« Il n’y a pas si longtemps… »
Visite
à la Résidence des Tilleuls
«
J’étais un enfant de la campagne, je faisais 5 kilomètres à pied pour aller à l’école
le matin et autant le soir pour revenir ! », « J’allais à l’école
du Magny [près
de Montceau], je
descendais la Grande Rue et, comme j’étais la plus grande (j’avais 7 ans !),
je récupérais tous les « petits » dans les maisons pour les emmener
avec moi… ». Autant de témoignages et de souvenirs collectés vendredi 9
février lors de notre animation à la Résidence des Tilleuls à Saint-Vallier.
Il arrive quelquefois qu’une
équipe du musée intervienne dans les résidences pour personnes âgées avec l’objectif
bien précis d’ouvrir les portes de la mémoire et d’organiser un espace de
paroles pour nos anciens. Outre l’aspect pédagogique de chacune de ces
rencontres, une de nos missions est aussi de collecter des souvenirs d’autrefois
et d’enrichir nos connaissances de l’école à travers le temps.
Ce fut à nouveau le cas il y
a quelques jours, en réponse à la demande qui nous avait été faite par Mme Christine
Duverne, animatrice. Les résidents (surtout les résidentes) avaient répondu en
nombre à l’appel, ce que souligna Mme Duverne, surprise et ravie devant
cette assemblée de plus de trente personnes présentes.
L’animation commença par la
projection du film « De Jules à Julien », tourné par le Caméra Club
de Montceau au musée, en 2005, avec deux classes de l’école des Gautherets
(quartier de Saint-Vallier). Pendant 30 minutes, les spectatrices et spectateurs
ont pu revivre des émotions parfois oubliées : l’arrivée à l’école, la
récréation et ses jeux disparus, la dictée, les problèmes, le repas et le
goûter, la rigueur du maître et les punitions…
Et chacun de se remémorer :
« on n’a pas connu le bonnet d’âne
mais les coups de règle sur les doigts, oui, le maître avait aussi une
baguette, la trique on l’appelait », « Il y avait déjà des cantines
de notre temps, pas des cantines comme maintenant, on mangeait souvent des
choses apportées par les parents ou les habitants. A Mont-Saint-Vincent, chaque
famille devait apporter 2 kilos de beurre et 10 kilos de patates chaque
semaine, chacun son tour… ».
« Les
garçons jouaient aux billes et aux osselets comme dans le film mais nous, les
filles, on jouait à autre chose, la marelle par exemple. », « Nous
les polonais, aux Gautherets, on faisait l’école en polonais le matin et l’école
en français l’après-midi ».
« J’aimais
bien les dictées mais les problèmes étaient trop difficiles ! », « A
Saint-Vallier, les filles étaient d’un côté et les garçons de l’autre, les gars
étaient à l’école vers la mairie et les filles à l’école vers la Tuilerie
Balle ».
Après un débat animé, l’équipe
projeta un film en 16 mm tourné en 1953 lors de la grande fête de l’Ecole
Publique pour laquelle se préparaient les écoles de tous les quartiers de
Montceau : répétitions dans les cours d’école, défilé en rue Carnot, prestation
de chaque groupe au Vélodrome, vues des tribunes et gros plans sur les notables
de l’époque, tout un programme qui relança les échanges. Arriva ensuite le
goûter de clôture de cette rencontre fort instructive pour tous, proposé par le
directeur de la structure, M. Christian Tramoy : café, jus de fruit et
beignets !
P.P
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