vendredi 22 janvier 2021

L'écriture à l'école


 L’encre et la plume (Deuxième partie)

La belle écriture




De la calligraphie à l’écriture

La calligraphie est, étymologiquement, « la belle écriture », l'art de bien former les caractères d'écriture manuscrite. Dans des temps plus anciens, cette dernière eut beaucoup en commun avec le dessin. Si aujourd’hui l’écriture ordinaire se pratique avec des « outils scripteurs standards » (la plupart du temps des stylos à bille), les instruments d’écriture traditionnels, souvent différents dans chaque culture écrite, continuent à être utilisés par des puristes qui considèrent que les instruments modernes ne peuvent pas produire la même typographie. Zoom sur l'écriture 




L’invention de la machine à écrire, de l’ordinateur et de la transmission électronique du texte (e-mail, chat, messagerie instantanée) a progressivement réduit le nombre de documents manuscrits. Aujourd’hui, les caractères sont largement saisis numériquement via un clavier et en partie, moins couramment pour l’instant, via la reconnaissance vocale. Dans la vie courante, seules quelques notes, cartes postales et cartes de vœux sont encore écrites à la main. Dans le milieu professionnel, subsistent des écritures sur des tableaux : tableaux blancs et tableaux à feuilles mobiles. Reste un bastion : l’école, dont la majorité des apprentissages se font encore crayon à la main !



Ecriture modèle à l’école d’antan

Le vieil adage « L’écriture est la science des ânes » (1) n’était évidemment pas destiné à l’orthographe et la rédaction mais bien à l’écriture au premier degré. Il y a un demi-siècle encore, les « compositions » trimestrielles comportaient toujours une épreuve d’écriture et cette calligraphie au porte-plume était notée sur dix comme toutes les autres matières. L’élève devait recopier, en pleins et en déliés, un court texte écrit au tableau. L’application était de mise et chacun avait la possibilité d’avoir une très bonne note sans fournir un effort intellectuel intense, d’où le fameux adage. Mais ne nous y trompons pas, la technique et l’amour des belles choses étaient nécessaires, jusqu’à devenir la vitrine, un peu trompeuse probablement, d’une école se voulant la meilleure. Chaque matière était alors valorisée par une présentation digne des enlumineurs d’antan.













Panneau calligraphiés, écriture et motifs à la plume, 29cmx42cm, école du Bois-du-Verne à Montceau-les-Mines, 1886. Chaque panneau portent le nom de l’élève qui l’a créé, élèves tous différents. (collection musée)


Motifs de broderie, dessins à la plume, Lucienne Maréchal, portant la mention « Commencé le 12 janvier 1909, terminé le 20 janvier 1909, 5ème concours, séance : 5 heures »


Motifs de broderie, dessins à la plume, Ph. Baudron, portant la mention « 3ème concours, commencé le 18 mai 1906, terminé le 2 juin 1906 ».


Motifs de broderie, dessins à la plume, V. Bessonneau, portant la mention « 3ème concours, commencé le 30 novembre 1895, terminé le 7 décembre 1895 ».


Motifs de broderie, dessins à la plume, M. Varriot, portant la mention « 10ème concours, commencé le 5 février 1906, terminé le 13 février 1906 ».

Quoi qu’il en soit, l’institution pédagogique n’accorde plus à l’écriture le respect qui lui était dû autrefois. Bien sûr, on apprend encore dans les petites classes à former les lettres mais au fil des sections, on se débarrasse de cette pratique fastidieuse considérant que l’objectif de pouvoir se lire et être lu est suffisant. Quid des capacités d’expression qu’offraient l’écriture et la calligraphie ? Curieuse évolution à une époque où la célébration des vertus de l’expression corporelle et gestuelle est si importante. 

L’écriture ne sert plus qu’à la lisibilité, à la communicabilité et à l’utilitarisme. L’écriture est devenue une corvée pour l’élève qui préfère, bien sûr, l’utilisation du clavier, du téléphone et autres outils numériques.

