Vercingétorix
Chronique des héros du Roman National
Vercingétorix, 72-46 avant
J.-C., Lionel Noël Royer, 1899 (PDFprof.com)
La
guerre des mots
En
septembre 2016, un ancien président de la République déclarait : « Dès que vous devenez français,
vos ancêtres, ce sont les gaulois et c’est Vercingétorix », affirmant que le sentiment du passé commun
est indispensable à la Nation pour se projeter dans un destin partagé. Ernest
Renan, écrivain philosophe et historien, répondait déjà en 1882, dans sa
célèbre conférence à la Sorbonne « Qu’est-ce qu’une nation ? », à
ceux qui adhéraient à cette lecture du roman national : « La France n'est pas une
« race », mais, dès Charlemagne, « un empire
composé » (..) la considération ethnographique n'a rien à voir dans
la constitution de nations modernes (..) le Français n'est ni un
Gaulois, ni un Franc, ni un Burgonde. Il est sorti de la grande chaudière où
sous la présidence du roi de France ont fermenté ensemble les éléments les plus
divers ». Un siècle et demi plus
tard, la querelle n’est pas éteinte, dont acte, regardons tout de même de plus
près les origines de ce Vercingétorix dont les représentations firent rêver des
générations d’écoliers jusqu’à la fin des années 60, années où il retournera
aux oubliettes et où Astérix et Obélix commencèrent d’occuper les pensées
enfantines.
En 1825, Amédée Thierry
publie sa monumentale Histoire des
Gaulois au fil de laquelle il « invente » le personnage de
Vercingétorix comme on peut « inventer » un trésor oublié dans le
recoin d’un vieux mur. Ce livre, qui sera un succès de librairie, est fondateur
de ce mythe du chef arverne, héros de la saga tragique du peuple gaulois
résistant à l’envahisseur romain. C’est la première pierre du roman fondateur
de l’identité française qui vaudra à son auteur un poste de professeur
d’université, suivi d’une carrière de préfet et de sénateur.
L’époque est au lyrisme et
Amédée Thierry propose une vision exaltée de l’histoire, en ces temps où
Charles X tente de faire oublier aux français cette Révolution avortée et cet
Empire fracassé dans une France en mal de grandeur recherchant une énergie
nouvelle. Comme beaucoup d’historiens, il fouille les archives et se passionne
pour les gaulois. Revenir à eux, c’est se construire un avenir en se donnant
des racines. Peu importe si, comme le dira Renan plus tard, la Gaule n’a jamais
été vraiment la nation vantée par Thierry.
(CRDP, Reims)
La réalité est souvent plus
crue : la Gaule était composée de 60 nations celtes indépendantes et
organisées en autant de petits états. Certes, elles partageaient une culture,
une religion druidique et un dialecte communs, mais sans jamais former un
ensemble « national ». Du reste, cette myriade de nations s’était
très vite « latinisée », bien avant la révolte de 52 avant J.-C., et,
probablement, Vercingétorix, fils d’un grand notable, parlait-il latin
couramment (1)… Toujours est-il qu’Amédée Thierry, en historien romantique
qu’il était, a su faire une épopée gauloise presque aussi belle que celle
d’Homère et de la ville de Troie. N’oublions pas que dans « roman
national », il y a roman…
Ernest
Lavisse et les gaulois
« Les Romains qui vinrent s'établir en Gaule
étaient en petit nombre. Les Francs n'étaient pas nombreux non plus, Clovis
n'en avait que quelques milliers avec lui. Le fond de notre population est donc
resté gaulois. Les Gaulois sont nos ancêtres » Ernest
Lavisse
Histoire de France, Ernest
Lavisse, (collection musée)
Si l’intérêt pour les
Gaulois s’est développé avec le romantisme, c’est plutôt après la guerre de
1870 que l’on s’intéressera véritablement à Vercingétorix. Cependant, en 1864,
l’Académie française organise un concours littéraire avec pour sujet
Vercingétorix et pour thématiques, la défense de la France, le combat pour la
liberté et le martyre. Voilà le premier héros de notre histoire reconnu, on
rebaptise d’ailleurs des rues à son nom dans plusieurs grandes villes dont
Paris. L’année suivante, il aura son imposante statue à Alise-Sainte-Reine,
site de la bataille d’Alésia où Napoléon III, admirateur de César, avait
ordonné des fouilles. Sous la Troisième République, la gauche se proclamera
héritière du peuple gaulois et de son chef, alors que la droite catholique
continuera de célébrer les Francs et Clovis, premier baptisé. La politique
n’est décidément jamais très loin.
