Retour
sur le Musée scolaire
Les Instructions
Officielles de 1923
« Dans
toutes les écoles, à tous les cours, la méthode employée doit être une méthode
fondée sur l’observation et l’expérience. Un Musée scolaire, c’est un petit
laboratoire, c’est un endroit où l’on range, après la classe, les matériaux que
les enfants ont manipulés, les appareils qu’ils ont fait fonctionner. »
Ainsi donc, dans chaque
école, au mieux dans chaque classe, un petit « musée » se constitue
au fil des jours et suivant les nécessités de l’enseignement. A la campagne, le
maître n’a jamais beaucoup de souci pour obtenir de quoi motiver ses leçons de
choses ou de sciences. Les élèves seront toujours empressés à lui apporter
plantes, pierres ou petits animaux tels que grenouilles, lézards, vipères,
insectes, mollusques ou autres. Ils donnent avec joie les « sujets
d’observations » non périssables : crânes, dents, pattes, roches,
minerais, coquillages… qui s’entasseront dans les rayons des placards de la
classe en constituant petit à petit le « musée ».
Ces collections, parfois
très riches, iront du beau silex taillé ou poli, trouvé au cours d’un labour,
au cocon soyeux provenant d’un élémentaire, mais véritable élevage de bombyx.
Quel plaisir en effet de recevoir des « graines » de l’office de
sériculture du Vaucluse, de les faire éclore à la bonne chaleur du poêle de la
salle et de les nourrir grâce à la présence inattendue d’un mûrier poussant
dans une haie proche du village ! Au bout de 33 jours
d’ « éducation » (terme employé en sériculture pour désigner
l’élevage des vers à soie) avec quelle joyeuse impatience filles et garçons
peuvent alors observer l’énorme chenille tressant son cocon pour s’en faire une
prison !...
Voici venu, en pédagogie,
l’emploi des « méthodes actives ». Les enfants agissent par eux-mêmes
le plus possible, observent, raisonnent sur leurs observations et consignent
leurs remarques dans des cahiers – dits de sciences ou de croquis – sous forme
de petits textes ou de dessins rapides.
Dès le CM2, ils sont amenés
à réaliser quelques expériences simples : séparer l’amidon du gluten, en
triturant un pâton de farine sous le robinet…, verser quelques gouttes de
vinaigre sur un bâton de craie carrée pour reconnaître, dans le bouillonnement
qui se forme, le gaz carbonique capable d’éteindre l’allumette enflammée… Parce
qu’il aura trop bien compris que l’essence de la lampe monte dans la mèche par
capillarité, l’élève malicieux aimera observer la tache qui s’accroît de
seconde en seconde, lorsqu’il trempe furtivement un coin de son buvard dans
l’encrier !
Dès le CM2, ils sont amenés
à réaliser quelques expériences simples : séparer l’amidon du gluten, en
triturant un pâton de farine sous le robinet…, verser quelques gouttes de
vinaigre sur un bâton de craie carrée pour reconnaître, dans le bouillonnement
qui se forme, le gaz carbonique capable d’éteindre l’allumette enflammée… Parce
qu’il aura trop bien compris que l’essence de la lampe monte dans la mèche par
capillarité, l’élève malicieux aimera observer la tache qui s’accroît de
seconde en seconde, lorsqu’il trempe furtivement un coin de son buvard dans
l’encrier !
Un temps particulier
permettra aux élèves d’apprendre à reconnaître les arbres, arbustes et même les
plantes les plus communes de la région. Un bel herbier, constitué à cette
occasion, à titre personnel ou collectif, présentera, après séchage, rameaux et tiges fleuries étudiés. Ce temps
particulier sera la classe promenade
mais ceci est une autre histoire qui vous sera contée dans un autre article…
P.P
Toujours très intéressant et instructif. Ne faudrait-il pas repasser par les bancs de l'école périodiquement à moins de lire ce blog !
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