La « démocratisation » de l’écriture après les lois Ferry

Lire, écrire, compter, telle fut la devise de l’école avant et pendant le 19ème siècle et dans cet ordre s’il-vous-plaît… En effet, tout comme la musique mettait la maîtrise du solfège avant l’apprentissage de l’instrument, il fallait savoir lire les mots avant de les écrire ! Au fil du temps, on passa de l’écriture gothique (formée par une plume à bec carré) à l’écriture anglaise qui s’imposera à la fin du 19ème siècle (formée par la plume de fer fendue), en passant par la « bâtarde », la « ronde » et ses pleins verticaux, la « française, la « coulée » et son air penché qui évite pleins et déliés. Finies alors la complexité des lettres et les fioritures de tous ordres.


Méthode d’écriture Dubus-Lemaire, cette Méthode se compose de 12 numéros dont 7 d'écriture anglaise, 1 de récapitulation d'anglaise grosse et moyenne, 1 de ronde, 1 de bâtarde, 1 d'écriture commerciale et 1 d'exemples de comptabilité, vers 1890 (collection musée)


Méthode d’écriture Dubus-Lemaire, détail (collection musée)


Méthode d’écriture Dubus-Lemaire, détail (collection musée)

On peut malgré tout retrouver dans les cahiers d’écoliers et jusqu’après la grande guerre, un mélange des styles et des six tailles de lettres usitées sur une même page d’écriture. En effet, la taille des caractères relevait d’une classification stricte : le gros (15 mm), le demi-gros (10 mm), le moyen (5 mm), le petit-moyen (3 mm), le demi-fin (2 mm) et le fin ou écriture dite « cursive ou expédiée » (1,5 mm).


Cahier d’élève, leçon d’écriture, 1916 (collection musée)

L’écriture anglaise penchée, était courante, chez les élèves comme chez les maîtres.


Cahier d’élève, dictée, 1917 (collection musée)


Cahier d’élève, appréciation de la directrice, 1917 (collection musée)


 Cette dernière provoqua un débat jusqu’aux plus hautes autorités de l’éducation. Ferdinand Buisson prit d’ailleurs position dans son Dictionnaire Pédagogique : « Il est certain que l’enfant, pour l’écriture penchée, est souvent assis sur son banc le corps penché, s’appuyant, d’un seul côté, sur son coude gauche. Son épaule gauche remonte ; sa colonne vertébrale dévie de la ligne verticale et se courbe avec convexité à gauche. En outre, cette position penchée l’oblige à incliner la tête à gauche et en avant, de telle sorte que les yeux s’accommodent à une vision trop courte et prennent un degré différent d’accommodation. La myopie et la scoliose peuvent être le résultat de cette attitude. A cela, les défenseurs de l’écriture à pente répondent qu’il suffit de veiller à la tenue des enfants ; qu’on peut tenir le corps droit et les épaules à la même hauteur en écrivant penché, et qu’il suffit d’incliner le cahier à gauche pour obtenir le résultat cherché. » Heureusement ou non, l’écriture droite cursive gagnera la bataille de l’hygiène corporelle mais qu’aurait pensé Buisson de la tenue de nos écoliers d’aujourd’hui….
 


L’écriture cursive s’ajoute à la ronde et la bâtarde dans les Instructions de 1923 tandis que l’écriture scripte est introduite en 1945 « pour imiter les caractères d’imprimerie et faciliter la lecture ». Ce modèle était venu des pays anglo-saxons, où il perdura. En France, il ne sera usité que dans les petites classes, lors de l’apprentissage de la lecture et ce, malgré la pression des éditeurs de méthode d’écriture : « Nécessité de notre temps ! En effet, les caractères de l’écriture SCRIPT conviennent à la plume du stylo et à la petite bille d’acier qui trace les signes de l’écriture sans pleins et déliés. La plume d’oie et la plume d’acier ont eu leurs formes graphiques appropriées ; nos instruments modernes d’écriture auront à leur tour la leur et sans aucun doute le SCRIPT ira s’imposant de plus en plus. » Méthode Moderne d’Ecriture, anglaise et script, R. Echard et F. Auxemery  


Edition 1949 (collection musée)