On peut lire la dédicace de
Napoléon III sur le socle de la statue. Dans le tome 2 de son Histoire de Jules César, il magnifia le personnage de
Vercingétorix « Cet intrépide défenseur de l’indépendance nationale ».
C’est dans ce contexte qu’Ernest
Lavisse, fervent républicain, édite alors ses premiers manuels scolaires
d’histoire à partir de 1876, les Petits
Lavisse. L’intérêt patriotique de Vercingétorix ne lui échappe pas et il
l’intègre à ce qu’il appelle son « récit national », en mettant en
avant trois facettes du personnage à
travers son iconographie : l’appel à la résistance contre César, le chef
gaulois à Alésia et la reddition du héros. Les premières représentations se
trouvent dans les Récits et entretiens
familiers et dans l’Histoire de
France de 1884 à 1922, sans beaucoup de changements au fil des ans.
Récits et entretiens
familiers, Ernest Lavisse (collection musée)
Ernest Lavisse, Histoire de
France - cours élémentaire, 1913 (collection musée)
Ernest Lavisse, Histoire de
France - cours élémentaire, 1913 (collection musée)
Le choix d’Ernest Lavisse
porte surtout sur l’image de ce chef qui, au soir de la défaite, sacrifie sa
vie pour sauver celle de son peuple en déposant ses armes aux pieds de César. Les
écoliers s’en imprégneront à travers les Récits
et entretiens familiers (éditions de 1884 à 1922), dans les Leçons préparatoires (éditions de 1876 à
1922) et dans l’Histoire de France, cours
élémentaire (éditions de 1913 à 1922).
Ernest Lavisse, Leçons
préparatoires, 1883 (collection musée)
Ernest Lavisse, Récits et
entretiens familiers, 1903 (collection musée)
On frise ici la sémantique
religieuse dont certains ne manqueront pas de s’emparer à l’image de la
curieuse thèse de madame veuve Richenet-Bayard, auteur d’un ouvrage sur Alésia
et qui aurait souhaité que l’on élève « en
face de la statue de Vercingétorix celle de Jésus de Nazareth, enseignant à
tous l’amour du prochain » ! Lavisse en restera au sacrifice
laïque du chef « tout peuple doit
établir par des consécrations solennelles la religion du patriotisme et le
culte des héros (..) acte de foi qui atteste d’une nation (..) obligation
sacrée de citoyen et de soldat ». Du reste, on peut noter que
Vercingétorix n’apparaît pas dans les manuels scolaires confessionnels avant
1918. Il n’y trouve sa place qu’avec la mise en relation des guerriers gaulois
avec les Poilus des tranchées, tout en laissant entendre, qu’à l’image d’un saint
Jean-Baptiste, il ouvre la voie à Clovis… Les manuels catholiques aborderont
cette thématique jusqu’en 1965 (concile de Vatican II, 1962-1965).
Quand
le vaincu sort vainqueur
Pour Lavisse et les historiens de l’époque, l’objectif est
d’ériger le chef gaulois en héros de la nation. Même au terme de la défaite,
les gravures montrent un Vercingétorix à cheval à quelques mètres de César, toisant ce dernier, ce qui est
hautement improbable. Lavisse dépeint un vaincu tout en vitalité et dignité, « noble et brave » face à un
vainqueur cruel et froid qui « le
fit enchaîner (..) le fit retenir six années en prison et au bout de ce temps, (..) eut la cruauté
de faire périr le héros qui avait défendu la Gaule ».
Cette scène, popularisée dès
la fin du 19e siècle, pose tout de même problème. Dans ses écrits,
César ne dit que peu de choses sur Vercingétorix et sa reddition, il y précise
qu’il avait ordonné « qu’on lui
remette les armes, qu’on lui amène les chefs des cités ». Comment
peut-on imaginer la scène aussi théâtrale d’un Vercingétorix qui, après avoir
pris ses plus belles armes, paré son plus beau cheval, aurait franchi les
lignes romaines hermétiques pour venir caracoler devant un César assis et
impassible ? Cette interprétation des évènements (2) est peu réaliste et
toutes les sources antiques la démentent. C’est pourtant celle que Lavisse a
retenue à l’instar de la majorité des historiens de son époque.
Le
valeureux chef gaulois Vercingétorix haranguant César à Alésia, scène inventée
et illustration publicitaire de la pièce « Vercingétorix » d'Edmond Cottinet,
1893, détail (Gallica-BnF)
Vercingétorix,
premier d’une longue liste
Le parallèle entre les
envahisseurs de la Gaule et ceux de la France en 1870 est évident comme l’écrit
Augustine Fouillée dans le Tour de France
par deux enfants : « assiégée et cernée par les Romains, comme notre
grand Paris l’a été de nos jours par les Prussiens », ou encore dans
les écrits d’Albert Montheuil : « Vercingétorix,
au siège d’Alésia, charge ses cavaliers de parcourir toute la Gaule et d’amener
à son secours, par un suprême effort, tous ceux qui peuvent porter les
armes (..) comme dira en 1870 le gouvernement de la Défense nationale à
Gambetta : « levez tout ce qui peut tenir une arme et revenez nous
délivrer ».
Peu après la production du Vercingétorix appelant les Gaulois à la
défense d’Alaise, de François Ehrmann en 1869 (3), au salon de 1872,
Emile-François Chatrousse produit une sculpture qu’il nomme Les martyrs de l’indépendance nationale. Vercingétorix
y est représenté en guerrier gaulois : cuirasse, casque surmonté de deux
ailes, lourd glaive antique. Il s’avance, la main dans la main avec Jeanne
d’Arc… elle-même en armure de chevalier et levant les yeux au ciel, élevant
au-dessus de la tête de son compagnon d’armes un drapeau déployé.
(École nationale des
Beaux-Arts, Paris)
Marc Bonnefoy, ami de Paul
Déroulède et boulangiste établira une galerie de portraits dans La
France héroïque. Poèmes patriotiques, pour venir en aide à la
république meurtrie par la défaite de
1870. Poèmes dans lesquels Vercingétorix croisera Sabinus, les bourgeois de
Calais, Jeanne d’Arc, Jeanne Hachette, Bayard… mais ceci est une autre page du
roman national.
Ernest Lavisse et les Gallo-Romains :
l’auteur reconnaît implicitement les changements apportés par les Romains en
Gaule dès 1898 dans La
nouvelle première année d’histoire de France et dans toutes les éditions jusqu’en 1922, comparaison peu flatteuse, A.
Colin (collection musée).
Village gaulois, Lavisse,
1898 (collection musée)
Ville gauloise au temps des Romains,
1898 (collection musée)
(1) :
PORTRAIT D'UN CHEF
« […] Il y avait alors chez les Arvernes un jeune
chef d'antique et puissante famille, nommé Vercingétorix. Il était fils de
ce Celtill, dont nous avons parlé plus haut, de ce noble arverne
qui, coupable de conspiration contre la liberté de sa cité, avait expié
sur le bûcher son ambition et son crime. Héritier de la vaste clientèle
et des biens de son père, Vercingétorix sut de bonne heure effacer, par
des vertus et des qualités brillantes, la défiance et la défaveur
imprimée sur sa famille ; sa grâce, son courage le rendirent l'idole
du peuple. César ne négligea rien pour se l'attacher ; il lui donna
le titre d'ami ; il lui fit entrevoir, comme la récompense de ses
services, ce haut degré de puissance où Celtill avait aspiré en vain.
Mais (…) Vercingétorix avait trop de patriotisme pour devoir son élévation
à l'avilissement de son pays, trop de fierté pour l'accepter des mains
de l'étranger. Il s'éloigna donc de César. Retiré dans ses montagnes, il travailla
secrètement à réveiller parmi les siens le sentiment de l'indépendance, à
susciter des ennemis aux Romains. Quand l'heure favorable fut venue, il se
montra au grand jour ; dans les fêtes religieuses, dans les
assemblées profanes, dans les réunions politiques, partout, on le voyait
employant son éloquence, sa fortune, son crédit, en un mot, tous ses
moyens d'action sur les chefs et sur la multitude, pour les ramener, comme
dit un historien, aux droits de la vieille liberté gauloise. Nul n'attendait
avec plus d'anxiété la détermination des Carnutes ; nul n'apprit avec
plus de joie la nouvelle des évènements de Génabum. Quoique la nuit fût
déjà avancée, il fit prendre les armes à sa tribu, descendit de la
montagne, et dès le point du jour entra dans Gergovie, proclamant
l'indépendance de la Gaule.
Les habitants de Gergovie étaient divisés et le parti
national hésitait au moment de franchir le dernier pas. La brusque
apparition de Vercingétorix et de sa tribu causa de la surprise aux
citoyens, et peut-être de l'effroi aux magistrats. Le parti romain profita
de ce trouble ; ayant à sa tête Gobanitio, oncle de Vercingétorix, il
força le jeune patriote à sortir de la ville avec ses clients. Il sortit,
mais pour revenir bientôt suivi d'une foule de paysans. Gergovie, cette
fois, ouvrit ses portes ; Gobanitio et ses partisans furent
chassés ; et Vercingétorix, aux acclamations unanimes du peuple de la
ville et de celui des campagnes, fut investi du souverain commandement
militaire. Revêtu de cette puissance, il envoie aussitôt des députés, à
toutes les nations conjurées, leur rappelant « que l'heure est
arrivée ; que le sang romain a coulé dans Génabum. » Les Sénons,
les Parises, les Pictons, les Cadurkes, les Turons, les Aulerkes, les
Lémovikes, les Andes et généralement toutes les cités armoricaines
répondent à son appel. On organise d'abord un conseil suprême, chargé de
délibérer sur le choix d'un chef. Comme le crédit de Vercingétorix n'était
pas moindre dans les états généraux de la Gaule que dans les
assemblées particulières du peuple arverne, et que d'ailleurs sa nation
tenait le premier rang dans la coalition, le conseil lui remet, d'une
commune voix, le commandement de la guerre. Alors, au nom de son
autorité absolue, il exige de toutes les cités des otages, il fixe les
contingents de troupes actives et de milices, la quantité de vivres et
d'armes qui doit être réunie dans les places ; il porte une attention
particulière à l'organisation de la cavalerie ; enfin, invoquant au
besoin une rigueur justifiée par la nécessité et par les coutumes du pays,
il emploie, contre quiconque résiste ou balance, la terreur des
supplices ; il punit les délits graves par la torture et le
feu ; les moindres, par la perte d'un œil ou des oreilles, et renvoie
ainsi mutilé le coupable dans ses foyers pour servir de leçon aux lâches,
aux indifférents et aux traîtres. »
Amédée Thierry,
« Histoire des Gaulois », Chapitre VIII, 1825
(2) : L’historiographie du 19e siècle a, en effet,
privilégié la narration de Plutarque qui relate les faits dont même César ne
parle pas, un siècle et demi plus tard. C’est lui qui impose une vision
théâtrale et dramatique de la reddition du glorieux Vercingétorix : « Le chef suprême de la guerre,
Vercingétorix, prit ses plus belles armes, para son cheval et franchit ainsi la
porte de la ville. Il vint caracoler en cercle autour de César qui était assis,
puis, sautant à part de sa monture, il jeta toutes ses armes. » Plutarque, Vie de César.
(3) :
Le Vercingétorix appelant les Gaulois à l’unité de François Ehrmann, 1869, Musée
d'Art Roger Quillot, Clermont-Ferrand.
« François Ehrmann organise sa toile
selon une composition pyramidale dont les trois extrémités correspondent au
haut des mains de Vercingétorix et aux deux angles inférieurs du tableau. Les
personnages, autour du chef gaulois, s’articulent de façon à rester à
l’intérieur du triangle de la composition.
