Les
peintres et l’école
Le
tour du Monde André-Henri Dargelas
Quand on pouvait voir l'école en peinture
Les
peintres du 17ème siècle s’intéressent déjà à la représentation de
l’école, mais à la manière de l’époque, avec une vision anecdotique et
familière, communément appelée « la scène de genre ». Malgré un caractère
quelquefois burlesque ou caricatural, cette mise en « scène » des
maîtres d’école montre assez bien, en contre-point, les difficultés de leur
travail : dispenser un enseignement individuel, souvent à leur domicile,
faute de local… A la fin du 19ème siècle, l’image des maîtres et des élèves deviendra photographique.
Un
temps heureusement révolu
Au cours du 17ème
siècle, les artistes vont montrer, à travers leurs œuvres, le revers de la
médaille de cet enseignement individuel dont on aurait pu supposer l’efficacité.
Involontairement, les mauvaises conditions matérielles y sont décrites : l’insalubrité
et la précarité des lieux, les groupes d’enfants trop nombreux et disparates,
en bref, le combat d’un maître qui ne peut consacrer que quelques instants à
chaque écolier, laissant le reste de la troupe inoccupé et prêt à toutes les
distractions. De l’observation à la moquerie, il n’y a qu’un pas, franchi dans
les œuvres qui mirent souvent en scène des enseignants débordés par le chahut.
Léopold Chibourg, scène de
classe
L’esprit
des lumières
Les peintres du 18ème
siècle, bien que toujours inspirés des tableaux hollandais du 17ème,
porteront un regard plus compatissant sur la tâche des maîtres. Ces derniers
seront représentés le plus souvent dans des intérieurs bourgeois propres et
adaptés aux apprentissages. Cette évolution ne touche pas uniquement le thème
de l’école dans lequel, du reste, aucun peintre de l’époque ne s’est
spécialisé. Cette mouvance, à l’image de Chardin ne laisse plus place à
l’anecdote dans sa description de la société mais favorise plutôt la noblesse
du travail des humbles.
Hubert Salentin, La leçon de
chanter
Les
peintres de l’enfance et de l’école
Le 19ème siècle
voit l’avènement de l’école en tant que telle et surtout, la naissance de
l’école publique. L’école est désormais l’institution qui dispense le savoir et
le maître en est l’image. Quelques peintres se spécialiseront sur ce thème, à
l’instar de « Geo » (Jean Geoffroy) qui sera mandaté par Ferdinand
Buisson et Jules Ferry pour représenter l’Ecole Républicaine à un Salon de
l’Ecole. La commande portait sur cinq grands tableaux dont une scène à
l’école maternelle, une de la cour de récréation, un autre de l’école en
Algérie ou encore une dans une école bretonne… C’est dire l’importance que
revêt l’image voulue de la diversité de l’école publique dans l’Empire Français
en général et dans les régions reculées en particulier.
Jean Geoffroy, Dans la cour de
l’école
Jean Geoffroy, La maternelle
Jean Geoffroy, L’instruction
obligatoire
Ainsi se forgera le mythe du hussard noir de la République et la valorisation de la méthode simultanée où tous les enfants reçoivent l’enseignement en même temps et partout. Les artistes laisseront transparaître subtilement dans leurs œuvres, les relations privilégiées entre les maîtres et leurs élèves ainsi que le dur apprentissage de la vie d’écolier : angoisses, punitions et récompenses, efforts au travail. Peu à peu, l’élève supplantera le maître et deviendra le sujet majeur des tableaux.
Emilie Mund, L’école
maternelle
On observera aussi la valeur historique des tableaux décrivant les lieux et la manière dont l’enseignement se matérialise à travers les objets accrochés aux murs de la classe ou posés sur des pupitres : des planches didactiques aux globes et cartes de Géographie, en passant par le crucifix… Reste une symbolique forte : dans de nombreux tableaux, d’une fenêtre ou d’une porte ouverte jaillit la lumière de la connaissance et de la liberté, tandis que croupit dans un coin sombre l’élève puni symbole de l’obscurantisme.
Albert Bettanier, La leçon
de géographie
Théophile-Emmanuel Duverger,
Les punis
Florilège
Jean-Henry Marlet, Ecole de
musique
Adrian Ludwig Richter,
L’école est finie
Hubert Salentin, Châtiment
corporel
Egbert Van Heemskerck, Le
maître d’école
Ferdinand Waldmuller, Sortie
de classe
Thomas Webster,
L’institutrice
Julius Geerte, La discipline
en classe
Francisco De Goya, Scène
d’école
Richard Hall, L’école des
petites filles
Noël Hallé, L’éducation des
pauvres
Karl hertel, Classe pendant la leçon de géographie
Albert Anker, Ecole
villageoise
Joseph Beaume, La petite
école
Basile de Loose, l’école du
village
François-Louis Lanfant, La
leçon de mathématiques
Guilotti, Un nouvel étudiant
August Hein, Ecole
Johann Gazhenclover, Examen
scolaire
Henriette Browne, Leçon de
la parole de Dieu
Francesco Bregamini, Cours
de comptes
Jean-Baptiste Jules Trayer,
Ecole bretonne
Ferdinand de Brackeler,
Leçon de chanter
Auguste Truphème, La lecture
François-Louis Lanfant,
L’alphabet
John Burr, School room
Nicolas Toussaint Charlet,
Sortie de l’école
Hermann Von Kaukbach, La
lecture
Edouard d’Apvril, Intérieur
d’une salle de classe
Geo (Geoffroy), Le retour à
l’école
Pierre-Edouard Frère, Sortie
de l’école
Nikolaï Bogdanov-Belsky, A
la porte de l’école
Vladimir Makovsky, Dans une
école rurale 1883
Nikolaï Petrovich, L’école
du village
Louis Lassalle, Sur le
chemin de l’école
Louis Van Erven Dorens,
Lecture
Ludwig Knaus, Petite fille à
l’ardoise
Jean-Louis Martin des
Amoignes, Ecoliers
Auguste Truphème, Leçon de
chant
Marie-Adrien
Lavieille-Petit, Sortie de la classe
Mas Liebermann, Sur le
chemin de l’école
Honoré Daumier, Le sport à
l’école
Norbert Goeneutte, La leçon
Cosola Demetrio, La dernière
dictée
Elisabeth Forbes, L’école
est finie
Geo (Jean Geoffroy), En
classe de travail des petits
Gustav Igler, Le banc des
cancres
André Henri Dargelas, Petits
fumeurs
Charles Bertrand D’Andregeg,
Changer
Jean Beraud, Sortie du lycée
Condorcet
Marie Bashkirtseff, Sortie
de l’école
Charles Bertrand
d’Estraygues, Jeux de billes
Norman Rockwell,
L’anniversaire de l’institutrice
René Magritte, Le maître
d’école
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P.P
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