Histoire des écoles polonaises
Dans le Bassin minier
L’exemple
des écoles spéciales de Saint-Vallier
Les écoles spéciales des Houillères à
Montceau-les-Mines
Le
protocole du 17 avril 1924 est clair et la question de l’enseignement du
polonais aux enfants de migrant est scellée : le Ministère l’Instruction
publique ayant un droit de regard sur l’enseignement libre, il pourra exercer
une surveillance discrète sur cet enseignement dépendant officiellement des
autorités polonaises en France. Bien qu’entrant ainsi dans la légalité, les
écoles spéciales de la Société des Mines du bassin de Blanzy existaient
cependant à Montceau-les Mines et dans sa périphérie depuis 1921.
La
première compagnie minière de la région, créée par Jules Chagot en 1833, était
florissante, les demandes importantes consécutives à la guerre de 1914-1918
avaient poussé les exploitants à augmenter leurs activités et la nouvelle
Société des Mines eut un développement industriel, social et scolaire accru.
L'exploitation houillère se
déplaça vers les limites méridionales du Bassin minier originel, et pour y
travailler, de nombreux émigrés polonais
furent embauchés à partir de 1923. La construction de cités nouvelles inclut
celle d'écoles primaires, et même, conformément à la convention gouvernementale
franco-polonaise de 1919, puis à l’assouplissement de la position du
gouvernement français en 1922 et enfin au nouveau cadre imposé en 1924,
l'ouverture de classes polonaises dites "écoles polonaises", pour un
enseignement à donner aux fils d'étrangers, en principe à mi-temps, 3 heures de
cours en français et 3 heures de cours en polonais. Plusieurs écoles primaires
accueillaient une population scolaire française ou étrangère, habitant aux
environs, et précisément les jeunes polonais en des classes que dirigeaient des
moniteurs de leur nationalité, agréés par le ministre français de l'Instruction
publique et enseignant sous la responsabilité d'un maître français. On remarque
que les écoles « spéciales » de Montceau et des communes du Bassin
minier ont suivi le même processus d’implantation que partout en France et
bientôt, on compta 1040 enfants polonais en 1926 répartis dans neuf écoles,
leur nombre passa à 1380 en 1931.
Durant la période 1921-1923, la
Compagnie engagea la construction de nouvelles cités et les écoles
« polonaises » suivantes furent ouvertes :
- Ecole de garçons aux Baudras
(Sanvignes).
- Ecole de filles aux Baudras
(Sanvignes).
- Ecole de garçons des Gautherets
(Sanvignes).
- Ecole de filles des Gautherets
(Saint Vallier).
- Ecole de garçons de la Saule
(Montceau).
- Ecole de filles de la Saule
(Montceau).
- Ecole des Georgets (Sanvignes),
pour seulement les enfants polonais.
- Ecole privée du Magny
(Montceau), idem.
- Ecole de l'ancienne verrerie de
Blanzy, idem.
Le cas particulier des écoles spéciales des Gautherets à Saint-Vallier
De 1921 à 1927 s’édifia la cité
des Gautherets. La première année vit sortir de terre 144 maisons pour un total
de 326 logements. Bientôt, le recensement de 1926 donna un chiffre de 2338
habitants dans ce quartier neuf. Jusqu’en 1986, date où par décret du Premier
ministre, la commune de Saint-Vallier rétrocédait quelques 41,641 hectares à la
commune de Sanvignes, le territoire de cette cité se répartissait à 80 % pour
l’une et 20 % pour l’autre.
