mardi 20 décembre 2022

Sur les chemins de l'école

 

Si l’école m’était contée…

Sur les chemins de l’école

Exposition DULAC, Maison d’Ecole Montceau, à voir ou revoir en 2023 (collection musée)

Témoignage du passé

Pour les anciens, il est souvent difficile de différencier un souvenir d’enfance d’un rêve, un souvenir d’autant plus irréel que le monde auquel ils appartenaient s’efface inexorablement. Chez certains, le chemin parcouru pour se rendre à l’école a laissé plus de souvenirs que le contenu des journées de classe. Même si la véracité des témoignages a toujours tracassé l’historien, en cette période de fêtes, laissons ces écoliers d’antan nous (ra)conter leur réalité, peuplée de matin neigeux comme il n’y en a plus, de brume glacée qui pinçait les joues, d’hiver en culotte courte et  grosses chaussettes…


Ecoliers de l’école de Blanzy, vers 1900 (collection musée)

Couvre-toi, l’hiver est là

« Voici venir Marcel en son accoutrement d’hiver. Il porte un sarrau de cotonnade neuve et raide qui lui bleuit les mains, une casquette de velours élimé dont la visière, autrefois vernie, s’effiloche et lui ombrage la joue. Un cache-nez gris, dur comme une corde, s’enroule cinq ou six fois autour de son cou, passe sur la casquette et l’enfonce jusqu’aux oreilles.

Par-dessus tout cela, une pèlerine de drap brun, rapiécée sur l’épaule, a dû, vu son étroitesse, être agrafée avec mille efforts ; en dessous, trottinent deux petites jambes chaussées de bas rouges et de sabots de bois blanc.


Capuchon, musée de l’école de Pontault-Combault

La pèlerine fut, par prévoyance maternelle, surmontée d’un capuchon inattendu et fort divertissant, sorte d’étui de lustrine noire, tout en pointe. Maintenu en équilibre par deux lacets fixés aux bords et noués sous le menton, ce capuce parvient à grand-peine à recouvrir la casquette, le cache-nez et la tête de Marcel dont les yeux noirs et fureteurs semblent s’amuser de luire sous un couvre-chef si étrange et si long prolongé, vrai bonnet d’astrologue. » In Institutrices, Ecoliers, Paysans, Jeanne Blin-Lefebvre, 1923.


Exposition DULAC, Maison d’Ecole Montceau, 2022 (collection musée)

« La première heure de la sixième année vient de sonner. Bien vite, le garçonnet prend sa casquette, chausse ses sabots, passe une blouse sur son gilet à manches, tout comme un homme, et un gros cache-nez autour du cou, un panier au bras avec ses provisions de la journée, le voilà en route tout équipé de neuf, ainsi qu’un soldat qui entre en campagne.


Habillement d’écolière (collection musée)

La capeline sur la tête, le tablier à la taille, la jupe courte balançant aux hanches, la fillette marche avec lui de compagnie, du même pas encore mal assuré qui est celui des poussins, des canetons et des bambins quand ils partent au fin matin pour ne rentrer que le soir à la brune au logis. » In Choix de lectures, A. Mironneau, librairie A. Colin, 1927.


Exposition DULAC, Maison d’Ecole Montceau, 2022 (collection musée)

« Les Aiglons du Belvédère », hiver 1939-1940

« Pour aller à l’école dans le village, ceux des « bas » avaient tous entre 3 et 4 kilomètres à faire sur des chemins empierrés et le plus souvent mal pavés. Les galoches et les sabots à clous claquaient sur le terrain déjà gelé. On allait d’un bon pas parce qu’on était en culotte courte avec chaussettes jusqu’aux genoux, mais les genoux étaient nus et on avait froid ! Chacun avait deux besaces, une pour les livres et les cahiers et l’autre pour le repas de midi. Bien entendu, nous savions à peu près le temps qu’il nous fallait pour arriver à l’école, mais notre chronomètre n’était pas une montre, mais les lieudits ; on savait que lorsqu’on était à Bourgueil, on avait fait la moitié du chemin, si les copains étaient encore au croisement, on serait en avance à l’école. Si on était en retard au Reuil et qu’ils étaient partis, ce serait juste pour arriver à l’heure.


