Journées Européennes du Patrimoine
2025
Une école maternelle nouvelle génération
Programme de la visite détaillé dans
cet article
Pour lire
l’article
https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/
École maternelle Clara Schumann, entrée au 1,
rue de Digoin à Montceau-les-Mines 71300 (collection musée)
QR Code de géolocalisation des sites du musée
Fin des années 20 : un contexte toujours inquiétant
Voilà un fléau dont on ne parle plus guère,
mais qui, cependant, a mis en émoi le milieu scolaire pendant plus d’un
demi-siècle : la tuberculose, responsable de la mort de plus de 150 000
personnes annuellement en France au début du 20e siècle (revoir
l’article du blog https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2017/03/la-lutte-contre-la-tuberculose.html#more). En 1902, cette
maladie est déclarée « péril national » et le Ministre de
l'Instruction publique prescrit les mesures à prendre dans les établissements
d'enseignement quant à l’hygiène et la contagion.
En région parisienne, fin 1903, début 1904, le
professeur Grancher se pose en précurseur et prend le problème à bras le corps
en s’efforçant d’y apporter remède à travers la création de sanatoriums.
Son action fut reconnue et prise en exemple. Désormais, de plus en plus, les
pouvoirs publics ou bien des organismes privés menèrent la lutte contre la
tuberculose. Ainsi l’état ouvrit en 1906, pour ses institutrices et ses
instituteurs, le sanatorium antituberculeux de Sainte-Feyre dans la Creuse,
qu’un bulletin de l’instruction publique présentait comme « construit selon les principes les plus récents de la science
moderne ». Par la suite, il devait être réservé aux instituteurs,
tandis que le sanatorium de Saint-Jean d’Aulps en Haute-Savoie était affecté
aux institutrices. Au surplus, dans la première moitié du XXème siècle au
moins, toujours en recherchant des sites aérés, ensoleillés et salubres, on
accueillit de plus en plus et au mieux, dans des préventoriums ou des écoles de
plein air, comme celle de Cruzille en Saône-et-Loire, les personnes, en
particulier les enfants, atteints d’une forme initiale de tuberculose non
contagieuse (primo-infection). Ces établissements restaient toutefois des
maisons médicales.
À l’orée des années 20, la situation
démographique de la France poussa les autorités à lutter contre la mortalité
infantile. Les préventoriums étaient conçus pour isoler les petits patients
présentant déjà des symptômes visibles de la maladie, mais quid de la
prévention en amont ?
Le cas montcellien
L’école maternelle de la Lande (devenue école
Clara Shumann) est l’exemple de cette prévention en amont, initiée par la
collaboration d’élus et de médecins responsables ; une école maternelle
remarquable, construite à la fin des années 20 et ouverte en 1930, à
l’initiative du Docteur Descombins et du Maire de Montceau, Jean Didier. Déjà,
après la Grande Guerre, une initiative de protection des enfants atteints de
maladies respiratoires (tuberculose, pollution minière) avait vu le jour dans
les grandes villes des bassins houillers du Nord, où les bureaux d’hygiène
locaux avaient développé des centres visant à prendre en charge les familles
n’ayant pas les moyens d’une hygiène élémentaire (créations de bains publics,
de « piscines ouvrières », dont la plus célèbre, devenue musée,
fut construite à Roubaix).
C’est alors que le Docteur Descombins, membre
de la Commission départementale d’hygiène de Saône-et-Loire, membre de la
Commission sanitaire de l’arrondissement de Chalon-sur-Saône, conseiller
municipal de Montceau-les-Mines et Directeur du bureau municipal d’hygiène,
prit l’initiative de proposer la construction d’un bâtiment scolaire modèle en
Pays noir. La commune portait bien cette appellation de « Pays noir »,
environnement sombre décrit par Henri Besseige dans son ouvrage éponyme Au pays noir : les nombreux puits
d’extraction du Bassin minier plongeaient la ville dans un nuage poussiéreux
toxique.