En 1923, deux écoles spéciales
furent ouvertes par la Société, de part et d’autre de l’actuelle place des
Gueules Noires : celle de garçons était sur Sanvignes et celle de filles
sur Saint-Vallier. On y adjoindra un bâtiment annexe, actuellement disparu, qui
était situé derrière la nouvelle école maternelle Casanova, servant à l’accueil
maternel pour les enfants polonais, il était tenu par des sœurs polonaises. A
partir de 1947, les classes enfantines prirent place dans l’école publique de
filles. Ces deux écoles privées et gratuites dispensaient, comme tous ces types
d’écoles, un enseignement bilingue (français-polonais) par demi-journée. Les
archives de l’école des garçons (côté Sanvignes) ont disparues, peut-être
détruites pendant la Seconde Guerre mondiale alors que les bâtiments servaient
de casernement aux soldats allemands. Nous possédons cependant les archives
scolaires de l’école des filles (côté Saint-Vallier), ce qui nous permet de
porter un regard sur l’organisation pédagogique de 1924 à 1947. Monsieur
Shlique, Inspecteur de l’Enseignement Primaire à Montceau cotera et paraphera
le 3 mars 1924 le Registre des Maîtres et des Employés ouvert à la rentrée 1923
par la directrice de l’école, mademoiselle Ménard (photo registre 1).
Marie-Louise Ménard avait
été institutrice dans une pension dirigée par Mademoiselle Vincent à Orléans de
1911 à 1914, puis institutrice à l’école des Mines de Blanzy (71) jusqu’en 1923,
elle était titulaire du Brevet Supérieur (1913) et du Certificat d’Aptitude
Pédagogique (1917), elle quitta la région en 1928.
Trois adjointes et deux
monitrices polonaises avaient aussi été recrutées pour cette rentrée
1923 :
Aubague
Marguerite, institutrice à l’école de la Mine du Magny de 1918 à 1919, puis à
l’école de la Mine des Baudrats (71) de 1919 à 1923, titulaire du Brevet
Supérieur (1918), elle fut nommée dans l’enseignement public en 1930,
Chauvot
Marie, institutrice un an dans les écoles de Saint-Martin-en-Bresse, puis
Beaurepaire, Buxy et Châlon de 1919 à 1922, titulaire du Brevet Elémentaire
(1920), elle partit pour l’école de la Mine du Bois-du-Verne (Montceau) en
1927,
Devillard
Reine, sans profession avant sa nomination, titulaire du Brevet Elémentaire
(1921), elle quitta l’enseignement en 1924,
Paszkkiewiez
Héléna, nationalité polonaise, professeur à l’Institution libre de Rome, puis
institutrice à Varsovie et monitrice à l’école de la mine des Baudrats (Sanvignes)
avant d’être nommée à nouveau monitrice aux Gautherets, titulaire d’un diplôme
correspondant au Brevet supérieur, elle retourna en Pologne en 1924,
Jerzykowska
Zofja, nationalité polonaise, professeur dans les familles et dans des
Institutions à Posen, titulaire d’un diplôme correspondant au Certificat
d’Aptitude à l’Enseignement secondaire en lettres, monitrice aux Gautherets de
1923 à 1928, elle retourna en Pologne. (photo registre 2)
Dans les années qui suivirent,
d’autres arrivées de monitrices polonaises eurent lieu, plus ou moins
régulièrement, jusqu’en 1943 :
Stvzelecka
Berthe, nationalité polonaise, institutrice privée à Osiccimy Rujamy, puis
monitrice à l’école de la mine de La Saule (Montceau), sans diplôme, elle
arriva en 1924 et passa directement à l’école de garçons,
Slavzynska
Marie, nationalité polonaise, sans profession avant, produit une attestation
équivalant à un diplôme de fin d’études secondaires, elle fut monitrice aux
Gautherets de 1924 à 1925 et repartit en Pologne,
Radzicka
Elzbicta, nationalité polonaise, institutrice à Kiew de 1917 à 1918, Directrice
du Pensionnat de Stavzysko de 1908 à 1911, puis professeur de mathématiques à
Varsovie de 1911 à 1914, elle fut monitrice aux Gautherets de 1925 à 1926,
Walicka
Marie, nationalité polonaise, sans emploi avant et sans diplôme, elle fut
monitrice aux Gautherets de 1925 à 1926,
Wojtowicz
Maria, nationalité polonaise, institutrice à l’école maternelle de Dosbrova
Govniena de 1916 à 1925, elle fut monitrice aux Gautherets de 1925 (date
d’autorisation 14 janvier 1926) à 1939,
Soszngalska
Halina, nationalité polonaise, sans profession avant, titulaire d’un diplôme
correspondant au Brevet supérieur (1928), elle fut monitrice aux Gautherets de
1927 à 1929,
Rzasnicka
Anne, nationalité polonaise, sans profession avant et sans diplôme, elle
fut monitrice aux gautherets de 1927 à 1939 et retourna en Pologne,
Poradzisznowna
Wiktorya, nationalité polonaise, monitrice à l’école de la mine du Magny
(Montceau) de 1927 à 1929, titulaire d’un diplôme correspondant au Brevet
Supérieur (1927), elle fut monitrice aux Gautherets de 1929 à la
nationalisation,
Kosinska
Irina, nationalité polonaise, sans profession avant, titulaire du Brevet
Elémentaire (Châlon-sur-Saône, 1943), elle fut institutrice aux Gautherets de
1943 à la nationalisation.