L’école et les nouvelles technologies

Bien que de multiples recherches pédagogiques aient eu lieu après la Seconde Guerre mondiale, l’enseignement de l’écriture ne subira aucun changement, conformément à la mise au point publiée dans le bulletin Officiel n°4 du 28 janvier 1971 concernant l’enseignement du français (dont l’écriture) : « Des informations contradictoires et souvent fantaisistes ont été répandues concernant l’enseignement du français dans les classes élémentaires. Je tiens à rappeler que les seuls textes qui doivent actuellement guider les maîtres sont les instructions officielles en vigueur, c’est-à-dire celles de 1945 renvoyant aux instructions de 1923 et de 1938 qui n’ont pas vieilli. De nouvelles instructions sont en cours d’élaboration mais, tant qu’elles n’ont pas paru, aucun texte ne peut se substituer aux anciennes ni anticiper les nouvelles (..) Seules sont autorisées les expériences contrôlées par l’Institut national de recherches et de documentation pédagogiques.» Arrivera la publication, un an plus tard, des instructions du 4 décembre 1972 (2), il n’y avait pas de fumée sans feu…


Copie du certificat d’études primaires, 1979 (collection musée)

De nos jours, le processus d’écriture est devenu un sujet d’étude scientifique (3), mais il fut un temps où même le choix de la main qui portait l’instrument d’écriture était interdit, on ignorait les gauchers. De nos jours, plus de contre-indications et, du reste, l’écriture est confrontée à une méthode technologique révolutionnaire : le clavier. Mais le diable se cache toujours dans les détails, une récente étude faite par le Département des neurosciences du CNRS sonne l’alerte : « L’écriture à la main produit un geste de morphocinèse, un geste qui vise à produire une forme, en l’occurrence une lettre. Le mouvement produit pour faire une lettre est retenu par le cerveau, donc à la vue d’une lettre, certaines zones du cerveau participant à l’écriture sont activées. Ces mêmes zones du cerveau sont activées pendant la lecture (..) l’écriture manuelle permet aux enfants de plus de 4 ans de mieux mémoriser les lettres par rapport à l’écriture sur le clavier. »

Rédaction, 1917 (in La Rédaction, publication musée)

Alors, les défenseurs des traditions diront  que l’écriture à la main est la réalisation d’une composition manuscrite de gestes graphiques sur des supports traditionnels et les gestes se faisant avec le stylo, le crayon, la plume ou tout autre outil d’écriture doivent être préservés ;  que le style d’une écriture individuelle renvoie l’image du scripteur ; que l’individualité du manuscrit permet également d’identifier l’auteur d’un document ; que c’est la signification juridique de la signature. 


Cahier d’écriture, 1916 (collection musée)

Ils vous diront aussi que l’écriture manuelle est une activité motrice fine et exigeante dont l’objectif est une bonne lisibilité du texte ; que la calligraphie, la «belle écriture», est créative et dénote un fort attrait esthétique pour l’art ou le graphisme.


De leur côté, les tenants de la modernité mettent en avant que l’utilisation des médias numériques permet une composition manuscrite de gestes graphiques tout à fait acceptable ; que les gestes graphiques peuvent être effectués à l’aide d’un stylet sur une « interface tactile résistive analogique » ; que l’on peut dire adieu à la contrainte de l’outil, du papier et de l’encre  et saluer la technologie capacitive ! On touche alors d’un doigt l’interface tactile et les signaux électroniques font le reste… ; que la fenêtre technologique ouvre aussi des horizons nouveaux aux handicaps qui, pour diverses causes de santé peuvent conduire à des difficultés dans l’écriture manuelle bien que la motricité fine de la main et de l’intellect soit toujours présente, notamment en matière scolaire : la dyspraxie, la dysgraphie, ou la perte totale de capacité d’écriture : l’agrafie.

Chacun se forgera un avis.

Un peu d’histoire pour terminer


La première écriture « systématique » est l’écriture cunéiforme (« en forme de coin »), emprunte laissée sur une tablette d’argile grâce à un roseau aiguisé. Elle est d’abord pictographique (écriture sumérienne) : les signes sont des dessins stylisés, puis elle devient idéographique : un signe représente une idée. 