Le projet prit corps, suivant les précieux
conseils architecturaux de M. Bidaut, architecte départemental et les
prescriptions médicales du Docteur Descombins et de ses commissions. C’est
ainsi que fut choisi le point le plus haut de la commune, où régnait « la
bonne air » selon le parler populaire, quartier encore vierge de
constructions et de routes, hormis une cité de la mine en contre-bas de l'école (cité de
La Lande, construite dans les années 20). On implanta ici cette école que l’on
pourrait dire « médicalisée », sans égale dans le département et même
en France hors mis les bassins miniers du nord peut-être. Cette école était si
particulière que les montcelliens pensaient, lors de sa construction, qu’il
s’agissait là d’un sanatorium pour mineurs que la Mine était en train d’édifier…
Attention : visites uniquement guidées
(deux départs : 14 heures et 15 heures 30)
Pas de visites libres
Façade Sud, 1930 (collection musée)
Façade Sud, 2022 (collection musée)
Façade Nord, 1930 (collection musée)
Façade Nord, 2022 (collection musée)
L’entrée principale, 1930 (collection musée)
Entrée principale, 2022 (collection musée)
Vestiaire et grand couloir, 1930 (collection
musée)
Vestiaire et grand couloir, 2022 (collection
musée)
La salle de classe des tout-petits, 1930
(collection musée)
Même salle de classe, plafond rabaissé, 2022
(collection musée)
La salle de classe de la grande section, 1930
(collection musée)
Même salle de classe, plafond rabaissé, bas
de fenêtre occultés, 2022 (collection musée)
Salle de classe des Tout-Petits (2 et 4 ans),
1930 (collection musée)
Même salle de classe, seul le radiateur mural
a disparu, 2022 (collection musée)
Salle de classe des Moyens (4 et 5 ans), 1930
(collection musée)
Salle de classe des Moyens au travail (4 et 5
ans), 1930 (collection musée)
Même salle de classe, un tableau
« Velléda » a remplacé le tableau linoléum, 2022 (collection musée)
Les deux chaudières du chauffage central,
1930 (collection musée)
Aérations hautes dans les portes, 2022
(collection musée)
Salle de classe de la Grande section (5 à 6
ans), 1930, tous droitiers, éclairage naturel par la gauche (collection musée)
Même salle de classe, plafond rabaissé, bas
de fenêtre occultés, 2022 (collection musée)
Vestiaire du dégagement, 1930 (collection
musée)
Vestiaire du dégagement, 2022 (collection
musée)
Les cabinets d’aisance, 1930 (collection
musée)
Les cabinets d’aisance, 2022 (collection
musée)
Les lavabos, 1930 (collection musée)
Les lavabos, 2022 (collection musée)
La cuisine du réfectoire, 1930 (collection
musée)
La cuisine devenue « tisanerie »,
2022 (collection musée)
Le préau couvert sert aussi de ce que l’on
appellera plus tard la salle d’évolution, 1930 (collection musée)
Le préau couvert, plafond rabaissé, 2022
(collection musée)
Le préau couvert, plafond rabaissé occultant
une partie des voûtes, 2022 (collection musée)
Le piano d’époque du grand préau (collection
musée)
Le cabinet médical et sa toise, 1930
(collection musée)
Le cabinet médical, 2022 (collection musée)
La cour de récréation, 1930 (collection
musée)
La cour de récréation, 2022 (collection
musée)
Pompes et bacs d’eau sous pression aujourd’hui
disparus, 1930 (collection musée)
Un puits existait bien sur l’emplacement de
l’école. Il fut donc doté d’une pompe électrique pour fournir une eau abondante
et limpide, utilisée telle qu’elle pour le nettoyage, les douches et les
cabinets. Pour être propre à être consommée, cette eau dut être purifiée, elle
était alors envoyée sous la pression d’un réservoir dans un filtre, puis dans
un appareil ozonisateur de procédé Otto. Ainsi stérilisée, l’eau était ensuite
dirigée, toujours sous pression, vers un second réservoir où elle était
stockée. Elle pouvait alors être consommée par les enfants, offrant toutes les
garanties alimentaires pour le lavage de la bouche, du visage ou des mains. 1930
Ils furent les derniers… (collection musée)
Artistes en herbe à
retrouver lors de la projection des films 1930-1950
La ronde des lavandières (collection musée)
Le petit orchestre (collection musée)
Sources :
-
Une école maternelle
moderne, brochure
du Docteur Descombins, 1931.
-
Documentation
et archives musée.
-
Souvenirs
de Christian Desbrosses sur son école élémentaire.
-
Photographies :
collection Christian Desbrosses, AAEENM71, JSL71, Montceau News, l’Informateur
de Bourgogne et collection musée.
Patrick PLUCHOT
Quelques souvenirs des écoles de la Lande
École prisonnière de son passé (cliché Sylvie
C.-Google Maps)
1947
Années 40 ?
1951
1953-54
2015
2022 : dernier carnaval de l’école de la
Lande-Edmond Rostand/Clara Schumann
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