samedi 9 mai 2020

Marie Curie, femme de conviction



Marie Curie : prix Nobel et pédagogue
Une histoire de femmes



Marie Curie dans son laboratoire (pinterest.fr)



Marya Sklodowska

Une silhouette fantomatique, une allure austère, toujours vêtue de noir, cachée derrière une forêt d’éprouvettes débordant de lourdes vapeurs et de cristallisoirs fumants, voilà l’image de Marie Curie, née Marya Sklodowska. En réalité, derrière cette image erronée, se révéla une femme de combat, une femme d’action, humaniste et éprise de justice.





De gauche à droite, Zofia, Helena, Maria, Jozef et Bronia. (archives Curie et Joliot-Curie)

Marya naquit à Varsovie, en Pologne, en 1867, et grandira sous la domination russe. Elle est la cinquième enfant d’une famille d’enseignants patriotes et cultivés qui connaîtront la clandestinité. Ses professeurs lui enseigneront en cachette l’histoire polonaise et forgeront en elle cette défiance à l’égard des autorités que cette militante de l’ombre gardera toujours (1). Elle développera autour d’elle un réseau d’entraide féminine, bénéficiant du soutien financier de l’Union des femmes de France (société de secours liée à la Croix-Rouge et de Nicole Girard-Mangin, la première femme médecin au front). Elle transmettra, du reste, ce besoin d’émancipation féminine à ses deux filles et deviendra, à posteriori, une icône du féminisme.


Marie Curie et ses deux filles Eve et Irène (pinterest.fr)


Marie Curie, la scientifique

Marya Sklodowska arrive à Paris en novembre 1891 pour étudier à la Sorbonne (elle ne se fera appeler Marie qu’après son mariage). Travailleuse acharnée, elle sera reçue première à la licence de physique en 1893 et seconde à la licence de mathématiques en 1894. En 1895, elle épouse Pierre Curie puis elle prépare l’Agrégation de physique et en sort première en 1896. Soutenant sa thèse sur les substances radioactives rares, elle devient la première femme Docteur ès sciences physiques et, en 1903, associée à son mari et Henri Becquerel, elle obtient le prix Nobel de physique pour la découverte de la radioactivité naturelle.



Pierre et Marie Curie le jour de leur mariage, Pierre lui écrivit : « Comme il serait beau de passer la vie l'un près de l'autre, hypnotisés dans nos rêves : votre rêve patriotique, notre rêve humanitaire et notre rêve scientifique. » (pinterest.com)



Pierre Curie décède accidentellement le 17 avril 1906, la Faculté de Sciences décide de confier sa succession à Marie et, titularisée en 1908, elle devient alors la première femme à enseigner à la Sorbonne : « Dès avant midi, plusieurs centaines de personnes s’attroupaient devant les grilles closes. On les avait ouvertes vers une heure, le public s’était rué et, en cinq minutes, l’amphithéâtre de physique était archicomble. Les portes avaient été refermées, et une foule imposante attendait patiemment […]. On y voyait des gens du monde, des artistes, des reporters, des photographes, des personnalités françaises et étrangères, beaucoup de jeunes femmes de la colonie polonaise, et aussi quelques étudiants […]. A l’heure dite, [Mme Curie] entra, presque furtivement ; une énorme ovation la salua. Elle nous apparut très pâle, le visage impassible, toute mince dans sa robe noire. » D’après Nathalie Huchette, Musée Curie, Institut Curie



La mort de Pierre Curie, le Matin,  20 avril 1906 (pintrest.com)



Pierre Curie avait été élu à l’Académie des Sciences de Paris en 1905, Marie envisage de poser sa candidature à son tour mais le sexisme de l’époque sévit encore et on lui refuse l’entrée à l’Académie (2). Plus jamais Marie ne se présentera… ce qui ne l’empêcha pas d’être élue à l’Académie nationale de médecine en 1922, sans avoir fait acte de candidature !



Pierre et Marie Curie avec leur assistant M. Petit, dans leur laboratoire, vers 1900 (pintrest.com)



Le 10 décembre 1911, Marie Curie reçoit le prix Nobel de chimie pour ses travaux sur le polonium et le radium, ce sera la seule femme à avoir obtenu deux prix Nobel et, qui plus est, dans deux disciplines différentes. Dès lors, elle publie de nombreux livres mais, ironie du sort, ils seront toujours signés « Madame Pierre Curie », l’autorité des époux étant de mise en ce début de 20ème siècle. Qu’importe, Marie continue son ascension et crée l’Institut du radium en 1919, bientôt suivi de la Fondation Curie pour financer les activités de l’Institut en 1920. Cette fondation sera le premier centre anticancéreux et servira de modèle à tous ceux qui ouvriront dans le monde.

Marie Curie meurt le 4 juillet 1934, atteinte d’une leucémie contractée lors de ses travaux. Son corps, intact a-t-on dit, comme momifié, est ramené au Panthéon le 20 avril 1995, avec son mari Pierre, décision du Président Mitterrand sur proposition de Simone Veil (3).

Marie Curie, la combattante

Dès le début de la Grande Guerre, Marie Curie demande au docteur Antoine Béclère de lui enseigner l’usage des rayons X dans un but diagnostique et rejoint rapidement le front. Outre les horreurs de la guerre, elle découvre que la majorité des médecins ne savent pas opérer. Des erreurs de diagnostic provoquent la mort des blessés ou leur amputation. Grâce à la radiologie, elle pense éviter cette dérive et, à la mi-août 1914, elle met en place le premier service de radiologie mobile. Elle parvient à récupérer plus de 200 véhicules, aussitôt appelés les « Petites Curie », équipés d’appareils à rayons X. Marie Curie sillonne ainsi toute la ligne de front et sauve de nombreux blessés, on dira plus tard que ses postes de radiologie auraient sauvé plus d’un million de vies pendant le conflit.  



Marie Curie au volant d’une Renault radiologique « Petite Curie » (pintrest.com)



Contre toute attente, la guerre se prolonge interminablement et la formation de personnel médical devient de plus en plus urgente. Alors, Marie Curie crée une école de femmes, basée à la fois à l'Institut du radium, à Paris, et à l'hôpital de guerre d'Edith Cavell, à Bruxelles. Elle réalise ainsi un de ses rêves de jeunesse : rendre les femmes autonomes financièrement et instruire les filles d'ouvriers et de paysans. Aussitôt, les candidates affluent de toute la France, des mères de famille et des veuves de guerre qui doivent nourrir leurs enfants, des couturières, des infirmières, des femmes de chambre. Aucune ne sait où elle sera affectée, seule compte leur autonomie.

A l'âge de 17 ans, Irène rejoint Marie au front. Elle la seconde, apprend sur le terrain et grâce au modèle de sa mère, le destin lui réservera, à elle aussi, une brillante carrière scientifique (4).

Marie Curie, la pédagogue

« Un jour, mon grand-père décida de trier ce qui se trouvait dans sa cave, et en particulier une malle de papiers provenant de sa sœur, Isabelle Chavannes (5). Je fus chargé de mettre dans la chaudière  ce qu’il souhaitait brûler. Au cours de cette opération, mon attention fut attirée par le contenu d’un classeur noir : il contenait les notes prises par Isabelle lors de leçons de physique élémentaire données par Marie Curie. Mon grand-père me fit cadeau du classeur et des notes. » Rémi Langevin



Isabelle Chavannes et Irène Curie, 1905 (© Album G.Chavannes)



C’était sous l’impulsion de Marie Curie qu’était né ce projet qui prit bientôt le nom de « coopérative ». Cette drôle d’aventure débuta en 1907 et dura deux ans. Plusieurs parents avaient décidé d’organiser une école « associative » dans laquelle chacun donnerait des cours à son enfant et à ceux des autres. Les parents concernés étaient évidemment des « Maîtres d’élite » et la dizaine d’enfants d’une dizaine d’années recevait chaque jour un enseignement extraordinaire : Jean Perrin leur apprenait la chimie dans son laboratoire de la Sorbonne, Paul Langevin les mathématiques à Fontenay-aux-Roses, le sculpteur Magrou et le professeur Mouton la littérature, l’histoire, les langues vivantes, les sciences naturelles, le modelage et le dessin. Marie Curie déjà prix Nobel, quant à elle, leur consacrait ses jeudis après-midi, à l’Ecole de Physique, dispensant des cours de physique.



Extrait du manuscrit d’Isabelle Chavannes (in Leçons de Marie Curie, 2003, EDP Sciences)



En ce début de siècle, l’enseignement de la physique à des enfants de cet âge n’est pas la règle et encore moins pour les filles. Il faut attendre le lycée pour subir un enseignement purement théorique de cette matière. Marie Curie a bien compris que l’expérimental seul mènera les enfants au contenu scientifique : « Combien il est fascinant de voir ainsi la science des sommets non pas « descendre vers » mais « s’adresser à » cet auditoire juvénile, avide de connaître et de comprendre : mutation d’une science verticale – connaissances déversées par l’un dans le cerveau de l’autre – en une science horizontale où l’enfant, guidé par la main de son aîné, investit de plein pied le champ du savoir. Bien entendu, le maître-mot de cette mutation est le passage à l’acte, c’est-à-dire à l’expérimentation. Certes, Marie Curie y est orfèvre. » Yves Quéré, Académie des Sciences, préface de Leçons de Marie Curie : physique élémentaire pour les enfants de nos amis, mai 2003, EDP Sciences



Extrait du manuscrit d’Isabelle Chavannes (in Leçons de Marie Curie, 2003, EDP Sciences)



Marie Curie, en pédagogue confirmée, abordera avec les enfants, les propriétés de l’air, de l’eau, la masse volumique et bien d’autres notions. Dix leçons sont relatées dans le manuscrit, à travers lesquelles Marie dispense des conseils rigoureux mais bienveillants : « il faut arriver à ne jamais se tromper, le secret est de ne pas aller trop vite », « Ne me dis pas que tu nettoieras « après » ! On ne doit pas salir une table pendant un montage ou une expérience… ».



Extrait du manuscrit d’Isabelle Chavannes, partie-1 (in Leçons de Marie Curie, 2003, EDP Sciences)



Elle adaptera son propos au niveau de compréhension des enfants qu’elle instruit et son objectif sera toujours de faire découvrir, à travers une « jolie expérience », les lois scientifiques qui régissent notre environnement. Il faut faire et refaire les expériences, acquérir des savoirs nouveaux, les formaliser et les retenir : « il faudra se rappeler que tandis qu’un litre d’eau pèse un kilogramme, un litre d’air pèse 1,3 grammes », Marie Curie inscrit ainsi son action dans une approche sensible et savante du monde.



Extrait du manuscrit d’Isabelle Chavannes, partie-2 (in Leçons de Marie Curie, 2003, EDP Sciences)



Epilogue

En 1996, Georges Charpak, prix Nobel de physique en 1992, lance l’opération « La Main à la pâte ». Décédé en 2010, son action sera poursuivie par Yves Quéré et l’Académie des Sciences notamment, avec la création en 2011 de la Fondation La Main à la pâte. L’objectif premier de Charpak était d’aider les enseignants de l’école primaire à découvrir et à enseigner la science en mettant en œuvre une pédagogie d’investigation permettant de stimuler chez les élèves, esprit scientifique, compréhension du monde et capacités d’expression.

Comment ne pas rapprocher de ce projet, les prémonitoires intuitions pédagogiques de Marie Curie… En 2000, L’Institut Universitaire de Formation des Maîtres de Mâcon (71), à l’instar de nombreux départements, décide l’ouverture d’une unité pédagogique pilotée par Pierre Boxberger (maître formateur) pour accompagner la rénovation de l’enseignement des sciences et de la technologie dans les écoles.



(collection musée)



En 2003, dès la sortie du livre Leçons de Marie Curie, l’école Marie Curie-Sklodowska des Gautherets à Saint-Vallier (71) s’inscrit dans le projet départemental et décide de travailler autour des expériences relatées dans l’ouvrage, en montant un projet global autour du personnage qui a donné son nom à l’école : Marie Curie. Des contacts furent pris avec l’Institut Curie et c’est ainsi que durant quelques années, les « Leçons de Marie Curie » reprirent avec des élèves de cours moyen, le fantôme de Marie Curie a plané à nouveau sur nos chères têtes blondes malgré le fait que la grande scientifique ait été remplacée par votre serviteur qui fit de son mieux…

(1) : En 1867, Varsovie est sous le joug de la Russie tsariste. La Pologne a subi depuis un siècle quatre partages successifs, le dernier datant du Congrès de Vienne, en 1815, entre la Prusse, l’Autriche et la Russie. Les russes, après les insurrections de 1830 et de 1863, pratiquent une politique brutale de répression et de russification. L’enseignement dans les écoles publiques est entièrement en russe ; seules des écoles privées, étroitement surveillées par la police, dispensent un enseignement en polonais. Malgré tout, les polonais s’efforcent de sauvegarder leur langue et leur conscience nationale.

Le père de Marie, Wladyslaw Sklodowski, professeur de physique dans un lycée public de Varsovie, est athée et ne croit qu’en la science. Sa femme Bronislawa est directrice de l’école privée de la rue Freta, l’une des meilleures de Varsovie, elle est très croyante. Marie est la cadette des trois sœurs et a un frère. En 1876, Zofia, la fille aînée meurt du typhus et peu après, en 1878, la mère meurt de la tuberculose. Marie n’a que dix ans. Après avoir commencé sa scolarité rue Freta, elle continua ses études dans une autre école privée enseignant clandestinement la langue et l’histoire polonaises. Mais Marie souffre de la disparition de sa mère et pour qu’elle soit plus en contact avec d’autres jeunes, son père l’inscrit dans un lycée public. Elle y passe son baccalauréat en 1883 et, première de sa classe, reçoit la médaille d’or. Elle prend alors une année pour apprendre le français avant de rejoindre sa sœur Bronia à Paris. Cette dernière financera les études de Marie. Ce sera le « Pacte des sœurs » comme l’écrira Natacha Henry, Marie aurait-elle pu accomplir une carrière scientifique aussi extraordinaire sans sa grande sœur ? Bronia aurait-elle pu devenir une des premières femmes médecin sans l’aide de sa petite sœur ? Courage et entraide de femmes entre Bronia la mature et Marie la romantique comme l’écrira Eve Curie : « Les liens qui unissaient Marie Curie à sa sœur Bronia Dluska furent plus beaux que ceux du sang ».



Marie et Bronia Curie, 1886 (proarti.fr)



(2) : Marie Curie sera victime de l’antiféminisme latent bien malgré elle, en 1910 tout d’abord :
« PARFUM DE SCANDALE : En juillet 1910, quand Marie se rapproche de Paul Langevin, elle est déjà veuve depuis quatre ans. Marie Curie et Paul Langevin entament une liaison secrète ! Début novembre 1911, éclate "l'affaire Langevin". Tous les amis de Paul Langevin savaient que son mariage n'était pas heureux. Ancien élève de Pierre Curie, décédé en 1906, Langevin se confie à Marie Curie, qu'il connaît de longue date. L'estime réciproque se transforme en affection. Marie Curie est traînée dans la boue parce qu’elle trouve un peu de bonheur dans les bras du physicien Paul Langevin, un homme marié. Une campagne de presse est lancée contre Marie Curie. Des journaux à scandale publient des lettres échangées entre Marie Curie et Paul Langevin, et accusent "l'étudiante polonaise" de briser un ménage français. Tous deux démentent la teneur des lettres mais le scandale ne s'éteint que lorsque Jeanne Langevin l'épouse de Paul, accepte un arrangement "à l'amiable" et renonce à porter l'affaire devant la justice. La campagne de presse a été si violente que le ministre de l'Instruction Publique en est venu à souhaiter que  Marie Curie retourne en Pologne. Le 23 novembre 1911, Gustave Téry, un ancien normalien, éditeur d’un hebdomadaire à scandale, xénophobe et antisémite, l’"Oeuvre", s’exprime à son tour sous le titre "Les scandales de la Sorbonne". Paul Langevin : "J’ai décidé de provoquer Téry en duel. C’est idiot mais je dois le faire." Téry gardera son bras baissé … pour ne pas tuer le mari de Mme Langevin, ni "priver la science française d’un cerveau précieux". La campagne de presse, essoufflée, s’arrête, mais tout projet commun entre Marie Curie et Paul Langevin est désormais impossible. » Portraits de médecins, Medarus.org

En 1911 ensuite, la controverse n’est pas encore éteinte quand Marie reçoit son deuxième prix Nobel. Elle écrit à l’Académie suédoise pour avoir son sentiment sur sa venue à la remise du prix. Il lui est répondu : « Nous connaissons bien ici toutes les chicanes qui ont été dirigées contre vous (..) Aucun ne parlera de ces affaires, vous pourrez vivre dans une atmosphère complètement pure. » Mais quelques jours plus tard, autre missive de Svante Arrhenius, membre de l’Académie suédoise qui lui demande, « dans de telles circonstances », de « se désister de venir en Suède prendre le prix, son nom doit être lavé de tout soupçon avant de le recevoir ». Marie passera outre dans sa réponse à Arrhenius : « [la] démarche que vous me conseillez m’apparaîtrait comme une erreur grave de ma part. En effet, le prix m’a été décerné pour la découverte du radium et du polonium. J’estime qu’il n’y a aucun rapport entre mon travail scientifique et les faits de vie privée que l’on prétend invoquer contre moi dans des publications de bas étage, et qui sont, d’ailleurs, complètement dénaturés. Je ne puis accepter de poser en principe que l’appréciation de la valeur d’un travail scientifique puisse être influencée par des diffamations et des calomnies concernant la vie privée. Je suis convaincue que cette opinion serait partagée par beaucoup d’autres personnes. Je suis très peinée que vous ne soyez pas vous-même de cet avis. » Elle obtiendra gain de cause et partira pour Stockholm à la date prévue, pour recevoir son prix.


 (3) : Elles sont désormais cinq femmes admises au Panthéon : Sophie Berthelot (qui, sans avoir été honorée, accompagna son mari Marcelin Berthelot, la famille ayant refusé la séparation des sépultures), Marie Curie, Simone Veil, Germaine Tillion et Geneviève Antonioz de Gaulle. A noter que pour ces deux dernières, la famille ayant refusé le transfert des corps, les cercueils ne contiennent qu’une poignée de terre ramassée près de leur tombe.

(4) : En 1935, Irène Curie recevra avec son époux, Frédéric Joliot, le prix Nobel de chimie pour la découverte de la radioactivité artificielle. Et son engagement ira jusqu'à l'Hémicycle : sous-secrétaire d'Etat à la Recherche scientifique pendant le Front populaire, en 1936, elle fera partie des trois premières femmes à avoir siégé dans un gouvernement français. Comme Marie Curie, elle décédera des suites d'une leucémie due à une surexposition aux radiations.



Irène et Marie Curie à l’Institut du radium


Marie Curie (à gauche) aux côtés de sa fille Irène, ses petits-enfants, son beau-fils Frédéric Joliot-Curie et sa mère, à Soisy-sur-Seine, 1932. Marie et Irène, deux visages mélancoliques (leparisien.fr)



Quant à Eve, la cadette. Elle deviendra l’unique femme de lettres et journaliste de la famille, brillante, elle fera perdurer, à son tour, la mémoire de sa mère sur le papier. En 1938, elle écrit sa biographie, intitulée Madame Curie. La biographie devient un best-seller mondial. Elle y décrit la soif de savoir et de découverte de sa mère, si caractéristique des femmes Curie : « Travailler ! Travailler ! Entièrement plongée dans l'étude, enivrée par ses progrès, Marie se sent de taille à apprendre tout ce que les hommes ont découvert. »  

(5) : Les notes qui relatent les leçons de Marie Curie dans le précieux manuscrit retrouvé ont été prise par Isabelle Chavannes, née en 1894. Elle est la fille d’Emmanuel Edouard Chavannes, sinologue et linguiste, professeur au Collège de France et d’Alice Dor. Le manuscrit date de 1907. Isabelle est douée pour les sciences et, après cette période « coopérative », Marie Curie continuera de lui donner des leçons de mathématiques en même temps qu’à sa fille Irène. Elle deviendra ingénieure chimiste, un exploit à l’époque pour une femme.  

Sources :
- Leçons de Marie Curie, Recueillies par Isabelle Chavannes en 1907, Physique élémentaire pour les enfants de nos amis, EDP Sciences, 2003




- Institut Curie
- Fondation Curie
- Musée Curie : musee.curie.fr
- Madame Curie, par Irène Joliot-Curie publiée en 1938.
- Comprendre et Agir, Journal de l'Institut Curie
- Le Figaro : Marie Curie à l'origine de la radiothérapie, par Anne Prigent, && et 12 vaoût 2012
- Alain Bouquet - Radioactivité: les Curie
- Marie Curie. Portrait d'une femme engagée (1914-1918), par Marie-Noëlle Himbert. Actes Sud.
- https://sites.google.com/site/lmdsmariecurie/lecon-6-quelle-est-la-hauteur-d-eau-soulevee-par-la-pression-atmospherique

P.P

3 commentaires:

  1. Merci beaucoup pour cet article qui m'a appris que Marie Curie avait sauvé un million de soldats pendant la guerre! Je savais qu'elle avait introduit la radiographie dans l'armée, mais je ne pensais pas à un tel résultat! Merci à toute l'équipe du musée.
    De Marc Lauquin, le 13 mai 2020

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