In
memoriam
(le
Livre d’Or des instituteurs de Saône-et-Loire 1915-1918)
Aux
143 normaliens morts pour la France
(avoir
20 ans en 1914)
« On a dit aux allemands : « En avant, pour la guerre fraîche et joyeuse ! Nach Paris et Dieu
avec nous, pour la plus grande Allemagne ». Et les lourds allemands
paisibles, qui prennent tout au sérieux, se sont ébranlés pour la conquête, se
sont mués en bêtes féroces.
On a dit aux français « On nous attaque. C'est la guerre du Droit et de la Revanche. A
Berlin ! » Et les français pacifistes, les français qui ne prennent
rien au sérieux, ont interrompu leurs rêveries de petits rentiers pour aller se
battre.
Vingt millions, tous de bonne foi, tous d'accord avec
Dieu et leur Prince… Vingt millions d'imbéciles… Comme moi ! (..) ça
commence comme une fête. » La Peur (1925) - Gabriel Chevallier
« Cette tranchée toute neuve était ourlée de
terre fraîche, comme une fosse commune. C'était peut-être pour gagner du temps
qu'on nous y avait mis vivants. » Les Croix de Bois (Avant l'attaque - 1915) -
Dorgelès
Dans cet article, sont consignés :
- L’intégralité des pages des bulletins de l’Instruction concernant
les instituteurs de Saône-et-Loire cités, prisonniers, blessés, disparus et
morts durant la grande Guerre.
- Les photographies des jeunes normaliens des 6 promotions de l’Ecole
Normale de Mâcon durant la Grande Guerre morts pour la France.
- L’index alphabétique des 143 normaliens morts pour la France.
Peut-être y retrouverez-vous
un ancêtre ?
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, novembre 1914
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, janvier-1-1915
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, janvier-2-1915
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, mars-1-1915
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, mars-2-1915
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, avril 1915
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, mai-1-1915
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, mai-2-1915
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, juin-1-1915
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, juin-2-1915
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, juillet 1915
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, août-septembre 1915
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, novembre-1-1915
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, novembre-2-1915
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, décembre 1915
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, janvier 1916
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, février 1916
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, mars 1916
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, avril 1916
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, mai 1916
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, juin-1-1916
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, juin-2-1916
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, juin-3-1916
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, juillet 1916
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, août-septembre-1-1916
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, août-septembre-2-1916
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, octobre-1-1916
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, octobre-2-1916
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, novembre-décembre-1-1916
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, novembre-décembre-2-1916
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, novembre-décembre-3-1916
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, janvier-1-1917
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, janvier-2-1917
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, février 1917
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, mars-1-1917
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, mars-2-1917
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, avril 1917
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, mai-1-1917
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, mai-2-1917
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, juin 1917
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, juillet-août-septembre-1-1917
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, juillet-août-septembre-2-1917
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, juillet-août-septembre-3-1917
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, octobre-novembre-décembre-1-1917
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, octobre-novembre-décembre-2-1917
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, janvier-février-1-1918
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, janvier-février-2-1918
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, mars-avril-1-1918
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, mars-avril-2-1918
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, juin-juillet-1-1918
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, juin-juillet-2-1918
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, juin-juillet-3-1918
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, août-septembre-1-1918
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, août-septembre-2-1918
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, octobre-novembre-décembre-1-1918
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, octobre-novembre-décembre-2-1918
Bulletin de l’instruction
primaire de Saône-et-Loire, octobre-novembre-décembre-3-1918
Les
morts pour la France des 6 promotions de la guerre
(élèves-maîtres
mobilisés entre 18 et 20 ans)
PREAMBULE :
Les élèves et les anciens
élèves de l’Ecole Normale de Mâcon ont payé un lourd tribut et notamment les
promotions de 1897 à 1915 qui furent véritablement décimées (les plus
touchées : la promotion 1906-1909 : 10 tués sur 29 élèves et la
promotion 1912-1915 : 12 tués sur 30 élèves). La promotion la plus âgée
appelée fut la 87/90 (les membres avaient 45 ans ou moins en 1914, âge maximum
pour le service actif).
Le 1er septembre
1921, on apposa une plaque commémorative dans le hall d’entrée de l’Ecole
Normale. Elle comporte 102 noms, à l’issue de nos recherches dans le Livre d’Or
des instituteurs tués en 14/18, nous avons décidé d’y associer les noms des 41 instituteurs, morts pour la France eux-aussi, et qui ne figurent pas sur cette
plaque pour diverses raisons.
Evidemment on regrettera
toujours que les ennemis de l’Ecole de la République, aient obstinément été
prompts à attribuer les défaites de 1870 et de 1940 ensuite, à la déficience
des instituteurs et qu’ils n’aient pas plus exalté le sacrifice de ceux de
14/18. En Saône-et-Loire, comme dans beaucoup de régions de France, leurs
pertes représentent plus de 25 % des effectifs des promotions mobilisées.
Voici donc présentées, en particulier, ces fameuses « promotions de la guerre » qui virent leurs
études et leur jeunesse compromises : les 11/14 à 16/19.
La
promotion 11/14
A l’issue des épreuves
furent proclamés les trente admis, plus deux sur la liste complémentaire.
Vingt ans en 14 !…
Octobre 1911, 30 braves garçons, dont la gaieté cache mal une certaine anxiété,
occupent la salle d’études de l’Ecole Normale de Mâcon. En blouse noire, ils
sont accueillis par un Directeur austère et un réjouissant Econome. (..) La
promo 11-14 termine la « Belle Epoque » pour être plongée, à la
sortie de l’école, dans le tragique bouleversement de la « Grande
Guerre ».
Cependant, nous sommes fiers
de circuler, en ville, avec le nouvel uniforme, rodé par nos
« Civils », reluisant de ses 14 boutons dorés (8 à la tunique !…
6 au gilet !…). O casquette ! Que de mains maladroites manipulent ta
visière : une courbe savante, croyons-nous, attire le regard des jeunes
mâconnaises !
Pourquoi ces souvenirs de
« gamins » s’égrènent-ils, d’abord, sur ce papier ? Un
sexagénaire, bien mûr, retomberait-il en enfance ?
Ne serait-ce pas, après les
heures studieuses, sous la coupe de professeurs talentueux, sévères ou
débonnaires, dont nous apprécierons, par la suite, la tâche difficile, ne
serait-ce pas pour masquer les graves douloureux événements qui nous attendent,
dès la sortie de l’E.N, nous, les insouciants gars de 20 ans !
Août 1914 ! La tunique
à boutons dorés fait place, rapidement, à un nouvel uniforme, plus rutilant à
l’époque, mais combien plus dangereux ! (..)