Journal scolaire de l’école de Mont-Saint-Vincent, 1939 (collection musée)

On s’attardait bien, des fois, pour faire une glissade dans un creux d’eau gelée ou pour grimper sur la « Grosse pierre » et épater les plus jeunes. Et puis, souvent, on préférait prendre les « p’tiots ch’mins » qui arrivaient en haut de côte derrière l’église où on prenait le chemin de ronde pour retrouver les copains qui arrivaient de l’autre côté, des bas de Gourdon. » In Souvenirs du Mont, Coopérative scolaire, 1994.


Habillement d’écolier (collection musée)

Le tacot des mines

"Dans  les  années  1950, les  transports  scolaires n’existaient pas encore. Pour  se  rendre  au  collège  (cours complémentaire à cette époque) à Montceau, à l’école ménagère, au lycée, à l’école des mines pour les garçons, ou simplement au travail, les meilleurs moyens étaient le train à la gare de Galuzot, le tacot des mines ou encore la bicyclette.

Puits Saint-Amédée, 1927

Les jeunes avaient une préférence pour le tacot qui était gratuit ! Au début de sa mise en route, il était destiné à convoyer le charbon du puits de Rozelay jusqu’au lavoir des Chavannes. Ce n’est qu’à partir des années 1950, après l’extension de la cité que les Houillères ont ajouté plusieurs wagons supplémentaires en bois pour le transport des voyageurs.

 

Tacot des mines, wagon de voyageurs et fourgon de marchandises

Pour ma part, je prenais le tacot à Saint-Amédée. Là, il y avait un petit cabanon où l’on s’abritait en cas de pluie ou de neige qui d’ailleurs donnait parfois l’occasion de batailles de boules de neige. Le tacot venait de Rozelay avec arrêt aux Baudras, à Saint-Amédée, aux Chavannes où l’on sentait une forte odeur due aux émanations de gaz de charbon... Le terminus était à la Maugrand (aujourd’hui, derrière l’Atelier du Coin).

Parcours du tacot de la Mine

Dans le tacot, l’ambiance était joyeuse surtout que filles et garçons étaient mélangés ce qui donna lieu à quelques amourettes !  Mais c’était aussi pour se serrer, ce qui nous tenait chaud l’hiver car les fenêtres étaient cassées et il n’y avait pas de chauffage. Le beau temps revenu, je reprenais ma bicyclette. Ma sœur et moi allions chercher notre père qui travaillait au puits Saint-Amédée et notre plaisir était de nous mettre sur le pont au-dessus du chemin de fer quand le tacot passait. Cela faisait des vibrations et nous amusait beaucoup, j’avais alors 6 ans !". Souvenirs du tacot, récit d’Aline Bosiacki, in Les Mémoires de Sanvignes, 1978.



L’école de la rue de l’Est, automne 1941 :

« L’école de la rue de l’Est (personne ne disait la rue Jean Jaurès), c’est la découverte d’un matin d’automne pour une vingtaine de garçons comme moi. (..) A côté de notre salle qui donne sur la rue, le bâtiment paraît un labyrinthe de salles aveugles, mi-préaux, mi-magasins, qui empeste le camphre les jours de vaccination, et de couloirs encombrés de sacs à sable et de pelles qui disent la crainte des bombardements et le danger des incendies ; bref, à notre niveau, les inquiétudes du temps. Les nôtres sont ailleurs. Et surtout d’être à l’heure à l’école à cette école de la rue de l’Est qui, pour beaucoup d’entre nous, est au bout du monde.


Ecole du Bois-Roulot (collection musée)

A trois ou quatre, nous arrivons du Bois-Roulot, après d’interminables cheminements. Il y faut bien vingt minutes, l’éternité ou presque, pour en venir, y retourner, quatre fois par jour donc, dans un sens ou dans un autre, plus d’une heure en tout. Du gros de la ville, le quartier où nous habitons est en effet séparé par le no man’s land des « petits jardins », et l’on doit suivre pour venir le chemin de terre qui les traverse et les partage ; puis c’est un pont de bois sur la Bourbince et ses dangers d’eau profonde qui nous valent les recommandations de prudence ; enfin un mur qui n’en finit pas le long de la voie ferrée invisible à nos yeux, d’un côté à l’aller, de l’autre au retour, le long des palissades qui, cette fois, masquent le jardin des médecins de la mine. En cinq années, il ne nous viendra pas à l’idée d’en dévier sinon d’une centaine de mètres vers la droite, à mi-parcours, pour aboutir à la rivière par une rue moins abrupte.(..)


L’école de la rue de l’Est (collection musée)

Sur la rue de l’Est donc, l’école haute et vaguement ogivale, avant le syndicat des mineurs et les bâtiments de la gare ; sans magasins, un peu triste, poudreuse l’été, mutilée sur tout un côté par la voie ferrée, et si longue. Venus d’ailleurs, nous sommes un peu étrangers. Nous ne connaissons pas grand monde, car nous avons laissé dans notre quartier la plupart des camarades de la maternelle ; et toutes les filles qui n’ont pas bougé ! Sans le savoir, nous commençons à franchir une frontière de la géographie sociale et symbolique de la ville que, plus tard, beaucoup plus tard, j’apprendrai à lire.

Obscurément pourtant, nous sentons que ce déplacement a un sens. La rencontre quotidienne de notre ancienne institutrice, celle qui fait la classe unique du Bois-Roulot, est là pour nous le suggérer. Elle, elle habite en ville et monte chaque jour vers son école de quartier ; nous, nous descendons vers le centre. A la « rue de l’Est », il y a une dizaine d’instituteurs, presque tous d’un certain âge ; nous pensons vaguement qu’ils sont les meilleurs, progressivement concentrés là à partir de la périphérie des banlieues et des communes voisines. Ne serait-ce pas parce qu’à cent mètres à peine s’allonge le second axe de la ville, strictement parallèle, avec l’église, la mairie, le commissariat de police, les deux bazars et les boutiques de la rue de la République et de la rue Carnot ? C’est-à-dire l’ouverture sur le monde extérieur qui n’est pas particulièrement réjouissant dans ces années-là, mais dont nous sommes pourtant intensément conscients que c’est là que se passent les choses importantes. C’est de là que viendra la menace, un jour quelconque de 1942 ou 1943, que nous passerons, bouclés à l’école ; qu’on viendra chercher, une autre fois - Albert Pflaster, qu’est-il devenu ?- parce qu’il était juif. Nos souvenirs d’école n’auront pas que les couleurs rieuses des souvenirs d’enfance.


Rue de l’Est et voie ferrée (collection musée)

Pour l’instant, nous sommes heureux d’être là, avec les enfants des commerçants de la rue Carnot, avec ceux des employés de la colline de Bellevue. Et nous nous sentons profondément différents, pour le meilleur. Pourquoi ? Une anecdote, qu’on me racontera longtemps après. Dans les années 1920, on avait demandé aux candidats du certificat d’études primaires de décrire la rue Carnot ; il avait fallu annuler l’épreuve, car les filles et les garçons venant du Bois-du-Verne, un autre quartier extérieur, avaient été incapables de le faire. En quatorze ans, ils n’y étaient pas venus suffisamment pour en avoir un souvenir suffisant. Mais le Bois-du-Verne, n’est-ce pas vraiment le bout du monde ? Une autre galaxie, séparée du cœur de ville par deux kilomètres lunaires et une demi-heure de marche dans des carrières abandonnées ? Comme la Saule, la Sablière, Lucy, et toutes ces cités lointaines d’une agglomération éclatée autour des exploitations houillères, où, enfant, on ne va que du quartier au quartier ; d’où, adulte, on ne va que de la maison au puits ou au « port », qui embauche à 14 ans. Et d’où, nous le devinons, on ne peut pas sortir, d’une manière ou d’une autre.


Entrée de la rue de l’Est, côté gare (collection musée)

Chez nous, il n’y a qu’un ou deux Polonais, alors que Montceau les compte par centaines ; et pas plus de fils de mineurs, quand il y en a des milliers. Car nous sommes étrangers à « la mine ». Nous longeons bien, en venant, la maison du chef de sa fanfare, celle du chirurgien de son hôpital, et aussi quelques bâtiments léchés d'employés de ses bureaux. Mais nous ne suivrons jamais le troisième axe de la ville, celui qui, plus à l’ouest, débouche sur la direction de la mine et ses ateliers, après être passé le long de ses écoles, de ses maisons d’ingénieurs, et qui marque le commencement de sa domination exclusive sur les choses et les gens. Nos sentiments sont ambigus ; pendant la guerre, les mineurs sont des gens enviables ; tous ont été ramenés d’Allemagne ou d’ailleurs, quand nombre de pères sont absents ; travailleurs de force, ils échappent en partie au rationnement et à la Libération, leur coopérative prendra des allures de caverne d’Ali-Baba. Et pourtant, nous avons l’impression qu’ils sont prisonniers, et que le destin de leurs enfants est tracé d’avance. Bientôt, dans quelques années, ceux qui sont avec nous se retrouveront en haut du balcon, au fond, à gauche*. L’aboutissement ? Ou un cul-de-sac ? Nous, pour la plupart d’entre nous, nous ne serons plus là ; nous n’emprunterons plus la rue de l’Est vers l’école de la rue de l’Est ; mais vers le collège de la place de la Mairie, la rue de la République et la rue Carnot. Nous aurons dévié d’une centaine de mètres. Un autre monde. In Cent ans d’école, Yves Lequin, 1981.

* La classe de fin d’études.     


Sur le chemin de l’école (Hiver 1950-1951)

« Les parents de la Ch'tite Gâte avaient donc quitté la métairie où la gamine était née pour aller dans une ferme à environ 12 kilomètres. Ses parents n'étaient donc plus métayers, mais fermiers, c'est-à-dire locataires d'une ferme. Les bâtiments de cette ferme étaient assez agréables, mais elle était vraiment isolée, au milieu des bouchures, puisqu'elle se trouvait à 5 kilomètres du bourg du village et donc de l'école. Pour se rendre au bourg, il y avait un chemin évidemment. Mais en hiver, il était couvert de neige ou boueux. De plus,  un petit ruisseau le traversait. Depuis leur arrivée dans cette ferme, Le Piarre avait annoncé : « Vous n'allez pas faire tous ces kilomètres pour arriver à l'école aussi sales que des cochons. Et ça prendra trop de temps à La Tonine de vous accompagner ! » Son frère n'ayant eu que 5 ans n'allait pas encore à l'école. Donc, Le Piarre avait trouvé un plan B. La Ch'tite Gâte se souvient particulièrement de ce plan B, les jours d'hiver. Mais elle n'en garde pas un mauvais souvenir, même si elle détestait ce nouveau lieu si isolé.


(Robert Doisneau)

La rentrée de l'école était à 9 heures. Ce jour neigeux de janvier 1951, La Ch'tite Gâte avait enfilé ses bottes de caoutchouc (cadeau de noël de sa grand-mère). Elle était très fière d'avoir ces bottes. Mais elle savait en partant de chez elle qu'elle ne pourrait les montrer aux copines car elle n'arriverait pas à l'école avec. La Ch'tite Gâte et sa maman devaient partir vers 8 h (ou un peu avant). La neige avait recouvert la cour, les prés C'est alors que Le Piarre annonça : « Oué, me qui va t'emmener quo matin ! » Le Piarre ouvrit la barrière du premier pré qui donnait dans la cour juste à côté du « grenouillat » (la mare). Avec sa pelle, il enleva la neige pour qu'elle ne passe pas par-dessus les bottes. Il faisait la « calée ». Tous les deux devaient aller dans le pré suivant. Pour passer par-dessus la bouchure, il y avait une « éche’lée », comme il y en avait  dans tous les prés du coin ou presque. Après avoir traversé trois prés, ils arrivèrent dans un hameau de quatre maisons. Ils connaissaient bien ces gens. Dans une des maisons, habitait un « grand » de onze ans,  avec qui elle  avait  l'habitude d'aller à l'école. Et ce hameau-là se trouvait près d'une route nationale.


(Robert Doisneau)

Habituellement, elle quittait ses bottes boueuses et mettait ses sabots qui l'attendaient depuis la veille chez l'Ernest. Le Piarre lui mit des chaussettes sèches et les voilà équipés pour parcourir les deux kilomètres restants. Mais, ce jour-là,  la neige n'a pas fondu sur la route à proximité.  Donc Le Piarre prit les sabots, les mit dans le sac prévu et nous accompagna jusqu'à l'école. Evidemment, il a toujours la pelle à la main. Aller à l'école c'était une équipée depuis cette nouvelle maison. La Ch'tite Gâte avait son cartable en carton bouilli d'une main et son panier-repas en osier dans l'autre main.


(collection privée)

Nous devions déposer nos paniers au bistrot de L'Alice,  juste en face de l'école. A midi, elle faisait réchauffer nos gamelles. Et, ce jour-là,  c'est là que nous quittons bottes et chaussettes bien mouillées pour mettre chaussettes sèches et sabots. L'Alice fera sécher nos bottes pour le soir. Mais cette année-là, nous n'avions pas tous des bottes (je pense que c'était encore un peu un luxe). Ceux qui étaient venus en sabots quittaient sabots et chaussettes dans la classe,  pour enfiler leurs pantoufles. Et les sabots étaient rangés autour du poêle de la classe.


(collection privée)

Les filles ne portaient ni pantalon, ni collant (ça n'existait pas encore). La Ch'tite Gâte se souvient que La Tonine lui avait tricoté des grandes chaussettes beiges en laine ainsi que des moufles de la même couleur. Mais elle se souvient aussi que ces chaussettes n'évitaient pas les engelures aux genoux et surtout aux orteils. D'ailleurs celles-ci étaient peut-être dues à la chaleur de la nuit apportée par la « brique ».

C'est le simple souvenir d'une journée d'hiver ordinaire dans un coin perdu de la campagne. In Grandes et petites histoires du Bourbonnais, http://aln03.eklablog.com



Les temps modernes

De nos jours, à moins d’habiter à quelques dizaines de mètres de l’école, les enfants sont « transportés »… soit par leurs parents, soit par les transports en commun.


C’est le « ramassage » scolaire : « transport d’enfants », tout comme on peut lire aussi « transport d’animaux vivants », « transport de marchandise » ou  encore « transport de matière dangereuse ». Des centaines de petits nez aux yeux fatigués, collés aux vitres embuées. Les plus chanceux arrivent en voiture individuelle, à la porte de l’école, dans un enchevêtrement de véhicules aux conducteurs déjà exaspérés à l’orée d’une journée de travail, soit 30% des 26 millions de trajets domicile-école, devant les piétons (25%) et suivis des 19% d’utilisateurs de bus, métros ou tramway et des 18% d’utilisateurs de cars scolaires. 2% utilisent le vélo et 1 petit % le covoiturage (1).



Ramassage scolaire avant l’heure, Minnesota, 1910

Un vocabulaire nouveau émerge : le « mode de transport », la « distance de transport », le « coût de transport », les « conditions météorologiques », les « questions de sécurité des enfants » et j’en passe. Et puis voilà que des craintes nouvelles apparaissent : les accidents, les agressions physiques ou verbales et, dernière source d’inquiétude depuis 2019 pour 58% des parents, les contaminations à la Covid. Malgré tout, le progrès a définitivement eu raison du temps des engelures et des doigts gelés, ouf ! Mais demeure la nostalgie de l’insouciance.


Transport scolaire à Vendargues (34), avenir ou folklore ?

Patrick PLUCHOT

JOYEUX NOËL A TOUS LES ECOLIERS


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(1) :

Communiqué de presse Paris, le 15 septembre 2020.

Mobilité : le sondage IFOP à l’occasion de la Semaine Européenne de la Mobilité qui s’est tenue du 16 au 22 septembre*, Eco CO2, porteur du programme national d'écomobilité scolaire MOBY, dévoile les résultats du 1er sondage : Les parents et les transports domicile - établissement scolaire, réalisé par l'institut IFOP**.

« En période scolaire, plus de 26 millions de trajets domicile-établissement scolaire sont réalisés chaque jour en France par les élèves, les enseignants et les personnels*** des écoles maternelles, élémentaires, collèges et lycées. Ces déplacements, effectués sur les mêmes tranches horaires, sont souvent source d'embouteillages, de nuisances et de pollutions aux abords des établissements. Ce sondage met en avant que la voiture individuelle est le moyen de transport majoritairement utilisé (30% des trajets), particulièrement dans ce contexte sanitaire lié au COVID-19. Il révèle également que si la marche à pied est le deuxième mode de transport choisi (25% des trajets et jusqu'à 47% en agglomération parisienne), certains modes de déplacement partagés ou actifs restent marginaux tels que le covoiturage (seulement 1% des trajets) ou le vélo avec 2% des trajets.

 On observe également une attente des parents (54% d’entre eux) pour que les pouvoirs publics facilitent l’utilisation des « mobilités actives » (transports respectueux de l’environnement ou faisant appel à l’activité physique : vélo, marche, trottinette…). Le sujet de la mobilité scolaire intéresse les parents puisque 76% d’entre eux se déclarent prêts à participer à des concertations pour l’amélioration des déplacements autour de l’établissement scolaire.

Résultats du sondage IFOP :

- La voiture est le premier mode de transport scolaire (30%).

 - Le temps moyen de trajet est inférieur à 15 minutes pour 1 enfant sur 2.

 - 48% des élèves sont accompagnés par un adulte pour se rendre à l’école.

 - La sécurité de l'enfant (97%), la rapidité du mode de transport (91%) et le coût du mode transport (82%) sont les 3 plus importants critères de choix.

- Dans le contexte de la crise sanitaire et écologique actuelle, 55% des parents sondés sont prêts à encourager leur enfant à avoir davantage recours aux transports individuels (voiture, vélo…) plutôt qu’aux transports collectifs (bus, métro…).

- Les principaux freins à l’utilisation des mobilités actives pour les parents sont : le manque de sécurité (55%), l'inadaptation aux longues distances (44%) ou aux conditions météo (33%). - Pour 54% d'entre eux, les pouvoirs publics doivent faciliter l’utilisation des mobilités actives **** (à 49% pour limiter la pollution et à 44% pour encourager les élèves à l'exercice physique).

- 76% sont favorables à une concertation visant à améliorer les déplacements autour de l’établissement scolaire.

- Voiture à usage individuel, marche ou transport en commun : principaux modes de transport La voiture est le premier mode de transport scolaire (30%), notamment pour les enfants scolarisés en maternelle (45%). Un quart des parents indiquent par ailleurs que leur enfant se rend à l’école à pied (25%). Il s’agit d’une pratique qui est quasi majoritaire pour les enfants habitant l’agglomération parisienne (47%). Une proportion importante d’enfants a recours aux transports en commun, notamment le bus ou le tramway (19%) ou encore le car scolaire (18%). Ce dernier mode de transport apparaît comme étant particulièrement utilisé par les jeunes habitants dans des zones rurales (29%). Notons enfin que l’usage du vélo comme mode de transport scolaire demeure ultra-minoritaire (2%), au même titre que les deux-roues motorisés (1%), le covoiturage (1%) ou les modes de transport alternatifs, tels que la trottinette (1%).

- Temps de transport : moins de 15 minutes pour 1 enfant sur 2 Plus d’1 parent sur 2 indique que son enfant se rend à son établissement scolaire en moins de 15 minutes (58%), une situation qui est plus fréquente quand l’enfant est scolarisé à l’école maternelle (79%) ou élémentaire (74%). 29% des sondés indiquent par ailleurs que leur enfant se rend à l’école en 15 à 29 minutes. Les temps de transport supérieurs à 30 minutes sont minoritaires (13% dont 2% plus d’une heure).

- 1 enfant sur 2 est accompagné par un adulte pour se rendre dans l'établissement scolaire 48% des parents indiquent que leur enfant se rend à l’école accompagné par un adulte. Cette pratique apparaît assez logiquement dépendante du niveau de scolarisation de l’enfant, elle est très fréquente pour les enfants scolarisés à l’école maternelle (74%) et primaire (68%) et assez logiquement beaucoup plus minoritaire au collège (29%) et au lycée (19%). Notons également qu’un tiers des parents indiquent que leur enfant se rend seul à son établissement scolaire (34%). Enfin, 1 enfant sur 10 se rend à son établissement scolaire accompagné par des amis (10%) ou son frère ou sa sœur (8%).

- Les critères de choix du transport sont la sécurité, la rapidité et le coût La problématique des transports scolaires apparaît comme étant une source d'inquiétude pour les parents. Ces derniers sont ainsi 7 sur 10 à indiquer être inquiets à l’idée que leur enfant soit victime d’un accident de la route en se rendant à son établissement (70% dont 39% « tout à fait inquiet »). Les trajets scolaires sont aussi vus comme étant des potentiels lieux d’agression : 69% des parents expriment de l’inquiétude à l’idée que leur enfant y soit victime d’une agression physique ou verbale (dont 40% « tout à fait inquiet »). Relevons enfin que plus d’un parent sur deux est inquiet à l’idée que son enfant soit contaminé au COVID-19 (58%). C’est donc assez logiquement, la sécurité de l’enfant qui apparaît comme étant le critère le plus important en matière d’arbitrage entre différents modes de transport. Les parents sont ainsi 97% à indiquer qu’il s’agit d’un critère important (dont 81% qui le jugent « très important »).

- L’usage des mobilités actives en matière de transport scolaire reste à développer. Les parents sont 54% à se montrer favorables au développement de l’usage des mobilités actives**** en matière de transport scolaire. Ils justifient leur soutien à ces modes de transport autant par des raisons écologiques (49% indiquent y être favorables pour limiter les gaz à effet de serre) que par des raisons de santé (44% des sondés indiquent être favorables afin d’encourager les écoliers, collégiens et lycéens à faire de l’exercice physique). Signe de la prégnance de la sécurité, c’est la dangerosité perçue qui constitue pour les parents le principal frein à l’utilisation des mobilités actives (55%), devant leur inadaptation aux longues distances (44%) ou aux conditions météo (33%). Relevons d’ailleurs que la sécurisation des espaces piétons (41%) et l’aménagement des pistes cyclables (36%) constituent deux des mesures jugées les plus prioritaires en matière de transport scolaire, juste derrière l’instauration de la gratuité des transports (45%). ''Cette enquête montre l’intérêt des parents à être impliqués dès lors que des réflexions sont engagées sur le transport domicile – établissement scolaire de leur enfant. Ils s’intéressent au développement des mobilités actives. Pour autant, il n’y aura pas de changement d’habitudes si les questions de sécurité et les contraintes de temps ne sont pas prises en compte par les pouvoirs publics. A noter que les collectivités locales peuvent bénéficier d’aides et d'accompagnement notamment avec des programmes pour partie financés par le dispositif des CEE tels que Moby, Alvéole, Éco_Mode , AcoTE, Mobiprox ... » Commentaires de Bertrand Dumas, chef de projet MOBY chez Eco CO2.

* La Semaine Européenne de la Mobilité a pour objectif d'inciter le plus grand nombre de personnes à adopter une démarche écocitoyenne pérenne en privilégiant les déplacements doux et alternatifs à la voiture particulière : transports publics, covoiturage, autopartage, vélo.

** Sondage IFOP menée du 25 août au 1er septembre 2020 auprès d’un échantillon de 1001 parents ayant au moins un enfant scolarisé à l’école, au collège ou au lycée. Echantillon représentatif de la population française.

*** 12 millions d'élèves fréquentent les écoles, collèges et lycées de notre pays + 1 million d'enseignants et personnels de l'éducation nationale. https://www.education.gouv.fr/les-chiffres-cles-du-systeme-educatif-6515

**** Mobilités actives : transports respectueux de l’environnement ou faisant appel à l’activité physique : vélo, marche, trottinette ...

Source : https://www.datapressepremium.com/rmdiff/2009371/ECOCO2CPSONDAGEIFOP2020.pdf








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