Georges Dascher
Peintre et illustrateur pour l’Education Nationale
Couverture de cahier
illustrée par Georges Dascher
Peintre
modeste et illustrateur populaire
Georges
Dascher (1851-1912) est passionné de dessin dès son plus jeune âge. Il
illustrera nombre de publications « grand public » : affiches,
romans d’aventure pour la jeunesse, cartes postales, partitions musicales,
romans feuilletons populaires. A la demande du ministère de l’Instruction
publique, il va s’investir dans la production de couvertures de cahiers
d’écoliers mais aussi dans l’illustration de livres de lecture courante,
véritables romans scolaires, destinés à l’éducation morale parmi
lesquels : Yvan Gall, le pupille de
la marine ; Les enfants de Marcel ; Le tour de France par deux
enfants. Dascher est vraisemblablement le plus prolifique illustrateur scolaire de la fin du 19ème
siècle.
C’est à Caen que naquit
Georges Dascher le 6 octobre 1851, d’une mère normande, Delphine Le Maire, et
d’Aimé Auguste Dascher, agent de commerce à Paris. Il reste dans la capitale
jusqu’au 28 février 1871, date à laquelle la famille retourne s’installer dans
sa maison de vacances à Beuzeval (actuelle Houlgate), près de Caen. Ce départ
se fait dans une période troublée, grâce à un laisser-passer délivré par les
deux armées allemande et française. En effet, le siège de Paris vient d’être
levé (janvier 1871) et la Commune va bientôt débuter (mars 1871). Ces
événements ne seront pas étrangers aux choix patriotiques que Georges Dascher
fera dans ses œuvres. Artiste dans l’âme, prédisposé au dessin et à la
peinture, il décide d’en faire son métier au grand dam de son père qui lui
enlève son soutien financier.
Il exercera sa passion dans
cette petite ville de province jusqu’en 1894, année où il achètera une maison à
Fécamp grâce à l’héritage paternel. C’est là-bas qu’il poursuivra ses travaux
jusqu’à sa mort, le 4 avril 1912, rcherchant la rigueur et la précision dans
son dessin avec une grande conscience professionnelle. Sa veuve mourut en 1937,
elle avait maintenu l’intégritté de l’œuvre de Dascher, ne perdant pas le
contact avec les milieux de l’éducation. Elle hébergea entre autres Antoine
Lagarde et sa famille qui écrira dans ses mémoires : « Je partis avec papa à Fécamp dès le début juillet 1936. Nous
étions logés chez Mémé Dascher, veuve d’un artiste peintre de qualité, qui
habitait dans une petite rue en pente ». A. Lagarde, Président de la PEEP (Fédération des Parents d’Elèves de
l’Enseignement Public de 1974 à 1980, Conseiller général de la Seine Maritime,
conseiller municipal de la ville du Havre).
Malheureusement, Georges
Dascher n’eut pas d’enfants, plusieurs héritiers se partagèrent alors son œuvre
importante et éclectique, œuvre somme toute peu reconnue qui fut ainsi
éparpillée. Il signait ses productions par un discret « George
Dascher », en bas, à gauche des documents. Souvent, n’était retenu que le
nom de l’éditeur.
Couverture de cahier, 1890,
série Les colonies françaises n°32 et détail (collection musée)
Outre quelques tableaux, il
dessina surtout des gravures destinées à des illustrations diverses, notamment
une trentaine de séries illustrant des couvertures de cahiers scolaires. Il
produisit aussi des dessins pour les éditions de livres de prix scolaires
Gedalge, ainsi que pour des romans feuilletons et autres affiches, cartes
postales ou éditions musicales de chants et de romances. De nombreux éditeurs firent
appel à ses talents : C. Charrier éditeur à Saumur, Imprimerie Louis
Geisler, Editions Louis Vagné de Pont-à-Mousson.
Romance éditée par
Colportage, illustration Georges Dascher, 1892 (archives-ouvertes.fr)
Carte postale, Danseuse au
caire, illustration de Georges Dascher, 1900 (rakuten.com)
Livre de lecture à l’usage
des jeunes filles, illustrations Georges Dascher, édition 1910 (collection
musée)
Romans pour enfants, illustration
de Georges Dascher (collection Bertrand Malvaux)
Ce fut ses séries de
protège-cahiers pour les écoles qui marquèrent une époque et laissèrent une
trace indélébile parvenue jusqu’à nous. La qualité et l’expression des dessins
ont enchanté des générations d’écoliers. On notera que, par souci d’exactitude,
Georges Dascher s’inspira largement de l’ouvrage d’Auguste Racinet, Le Costume historique, qui comportait de
nombreuses illustrations d’une exacte vérité historique.
Le costume historique en 6
volumes, Auguste Racinet, 1888 (inha.fr)
Pour Dascher, cet ouvrage fut une source inépuisable de données pour parfaire les scènes historiques originales qu’il proposait. On ne note qu’un seul exemple où il s’inspira du tableau d’un confrère artiste pour une couverture de cahier. Il s’agissait d’un tableau d’Emile Vernet, Porte de Clichy, de nos jours au Louvre :
Georges
Dascher s’éteignit le 4 avril 1912 dans sa maison de Fécamp.
Acte
de décès de Georges Adolphe Dascher le 4 avril 1912 à Fécamp
Dascher à l’épreuve de l’histoire
Le dessin
de présentation générale dessiné par Georges Dascher pour la série de
couvertures de cahiers sur les colonies françaises a été utilisé pour proposer une épreuve d'histoire
aux élèves de terminale.
« Couverture de cahier scolaire par G. Daschner (sic) vers
1900
Note : Progrès,
Civilisation, Commerce figurent sur un bouclier respectivement bleu, blanc
rouge.
Questions :
1. Présentez
le document en insistant sur les effets attendus par leurs auteurs.
2. Que
représentent le personnage central et les symboles qui l'entourent ? Justifiez
à l’aide de vos connaissances les apports de la colonisation.
3. Comment
sont représentés les différents peuples colonisés ? Rappelez la situation de
l’empire colonial français à cette époque.
4. Vous
conclurez en rappelant brièvement les aspects de la réalité coloniale qui
n'apparaissent pas dans ce document.
QUESTIONS COMMENTEES :
1 - Quelle est
la nature et quels sont les destinataires de ce document ? (0,5 pt)
Présenter le document (date, auteur, nature) en soulignant le fait qu’il s’agit
d’un cahier scolaire et que par conséquent le destinataire est un public
scolaire de France (métropole et colonies).
2 - Que
représentent le personnage central et les symboles qui l’entourent ? (2
pts)
Le personnage central représente Marianne (allégorie de la France
républicaine) entourée de symboles valorisant l’entreprise
coloniale : le rameau d’olivier pour la paix, le bouclier et
l’armure pour la protection, la couronne de laurier pour le prestige et la
victoire, le drapeau tricolore pour la nation française. Il faut ici en
déduire les intentions pacifiques (le glaive est dans son fourreau) de la
France qui vient protéger (armure, bouclier) et développer (progrès,
civilisation, commerce) les peuples colonisés. Marianne est accompagnée
d’explorateurs de différentes époques. Cela souligne l’ancienneté de
l’entreprise coloniale.
3 - Comment
sont représentés les différents peuples colonisés ? (2 pts) Souligner ici
le caractère archétypal de la représentation des indigènes (chapeau
chinois, …). Une représentation hiérarchisée : Marianne domine
les peuples colonisés. L’attitude accueillante et admirative des
indigènes (mains tendues, attitude pacifique). C’est une image de
propagande.
4 - Quels sont
les effets attendus par les auteurs de ce document ? (1,5
pts) Stimuler l’esprit colonial des enfants. Montrer et justifier la
mission civilisatrice.
5 - Indiquez
deux aspects de la réalité coloniale qui n’apparaissent pas dans ce document,
en vous appuyant sur des exemples de votre choix. (2 pts)
Il est
nécessaire ici de justifier les choix. Le candidat ne peut se contenter de
faire une liste.
GRILLE
DE CORRECTION : »
La Maison d’Ecole vous propose un « voyage » au
pays de Dascher et ses illustrations, puisées dans quelques-unes des 30 séries
de couvertures de cahiers scolaires (voir liste), à travers une sélection issue
de nos archives ou d’autres collections :
Les carrières féminines
Les batailles navales
Les colonies françaises
Les costumes à travers les
âges
Les enfants courageux
Les exercices physiques
L’exposition universelle de
1900
Fables et contes
Histoire de France
La marine militaire
Le nom de nos fils
Le nom de nos filles
Les premiers soins
Le sport
Du travail à la gloire
Voyages lointains
CHAPITRE
I
Les
carrières féminines
Prochain chapitre : Les
batailles navales - Les colonies françaises
Patrick PLUCHOT
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