lundi 2 juillet 2018

La musique à l'école



Une fin d’année scolaire en musique
Et rendez-vous en septembre pour la rentrée des classes !



"Cent ans d'école" (publication musée)

Matière scolaire devenue outil culturel

Dans le premier quart du siècle, les élèves-maîtres étaient peu nombreux qui, au sortir de l’Ecole Normale, pouvaient jouer d’un instrument capable d’entraîner leurs élèves au chant. Leur épais cahier, réglé musique, consignant tous les chants scolaires qu’ils avaient étudiés au cours de leur séjour à l’E.N., était souvent leur seul bagage dans le domaine musical, et leur propre voix restait leur seul instrument…

(Les chroniques du Centenaire seulement seront poursuivies en juillet et août)



Disques 78 tours (collection musée)


Phonographe (collection musée)



Certains instituteurs ou institutrices (ou plus rarement certaines écoles) possédaient un phonographe – que l’on remontait à la manivelle – mais les disques 78 tours offrant des chants scolaires étaient rares, fragiles et coûteux. Vers les années 30, beaucoup d’établissements scolaires se dotèrent d’un « guide-chant », piano rudimentaire, portatif, au maniement duquel il était facile de s’exercer.



Guide-chant de type Kasriel (collection musée)


Cet appareil, du type Kasriel, était le plus répandu dans les écoles bien que d’autres manufactures en proposaient aussi : Richard, Dumont, Roethinger ou Playel. Hérité des harmoniums religieux de la deuxième moitié du XIXème siècle, cet instrument à vent était équipé d’un clavier 44 touches dont seulement 37 produisaient un son du fait du déplacement possible du clavier vers la gauche ou vers la droite. On montait ou descendait ainsi de 3 ou 4 demi-tons.


Guide-chant Richard équipé de sa pompe à main (collection musée)



Si les gauchers n’existaient pas chez les élèves, il en était de même pour les maîtres. Les premiers modèles de guide-chant étaient équipés d’une pompe à main située sur le côté gauche de l’instrument, limitant ainsi le jeu à une seule main, la droite… Le mécanisme fut par la suite électrifié et muni d’une turbine en aspiration directe qui permettait de jouer à deux mains.



Guide-chant électrifié Kasriel (collection musée)


Guide-chant électrifié Kasriel, détail (collection musée)



A la rentrée de 1960, les moins doués – dans le domaine musical – furent ravis d’apprendre que le Ministère de l’Education Nationale diffuserait, par l’intermédiaire de la radio scolaire (France II), des cours de récitation et de chant « à l’usage des élèves des établissements scolaires du premier degré ». Il suffisait d’acheter le petit fascicule correspondant au niveau de la classe et brancher, à l’heure dite, le poste de radio sur la bonne longueur d’onde pour que, ô merveille ! tous les enfants de France, ceux des villes comme ceux des campagnes les plus reculées, s’exercent en même temps, sous l’unique direction d’un professeur parisien…



Poste de radio scolaire (collection musée)



 Le maître faisait appel à la générosité des parents pour que chaque écolier acquiert le précieux livret et puisse ainsi, apprendre les textes à la maison et suivre la leçon en classe.



Fascicule de l’année 1967-1968, niveau cours moyen deuxième année et classe de fin d’études (collection musée)



Bientôt, toutes les sections d’un même groupe scolaire purent, sans se déplacer et grâce à une sonorisation d’ensemble du bâtiment, profiter des émissions d’un seul poste récepteur qui distribuait le son  à travers un haut-parleur, placé en face des élèves, au-dessus du tableau de chaque salle de classe, scruté par des dizaines de paires d’yeux ébahis. Des leçons de solfège, puis un intéressant programme d’initiation à la musique, complétèrent petit à petit les émissions de la radio scolaire.

Qui se souvient du thème musical introduisant chaque leçon de 1960 à 1965 ? Cliquez sur l'image pour écouter la réponse :



Pierre et le Loup de Sergueï Prokofiev


Parallèlement, chants et récitations, édités sur disques microsillons 33 tours, mis en vente par les services de l’Institut Pédagogique national de la rue d’Ulm, permirent désormais aux enseignants une pratique aisée et efficace du chant choral dans leur classe.



Première photographie de la Fanfare des Ecoles Laïques-les Amis Réunis, prise à Montceau en 1887, devant l’école de la rue de l’Est, actuel musée (collection particulière)



En ce qui concerne l’apprentissage d’un instrument, il convient de rappeler l’importance des orphéons, fanfares, batteries, orchestres, préconisés dès 1871 par un texte de Jules Simon, nés sous l’impulsion des enseignants, et outils idéologiques sans pareils au service de la scolarisation des masses. A Montceau-les-Mines, les statuts des Amis Réunis, fanfare des écoles laïques de la ville créée en 1886, prévoient que la présidence revient à un instituteur, et le souci de se conformer aux normes de la laïcité est très visible.



Chant du Cinquantenaire in « Cent ans d’école » (collection musée)



Un regain d’activité est notoire depuis les années 70 avec la reprise  et la promotion du chant à travers la multiplication des chorales scolaires et des animations musicales. A cette époque, late relance fut portée notamment par les « Jeunesses Musicales de France », association reconnue d’utilité publique créée le 6 novembre 1944 par René Nicoly, sous la devise « Grandir en musique ».

Source : « Cent ans d’école », collection musée.

P.P

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