Durant toute cette période,
l’école de filles des Gautherets s’était développée et comptait plus de dix
classes pourvues d’institutrices privées laïques françaises.
On peut émettre plusieurs
remarques à l’analyse de ce registre des maîtresses et des employées. Les
enseignantes des écoles de la mine, comme les enseignants du reste, même si
elles sont sous le contrôle des Inspecteurs primaires, n’en sont pas moins
recrutées et rétribuées par les Houillères. Ces dernières se sont
vraisemblablement pliées aux exigences du Protocole du 17 avril 1924 concernant
les nominations et les autorisations d’exercer des monitrices et moniteurs polonais.
On peut s’interroger sur les qualifications de certaines monitrices et sur leur
recrutement, on constate cependant qu’elles étaient relativement jeunes. Le cas
d’Irina Kosinka est intéressant, née le 25 janvier 1925 à Wyszyny, elle fait
ses études en France, et alors que ses compatriotes ont regagné la Pologne pour
la plupart, il est probable qu’elle avait, grâce aux études en question, les
moyens de rester en France. On perd sa trace après 1947, date à laquelle elle
est entrée dans l’enseignement public.
En 1939, une enquête atteste la
présence de seulement huit monitrices et moniteurs polonais sur les neuf écoles
franco-polonaises du Bassin minier de Montceau. Le personnel enseignant laïque
de la mine et les monitrices et moniteurs polonais officièrent jusqu’en 1947,
date de la nationalisation des houillères.
A cette date, ces écoles
devinrent des écoles publiques à la charge des communes propriétaires et des
instituteurs et institutrices publiques furent nommés. Le registre dont nous
avons tiré toutes les informations qui précèdent ne fut pas clos en 1947. Après
la page 9, paraphée par l’Inspecteur Chlique, la page 10 porte le tampon
« Ecole Publique de Filles Les Gautherets-Saint-Vallier » et à la
suite sont dorénavant notées les arrivées des enseignantes publiques. Treize
d’entre-elles font leur rentrée en octobre 1947 en remplacement du personnel
des Houillères :
Mouchon
Yvonne, Directrice,
Colomiers
Marguerite, titulaire,
Lebeau Marie, titulaire,
ASTOLFE
GEORGETTE, titulaire, membre fondatrice du Musée de la Maison d’Ecole à
Montceau, décédée en 2010,
Barault
Simone, intérimaire,
Rorgues
Odette, stagiaire,
Chevrot
Andrée, suppléante,
Bouvier
Alice, stagiaire,
Jarjaille
Madeleine, stagiaire,
Robergeot
Jeanne-Pauline, stagiaire,
Martin
Denise, auxiliaire,
Gagnard
Marguerite, intérimaire,
Decertenne
Denise, intérimaire.
(photo registre 3)
Jusqu'en 1947, peu d'enfants
polonais avaient fréquenté les écoles publiques environnantes, même si elles
leur étaient ouvertes, notamment l’école publique du quartier des Goujons toute
proche (actuelle école Jules Ferry).
Cette organisation scolaire n'avait pas facilité l'assimilation de la
communauté polonaise durant la période 1923-1947, les enseignants polonais
ayant pour mission de maintenir la culture et les traditions afin de faciliter
le retour au pays, retour qui, dans la plupart des cas, n’eut jamais lieu.
