d’autres professeurs du collège. Finalement c’est une vaste équipe pédagogique qui se retrouve autour des trois classes, équipe qui va garantir la réussite de cette entreprise.

Janvier 1975 :

Pendant l’attente liée au retour des réponses nous réfléchissons sur la justification de notre thème ; pourquoi avoir limité notre propos à cent ans d’école ?

Notre ville est jeune (1856) et ses écoles relativement récentes (fin XIXe siècle). Le programme d’histoire de troisième comporte l’étude du 19e s siècle et des grandes lois scolaires du début de la Troisième République. Avec des élèves de collège, il fallait limiter le sujet pour éviter les éparpillements.

Février 1975 :

Il faut agir ….. Au vue du matériel récolté, on décide de réaliser une exposition destinée aux autres classes afin de susciter des réactions qui pourront engendrer d’autres recherches. Mais réaliser une exposition suppose une méthodologie et des moyens matériels. Ces derniers seront  résolus grâce à l’aide sollicitée de l’Ecomusée de la Communauté Urbaine Le Creusot Montceau. Après une concertation, nous décidons de réaliser trois salles de classe différentes, à des époques significatives, il fut retenu :

-       Entre les lois d’obligation scolaire et la guerre de 1914-1918

-       L’entre-deux-guerres

-       L’école actuelle.

Mars 1975 :

Tri et classement par les élèves des documents reçus, il faut tout répertorier et répartir dans les trois types de classes retenus. Les élèves se plongent avec délices dans les documents anciens et découvrent avec émotion « le tour de France par deux enfants ». L’installation définitive de l’exposition sera réalisée pendant les vacances de Pâques où il se trouvera toujours un groupe d’élèves pour travailler.

Avril 1975 :

Ouverture officielle de l’exposition dans une salle du gymnase du collège. Participation de la chorale de l’établissement qui évoque chacune des trois périodes par deux chants significatifs de l’époque.

Ouverture « bis » mais non moins officielle destinée au personnel de l’établissement et aux élèves.

Décision d’ouvrir cette exposition au public tous les soirs de la semaine ; d’où constitution d’une équipe étoffée de professeurs et de grands élèves de troisième pour assurer la surveillance et la visite guidée. Un recensement de plus de mille visiteurs a été fait avant les vacances scolaires.

Mai à Octobre 1975 :

Visites publiques très nombreuses grâce à l’écomusée Creusot-Montceau qui a inscrit l’exposition dans son programme culturel. D’autre part pendant ce temps et parallèlement aux ouvertures pour le publique, des animations diverses sont proposées à l’intention des enseignants, des retraités de l’Education Nationale, des parents d’élèves et différentes personnalités.

Novembre 1975 :

Il fallait rendre le gymnase à son utilisation initiale, l’exposition a donc été démontée par les élèves qui avaient le cœur gros et tout le matériel a été stocké dans une réserve du collège.

Mars 1976 :

Des journalistes et des professeurs d’université italiens qui avaient eu l’occasion, à l’initiative de l’écomusée, de visiter l’exposition souhaitent très vivement la présenter dans le pavillon italien à la Biennale de Venise en Septembre 1976. Malgré des difficultés matérielles évidentes et des réticences de divers ordres, une acceptation de principe fut donnée.

Septembre 1976 :

Transport, installation et présentation de l’exposition à Venise pendant trois semaines, puis opérations inverses et retour de celle-ci à Montceau pour un « restockage » dans une salle  d’une école primaire de la ville. Voici donc cette exposition enfouie dans un débarras, on aurait pu la croire perdue, mais c’est sans compter sur la pugnacité de ses instigateurs qui manifestement avaient une autre ambition pour elle.

Septembre 1977 :

Une salle de classe désaffectée étant offerte dans une école primaire du centre-ville de Montceau, première école publique de la ville, ouverte en 1881 rus de l’Est (actuel 37 rue Jean Jaurès), des démarches sont entreprises pour en obtenir la dévolution et réinstaller « Cent ans d’école » en un condensé peu visible, mais qui avait le mérite de sauvegarder l’essentiel des collections.

Décembre 1977 :

Deux nouvelles classes du collège Saint-Exupéry de Montceau managées par le même professeur rédigent un questionnaire qui sera diffusé auprès de la population montcellienne et analysé à partir de trois tranches d’âge différentes : moins de trente ans (scolarité après la guerre de 1939-45), Quarante, cinquante ans (scolarité entre-deux-guerres), plus de cinquante ans (scolarité avant 1914-18). Le dépouillement des questionnaires effectué par les élèves donnera matière à nouvelle exposition.