La guerre, hélas, nous
enlève successivement six jeunes braves et parmi les revenants, souvent
diminués physiquement par blessure ou captivité, huit camarades nous quittent
définitivement.
D’après la chronique du
Cinquantenaire, « un vieux de la vieille de la 12/15», Bulletin de
l’Amicale n° 82, 1961
Collègues de la promotion
morts pour la France (visages cerclés sur la photographie) :
FAVRE James-Edouard, JOBLOT André, MARMILLOT
Georges-Henri, RICHARD Alphonse-Eugène, SEGUIN Marcel.
La
promotion 12/15
Le concours d’entrée de 1912
s’ouvrit le 29 juillet et 56 candidats s’y disputaient 30 places
d’élèves-maîtres. (..) La promotion 1912/1915 fut parmi celles qui payèrent le
plus lourd tribut au cours de la guerre, qui devait d’ailleurs interrompre le
cours de ses études dès la fin de la deuxième année. Tous ses membres furent en
effet délégués comme intérimaires de guerre pour combler les vides creusés par
la mobilisation parmi les maîtres du département.
Appartenant pour la plupart
aux classes 1915 et 1916, les Roupanards de la 12/15 ne demeurèrent que bien
peu de temps en fonction, et, rapidement incorporés, ils furent bien vite
envoyés au front.
Neuf camarades de la 12/15
devaient trouver la mort sur les champs de bataille, et trois autres – BOISSON,
GUILLAUME, SPAY – ne devaient pas longtemps survivre aux blessures ou maladies
qui avaient définitivement compromis leur santé.
La guerre de 39-45 voyait la
fin tragique de Claude FORÊT et devait causer, à longue échéance, la mort de
notre camarade LAGNEAU, usé par les souffrances d’une inhumaine captivité. (..)
Cette première année se
termina, comme il se doit, par l’ « enterrement du 1 » (..) je
nous revoie encore, défilant en monôme, une fois passée La Coupée, précédés par
Tacnet et Châtelet avec leur piston, par Lagneau portant avec respect un
immense « 1 » qu’il avait lui-même confectionné avec le bois de
l’atelier. (..) Cette deuxième année se passa donc dans le travail de
préparation du Brevet Supérieur (..) et puis vint le B.S., puis la
« décale ». C’était en juillet 1914 et l’on parlait sérieusement de
guerre ; mais, avec l’insouciance de nos 19 ans nous refusions de croire à
la possibilité d’un pareil malheur !
Hélas ! Peu de jours
après, le coup de tonnerre du 2 août 1914 vint dissiper nos illusions et
réduire à néant tous nos beaux projets. L’Ecole Normale, transformée en
hôpital, fut fermée et, en guise de troisième année et de doux farniente, nous
dûmes tous partir, les uns après les
autres, au « casse-pipes ». Trois d’entre nous de la classe 14,
partirent en septembre 14 ; ceux de la classe 15 en décembre ; ceux
de la classe 16 en avril 15 et enfin les deux benjamins de la 17 en janvier 16.
Beaucoup ne sont pas revenus…
D’après la chronique du Cinquantenaire,
J. B. BOULETREAU (11/14) Bulletin n° 83, 1962
En juillet 1914, Brevet
Supérieur ! Aussitôt l’examen terminé nous fûmes renvoyés dans nos
familles. Et, à la grande surprise de la plupart d’entre nous, peu soucieux des
événements extérieurs, c’était la guerre en août.
Bientôt, ceux qui
appartenaient à la classe 1914 (20 ans) furent mobilisés.
Le 1er octobre,
les non-appelés – au lieu de revenir à l’EN pour leur troisième année – furent
nommés en remplacement des instituteurs sous les drapeaux dont certains étaient
déjà tués, blessés ou prisonniers.
A la fin de l’année, la
classe 15 (19 ans) fut mobilisé ; puis, en 1915, appel de la classe 16 (18
ans).
Notre promo est donc la
première de celles dont les études furent interrompues par la première guerre
mondiale. Nous avons été dispersés dans les régiments d’infanterie, dans les
« pelotons » ou les écoles d’aspirants alors que certains d’entre
nous étaient encore presque des enfants, jugeant l’armée d’après Les Gaîtés
de l’Escadron ou L’Adjudant Flick, des œuvres de Courteline qu’un
professeur nous avait fait connaître en « lecture libre ».
Quand nous sommes rentrés
fin 1919, nous avions de 23 à 25 ans ; nous étions des
« hommes », mais il en manquait 12 sur 30 : BOISSON, CLAIR,
DEHEZ, GUILLAUME, LAFORËT, LHENRY, MERLIN, POTHIN, SEGUIN, SEREAU, SPAY, TACNET
ont été tués ou sont décédés des suites de blessures de guerre.
Les survivants ont presque
tous été blessés. Réadaptés à la vie civile, ils ont poursuivi une carrière
normale ; cependant, quelques-uns mettaient en cause le régime « qui
porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » (Jaurès).
En 1939, certains furent
encore mobilisés. Puis le gouvernement dit de Vichy en suspendit, déplaça ou
révoqua quelques-uns : PAGNEUX, DESVEAUX, CHATELET, LAGNEAU.
En 1944, FORÊT, alors
directeur du Cours complémentaire de Saint-Germain-du-Bois, fut tué par les
allemands.
A la libération, les
« brimés » retrouvèrent leurs postes.
Maintenant, nous sommes tous
retraités et nous pouvons méditer sur la phrase célèbre : « Ainsi,
comme nous en voyons passer d’autres devant nous, d’autres nous verrons passer,
qui doivent à leurs successeurs le même spectacle ». Mais, en ce qui
concerne la nouvelle vague des générations, un souhait personnel pour finir !
Que se réalise
« l ‘avenir consolateur » évoqué dans le poème Lux [Victor
Hugo], lequel fut supprimé de notre programme en 1913 :
Oh !
Voyez ! La nuit se dissipe.
Sur
le monde qui s’émancipe,
Oubliant
Césars et Capets ;
Et
sur les nations nubiles,
S’ouvrent
dans l’azur, immobile,
Les
vastes ailes de la Paix.
D’après la chronique du
Cinquantenaire, Henri DESVAUX (12/15) Bulletin n° 83, 1962
Collègues de la promotion
morts pour la France :
CLAIR
Stéphane-Raymond, DEHEZ Jean-Marie, LAFORET Henri-Jean-Marie, LHENRY Jean-Marius, MERLIN Albert, SEREAU Noël-Camille-Jules,
TACNET Antonin-Jean-Marie,
POTHIN
Jean-Hyacinthe (mort en 1916 d’une maladie
contractée au front), GUILLAUME Eugène (mort en 1920 des suites de ses
blessures), BOISSON Paul-Léon-Stéphane (mort en 1921 d’une maladie
contractée au front), SPAY Louis-Antonin (mort en 1926 des suites de ses
blessures).
