Savoir
écrire
Tableau de la première
exposition Cent
ans d’école, primée et installée pendant
trois semaines à la biennale de Venise, pérennisée à la Maison d’Ecole le 31
janvier 1978 (collection musée)
En
1977, Edouard Bled (1899-1996), rendu célèbre par ses manuels d’orthographe,
écrivait dans son livre souvenir Mes Ecoles : « L'écriture retenait l'attention de
nos maîtres. Ils voulaient que nous eussions d'abord une écriture régulière et
lisible, puis belle et élégante. Nous avions tout un jeu de plumes dans un
étui. Je n'y insisterai jamais assez, leur art atteignait à la perfection, pour
certains, plus que de l'écriture, c'était de la gravure, ce qui avait pour
effet de rendre clair dans nos esprits ce qu'ils écrivaient et de nous inciter
à bien présenter notre travail. » Scolarisé
au tout début du 20e siècle, il gardait la nostalgie de la belle
écriture, mais ses souvenirs étaient-ils vraiment fondés ? Pas si sûr, à
en croire la préface d’un ouvrage pédagogique de 1889…
Morceaux choisis de nos collections de cahiers d’écriture en fin d’article
Mémoire pédagogique de
l’inspecteur général primaire I. Carré, 1889 (manuelsanciens.com)
« L’écriture
n’est pas en progrès ; il semble même qu’elle soit plutôt en décadence. Non pas
qu’il n’y ait encore des écoles où l’on écrive bien et même très bien ; mais
elles sont moins nombreuses qu’autrefois. Il y a surtout moins de maîtres qui
soient fiers, et à juste titre, de leur belle écriture. Dans les écoles
normales notamment, cette infériorité est frappante : d’où l’on pourrait
inférer, sans grande témérité, que loin de s’améliorer, la situation à cet
égard ira plutôt en empirant. »
(I. Carré, 1889)
(www.collectionsrossignol.com)
Enseigner
l’écriture à tous
La maîtrise de l’écriture
était indispensable pour intégrer les « ronds-de-cuir » de la société
du début du 19e siècle et il revint donc rapidement à l’école d’en
assurer l’apprentissage. Cette nécessité fut amplifiée à la fin du siècle avec
le développement des moyens de communication. Les programmes de la jeune école
publique obligatoire fixèrent cet apprentissage à ¼ d’heure par jour, dès
l’école maternelle, avec l’initiation de la main aux bases graphiques :
bâtons droits ou obliques, ronds, ponts, boucles, exécutés sur l’ardoise avant
l’école primaire, puis au crayon noir au cours préparatoire. Alors seulement,
pour les plus grandes classes, venait l’écriture à la plume et la leçon méthodique,
immuable dans sa forme : une maxime de morale, superbement calligraphiée
au tableau noir servant de modèle, et cahiers du jour, porte-plumes et buvards
servant d’outils aux écolières et aux écoliers.
Leçon d’écriture : la
tenue de l’élève et la tenue du porte-plume (CANOPE)
Leçon d’écriture : le
modèle au tableau (CANOPE)
Leçon d’écriture : la
correction individuelle (CANOPE)
Les étapes de la méthode
étaient généralement bien définies. Avant toute tentative d’écriture, le maître
vérifiait d’un œil acéré la tenue des élèves : les jambes devaient être
placées verticalement, le corps droit, mais souple, à quelques centimètres du
pupitre, le bras gauche devait être en appui sur le pupitre, le buvard à plat
sous la main et le bras droit posé de manière oblique mais le coude en dehors.
La tête pouvait être légèrement inclinée vers l’avant et le cahier, quant à
lui, un peu incliné vers la gauche. Chacun en position, le maître pouvait alors
procéder à une démonstration, devant le tableau noir, sur la manière de tenir l’outil :
l’élève devait tenir le porte-plume entre le pouce, l’index et le majeur,
légèrement ployé mais sans raideur. Enfin, plume en l’air, les apprentis
scripteurs imitaient la gestuelle du maître dont la main reproduisait le modèle
du tableau.
Cahier d’écriture, 1915
(collection musée)
La partie pratique pouvait
enfin débuter au cahier sur lequel la maîtresse ou le maître avait
soigneusement préparé les modèles. Progressivement, au fil des années, les
difficultés iraient croissantes, jusqu’à atteindre la maîtrise et la netteté
que demandaient les « écritures nobles » : actes notariés, plans
cadastraux, textes officiels manuscrits ou tout simplement la correspondance
épistolaire.
Cahier d’écriture, 1915
(collection musée)
Une
méthode critiquée :
Irénée Carré ne manque
pas, de nouveau, d’exprimer ses réserves : « Il y aurait bien à
dire encore sur ce sujet de l’écriture, trop négligé par les pédagogues. Les
questions que soulève cet enseignement n’ont peut-être pas été assez étudiées. Ainsi,
l’on recommande au maître de faire son modèle en classe, sous les yeux mêmes de ses élèves.
Est-ce bien ce qu’il y a de mieux ? Il faut, dit-on, que les élèves voient
naître les lettres sous ses doigts. Oui, s’il s’agit d’une lettre ou d’une
portion de lettre ; non, s’il s’agit d’un exemple tout entier. Souvent, en
effet, pendant qu’il dessine ce modèle et qu’il a nécessairement le dos tourné,
ses élèves se dissipent et commettent des actes d’indiscipline qu’il lui faut
punir ensuite. La confection de ce modèle lui prend d’ailleurs un temps assez
long, qu’il emploierait plus utilement à des corrections individuelles faites
sur les cahiers. Enfin, la tenue d’un morceau de craie ne donne qu’une idée
bien incomplète de ce que doit être la tenue de la plume. Certains maîtres
dessinent leur modèle, à loisir, avant la classe ; au moment de la leçon, ils
le repassent en quelque sorte avec une règle, à l’aide de laquelle ils simulent
pour chaque lettre le mouvement de la main et de la plume de celui qui l’écrit.
Ils arrivent ainsi plus rapidement et plus sûrement au même résultat, qui est
de faire voir à l’élève comment la lettre est engendrée. Pourquoi tous les
instituteurs n’emploient-ils pas ce procédé ? Pourquoi en est-il tant qui ne le
connaissent même pas ? »
(www.collectionsrossignol.com)
Une méthode progressive :
A chaque cours son niveau de
difficulté. Apprendre à suivre la ligne des cahiers quadrillés (gros, moyens et
petits carreaux) et, à partir de 1892 des cahiers à interlignes de
Jean-Alexandre Seyès. Apprendre à appuyer correctement sur la plume pour
réaliser les pleins et les déliés. Apprendre à respecter la taille des
lettres : lettres simples (i a o u r s n m s) de 1 corps (1
interligne) ; lettres bouclées de 2 corps ½ au-dessus (l) ou au-dessous
(g) ; le t de 1 corps ½ et le d de 2 corps… De l’écriture droite, passer à
l’écriture penchée en trois tailles (grosse, moyenne, fine). Passer de la
lettre minuscule à la lettre majuscule, auxquelles les virtuoses ajoutaient la
forme « gothique » ou « ronde », seule forme qui subsistera
après la Grande Guerre (1). Maîtriser ces compétences avait
son importance, car postuler par écrit avec une belle écriture était
l’assurance de donner l’image d’une personne soigneuse, voire intelligente et
instruite. Les envieux admiraient les employés de bureau : « il est dans les écritures »
tandis que les jaloux les qualifiaient de « ronds-de-cuir », du nom
de ce confortable coussin de cuir sur lequel s’asseyaient, selon eux, ces
employés définis de manière péjorative comme « peu motivés et inefficaces ». La leçon d'écriture sous
sa forme traditionnelle disparut des programmes du cours moyen en 1956
(officiellement…).
Un
exemple de méthode progressive :
Recueil de calligraphie à l’ancienne
par Pierre Meyrat, détaillant les règles d’écriture de la minuscule cursive,
avec pleins et déliés, dans ses différentes formes : moyenne et fine
cursive, fine cursive expédiée, moyenne cursive droite, grosse ronde à
calligraphier, etc…, 1880 (collection musée)
De
la décadence de l’écriture notée par Carré à la dysgraphie contemporaine
Revenons donc à la réflexion
de l’inspecteur Carré et à cette vieille rengaine, cette propension continuelle
à nous plaindre de la dégradation de l’écriture (voire de l’enseignement)
depuis plus d’un siècle et demi. Si dégradation il y a, on peut légitimement
s’interroger sur les raisons fondamentales de celle-ci constatée déjà en 1889
et, par là même, s’interroger sur le fait que ces raisons aient pu demeurer
constantes jusqu’à nos jours. Quelques constats s’imposent :
La
culture de l’esprit et la formation de l’intelligence n’ont pas fait bon ménage
avec l’enseignement mécanique et formel de l’écriture qui n’apportait que des
connaissances positives et pratiques. Pas étonnant alors que cette
discipline n’ait pas résisté à l’évolution d’une société à la communication de
plus en plus élaborée. La confusion s’est installée à la fin du 20e
siècle avec le « lire/écrire » prôné par les instructions :
l’écriture ne s’entendait plus dans le sens du graphisme, mais dans le sens de
la « production d’écrits », le fond remplaçant la forme. Dès lors, la
chose fut entendue pour nombre de pédagogues, nul doute qu’il n’y avait rien
dans l’action d’écrire (de calligraphier) qui puisse éveiller ou former
l’esprit, comme le développe, sans pitié, l’article du Blog de Martine et Olivier dans lemonde.fr le 12 décembre
2009 : « La
science dite des ânes n’est ni l’orthographe ni la rédaction, c’est l’écriture
! La raison en est simple. Il y a encore une soixantaine d’années, la
progression des connaissances des élèves à l’école primaire était contrôlée par
des compositions trimestrielles. L’épreuve d’écriture (calligraphie au
porte-plume) était notée sur dix comme toutes les autres et se déroulait ainsi
: un texte court était écrit au tableau et l’élève devait simplement le
recopier en s’appliquant à faire les pleins et les déliés. Du fait de cette
possibilité d’obtenir facilement une très bonne note, il n’était pas rare
d’entendre au cours d’une conversation entre parents d’élèves : « Les
miens, ils sont premiers aussi de temps en temps, mais en écriture… » La
phrase s’arrêtait là pour céder la place aux rires, car tous en connaissaient
la suite : « Et c’est la science des ânes ! ». Et si la belle écriture (la calligraphie) était tout
de même, à juste titre, une discipline d’éveil tout court ?
Cahier d’écriture, 1908
(collection musée)
Cahier d’écriture, 1913
(collection musée)
De tout temps, aucune méthode n’a fait l’unanimité sur la
manière dont il faut enseigner l’écriture. Aucun
principe n’a émergé pour déterminer les caractères de l’écriture qui aurait pu
être la meilleure alors que dans toutes les autres matières, s’étaient dégagées
des lignes directrices sur lesquelles tout le monde était d’accord. Evidemment,
les méthodes ne manquèrent pas et la plupart proposèrent une démarche
logique : commencer par le plus simple pour arriver au plus compliqué.
Ainsi, la progression dans les difficultés était constante : jambage et
trait droit (i, u, t, n, m…), puis traits arrondis et lettres ovales (c, o, a,
d, q…), puis les lettres bouclées (l, b, g…), tout cela, comme nous l’avons vu
précédemment, adapté à une échelle de grandeur des lettres, tout en respectant
la tenue de la plume, du cahier et du corps. Malgré cela, pas de consensus sur
le choix d’un caractère réputé le plus adapté à l’apprentissage, chaque méthode
suit son idée personnelle ou sa lubie.
Cahier d’écriture
(collection Henri Mérou)
On frise
parfois le ridicule, en voici un exemple. Quelle pente donner à l’écriture
anglaise ? La méthode Werdet (la plus ancienne dans ce type d’écriture)
préconise « la pente est la
diagonale d’un rectangle ayant 3 de base et 4 de hauteur », dont acte.
Peu après, pour Taiclet et Taupier (méthode 1871), ces derniers trouvent la
pente trop faible, ils préconisent « la
diagonale d’un carré » alors que Flament, la trouvant trop grande,
propose « la diagonale d’un
rectangle qui aurait 3 de base et 5 de haut » (1890, méthode en 11
cahiers). Mais qu’en disent bientôt
les hygiénistes ? Ils demandent une écriture droite ! Une écriture
qui se rapproche plus des caractères imprimés et ils déclarent que « la question de la pente a son
importance. A mesure qu’elle augmente en effet, les rondeurs diminuent, et les
liaisons, au lieu de partir du milieu du jambage, par exemple, partent du pied
même du jambage. Alors l’écriture devient plus rapide, mais elle est moins lisible.
Si l’on joint à cela les variations que chacun peut faire subir à une même
lettre, les deux formes qu’on lui donne parfois selon qu’elle est au milieu ou
à la fin d’un mot, les fioritures et les enjolivements de toute nature imaginés
par les caprices individuels, on conviendra sans doute qu’il règne en la
matière l’anarchie la plus complète ». Et ils ne s’arrêtent
pas là (2), annexe uniquement réservée aux puristes, comprenne qui
pourra…
Méthodes d’écriture, 1880
(collection musée)
L’évolution
des méthodes pédagogiques n’ont-elles pas favorisé les occasions de « mal
écrire » ? Autrefois, les maîtres étaient très
exigeants sur la présentation du travail des élèves, pour des facilités de
lecture et de correction, mais aussi comme gage de bonne tenue de la classe en
cas d’inspection ! Les « mises au net » d’autrefois renforçaient
et amélioraient l’écriture courante : tout travail commençait par un
brouillon et le résultat corrigé était recopié « au propre », mais
quelle perte de temps. On ne peut s’empêcher alors de noter une contradiction
notoire : tandis que l’on donne le goût d’un travail appliqué en classe,
on donne en revanche, des pensums en guise de punition, un nombre de lignes
considérable propres à déformer la main de l’écolier et à lui faire contracter
de bien mauvaises habitudes par la confection de ces longues pages où il ne
songe qu’à aller le plus vite possible. De surcroît, ces punitions ne
s’appliquaient pas toujours à la population scolaire qui avait la plus belle
écriture. Curieux paradoxe que l’on retrouve dans les devoirs « à la
maison », souvent faits sans direction ni surveillance et qui ne feront
souvent que l’objet d’une correction orale le lendemain.
Cahier d’écriture, 1919
(collection musée)
Bientôt arrivera le moment,
ultime étape, où l’on initiera les élèves à la prise de notes lors de leçons
orales ou de sorties pédagogiques. Or, « prendre des notes », pour la
plupart d’entre eux, c’est prendre mot pour mot ce qui est dit, donc, écrire le
plus vite possible en ayant recours à toutes sortes de subterfuges, abréviations,
mots déformés ou abrégés. La main prend de mauvaises habitudes et, bien que
l’on soit encore capable, adulte, d’écrire une page correcte à « main
posée », il n’en reste pas moins que l’écriture courante est médiocre. Ne
regrettons pas cette époque où les élèves (peut-être pas tous…) mettaient tout
leur amour-propre dans la présentation de leurs cahiers bien écrits, que la
famille gardait précieusement, mais force est de constater que l’écriture
courante y a évidemment perdu.
En
guise de conclusion
Quelle est la fonction de
l’écriture ? Elle est, en définitive, très simple : on écrit pour
être lu. C’est la manière de matérialiser et fixer l’expression fugitive de la
parole (ou de sa propre pensée) et de la rendre ainsi transmissible (ou relue
par soi) à travers le temps ou l’espace. A la question : « quelle est
la meilleure écriture ? », je serais tenté de répondre « c’est
celle qui est la plus lisible ». Alors, les caractères de l’écriture sont
donc plus faciles à déterminer : il faut qu’elle soit suffisamment
« grosse », nulle belle écriture ne peut compenser les affres d’une
écriture microscopique. Il faut ensuite que les lettres soient bien formées et
bien rondes, les caprices de l’individu ne doivent pas remplacer les boucles
par des traits et les vides par des pleins, toutes choses qui sont fastidieuses
au lecteur. Pour finir, il faut toujours garder une juste proportion entre les
lettres, du point de vue de leur grandeur, des intervalles qui les séparent et
de la pente que l’on décidera de leur donner.
Cahier d’écriture, 1919
(collection musée)
Ne rien omettre de ces trois
règles, ne rien y ajouter qui soit inutile ou de pur ornement, serait déjà une base
pour l’apprentissage de l’écriture à l’école élémentaire. La « belle
écriture » d’autrefois n’est plus en honneur dans les écoles et pourtant,
aucune société n’a autant écrit que la nôtre… grâce aux claviers ! On
dématérialise pour tendre vers le « zéro papier », l’homme a toujours
cherché à simplifier son quotidien, en trouvant souvent des solutions plus ou
moins complexes. Mais l’écriture ne fut-elle pas un des premiers outils de
dématérialisation comme le fut le passage du troc à l’échange de monnaie ?
Puis vinrent l’invention du télégraphe pour ne plus se déplacer, l’invention du
téléphone pour ne plus envoyer de lettres, le fax, le minitel et, enfin, la
« dématérialisation » complète de la planète avec l’internet. Tout
ceci permit à l’humanité de faire les avancées que l’on connaît… avec plus ou
moins de bonheur…
Cahier d’écriture, 1914 et
1947 (collection Henri Mérou)
Rassurons-nous tout de même,
de nos jours, les spécialistes de la rééducation de l’écriture qui prennent en
charge les écoliers dysgraphiques, s’accordent à dire que ces derniers, leur
grande majorité, ne souffrent pas de problèmes cognitifs, mais ont rencontré
dans leur histoire, « des
difficultés à construire leur geste graphique face à l’enseignement de
l’écriture cursive ». Alors, rassurés ?
Morceaux
choisis de nos collections de cahiers
Sources :
-
Irénée Carré, L’Enseignement de la lecture, de l’écriture et de la langue française
dans les écoles primaires, 1889, éditions Le musée pédagogique.
-
F. Chadeyras, Directeur d’Ecole Normale, Une leçon d’écriture au Cours élémentaire à
l’école d’application, 1918, article dans la Revue pédagogique.
-
Marie-Alice Du Pasquier, Nouveau traité de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent
chapitre Les troubles de l’écriture,
2004.
(1) :
Voir les articles du blog : Une
histoire de taille : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2019/06/le-taille-plume.html#more :
La belle
écriture : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2021/01/lecriture-lecole.html#more ; Une plume métallique pour
écrire : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2021/02/lencreet-la-plume-troisieme-partie.html#more
(2) :
« Qu’on
veuille bien seulement remarquer les formes du d. Il y a déjà deux formes
généralement admises, selon qu’on écrit l’anglaise ou l’ancienne coulée reprise
par M. Flament ; mais pour peu que le d de l’anglaise s’écrive vite et que le
jambage se sépare de l’o, il devient une sorte d’o majuscule. Quant à
l’autre forme du d, qui doit avoir sa boucle à gauche, l’habitude se
propage depuis quelques années, surtout dans les écoles de filles, de la faire
à droite. Rien à coup sûr ne s’oppose à ce qu’elle se fasse à droite aussi bien
qu’à gauche, puisque les Grecs la faisaient à droite dans leur delta ; mais il
faudrait alors que tout le monde la fît à droite. D’autres la font bien à
gauche, mais ils la font double, à deux étages superposés. Des observations
analogues seraient à faire sur le t, sur l’s, sur l’x, sur l’f, sur le point
qui surmonte l’i et qu’on fait en forme de fouet. Quand une lettre peut
s’écrire de deux ou trois manières différentes, ce n’est plus une lettre, mais
deux ou trois lettres qu’il faut apprendre pour représenter le même son, sans
compter que plus les formes des lettres se diversifient, moins l’écriture
devient lisible et compréhensible. »
Patrick PLUCHOT
Objet : Félicitations
RépondreSupprimerBonjour Président,
J'ai lu avec le plus grand plaisir le dernier volume paru de la Maison d'École qui retrace d'une manière ludique et très passionnante toute l'histoire des 140 ans de l'école des garçons de Montceau mise dans son contexte, que j'appelle familièrement l'école Dulac.
J'ai pu constater tout le travail accompli depuis l'origine de votre Association avec Suzanne Régnier, Madame Boutet que j'ai connues, et avec des parrains prestigieux qui ont cru en votre détermination, comme Georges Duby, Jacques Ozouf et bien d'autres. Vous avez toujours bien tenu la barre malgré tous les aléas de l'Écomusée et les restrictions diverses.
Je vous en félicite et à travers vous tout le bureau de l'Association pour avoir monté ces belles manifestations des 140 ans.
Bien cordialement
Jean Pirou