Parallèlement à ce travail de multiples réunions ont lieu avec des personnalités du monde enseignant. Ces rencontres vont permettre de mettre en perspective les sujets de réflexion des années à venir, mais surtout de confronter les animateurs avec le travail de réalisation d’un espace muséographique puisque l’exposition devient permanente.

31 Janvier 1978 :

Cette date est importante car elle est celle de l’ouverture publique de l’exposition « Cent ans d’école » dans une salle qui désormais lui est attribuée à demeure (on entrevoit-là le commencement de ce qui deviendra plus tard le musée). Pendant toute l’année scolaire de nombreuses visites intéressant des classes de tous ordres se sont succédées ainsi que des ouvertures au public chaque dernier Dimanche du mois.

Septembre 1978 :

À l’occasion d’un changement de directeur de l’école d’accueil, des nouveaux accords ont permis par des échanges de salles d’étendre le musée et désormais, il dispose de trois salles de classes désaffectées ce qui va lui permettre de retrouver sa configuration initiale en trois époques différentes.

Les bases de ce qui deviendra le Musée de la Maison d’École-antenne Écomusée sont désormais posées d’autant qu’une équipe pluridisciplinaire d’enseignants retraités ou actifs, aidés par quelques parents s’ingénient à faire vivre cette exposition prétexte, sous le regard bienveillant des responsables de l’Écomusée de la Communauté Le Creusot-Montceau, parties prenantes dans le contexte général.

Des animations, des conférences, des réunions-débats sont offertes aux parents d’élèves et au corps enseignant.

En même temps, une action de conservation est entreprise et le patrimoine scolaire est méthodiquement répertorié par une enseignante retraitée armée d’une solide patience : il s’agit de Clotilde Gillot aidée de son mari.

Le public est toujours accueilli le dernier Dimanche de chaque mois, des classes, des coopératives scolaires, des voyages de fin d’année défilent donnant vie à ce qui ne veut être qu’une exposition stimulante et génératrice de réflexion. 

Les trois axes de travail de ce groupe sont ainsi bien identifiés : la recherche et l’archivage du patrimoine scolaire, les animations sur des thèmes qui peuvent être d’actualité et qui traversent l’histoire de l’école, et enfin les visites des expositions entreposées dans trois salles destinées à cela. Le groupe d’origine est modifié et ce sont désormais des adultes qui vont assurer l’essentiel du travail. Les élèves du collège donneront bien sûr encore quelques coups de main mais de manière très épisodique.

La constitution de ce groupe de travail a été très évolutive, il faut savoir qu’il a regroupé jusqu’à trente-cinq personnes investies dans des projets différents. La répartition des tâches et le compte-rendu des réunions de travail incomberont à Suzanne Reignier, cheville ouvrière infatigable et véritable âme de cette œuvre.

Outre les visites et les différentes animations, deux grands chantiers vont  tenir en haleine le groupe de bénévoles. Il s’agit tout d’abord de l’écriture d’un livre qui paraîtra en 1981 sous le titre de « 100 ans d’école ». Cet ouvrage de près de deux cents pages permet au lecteur de comprendre les idées qui ont animé les auteurs de ce travail, mais il dépasse le simple bilan du travail accompli avec des signatures prestigieuses qui tracent des perspectives d’avenir pour ce musée. Georges Duby, Pierre Caspard, Jacques Ozouf, Antoine Prost, Serge Chassagne, Yves Lequin, et Guy Vincent ont intégré le groupe de travail et, sous leur plume, on trouve toute la méthodologie qui va alimenter la réflexion à venir.

Le deuxième grand chantier qui va être confié à Monsieur et Madame Astolfe est la reconnaissance et le classement du bâtiment qui abrite le musée à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. Après des recherches importantes auprès de la famille de l’architecte Dulac, originaire de Saône et Loire, concepteur des projets de construction de bâtiments scolaires, un important dossier a été réalisé, déposé en mairie ; ce qui a permis la rencontre de l’architecte départemental des bâtiments de France : Monsieur Lenormand, celui-ci donne son accord et en 1985 le musée de la maison d’école est installé dans un bâtiment classé. On se retrouve devant, sans doute, un cas unique en France à savoir : la présence d’un musée scolaire installé dans un bâtiment scolaire lui-même musée ! Cet aspect s’il était plus souvent pris en compte devrait donner lieu à des visites beaucoup plus spécifiques.

Pendant que les groupes de travail ainsi constitués réalisent les différentes tâches qui leur incombent, la société, par l’intermédiaire des médias s’intéresse vivement à ce qui se passe dans ce petit coin de France. On peut même dire qu’elle y porte un intérêt certain, c’est pourquoi un certain nombre de films télévisés paraissent à propos de la Maison d’école ; ils y retracent soit l’histoire-même du musée, soit s’appuient sur des aspects des expositions pour illustrer des points particuliers dans des reportages plus généraux. On peut citer par exemple :

1979 : FR3 Paris « Une révolution invisible 1920-1980 »

1980 : TF1 « Les enfants de l’industrie »

            FR3 « Centenaire des lois laïques et fondation de l’école publique »

             France Culture « 100 ans d’école »

1981 : TF1 « Une journée de classe en 1985 »

            TF1 « Les enfants de l’égalité »

             TF1 Des membres du groupe sont interviewés dans le journal télévisé du soir pour parler de cette aventure.

              FR3 Radio une semaine de reportages sur le patrimoine scolaire.

1982 : FR3 «  L’école publique » dans une émission intitulée « Les mémoires de France »

1985 : A2 «  L’éducation en question »

           RTS une radio locale consacre une émission-débat en soirée de plus de deux heures sur le musée.

            Film tourné par le Conseil Général sur les architectures scolaires en Saône et Loire.

1997 : Sabine Azema a profité des décors de la maison d’école et des jeunes écoliers du Bois du Verne pour tourner à Montceau un documentaire sur la vie de Lewis Caroll auteur de « Alice au pays des merveilles ». Ce documentaire de près d’une heure, intitulé : O’Caroll passera sur Arte.

Bien d’autres tournages auront lieu après l’année 2000.

On voit que les occasions de connaître dans le grand public ce qui est maintenant un fleuron du patrimoine montcellien ne manquent pas. Le groupe de travail se trouve ainsi conforté devant l’intérêt grandissant porté à son action. D’autant que parallèlement à ces reportages audio-visuels de nombreux articles paraissent dans des revues plus ou moins spécialisées du monde de l’enseignement.

Ce groupe continuera son travail pendant encore une dizaine d’années, mais les thèmes ne se renouvelleront pas automatiquement et la motivation va elle aussi baisser. La disparition brutale de Monsieur  Gillot et surtout de Suzanne Reignier va considérablement diminuer l’efficacité du labeur, le groupe ayant pour ainsi dire perdu son âme.

 

 

C’est en 1994, sur une sollicitation pressante de l’écomusée que celui-ci va à nouveau se restructurer. Une association « loi 1901 »est constituée, déclarée en préfecture, elle a dans ses statuts de :

-       Garder un témoignage authentique de l’école d’hier et  conserver les valeurs fondamentales de l’école publique.

-       Expliquer l’école d’aujourd’hui par les preuves de l’école d’hier.

-       Faire entrer la maison d’école dans le vingt et unième siècle avec un partenariat ouvert.

-       Maintenir et développer une vitrine de l’école laïque.

-       Participer à une ouverture réelle de l’école sur son environnement.

Pour la première fois, le groupe sera structuré de manière officielle et la première présidente sera Gisèle Bouttet. Un partenariat sera installé entre ;  d’une part la municipalité de Montceau, propriétaire des locaux, l’écomusée de la Communauté Urbaine Le Creusot- Montceau fournisseur du matériel d’archivage et d’exposition d’autre part, et la maison d’école qui est chargée de l’animation du lieu.

Le musée peut désormais continuer son travail d’archivage et d’animation, les visites se font tous les deuxièmes dimanches du mois et pendant toutes les vacances scolaires. Patrick Pluchot prendra la succession de Gisèle Bouttet en 1998 dans une continuité d’objectifs.

Nous rappellerons pour terminer que le musée dispose de trois salles d’exposition, si les deux premières sont relativement bien finalisées, il n’en est pas de même pour la troisième qui abrite une animation qui change régulièrement. C’est ce choix qui avait prévalu à l’origine et il est toujours respecté. Parmi les différentes expositions qui se sont succédé notons :

Le chemin de l’école

Les jeux à la récréation

Les écoles normales

Les fêtes des écoles

L’enseignement de la géographie

L’enseignement des sciences

La technique au service de l’enseignement

DULAC, architecte des écoles

Quand tu seras soldat !  Période 1870-1914 (exposition label national du centenaire)

Défendre la Patrie ! Période 1914-1918 (exposition label national du centenaire)

Écoliers, n’oubliez jamais ! Période 1918-1939 (exposition label national du centenaire)

Les écoles polonaises en Bassin minier…

Chaque fois, les expositions restent un certain temps et le visiteur peut ainsi revenir en apprécier les subtilités. Elles sont ensuite à disposition pour les prêts. »

Contribution de Michel Billard, vice-Président de la Maison d’École, à retrouver dans : Trentenaire de la Maison d’École-Trente ans de recherche, 1875-2005




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