(dinosoria.com)

Cette première forme d’écriture évolue rapidement vers un système syllabique : un signe représente une syllabe et les mots sont formés par une succession de syllabes. Sensiblement, à la même époque apparaissent les hiéroglyphes égyptiens.

(fr.wikipedia.org)

Ce sont les phéniciens qui inventeront le premier système alphabétique de 22 lettres sans voyelle autour du 11ème siècle avant JC. Vers le 8ème siècle avant JC, cet alphabet sera repris par les grecs qui y ajouteront 8 voyelles et supprimeront quelques consonnes. Quoi qu’il en soit, les premières écritures ont souvent un fondement pratique indéniable : « Quand nous regardons quels ont été les premiers usages de l’écriture, il semble bien que ces usages aient d’abord été ceux du pouvoir : inventaires, catalogues, recensements, lois et amendements, dans tous les cas qu’il s’agisse de contrôle des biens matériels ou de celui des êtres humains, manifestation de puissance de certains hommes sur d’autres hommes et sur des richesses. » (Entretiens avec Lévi-Strauss, UGE, coll. « 10/18 », 1969).

(fr.wikipedia.org)

Les Romains ont finalement adopté l’alphabet grec modifié par les Étrusques pour développer l’écriture latine. Le style d’écriture utilisé alors comprenait, notamment, des onciales et des demi-onciales. L’écriture cursive romaine fut dérivée des majuscules. La recherche de la rapidité d’écriture impliqua une simplification des tracés, des ligatures entre les lettres, et très souvent des abréviations.


D’autres combinaisons d’écriture semi-onciale et cursive se sont développées dans toute l’Europe, y compris chez les Wisigoths et les Mérovingiens. Autour de l’an 800, Charlemagne chargea Alcuin d’York de créer une écriture nouvelle et ordonna que tous les écrits de l’empire soient transcrits dans cette écriture, peu nouvelle en réalité. Cette dernière fut appelée minuscule carolingienne et s’inspira surtout des manuscrits romains. Elle sera utilisée pour la rédaction des livres pieux jusqu’au 11ème siècle.


A partir du 12ème siècle et jusqu’à la Renaissance, une écriture dérivée du carolingien dominera : l’écriture gothique aussi nommée écriture noire. La rareté et la cherté du parchemin conduisirent à une écriture plus compacte, plus étroite, plus dense, économisant ainsi de l’espace. Quelques modifications furent alors nécessaires : un point fut ajouté au « i » pour le différencier d’autres traits similaires, de même, la lettre « u » fut créée séparément de la lettre « v » qui désignait les deux sons. L’écriture gothique fut retenue par Gutenberg lorsqu’il inventa la typographie mobile.


Une autre variante de minuscule carolingienne a été créée par les humanistes italiens au XVe siècle, appelés par eux « littera antiqua ». Cette écriture manuscrite, appelée « cursive humaniste », est devenue une police italique utilisée dans toute l’Europe. Elle combinait les chapiteaux romains et la version arrondie de la minuscule carolingienne. La rapidité avec laquelle elle pouvait être écrite en fit le succès. 


RAPPEL : Première partie de l’article : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2019/06/le-taille-plume.html#more

(1) : l’histoire raconte que Napoléon (dont les écrits n’étaient pas des exemples de rigueur orthographique) aurait transformé l’adage original de Voltaire « L’écriture est la science des ânes », pour sa défense, en « L’orthographe est la science des ânes ». Dont acte !

Il reste que les belles lettres seront toujours les belles lettres, pour preuve ce mot d’esprit du poète français Léon-Paul Fargues qui fit cette réponse à une lettre d’insultes comportant de nombreuses fautes d’orthographe : « Monsieur, je suis l’offensé, j’ai le choix des armes, je choisis l’orthographe. Donc, vous êtes mort. »  

 (2)  : Instructions du 4 décembre 1972 (extrait) :

« L'apprentissage de l'écriture met en jeu de façon si complexe des facteurs si divers, que des instructions spéciales en traiteront. Quelques indications sont toutefois nécessaires.

L'écriture-dessin peut mener à la calligraphie, qui a sa valeur propre comme travail d'ornementation ; mais son étude doit être bien distinguée de l'apprentissage courant, auquel nous limiterons notre propos, et qu'il serait absurde de mépriser. L'enfant qui apprend à écrire, à bien conduire les mouvements de sa main, s'exerce au contrôle de soi. La liaison, la sûreté, la légèreté des gestes qu'exige une «bonne écriture» sont des éléments de l'éducation que l'on ne peut négliger sans dommage ; l'élève qui écrit péniblement sera gêné dans ses études, et dans sa vie.

Le progrès de l'écriture dépend des possibilités psychomotrices de l'enfant. La préparation déjà reçue à l'école maternelle ou dans la classe enfantine est d'un grand secours au C.P. ; mais il arrive qu'elle doive y être prolongée.

Associé à l'enseignement de la lecture, qui fait apparaître les mots comme des assemblages autonomes de caractères déterminés, celui de l'écriture apprend à bien former les caractères manuscrits ; l'enfant s'aperçoit vite que leur déformation l'empêche de se relire et de retrouver le sens de ce qu'il vient pourtant d'écrire.

L'enseignement au C.P. de l'écriture dite «script» restera facultatif. Le script, imitant les caractères d'imprimerie, facilite la lecture ; le dessin de ses lettres est simple ; il ajourne les difficultés, nombreuses pour le débutant, de la liaison des lettres. En revanche, il impose une étape supplémentaire, à laquelle il peut être paradoxal de soumettre ceux des enfants qui, à l'école maternelle, ont déjà appris l'écriture liée. Au surplus, il présente les inconvénients d'une écriture hachée : les intervalles entre les lettres, qui doivent être plus petits que les intervalles entre les mots, font difficulté. C'est pourquoi tout en recourant au script pour des titres ou des étiquettes, les maîtres peuvent juger bon d'économiser l'étape du script dans l'apprentissage de l'écriture.

Le crayon à bille et la pointe mousse seront les instruments préférés. Des instructions de 1965 ont déjà signalé les avantages du premier dans l'apprentissage d'une écriture cursive «qui ne nécessite à aucun moment une pression différenciée de la main. Les traits sont d'une largeur uniforme et sont tracés d'un mouvement continu». Mieux vaut désormais s'épargner les difficultés de la plume à bec.

On rappellera enfin que les écritures droite et penchée sont autorisées l'une comme l'autre depuis longtemps.

Si les occasions d'écrire ne sont saisies qu'à l'occasion d'exercices appelant l'attention sur d'autres soins que celui de l'écriture - travaux d'expression écrite, d'orthographe, etc. - on ne s'attendra pas à des chefs-d'œuvre de graphisme. Or, il est nécessaire que l'écriture devienne aisée, régulière et bien lisible. Le goût du dessin et le désir de produire un travail propre et plaisant pourront faire aimer les exercices spéciaux auxquels il faut recourir, sans mépriser les modèles ni les surimpositions.

Ce qu'il faut éviter dans ce travail, c'est que l'enfant, en s'efforçant à la régularité, perde cette aisance sans laquelle la lisibilité ne tarde pas à disparaître. L'exercice a des effets négatifs si l'enfant se crispe. La raideur, l'attitude contrainte, les contorsions trahissent une pédagogie qui éveille la répugnance de l'élève. Le remède sera souvent de reprendre les exercices d'initiation graphique de l'école maternelle dont l'exécution sera progressivement accélérée.

Les exercices spéciaux seront continués au C.E. 1. Mais les soins apportés à l'écriture dans les deux premières années de la scolarité élémentaire ne dispenseront pas d'en prendre d'autres dans les trois années suivantes. Le geste, il est vrai, devient plus rapide et plus vigoureux, mais ce peut être au détriment de la précision et de la propreté auxquelles le maître doit veiller. Il ne comptera pas trop sur l'efficacité des réprimandes : celle d'exercices de transcription bien faits est meilleure. En revanche, les «lignes» à titre de pensum sont - en toute classe - fatales à l'écriture. Les pensums ne sont d'ailleurs pas autorisés. »

(3) : https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-01392506/document

P.P



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire