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Bonnes fêtes de fin d’année à tous
Rendez-vous
l’année prochaine
Des
« amis de l’Ecole et de la Mémoire »
Visite du musée en vidéo
Des
Parodiens à Montceau
Ils
étaient dix de l'association Raymond GOT
de Paray-le-Monial venus au Musée après avoir découvert la Manufacture Perrin, elle-même
élément du patrimoine Montcellien puisque fondée en 1924.
Leur culture, leur mémoire,
leur goût pour l'échange ont fait de cette visite un moment passionnant pour
les guides de la Maison d 'Ecole. Sur la photo des instituteurs de l’École
« de la rue de l'Est » prise en 1925, un des visiteurs, né en 1942 et
ancien élève de cette école, a reconnu deux enseignants qui lui ont fait la
classe dans les années 50 : M. Gilles Collet et M. Claudius PARRIAT.
On a parlé des chants et
récitations de l'époque, et un autre visiteur, M. Jacky ADAM, Directeur d’École
honoraire, a fait appel à son excellente mémoire pour nous dire d'abord un
poème nostalgique de René Guy
Cadou : Odeur des pluies de notre enfance (1), puis ensuite, le Dormeur du Val, d'Arthur Rimbaud (2).
Et c'est le groupe tout
entier qui a entonné le chant, ô combien républicain : Le Chant du Départ de Chénier pour les
paroles et de Méhul pour la musique, écrit en 1794, repris en 1914 et
longtemps dans le répertoire des écoles.
La visite s'est prolongée
dans la salle qui regroupe les deux expositions labellisées
14-18 « Quand tu seras soldat » et « Défendre la
Patrie » ; le temps passant, il n'a
pas été possible de consacrer un moment
à l'écriture à la plume avec une petite dictée. Ce ne sera que partie
remise !
(1) : Fils d’instituteurs,
né en 1920 en Loire-Atlantique, René Guy Cadou envoie, dès l’âge de 17 ans, ses
poèmes à Max Jacob qui reconnaît aussitôt en lui un poète. Réformé pour cause
de santé, il devient instituteur et rencontre Hélène, le grand amour de sa vie,
inspiratrice de nombreux recueils. Durant l’Occupation allemande, il ne s’engage
pas de façon militante mais ses écrits, notamment le recueil Pleine
Poitrine, témoigne de son soutien à la Résistance et de son désir de dénoncer
la barbarie nazie, par exemple dans les poèmes « Ravensbrück » et « Les
Fusillés de Châteaubriant ».
Sa sensibilité littéraire le
rapproche de Michel Manoll, Guy Bigot, Jean Bouhier, poètes de « l’Ecole
de Rochefort ». Dès 1941, divers auteurs se regroupent, en réaction contre
la poésie nationale imposée par le Régime de Vichy. Puis, pendant près de vingt
ans, quelques 147 ouvrages sont publiés par une trentaine d’écrivains, dont
Maurice Fombeure, Jean Follain, Eugène Guillevic. Avec humour, Cadou écrit qu’il
s’agit plus d’« une cour de récréation » que d’une école littéraire
au sens strict du terme. L’amitié du groupe l’emporte sur les préceptes.
Ceux-ci font d’ailleurs la part belle à
la liberté de chaque créateur. Pour preuve la formule de Jean Bouhier qui
résume l’état d’esprit de ces poètes : « Dire leurs poèmes à la face
du monde, les mêler aux rythmes de la nature, au bruit des arbres, de l’eau,
les mêler à la vie ».
Jusqu’en 1951, année de sa
mort prématurée, René Guy Cadou écrit de très nombreux poèmes. Michel Manoll,
dans sa belle préface aux Œuvres Poétiques Complètes de
son ami Cadou (éditions Segjers, 1973), en exprime la force sensible : « René
Guy Cadou s’est voué à donner voix à tout ce qui participe au concert
terrestre, sans en exclure la plus simple psalmodie ou le chuchotement le plus
discret […] En détachant la poésie de toute formule d’école, il l’a ramenée à
sa vocation naturelle, qui est celle du chant et de l’effusion. »
Un des vers de Cadou
pourrait être le doux reflet de toute son œuvre : « Le temps qui m’est
donné, que l’amour le prolonge ».
(2) : « Le Dormeur
du val », poème de Rimbaud, est issu d’un recueil intitulé Poésie
écrit
en 1870. Il fut composé lors d’une fugue du jeune poète âgé de 16 ans, alors
que la guerre franco-prussienne faisait rage. Marqué par l’horreur de la
guerre, il écrit ce sonnet qui fait découvrir au lecteur le spectacle de la
mort d’un jeune soldat et vise à nous faire partager sa colère et son
indignation. Rimbaud adopte une stratégie particulière de dénonciation dans la
mesure où son sonnet se distingue par ses descriptions féeriques de la nature.
Cliquez ici pour la vidéo "Le Dormeur du Val"
Jean Gaumet
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