Plus aucune trace d’enseignants
polonais ne figure sur les registres matricules des écoles élémentaires à
partir de 1947 alors que, parallèlement à l’école maternelle publique (actuelle
école Danielle Casanova),
subsistera jusque dans les années 80 une école maternelle polonaise encadrée
par des religieuses, polonaises elles aussi.
Malgré tout, des cours de
polonais furent toujours dispensés hors temps scolaires et perdurèrent dans les
locaux de l’école de filles des Gautherets (actuelle école Marie Curie-Sklodowska)
jusqu’en 2004, le jeudi, puis le mercredi après-midi, pour les écoliers et les collégiens
volontaires du quartier. Ils étaient assurés, les deux dernières décennies par
Madame Dutziack, monitrice polonaise, dans le cadre de l’Enseignement des
Langues et Cultures d’Origines (E.L.C.O) mis en place à partir de 1973, sans
que l’enseignement du Polonais, précurseur en la matière, ne soit expressément
cité dans les textes officiels…
Pour en revenir à l’année
1947, la nationalisation des compagnies minières ne constitua pas seulement un
changement de structure économique ou
une modification dans le régime de propriété, elle annonçait aussi la
transformation de la politique d’encadrement des mineurs polonais qui était
celle des compagnies privées. Elle imposait la laïcisation. Le soutien matériel
de la Société des Mines, accordé aux ordres religieux (mise à disposition de
maisons, financement de leurs activités) et notamment en ce qui concernait les
sœurs accueillant les enfants d’âge maternel des Gautherets, était remis en question. Les écoles des Mines
furent intégrées dans le système public, ce qui n’alla pas sans créer de
multiples sujets de débats : qu’allait-on faire des monitrices et des moniteurs
polonais de ces écoles ?
Cette nationalisation affecta directement le
catholicisme et le milieu polonais en général. Se posa aussi le problème du
paiement des aumôniers. La Mission Catholique Polonaise était incapable de
l’assumer seule, aussi ne devaient-ils compter désormais que sur la générosité
des fidèles. Le passage des écoles privées dans le giron de l’Education
Nationale fragilisa l’organisation des cours de polonais qui ne pouvaient plus
être assurés qu’en dehors des horaires scolaires. Le rédacteur en chef du
journal polonais Narodowiec s’en inquiéta, découvrant tardivement, semble-t-il,
que la République Française est définitivement laïque depuis 1905 : « La Nationalisation des Mines
françaises a détruit la liberté des écoles des Mines. Jusqu’alors la direction
des Houillères, en vertu d’une convention passée avec les représentants
polonais, assurait l’entretien des écoles polonaises. Que va-t-il advenir de
ces établissements ? L’enseignement de l’état (sic) n’admet ni les institutions
étrangères, ni l’éducation religieuse des enfants… C’est là une contrainte
risquant de compromettre notre influence civilisatrice chez nos compatriotes ». Ce ne fut d’ailleurs pas le seul facteur de crise. En effet, comment
la communauté polonaise allait-elle vivre la naissance d’une Pologne
communiste ? Ce changement politique scella probablement le sort de cette
idée de retour au pays et accéléra l’intégration définitive des migrants dans
la société française.
Il reste que la Mission
catholique mandate toujours un prêtre de
nos jours sur le Bassin minier de Montceau aujourd’hui sans activité minière. Il a en charge la communauté « polonaise » et
célèbre la messe en polonais dans les chapelles des quartiers de La Saule, du
Bois-du-Verne, des Baudrats et des Gautherets.
Regard sur l’évolution de l’enseignement des langues d’origines
À partir de 1973, dans les écoles
françaises, s’est organisé pour les enfants de ressortissants étrangers venus
s'installer en France avec leurs familles, un enseignement de leur langue
et culture d'origine. Le cadre juridique actuel des enseignements de langues et
cultures d'origine résulte de négociations diplomatiques avec les pays
concernés. Cet enseignement a été mis en place progressivement dans le cadre
d’accords bilatéraux conclus entre la France et certains pays
d’émigration :
Portugal (1973)
Italie, Tunisie (1974)
Maroc, Espagne (1975)
Yougoslavie (1977)
Turquie (1978)
Algérie (1981)
L’Enseignement de Langue et
Culture d’Origine (ELCO) peut être dispensé par les enseignants des pays
suivants : Algérie, Maroc, Tunisie, Espagne, Italie, Portugal et Turquie.