Le premier élément qui attire l’œil est la
figure centrale, Vercingétorix, autour duquel s’organise l’ensemble de la
toile. Il se détache sur un ciel où un nuage d’orage s’avance, symbolisant sans
doute la bataille à venir, mais où une éclaircie demeure, la lumière portée par
l’espoir levé lors du discours. Les mains vers les cieux, une libre et l’autre
tenant un bouclier, Vercingétorix est debout, arc-bouté, comme possédé par son
discours, le pied droit légèrement en arrière. Il est torse nu, portant pour simple
vêtement une peau de bête sur l’épaule, des chaussures et un pantalon d’un
rouge pâle. Il porte également une épée ainsi qu’un bracelet, un ceinturon, un
collier et un casque. Cette multitude d’accessoires est typique de la peinture
d’histoire et de l’atelier de Gleyre. Ehrmann se porte donc en héritier de son
maître. Le genre de la grande peinture est bien respecté ici avec la mise en avant des nus et des drapés.
Aux pieds du chef gaulois se trouve un enseigne romain sans doute abandonné par
des soldats, témoin de la lutte entre les deux nations. De part et d’autre de
Vercingétorix, il y a deux druides. Celui de droite est un vieillard
encapuchonné dans sa grande tunique rouge. Un bras levé vers le ciel et l’autre
posé sur une canne en bois, il n’est que très peu éclairé, son visage plongé
dans l’ombre, pour ne pas nuire à la mise en valeur de Vercingétorix. Le deuxième
druide est lui placé plus en retrait, ne cachant pas le chef gaulois et est
donc bien mieux éclairé. Également vêtu d’une longue tunique, cette fois-ci
blanche, il a le visage découvert. Le travail du drapé sur sa tenue est
admirable. Il tient dans sa main gauche un bâton, au bout duquel est placée une
tête de sanglier, symbole gaulois par excellence. Les deux bras levés vers le
ciel, il implore les dieux. La présence des druides dans ce tableau permet de
montrer l’appui divin et sacré de la mission patriotique de Vercingétorix.
En bas à gauche de la composition, Ehrmann a
représenté un groupe de femmes et d’enfants. Les personnages de ce groupe
semblent apeurés, une femme, les mains jointes, implore ainsi l’intervention
divine. Ils sont ceux qu’il faut défendre par la résistance guerrière, « nos
fils, nos compagnes » comme le dit La Marseillaise, autre symbole de la France.
Après le chef, et ceux à protéger, viennent
les guerriers, ceux qui répondent présent à l’appel de la patrie, appel
symbolisé par les trois joueurs de trompes à
droite de la composition. Derrière eux marchent les nations gauloises
assemblées. Elles passent au pied du promontoire sur lequel se tient le chef
exalté. Ce sont des hommes forts, comme en témoigne le bras puissant de l’homme
de dos occupant le coin inférieur droit du tableau. Ce dernier porte d’ailleurs
une peau de bête à la manière d’Hercule, un Hercule gaulois.
Ainsi François Ehrmann par ce tableau met en avant le mythe gaulois, avec
une scène et des tenues très stéréotypées. De cette manière, il s’inscrit
pleinement dans le goût de l’empereur et dans le Roman
national. Ce
tableau est, avant tout, la représentation d’un symbole, celui de l’unité de la
nation gauloise – et donc alors par extension, française-, derrière un chef
engagé dans une mission de défense de la patrie.
Vercingétorix est ainsi associé à celui qui dirige alors la France, Napoléon
III. La maîtrise de la composition, le détail du dessin, la gestion des drapés
et des couleurs montrent bien le talent du peintre strasbourgeois. Néanmoins,
tout cela reste peut-être un peu trop académique et peut laisser froid.
D’ailleurs les critiques du Salon de 1869 ne mentionnent pas le tableau. Cela
dit, il n’en reste pas moins une œuvre d’une grande qualité illustrant bien la
mentalité de Second Empire. » (Source :
coupefilart.com)
Patrick PLUCHOT
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire