lundi 31 août 2020

L'infamie des enfants au travail



Une école libératrice
Plaidoyer pour une rentrée sereine des enfants d’aujourd’hui






Sous le regard de la bourgeoisie, le 19ème siècle s'était voulu le siècle de l'enfant, cet enfant roi que « le cercle de famille applaudit » lorsqu'il paraît selon Victor Hugo, cet enfant malheureux qui prend conscience de la dureté des adultes avec Alphonse Daudet ou de leur mesquinerie avec Jules Vallès, cet enfant qu'il faut choyer tout en le dressant selon la Comtesse de Ségur. Malheureusement, la réalité est tout autre, tous ces enfants ne sont ni comparables, ni égaux entre eux. Les fils de la société bourgeoise ont droit à une éducation scolaire et à une adolescence sentimentale quand, dans le même temps, les enfants des familles ouvrières passent directement du premier âge à celui de travailleur. Le 19ème siècle ignorera ces garçons et ces filles d'ouvriers ou de paysans, obligés à mener une vie d'adulte avant l'âge, mais verra éclore, dans ses dernières décennies, l’école pour tous qui mènera l’écolier des ténèbres vers l’empyrée.



mardi 18 août 2020

Le Maistre d’école, le « Manœuvre de l’alphabet »



Le Maistre d’école
« Manœuvre de l’alphabet »



Le Maître d’école endormi, de Joseph Baume, 1831 (MUNAE)



Le « manœuvre de l’alphabet »


C’est ainsi qu’était qualifié l’« instructeur » devant apprendre à lire, écrire et chiffrer aux enfants sous l’Ancien Régime. Elu par l’assemblée du village, il est aussi l’auxiliaire du curé et du maire. Il est rétribué par les parents d’élèves pour chaque enfant auquel il dispense son enseignement : deux ou trois sous par mois pour apprendre à calculer, quatre ou cinq sous pour apprendre à écrire. Son salaire minimum est fixé à 150 livres par an, si la somme n’est pas atteinte avec les subsides des parents, la commune doit faire l’appoint. La plupart du temps, les maîtres exercent un deuxième métier pour compléter leurs émoluments : maçon, cordonnier, tailleur ou greffier de commune (futur secrétaire de mairie).