Pour la langue arabe, les enfants
d’origines marocaine, tunisienne ou algérienne peuvent être regroupés dans un
cours unique, selon les effectifs.
L’objectif premier de l’ELCO
était de permettre aux élèves étrangers de mieux s'insérer dans le système
éducatif du pays d'accueil, tout en maintenant des liens avec leurs racines et
en préservant la possibilité d'un retour au pays.
Les objectifs étaient avant tout de valoriser la culture et la langue d’origine des élèves et de
permettre la mise en place d’activités interculturelles dans un but plus
général : améliorer leurs compétences linguistiques et leur
réussite scolaire.
L’ELCO a permis également une
médiation école-famille. Enseignants à part entière, membres des équipes
pédagogiques, les enseignants LCO, connaissant le fonctionnement de l'école
française et ses exigences, ont pu assurer un rôle de
médiateurs et constituer des référents précieux pour les enseignants et
les familles. Ces enseignements ont essentiellement été dispensés dans
l'enseignement primaire. Les enfants dont les familles le souhaitent
bénéficiaient de trois heures de cours par semaine.
Les cours avaient lieu :
- soit
pendant le temps scolaire : il s’agissait alors de cours intégrés (circulaire
du 9 avril 1975) ;
- soit en dehors du temps scolaire
ou des périodes de scolarité, il s'agissait alors de "cours différés" qui
étaient toutefois dispensés dans les locaux scolaires.
Les cours de langues et cultures
d’origine ont constitué des activités d’enseignement. À ce titre, ils nécessitaient
l’utilisation de locaux scolaires mis à disposition gratuitement sous la seule
autorité de l’administration scolaire. Le maire devait mettre à disposition des
lieux adaptés et veiller au respect des règles de sécurité en
vigueur. Les enseignants de langue et culture d’origine étaient en détachement
administratif et rémunérés par leur pays : le financement étant assuré
par les pays étrangers pour ce qui concerne les postes et les manuels utilisés par les enfants.
Le fonctionnement quotidien était assuré par l'école d'implantation : les maîtres étrangers devaient avoir à leur disposition les mêmes moyens que leurs collègues français : « Les recteurs et les inspecteurs d’académie assurent une responsabilité directe dans la mise en place des enseignements de langue et culture d’origine, à la fois dans les domaines de l’organisation des enseignements, de l’affectation des enseignants et du contrôle des enseignants avec le concours des corps d’inspection. »
Les différents accords précisaient
que l'enseignement spécifique que représentait l’ELCO devait tenir compte des
principes généraux de l'éducation nationale française. L'obligation du
"respect par les enseignants étrangers des dispositions générales et
usages dans les écoles françaises" fut rappelée dans les différentes circulaires.
Par ailleurs, le ministère de l'éducation nationale élabora plusieurs textes
d'accompagnement communs à tous les enseignements de langues et cultures
d'origine pour la mise en œuvre pratique et pédagogique des cours. L’inspection
des personnels permit un contrôle administratif et pédagogique. Il permit ainsi
d’évaluer le fonctionnement, le contenu et la qualité des enseignements LCO.
Ces contrôles prenaient soit la forme de visites de classes sans la présence
d'un inspecteur étranger, soit la forme d'inspections conjointes. Les
enseignants LCO eurent accès à tous les plans de formation continue qui devaient
leur être diffusés (formation spécifique, plan départemental de formation
continue, plan académique de formation continue, animations pédagogiques de
circonscription). Une formation spécifique était proposée chaque année par l’Inspecteur de l'Education Nationale chargé du dossier LCO, en lien avec le CASNAV-Centre Académique pour la Scolarisation des Nouveaux arrivants et des Voyageurs (apport de documents pour
connaître le système éducatif français, ressources pédagogiques, ...).