La
promotion 13/16
Le concours d’entrée de 1913
s’ouvrit le 27 juillet. 63 candidats s’y disputaient 27 places. (..)
Comme toutes les promotions
de guerre – et plus que d’autres peut-être – la 13/16 vit ses études gravement
perturbées, puis bientôt interrompues. A la rentrée de 1914, alors qu’elle
devait entamer sa deuxième année d’études pour préparer le Brevet Supérieur
d’alors, elle dut abandonner l’Ecole au personnel et aux blessés d’un hôpital temporaire. Tous
ses membres furent aussitôt appelés à remplacer, à travers le département, les
maîtres mobilisés, et ils ne devaient d’ailleurs guère tarder à les rejoindre
au front. Appartenant aux classes 16 et 17, les Roupanards de la 13/16 ont payé
un lourd tribut à la guerre. Si deux d’entre eux seulement furent tués au
combat, beaucoup furent gravement blessés et plusieurs sont morts par la suite,
victime de la guerre.
Sacrifiée, non sur les
champs de batailles, encore que trois des siens : CHASSAGNE, LECHERE et MOUTARDIER
aient été victimes des deux conflits mondiaux, mais bel et bien sacrifiée, du
fait de la guerre, dans sa formation professionnelle et dans ses études,
puisque celle-ci se limitèrent à la première année.
Si une photo de notre
promotion peut, aujourd’hui, illustrer cette chronique, c’est parce que – fait
extraordinaire – aucun de nous n’étant « collé » un certain dimanche
de février, nous décidâmes de nous faire photographier. Bien entendu, nous nous
serions crus déshonorés si nous avions quitté notre casquette ! Il nous
fallut même, pendant une étude, discuter, puis voter, pour savoir si nous la
conserverions. Et les partisans de la tête nue se révélèrent plutôt
rares ! Grâce à ce cliché, la promotion 13/16 possède tout de même un
témoignage tangible, documentaire, de son séjour à l’école et nous pouvons nous
féliciter d’avoir songé à le faire établir. (..)
Le printemps de 1914 fut
particulièrement maussade, froid, brumeux et pluvieux, et notre troisième
trimestre ne fut guère ensoleillé. (..) En ces temps lointains, la Fête
Nationale ne marquait pas encore le départ en vacances et, après trois jours
passés dans nos familles, il nous fallut revenir à Mâcon jusqu’au 24 juillet,
date de la sortie. (..)
Vint ensuite le départ, et
nous ne devions plus nous revoir. Dix jours après, la guerre éclatait. En
octobre, nous fûmes chargés de remplacer des maîtres mobilisés, puis, les uns
après les autres, nous partîmes pour la caserne, en attendant le front et nous
ne revînmes plus jamais à l’école. Nous n’avons donc connu, ni les leçons
modèles, ni les émotions du Brevet Supérieur, ni les stages à
« l’Annexe », ni les agréments du voyage de fin d’études. (..)
En octobre 1919, le Ministre
offrit aux normaliens qui se trouvaient dans notre cas de retourner à l’école
ou de solliciter un poste immédiatement. Il s’agissait donc de reprendre des
études interrompues depuis 5 ans ? Et, comme il n’était pas question ni de
programmes condensés, ni de formation accélérée, c’était, pour nous qui étions
tous de familles modestes, la perspective de revenir à l’Ecole pour deux ans,
soit jusqu’à 14 ou 15 ans. Aussi, deux ou trois seulement optèrent-ils pour la
reprise des études, en compagnie d’une dizaine de camarades des promotions
postérieures (celles de l’ « Orangerie ») qui avaient été
appelés sous les drapeaux en cours de scolarité. Ils formèrent la promotion des
« récupérés ». (..)
En mars 1920, le Ministre
décida brusquement d’organiser, à la fin du mois, une session spéciale du
Brevet Supérieur, réservée à tous les anciens mobilisés (et pas uniquement aux
anciens normaliens). Mais cette décision ne fut notifiée officiellement, ni par
l’Inspecteur d’Académie à son personnel, ni par le directeur de l’Ecole Normale
à ses anciens élèves et les membres de la 13/16 ne furent même pas prévenus
officieusement. (..)
Fils de nos œuvres, entrés
dans la carrière sans préparation ni conseils, avons-nous été inférieurs à
notre tâche ? Fûmes-nous moins bons éducateurs que nos aînés et nos
cadets, qui bénéficièrent d’une formation complète ? Il ne m’appartient
pas de répondre à ces questions, mais je crois que, si l’on consulte la liste
des nôtres qui sont titulaires de distinctions ou de récompenses honorifiques,
elle ne paraît pas beaucoup plus courte que bien d’autres. Et, de cela, nous
avons le droit d’être fiers, car, si nous fûmes, dans nos études, des
« sacrifiés », nous eûmes à cœur de ne pas en faire pâtir les élèves
qui nous furent confiés.
D’après la chronique du
Cinquantenaire, Jean BOEUFGRAS (13/16) Bulletin n° 84, 1963
Collègues de la promotion
morts pour la France :
CHASSAGNE Eugène, LECHERE (..), MOUTARDIER Paul.
La
promotion 14/17
Le concours d’entrée de 1914
s’ouvrit le 27 juillet, alors que l’Europe retentissait déjà du bruit des armes
et que la paix vivait ses derniers jours. 59 candidats s’y affrontaient pour la
conquête de 29 places offertes.
L’examen venait juste de se
terminer quand éclata la guerre, qui allait gravement perturber les études de
nos camarades. Après des vacances prolongées – la rentrée n’eut lieu qu’en
novembre -, les 29 sauvages de la 14/17 ne purent s’installer, comme leurs
aînés, dans la vieille maison de l’Héritan, au portail de laquelle flottait
depuis le début d’août le drapeau de la croix Rouge. Ce fut donc l’Orangerie de
la Préfecture, berceau de notre Ecole annexe, qui accueilli les nouveaux
Roupanards. Parodiant Vigny, on peut dire que, durant ces années terribles, la
guerre était debout dans la Roupane. Au fil des jours, l’effectif s’amenuisait,
les élèves quittant un à un les bancs de l’Ecole pour entrer dans la guerre.
Trop souvent hélas ! la nouvelle de la mort d’un aspirant de vingt ans,
dont les yeux, hier encore, riaient sous la casquette dorée, venait apporter la
tristesse parmi ceux qui attendaient…
Ce fut le mois de mars 1917
qui vit partir les plus jeunes de la promotion, demeurés les derniers. Engagés
dans les derniers combats de 1918, particulièrement meurtriers, nos camarades
devaient voir trois des leurs mourir au front, tandis que plusieurs autres
étaient grièvement blessés, certains dans les tout derniers jours de la guerre.
(..) Mais octobre arriva. Bien avant lui, la guerre était venue… Mâcon, alors,
était plein de soldats qui traînaient leur lassitude au long des rues. Plein de
blessés douloureux, aussi. Tant même qu’on avait tout sorti, là-haut, dans
l’Ecole Normale, tout emporté, je ne sais où. « Abrutis » et
« Civils » [termes désignant des normaliens] étaient partis, qu’on
avait envoyé jusqu’au fond des campagnes lointaines, tenir la place de ceux que
la guerre avait pris et tenter, là-bas, d’y faire oublier leur toute jeune
inexpérience. (..)
La guerre faisait rage. Les
autres étaient là-bas, « …assis dans les terres ténébreuses et à l’ombre
de la mort… », ainsi qu’il est écrit au Livre de Job. Et nous ?… Mais
nous avions seize ans . Et personne, alors, ne songeait à nous rappeler que le
temps n’était plus de rire et de se gausser de tout. (..)
La guerre était là, toujours, et qui déjà nous avait pris
Jean DESBOIS, si doux, si timide, et qui avait voulu s’engager. POMMIER, venu
avec moi de Nolay, l’année d’avant. Demain, CHALUMEAU, qui savait tout avant
même de l’avoir appris… Ceux-là que nous ne reverrions jamais plus… Et puis,
les uns après les autres, nous étions tous partis. Dix-huit ans, à peine.
Un jour de 1919, j’étais
revenu à Mâcon pour y retrouver GUILARD. Il achevait là de soigner une
douloureuse blessure. Et nous étions allés par les rues qui descendent vers la
Saône, jusqu’à cette Orangerie où, nous avait-on dit, le Paul, ce soir-là,
surveillait une étude.
Sans hâte, nous avions
retrouvé l’escalier familier et le vestibule, là-haut, où pendaient les
casquettes des « Sauvages ». Et nous avions frappé à la porte fermée.
« Entreye ! » Trente têtes curieuses, d’un coup, s’étaient retournées
vers nous.
Lui, le crâne enfoncé dans
un placard, le postérieur haut levé, n’avait point bronché. Quand, se
redressant, nous le vîmes là, devant nous, immobile, debout et muet. Un instant
seulement. Et, s’approchant : « Guilard,.. promotion 14/17… petit !
Fargeton,… promotion 14/17… Ah ! oui petits !… »
Et tout de suite, il nous
entraîna vers sa chaire. Et nous étions là, devant lui, devant toute la classe,
aussi, attendant je ne sais quoi. « Debout tous ! » cria-t-il
soudain. Et dans le brouhaha qui s’éteignait, le voilà hurlant à tous ces
Sauvages qui, déjà, souriaient, « Je vous présente deux survivants de la
dernière promotion qui ne fut pas une promotion de crétins !… »
« Deux héros,
aussi !… » Et dans l’instant, il me regarda des pieds jusqu’à la tête
une fois, deux fois. Il avait vu mes bottes de cuir fauve, haut lacées et, sur
ma tunique noire, les ailes d’or déployées. « Oh ! Oh !…une
aviateur petit !… La Chasse petit ?… »
Non, pas la Chasse,
seulement le Bombardement de nuit. Alors, parce qu’il en était curieux, je lui
disais, parmi tous, quelques-uns de mes raids heureux d’où j’étais revenu, le
vol aveugle dans la nuit noire, et, les obus qui montaient, pour éclater au
bout des ailes, et qu’on n’attendait pas. (..)
Pourquoi, dans ce moment, me
vint-il à l’esprit de raconter à Paul que j’étais allé sur Ludwigshafen et,
qu’après avoir jeté mes bombes au bord du Rhin, sur la Badische Aniline,
j’avais vu monter les flammes, haut dans le ciel ?
Le Paul me regarda
longtemps, longtemps, et, soudain, je sentis dans ses yeux l’immense
contentement qui les remplissait. Car il savait, maintenant que, lui aussi,
avait une part dans la victoire de nos armes.
« La Badische Aniline,
petit !… Vous l’aveye facilement trouveye, hein !… Je vous en avais
parleye dans mon cours de Chimiye !… »
Cinquante années, déjà… Et
voilà que je me surprends encore à rire et à me gausser de tout…
D’après la chronique du Cinquantenaire,
Alphonse FARGETON (14/17) Bulletin n° 85, 1964
Collègues de la promotion
morts pour la France :
CHALUMEAU
André-Henri-Félix-Ernest, DESBOIS
Jean-Henri, POMMIER Jean-Marie-Georges.
La
promotion 15/18
C’est le 27 juillet que
s’ouvrit le concours d’entrée de 1915, auquel prirent part 50 candidats pour 35
places offertes. Sur les 35 admis, l’un, BERTHILIER Marcel, reçu n° 25, n’entra pas à l’Ecole en
octobre, et la promotion compta donc à la rentrée 34 élèves seulement.
La guerre qui faisait rage
exigeait toujours plus de combattants et dès décembre 1915, les deux premiers
appelés quittaient la Roupane, le premier trimestre à peine terminé. L’année
1916 voyait partir deux nouveaux camarades, puis six autres répondaient en
avril 1917 à l’appel de la classe 1918. En janvier 1918, sept camarades
contractaient un engagement volontaire et en avril, les quinze derniers
partaient avec la classe 1919.
C’est dire qu’aucun
Roupanard de la 15/18 ne put passer ses trois années à l’Ecole et y terminer
normalement ses études. Les dernières offensives de l’automne 1918 virent
mourir trois camarades de la promotion, tués tout trois en l’espace d’un mois.
Par la suite, dix autres sont décédés, ce qui laisse à vingt-et-un le nombre
des survivants d’une promotion prématurément éprouvée. Promotion qui fut à
l’origine de l’hymne de la Roupane à travers des paroles de Roger Boeufgras et
une musique de Claudius Pariat même si elle fut baptisée avec humour
« Promotion des Crétins » (voir Bric-à-Brac, de Roger Denux,
Bulletin n° 83).
« Comment après cela ne pas s’inscrire en faux contre l’infâme calomniateur qui baptisa icelle « Promotion des Crétins » ? Qu’il se montre donc, bonne mère ! Le « clerc » en question, s’il ne craint pas toutefois qu’on lui taille les oreilles en pointe…» Le fait est bien aux vacances de 1917 que cet Hymne des Normaliens naquit de la collaboration de deux gars de notre Promo et qui, d’ailleurs, depuis, ont quelque peu fait parler d’eux.
Promotion des Crétins, si
vous voulez, mais qui néanmoins, surent faire leur devoir en des périodes
troublées, tragiques…
Comme les promotions
précédentes, nous fûmes tous mobilisés, très tôt, avant la fin des études.
Appartenant aux classes1917, 18 et 19, certains d’entre nous ont leur nom gravé
sur la pierre du souvenir… GIRAULT, LAMBERTET, classe 1918, POTHIER, classe
1919, tués à l’ennemi en 1918. Le capitaine VAUPRE fut blessé en 1940.
NAVOIZAT, déporté en 1941, mourut par la suite. HENRY, ROUX furent emprisonnés
par les autorités d’occupation. (..)
Tout deux
victimes de la dureté des temps [JOBEY et SIGNORET] et des lois d’exception du
Régime de Vichy, on nous en a sortis… [de l’enseignement], nous invitant
aimablement à tirer nos grègues et à filer vers d’autres cieux…
L’ami BOUDOT Gilbert, lui, fut inquiété pour d’autres raisons (demi-porc mis au
saloir sans état civil régulier), puis dut disparaître dans la verdure pour sa
sécurité personnelle, et par la suite ne rentrera pas dans l’enseignement.
Voici d’ailleurs certains passages d’une lettre qu’il m’écrivit naguère à ce
sujet, où on reconnaîtra la marque de son esprit caustique :
« J’ai été
effectivement révoqué de mes fonctions de secrétaire de mairie pour avoir salé
abusivement la moitié d’un élève de Saint-Antoine. C’était sans doute dans
cette moitié que s’était logé le Diable, car l’heureux bénéficiaire de la
deuxième moitié ne fut pas inquiété. Après ce tour de demi-cochon, je fus
frappé d’une mesure de déplacement d’office en raison de mon « attitude
politique ». (..) Voilà où peut conduire un cochon. Je dois dire
d’ailleurs que dans cette histoire, il y eut plusieurs fameux cochons, dont le
seul respectable fut celui qui baignait dans le saloir. J’adresse à sa mémoire
un souvenir ému et reconnaissant… et j’espère qu’il est au Paradis des Cochons.
Quant aux autres, qui étaient, je crois, de fervents « bien-pensants », je suppose qu’ils ont dû rendre des comptes au Juge Suprême,
car ils doivent être, pour la plupart, « salés » eux aussi depuis un
certain temps. » Tout ceci, bien sûr, n’a rien à voir
avec la chronique du Cinquantenaire, mais révèle par quelles alternatives très
peu réjouissantes sont passés certains de nos collègues pendant la période
d’occupation.
D’après la
chronique du Cinquantenaire, Joseph SIGNORET (15/18) Bulletin n° 86, 1965
Collègues de la promotion
morts pour la France :
GIRAUD
René-Fernand, LAMBERTET François Félix, POTHIER Claude.
La
promotion 16/19
Le 1er octobre
1916, étions trente à faire notre entrée à l’Ecole Normale. La troisième année
de guerre était entamée et depuis sept mois le canon tonnait sans relâche à
Verdun. Comme nos camarades des deux promotions précédentes, nous ne connûmes
pas les locaux de l’Ecole, occupés par un hôpital militaire. En première année,
les cours étaient donnés à la Chambre des Notaires et en deuxième et troisième
année, à l’Orangerie, dépendance de la Préfecture. Lorsque nous fûmes en
possession de notre uniforme et que nos anciens nous eurent baptisés au vin
blanc dans la salle de la Patte d’Oie, nous devînmes de vrais Roupanards.
Nos deux premières années de
l’Ecole Normale s’écoulèrent dans l’atmosphère d’une guerre atroce. A tout
moment, l’un de nous apprenait qu’un de
ses proches était tué, ou grièvement blessé, ou porté disparu. Nos camarades
des deux promotions précédentes et quelques-uns de notre promotion nous
quittèrent en avril 1917, en avril et août 1918. Une des morts qui nous
frappèrent le plus fut, en juin 1918, celle de CHALUMEAU, que tout le monde
admirait pour son intelligence exceptionnelle.
Pendant nos récréations de
16 à 17 heures, nous allions souvent à la gare pour lire les gros titres et les
manchettes des journaux du soir. Parfois, notre Directeur, M. LAURENCIN, se
joignait en ville à l’un de nos groupes et nous commentait les dernières
nouvelles.
La majeure partie de notre
promotion passa le conseil de révision pendant l’été de 1918. CLEMENCEAU
pensant avoir besoin de la classe 20 au printemps suivant. En attendant, nous
faisions régulièrement de la préparation militaire ; nous nous rendions au
stand au pas cadencé, en chantant la Madelon ou les airs martiaux
qu’entonnaient nos aïeux de 1792. (..)
Nous n’étions pas toujours
envahis par des pensées tristes. La jeunesse ne perd jamais ses droits. (..) Le
règlement était sévère. Il était défendu de fumer et d’entrer dans un café,
même à la campagne ; sans doute nous dérogions parfois à ces
interdictions, mais c’était toujours modérément : notre argent de poche
était si modique ! (..) Le jeudi après-midi, nous sortions par petits
groupes sous la responsabilité d’un normalien de 3ème année, qui
indiquait par avance au Directeur l’itinéraire choisi. Le dimanche, nous
sortions librement jusqu’à cinq heures ; en cela, nous étions plus
favorisés que les normaliennes, conduites par un professeur vigilant en dehors
de la ville. Ceux qui avaient une amie
parmi elles parvenaient à croiser le groupe, et des regards et des sourires
chargés de tendresse s’échangeaient pendant quelques secondes.
Au début de
notre troisième année, la victoire des alliés s’affirmait sur tous les
fronts. Nous apprîmes au début de novembre que les allemands avaient demandé un
armistice. Le 11 novembre, à midi, les cloches de Mâcon sonnèrent à toute
volée ; tout le monde comprit. Nous quittâmes aussitôt nos pensions, nous
mêlant à la foule qui envahissait les rues. C’était une extraordinaire
explosion de joie : s’en était fini de l’hécatombe ! Nous allions
revoir ceux qui avaient couru tant de périls et montré tant de courage ;
la paix saurait écarter tout risque d’une nouvelle guerre… La marée humaine
nous entraîna vers la Préfecture, où s’organisait un immense défilé ;
notre Directeur, nos professeurs étaient parmi nous. Journée unique, journée
inoubliable.
D’après la chronique du
Cinquantenaire, Joseph JURDIEU* (16/19) Bulletin n° 87, 1966
* Auteur de la fameuse série de manuels
« Rémi et Colette » avec Eugénie Mourlevat
Collègue de la promotion
mort pour la France :
CACHOT Claude-François-Joseph.
Plaque
commémorative à l’Ecole Normale de Mâcon aux normaliens morts pour la France
(photo Yves Miniau, http://aaeenm.over-blog.com/)
(1)
:
Index
alphabétique des 143 instituteurs de Saône-et-Loire morts pour la France :
nom, prénom(s), date de naissance,
promotion d’école normale, poste occupé, date et lieu de décès
ANDRE
Antoine 06/05/94 Paray 1910-1913 Roussillon 13/05/15
Mécrin-Bois-d'Ailly Meuse
AUGOYARD Etienne 14/03/95 Massilly
NON E.N. Montchanin 16/08/16 Hem Somme
AUGOYAT Jean Antoine 26/04/92 Meulin
(Matour) 1908-1911 Pont-de-Vaux 06/10/15 Tahure Marne
AULAS Jean Marie 12/02/72 Mussy
1891-1994 Beaudemont 02/09/17 Verdun Meuse
AUPECLE Claude 13/07/85
St-Germain-du-Bois 1901-1904 St-Aubin-sur-Loire 29/05/16 Dyo Saône-et-Loire
BABET Robert Jean Léandre 05/09/91
Germigney (39) 1909-1912 Foucherans (39) 08/09/14 St-Soupplets Seine-et-Marne
BAILLY-SALINS Auguste Albert
29/08/81 Voiteur (39) 1897-1900 Menoley (39) 17/04/18 Orvilliers-Sorel Oise
BAJARD Pierre Marie Eugène 07/08/81
Varennes-sous-Dun 1897-1900 Mont 26/04/15 Tahure Marne
BALLANDRAS Claude Marie 19/05/89
Ligny 1905-1908 Vaudebarrier 23/09/14 Lassigny Oise
BASSET Joseph 26/12/94 Montpont NON
E.N. La Chapelle-Thècle 14/07/16 Montpont Saône-et-Loire
BAZOT Louis Marcel 11/05/94 Santenay
(21) 1910-1913 St-Léger-sur-Dheune 07/10/15 Somme-Tourbe Marne
BEAU Louis Marie Joseph 10/03/88
Cuiseaux NON E.N. Cuiseaux 21/08/14 Herting Moselle
BEL Ernest Paul Valentin 08/01/79
Porpezac-le-Noir (19) NON E.N. Berzé-le-Châtel 24/11/14 Hte-Chevauchée Meuse
BERNARD Jean Marie François 04/12/89
Châteaurenaud 1907-1910 Torpes 05/04/15 Bois d'Ailly Meuse
BERNARD François 20/11/93 Le Creusot
1909-1912 Neuvy-Gr 21/06/15 Bural Pas-de-Calais
BERTHELON Claude Gérard 18/09/91 Mâcon
1907-1910 Mâcon 05/08/16 Fleury Meuse
BESSE Antoine 05/04/86 Liginiac (19)
1902-1905 Buxy puis Corrèze 10/09/14 Châtelraoul Marne
BIDOLET François 06/09/94 La
Motte-St-Jean NON E.N. Cronat 06/02/15 Auxonne Côte-d'Or
BLANVIN Louis Charles Martin
11/11/80 Koers-la-Gr. (55) 1898-1901 Charmoy 16/07/18 Oeuilly Marne
BOISSON
Paul Léon Stéphane (..)
BONIOL Antoine 21/04/82 Lempdes (63)
NON E.N. Le Puley 10/10/14 Bois-Brûlé Meuse
BOUILLON Louis 03/03/90 Chagny
1907-1910 La Clayette 20/08/14 Ht-Clocher Moselle
BOURGEON Claude 17/11/89
St-Germain-du-Bois 1906-1909 Simard 09/10/14 Apremont Meuse
BOUSSIN Louis Prosper 13/02/80
Salornay 1897-1900 Cluny ou Génas 05/11/14
Apremont Meuse
BRELAUD Claude 18/02/89 St-Yan
1905-1908 Digoin 01/09/14 Regensburg Allemagne
BRETIN Théophile 07/02/81 Montchanin
NON E.N. Le Creusot 26/12/14 Commercy Meuse
BRIGAUD Claude Julien 04/04/93
Digoin 1910-1913 Beaubery 17/04/17 Thuizy Marne
BRUNET Francisque Antoine 04/06/86
Farges (01) 1902-1905 St-Germain-du-bois 14/10/16 Bouchavesnes Somme
BUREAU Eugène 24/09/99 La
Grande-Verrière 1916-1919 Elève Maître 17/02/19 Briare Loiret
CAMUS Désiré 23/07/93 Savigny-en-Revermont
1909-1912 St-Usuge 20/08/14 Gosselmungen Lorraine
CACHOT Claude-François-Joseph (..)
CHALUMEAU André Henri Félix 28/05/98 Simandre 1914-1917 Montceau
01/06/18 Offremont Oise
CHAMBARD Benoît Marius 23/11/80
Pierreclos 1896-1899 Serrières 15/12/14 Steinbach Haut-Rhin
CHAMBONNIER Antoine 28/02/97 Paray
NON E.N. Génelard 24/03/18 Bois des Fosses Meuse
CHANDIOUX Valentin 01/11/85
Neuvy-Gr. 1901-1904 Alais (30) 17/09/16 Belloy-en-santerre Somme
CHANUSSOT Ferdinand Louis 30/09/85
Savigny-en-revermont 1901-1904 Militaire de carrière 01/10/16 Morval Somme
CHARCOSSET François Marie 12/08/80
Tramayes 1897-1900 St-Bonnet-de-cray 22/08/16 Assevillers Somme
CHARCOSSET Claude Catherin 02/03/83
Tramayes 1898-1901 + ENS I.A. À Sfax (Tunisie) 08/06/15 Tracy-le-Val Oise
CHASSAGNE Eugène Lucien 12/11/96
Mérinchal (23) 1913-1916 Tramayes 27/05/18 Kleinswurstaal Belgique
CHAUDAT Claude Maxime 10/08/91
Torpes 1907-1910 St-Germain-du-bois 18/09/14 Bornack Alsace
CHEVALLIER Charles 05/02/90 Mâcon
1906-1909 Mâcon 07/02/15 Commercy Meuse
CLAIR Stéphane Raymond 20/02/95
Couches 1912-1915 Elève Maître 27/04/15 Hartmannsweilerdorf Alsace
COGNARD Jean Baptiste Léon 17/02/84
St-Agnan NON E.N. Montceau 20/10/14 Sailly-Labourse Pas-de-Calais
COLAS Philippe 02/09/78 Frontenaud
NON E.N. Ratenelle 12/11/14 Kemmel Belgique
CORDIER Louis Clément 07/09/76
Rignat (01) NON E.N. Sagy 12/08/16 Bois de Hey
CORTOT Claude 26/03/71 Uchizy
1887-1890 Le Creusot 10/03/16 Le Creusot Saône-et-Loire
COURBET Jean Baptiste Lucien
03/07/80 Fontaine (25) NON E.N. Milly 06/10/15 Tahure Marne
CRETET Julien Georges 05/09/91
Chalon 1907-1910 St-Jean-des-Vignes 13/02/18 La Courtine Marne
CURVEILLE Camille 02/06/81 Trevien
(81) NON E.N. Ste-Croix 11/04/16 Avocourt Meuse
DAUBARD Pierre Eugène 11/07/80
St-Bonnet-de-VV 1898-1901 Brion 14/10/18 La Veuve Marne
DAVANTURE Raymond 24/03/92 Paris NON
E.N. Igé 10/03/16 Bois des Hospices Marne
DEGRANGE Fernand 18/09/83 Charette
1899-1902 Terrans 18/10/18 St-Quentin Aisne
DEHEZ Jean Marie 20/05/94
Château-Chinon (58) 1912-1915 Elève Maître 26/09/15 Neuville-St-Vaast
Pas-de-Calais
DELHOMME Marie François Philippe
08/08/88 Mâcon NON E.N. Coublanc 14/05/15 Bois d'Ailly Marne
DESBOIS Jean Henri 22/04/97 Cluny 1914-1917 Engagé vol, 1915 03/10/18 Sommepy Marne
DIDKOWSKI Léonce Grégoire Yvan
08/02/90 Villevieille (30) NON E.N. EPS Chalon 30/11/14 Bar-le-Duc Meuse
DOYEN Charles René 17/08/90 Montceau
1906-1909 Montceau 25/08/14 Rozelieures Meurthe-et-Moselle
DUBOIS Jean Louis 26/09/76 Jugy
1892-1895 Bissy-la-M. 25/06/15 Toul Meurthe-et-Moselle
DUNAND Arsène Lucien 03/12/87
Savigny-en-revermont 1903-1906 Germagny 03/10/15 Neuville-St-Vaast
Pas-de-Calais
FAVRE James Edouard 20/06/93 Dijon
1911-1914 EPS Chalon (intérimaire) 15/10/15 Tahure Marne
FERRE Jean 02/08/78 Lyon NON E.N.
St-Marcellin-de-Cray 06/11/14 Kemmel Belgique
FONTANEL Emile Robert 07/05/93
Cuisery 1910-1913 Colombier puis Maroc 11/10/18 Meknès Maroc
FRETIAUX Noël Marcel Gaston 24/12/87
Martailly NON E.N. Chalon 30/08/14 Saulcy Vosges
GAMEL Jean Baptiste 08/10/84
Pailherols (15) NON E.N. Vitry-en-Ch. 02/09/16 Nousky Somme
GAUDILLERE Marius Antoine 13/01/82
Lucenay-l'evêque 1898-1901 Mâcon-St-Clément 12/11/14 Pommerey Pas-de-Calais
GAUDILLERE Félix NON E.N.
GAUDILLIERE François Claudius
20/05/90 La Guiche 1906-1909 Fontaines 27/05/18 Bois de Vrigny Marne
GENOT Albert Aristide Ernest
11/12/92 Bois-Ste-Marie NON E.N. Epinac 19/05/15 Bois d'Ailly Marne
GEVAUDAN François 22/05/93 Digoin
1910-1913 Digoin 05/12/18 Chalon Saône-et-Loire
GIBASSIER Louis 11/05/71 St-Aubin
(21) 1887-1890 Paris 22/04/16 Flirey Meurthe-et-Moselle
GILLE Léon Edmond 22/10/94 Condamine
(39) 1910-1913 Condamine 13/05/15 La Houlette Meurthe-et-Moselle
GIRARD Marcel Clément 20/08/89 Prémanon
(39) 1906-1909 Cuiseaux 20/08/14 Gosselmungen Lorraine
GIRAULT René Fernand 05/06/98
St-Bérain-s-s. 1915-1918 Elève Maître 31/10/18 Cressy Aisne
GIROUX Louis Etienne 24/01/88
Grandvaux 1904-1907 Cluny 13/12/14 Roclincourt
Pas-de-Calais
GODIGNON Claude Joseph 29/01/80
Chalon 1897-1900 Mâcon 12/04/16 Cléry Somme
GRAND Jean Marie Joseph 12/11/88
Crécy 1904-1907 Trivy 16/09/17 Chaudefontaine Marne
GRANGER Joseph 23/10/86 Feillans
(01) 1902-1905 Djelfa (Algérie) disparu Seddul-Bahr Turquie
GUILLAUME
Eugène (..)
JEANGUYOT Pierre Eugène 25/03/82 Chaumard (58) NON E.N.
Directeur EPS Montceau 15/10/14 Cuinchy Pas-de-Calais
JEANNERET Henri Ernest 21/12/81
Cussy NON E.N. Marcilly-les-Buxy 10/04/15 Bois d’Ailly
JEANNERET
Auguste Marie Alexandre 22/05/92 Besançon 1908-1911 Roussillon
28/05/18 Fismes Marne
JOBLOT André 12/10/94 Bissey
1911-1914 Elève Maître 05/07/16 Epernay Marne
JOLIVOT Emile Armand 19/10/94
St-Pierre-de-V. NON E.N. St-Léger-sous-B. 13/08/18 Billy Marne
JOURNIAC Raoul 23/11/87 Paris
1904-1907 Montceau 14/02/15 Sailly-Labourse Pas-de-Calais
JOUVESHOMME Pierre Marie 13/08/88
St-Bonnet-le-Bourg (63) NON E.N. Montceau 24/08/14 Saulxures Bas-Rhin
LAFORÊT Henri Jean Marie 09/02/96
Vitry-en-Ch. 1912-1915 Paray 15/12/16 Bézanvaux Meuse
LAGRANGE Etienne 14/07/83 Montagny
NON E.N. Villeneuve-en-M . 15/10/14 Cuinchy Pas-de-Calais
LALLEMENT Emile Armand 06/05/85
St-Agnan 1901-1904 Chiddes 28/06/17 Avecourt Meuse
LAMBERT NON E.N. Verzé
LAMBERTET François Félix 17/10/98
Plottes 1915-1918 Elève Maître 11/11/18 Vauvy Ardennes
LAPIERRE Jean Joseph Alfred 12/05/92
St-Haon (42) 1908-1911 Rully 26/08/14 Gérancourt Vosges
LARTAUD Etienne Marcel 22/06/95
Montceau 1910-1913 Montceau Montceau Saône-et-Loire
LAURENT Louis Marius 30/09/79
St-Laurent (01) 1895-1898 Lycée Mâcon 28/05/17 Mesnil les Hurlus Marne
LAVILLE Louis Georges Hughes
20/04/92 Toulon-sur-Arroux 1908-1911 Gueugnon 09/10/15 Tahure Marne
LECHERE
(..)
LELOUP Constant Auguste 04/01/84 Marchéville (55) 1899-1902 +
ENS Militaire 06/05/17 Loivre Marne
LEXIS Jean 21/03/93 Paris 1909-1912
Roussillon 14/07/15 Fraize Vosges
LHENRY Jean Marius 27/11/95
St-Vallier 1912-1915 Montceau 23/10/17 Malmaison Aisne
LIMOGE Louis Philibert 02/08/93
Péronne NON E.N. Marcigny (intérimaire) 22/08/14 Chazelles Meurthe-et-Moselle
LOMBARD Joseph Charles Louis
26/09/89 Chalon 1906-1909 Chalon 06/12/14 Sailly-Labourse Pas-de-Calais
LOTH Claude Alphonse 16/10/89
St-Aubin-en-Ch. 1905-1908 Charolles 20/08/14 Fingstingen Allemagne
MARIN Jean Claude 24/04/94 Gibles
NON E.N. Colombier 28/03/17 Maisons-en-Champagne Marne
MARMILLOT Georges Henri 10/07/95
Moux (58) 1911-1914 St-Léger-sous-B. 27/09/15 Beauséjour Somme
MATHIEU François 12/08/94 Cronat NON
E.N. Vitry-en-Ch. 17/04/17 Pougues Nièvre
MERLIN A 1912-1915 Elève Maître ou
Luzy
MONNERET Georges Joseph 11/05/90
Ciel 1907-1910 Louhans 13/01/17 Bucy-le-Long Aisne
MOUREAU Pierre 12/11/93
Savigny-en-revermont 1909-1912 Louhans 20/08/14 Dalving Moselle
MOUREY Camille Marie Gabriel
20/08/88 Cuiseaux 1904-1907 Sfax (Tunisie) 07/07/15 Bois d'Ailly Marne
MOUTARDIER Paul Constant 28/08/95
Montceau 1913-1916 Elève Maître 09/06/18 Rubescourt Somme
ORCAIRE Félix 26/10/85 Véze (15)
1904-1907 Véze (15) 25/09/15 Neuville-St-Vaast Pas-de-Calais
PARISIS Lucien Alexandre 27/09/92
Thierville (55) 1909-1912 Perrecy 15/07/18 La Cheppe Marne
PAUGET Eugène Constantin 23/06/75
Varennes-St-Sauveur 1893-1896 Rosay (39) 15/12/15 Moosch Haut-Rhin
PETITJEAN Xavier Charles 13/11/83
Saillenard 1900-1903 Saillenard 25/08/14 Billy Meuse
POMMIER Jean Marie Georges 24/12/96
Change 1914-1917 Elève Maître 05/09/16 Ferny-Sorny Aisne
PONSOT Jean Marie 08/05/80
St-Martin-du-Mont 1897-1900 Gérardmer (88) 26/04/16 Blercourt Meuse
POTHIER Claude 12/08/99 La
Motte-St-Jean 1915-1918 Elève Maître 01/10/18 St-Quentin Aisne
POTHIN Jean Hyacinthe 21/12/95
Decize (58) 1912-1915 Elève Maître 23/03/16 La Clayette Saône-et-Loire
PROST Alfred Jean 14/04/90 Montceau
1907-1910 Montceau 10/07/16 Verdun Meuse
PUGET Claude Marie 30/05/83
Varennes-St-Sauveur 1899-1902 Savigny-en-Revermont 26/06/15 Bruay Pas-de-Calais
RAGEOT Léon François 24/02/86 Torpes
1902-1905 Palleau 04/11/14 Bislée Meuse
REBE Joseph Eugène 25/01/91
Chassigny NON E.N. Marizy 21/08/18 Bertheilmingen Allemagne
RENE Félix Marcel Antoine 22/06/88
St-Vallier 1905-1908 Prissé 16/08/18 Fretoy Oise
RICHARD Alphonse Eugène 06/02/95
Bosjean 1911-1914 Buxy 04/08/16 Fleury Meuse
ROBIN François 26/09/87 Massilly
1903-1906 Algérie ? 28/08/14 Entre-Deux-Eaux Vosges
ROLLIER Joseph 25/10/93 Trambly
1909-1912 Trambly 03/03/15 Aix-Noulette Pas-de-Calais
SAIGNE J, NON E.N. Beaubery 30/03/18
Lassigny Oise
SEGUIN Marcel 13/12/93 Montchanin
1911-1914 Montcenis 05/04/15 Bois d'Ailly Marne
SEGUIN Jean Claude 15/11/95 Briant
1912-1915 Elève Maître 25/09/15 Ferme de Wacques Marne
SEREAU Noël Camille Jules 16/10/94
Chalon 1912-1915 La Clayette 11/09/16 Berry-en-Santerre Somme
SIMON Louis Vincent 21/08/81
Chassignoles (43) NON E.N. EPS Montceau 02/12/15 Sucheprey Meurthe-et-Moselle
SPAY
Louis Antonin (..)
TACHON Paul Claudius 30/01/88 Gibles 1903-1906
St-Loup-de-la-Salle 27/11/14 Apremont Meuse
TACHON Robert Jean Marie 25/10/89
St-Christophe-en-Bri. 1906-1909 Génelard 12/02/17 St-Hilaire-le-Grand Marne
TACHON
Jean-Claude
TACNET Antonin Jean Marie 01/08/95 St-Prix 1912-1915 Elève Maître
21/06/15 Bural Pas-de-Calais
TARDY François 22/07/80 Cortambert
1898-1901 Lournand 15/10/15 Hartmannsweilerdorf Alsace
THEVENET Joseph Ludovic 29/12/89
Lyon 1905-1908 La Clayette 05/08/16 Verdun Meuse
THOUNY Joseph Antoine Lucien
07/01/87 St-Genès (63) NON E.N. Céron 28/09/15 Souain Marne
THURISSET Joseph 06/02/89 Génelard
1906-1909 Montceau 01/10/18 Villers-Cotterets Aisne
TREZENEM Jean Joseph Ernest 20/01/78
Abbenans (25) NON E.N. EPS Tournus 25/07/18 Fère-en-Tardenois Aisne
TRICOT Pierre Lucien Marcel 01/07/90
La Chapelle-Thècle 1906-1909 Louhans 08/09/17 Verdun Meuse
VESSIGAUD Joannès 02/06/91 Fuissé
1908-1911 Uxeau 05/11/14 Wischaets Belgique
VILLERMIN Antoine Alexandre François
16/02/89 St-Loup-de-la-Salle 1906-1909 Chalon 20/08/14 Gosselmungen Lorraine
Beau travail, que cet hommage à nos anciens à qui nous devons tant.
RépondreSupprimer