Le rôle
du directeur d’école : l’enseignant LCO était membre de
l’équipe éducative. Le directeur devait contrôler la présence et l’assiduité des
enseignants et élèves. Des évaluations régulières étaient indispensables pour
évaluer les acquisitions des élèves. Les résultats de ces évaluations doivaient
figurer dans le livret scolaire de l’élève et être transmis aux familles. Les
enseignements de langue et culture d’origine étant des enseignements
linguistiques dispensés dans le cadre scolaire, ils devaient, à ce titre, se
rapprocher progressivement du Cadre Européen Commun de Référence pour les
Langues (CECRL).
L’enseignement LCO fut considéré comme un élément d’un parcours linguistique reconnu et prit toute sa place dans le plan de généralisation des langues à l’école primaire. Dans le cadre du plan de développement des langues vivantes étrangères, le dispositif ELCO devait partiellement évoluer et se transformer en enseignement de langue vivante étrangère, poursuivi éventuellement au collège.
Quand Les ELCO sont devenues EILE
Conformément
à la circulaire n° 2016-058 du 13 avril 2016, les ELCO ont évolué
progressivement vers un dispositif dénommé « Enseignements
Internationaux de Langues Etrangères » (EILE).
Ce remplacement fut inauguré avec
la langue portugaise à la rentrée. Les Ministres de l’Éducation de la France et
du Portugal se sont rencontrés le lundi 25 juillet à Paris pour adopter une
déclaration politique, également signée par le Ministre des Affaires étrangères
portugais, visant à renforcer la coopération bilatérale dans le domaine linguistique :
« Cette déclaration témoigne
des liens d’amitié et de confiance qui unissent les deux pays et s’inscrit dans
un contexte particulièrement intense et dynamique du point de vue politique,
comme en attestent les visites récentes au plus haut niveau.
Elle
traduit avant tout la forte volonté politique d’inaugurer une nouvelle étape,
encore plus ambitieuse, dans la promotion de la langue du partenaire dans les
systèmes éducatifs des deux pays.
Le
français et le portugais possèdent, en effet, une dimension internationale en
tant que langues de travail, de communication et de culture : un atout
commun que reflète l’ambition de cette déclaration conjointe.
C’est
dans ce contexte que s’inscrit en France le remplacement des Enseignements de
Langue et Culture d’Origine (ELCO) par le nouveau dispositif d’Enseignements
Internationaux de Langues Etrangères (EILE). Ce nouveau dispositif bénéficiera
d’un encadrement, d’un accompagnement et d’une coordination renforcés entre les
ministères des deux pays tant du point de vue de la pédagogie et des programmes
que des enseignants mis à disposition. »
Le Portugal a accepté d’être le
partenaire de la France pour que ce projet pionnier puisse commencer à être mis
en œuvre dès la rentrée 2016. Cette évolution est déterminante pour l’avenir,
car elle permettra de consolider les langues concernées comme langue vivante
étrangère dans le système éducatif français et permettre, dans le cadre du
nouveau dispositif EILE, à tous les élèves qui le souhaitent de commencer leur
apprentissage dès le premier degré, et de le poursuivre ensuite dans le second
degré. La rentrée 2018 verra l’élargissement du dispositif : http://web.ac-toulouse.fr/web/dsden-hautes-pyrenees/8907-enseignement-langue-et-culture-d-origine-elco.php
Sources :
- « Cent
ans d’école », groupe de travail de la Maison d’Ecole
-
Archives
et travaux du musée de la Maison d’Ecole
-
Bulletins
de l ‘Instruction Publique, collection musée
-
Ouvrages
d’Edmond Gogolewski, Cahiers du Rayonnement Culturel Polonais.)
-
CNHI,
fonds photographique Kasimir Zgorescki
-
Archives
Départementales du Pas-de-Calais.
P.P
Trés interessant.A la retraite depuis 16 ans , je n'avais pas lu les derniers textes concernant ce sujet. Mais je me souviens d'etre intervenu auprés du Consulatde Turquie pour non-respect dela laïcité. Au Creusot , des instituteurs et des Inspecteurs Polonais furent expulsés en1*949 pour espionnageM THIERY
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