vendredi 12 septembre 2025

Une école maternelle pilote en Bassin minier

 

Journées Européennes du Patrimoine

2025

Une école maternelle nouvelle génération



Programme de la visite détaillé dans cet article


Pour lire l’article

https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/

École maternelle Clara Schumann, entrée au 1, rue de Digoin à Montceau-les-Mines 71300 (collection musée)

QR Code  de géolocalisation des sites du musée

Fin des années 20 : un contexte toujours inquiétant

Voilà un fléau dont on ne parle plus guère, mais qui, cependant, a mis en émoi le milieu scolaire pendant plus d’un demi-siècle : la tuberculose, responsable de la mort de plus de 150 000 personnes annuellement en France au début du 20e siècle (revoir l’article du blog https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2017/03/la-lutte-contre-la-tuberculose.html#more). En 1902, cette maladie est déclarée « péril national » et le Ministre de l'Instruction publique prescrit les mesures à prendre dans les établissements d'enseignement quant à l’hygiène et la contagion.

En région parisienne, fin 1903, début 1904, le professeur Grancher se pose en précurseur et prend le problème à bras le corps en s’efforçant d’y apporter remède à travers la création de sanatoriums. Son action fut reconnue et prise en exemple. Désormais, de plus en plus, les pouvoirs publics ou bien des organismes privés menèrent la lutte contre la tuberculose. Ainsi l’état ouvrit en 1906, pour ses institutrices et ses instituteurs, le sanatorium antituberculeux de Sainte-Feyre dans la Creuse, qu’un bulletin de l’instruction publique présentait comme « construit selon les principes les plus récents de la science moderne ». Par la suite, il devait être réservé aux instituteurs, tandis que le sanatorium de Saint-Jean d’Aulps en Haute-Savoie était affecté aux institutrices. Au surplus, dans la première moitié du XXème siècle au moins, toujours en recherchant des sites aérés, ensoleillés et salubres, on accueillit de plus en plus et au mieux, dans des préventoriums ou des écoles de plein air, comme celle de Cruzille en Saône-et-Loire, les personnes, en particulier les enfants, atteints d’une forme initiale de tuberculose non contagieuse (primo-infection). Ces établissements restaient toutefois des maisons médicales.

À l’orée des années 20, la situation démographique de la France poussa les autorités à lutter contre la mortalité infantile. Les préventoriums étaient conçus pour isoler les petits patients présentant déjà des symptômes visibles de la maladie, mais quid de la prévention en amont ?

 

Le cas montcellien

L’école maternelle de la Lande (devenue école Clara Shumann) est l’exemple de cette prévention en amont, initiée par la collaboration d’élus et de médecins responsables ; une école maternelle remarquable, construite à la fin des années 20 et ouverte en 1930, à l’initiative du Docteur Descombins et du Maire de Montceau, Jean Didier. Déjà, après la Grande Guerre, une initiative de protection des enfants atteints de maladies respiratoires (tuberculose, pollution minière) avait vu le jour dans les grandes villes des bassins houillers du Nord, où les bureaux d’hygiène locaux avaient développé des centres visant à prendre en charge les familles n’ayant pas les moyens d’une hygiène élémentaire (créations de bains publics, de « piscines ouvrières », dont la plus célèbre, devenue musée, fut construite à Roubaix).

C’est alors que le Docteur Descombins, membre de la Commission départementale d’hygiène de Saône-et-Loire, membre de la Commission sanitaire de l’arrondissement de Chalon-sur-Saône, conseiller municipal de Montceau-les-Mines et Directeur du bureau municipal d’hygiène, prit l’initiative de proposer la construction d’un bâtiment scolaire modèle en Pays noir. La commune portait bien cette appellation de « Pays noir », environnement sombre décrit par Henri Besseige dans son ouvrage éponyme Au pays noir : les nombreux puits d’extraction du Bassin minier plongeaient la ville dans un nuage poussiéreux toxique.

Le projet prit corps, suivant les précieux conseils architecturaux de M. Bidaut, architecte départemental et les prescriptions médicales du Docteur Descombins et de ses commissions. C’est ainsi que fut choisi le point le plus haut de la commune, où régnait « la bonne air » selon le parler populaire, quartier encore vierge de constructions et de routes, hormis une cité de la mine en contre-bas de l'école (cité de La Lande, construite dans les années 20). On implanta ici cette école que l’on pourrait dire « médicalisée », sans égale dans le département et même en France hors mis les bassins miniers du nord peut-être. Cette école était si particulière que les montcelliens pensaient, lors de sa construction, qu’il s’agissait là d’un sanatorium pour mineurs que la Mine était en train d’édifier…     

 Visite exceptionnelle dans le cadre des JEP sur le thème de l’architecture

 Notre groupe de travail vous propose une ouverture et une visite exceptionnelle de cette école maternelle de la Lande, devenue le Centre de ressources du patrimoine scolaire Clara Schumann du Musée de la Maison d’École. Ce bâtiment, renfermant nos milliers d’archives sera bientôt accessible aux chercheurs, enseignants, écoliers, collégiens, lycéens ou étudiants portant un projet pédagogique.

 Venez découvrir l’architecture préservée des lieux, ainsi que sa nouvelle destination, au fil des 26 panneaux explicatifs qui émaillent la visite. En fin de visite, 15 minutes de films 16 mm numérisés des années 30 à 50, sur les écoles de la Lande lors de différentes fêtes, vous seront projetés en salle de consultation/projection.

Attention : visites uniquement guidées (deux départs : 14 heures et 15 heures 30)

Pas de visites libres

 





Façade Sud, 1930 (collection musée)



Façade Sud, 2022 (collection musée)

Façade Nord, 1930 (collection musée)

Façade Nord, 2022 (collection musée)

L’entrée principale, 1930 (collection musée)

Entrée principale, 2022 (collection musée)

Vestiaire et grand couloir, 1930 (collection musée)

Vestiaire et grand couloir, 2022 (collection musée)

La salle de classe des tout-petits, 1930 (collection musée)

Même salle de classe, plafond rabaissé, 2022 (collection musée) 

La salle de classe de la grande section, 1930 (collection musée)

Même salle de classe, plafond rabaissé, bas de fenêtre occultés, 2022 (collection musée) 

Salle de classe des Tout-Petits (2 et 4 ans), 1930 (collection musée)

Même salle de classe, seul le radiateur mural a disparu, 2022 (collection musée) 

Salle de classe des Moyens (4 et 5 ans), 1930 (collection musée)

Salle de classe des Moyens au travail (4 et 5 ans), 1930 (collection musée)

Même salle de classe, un tableau « Velléda » a remplacé le tableau linoléum, 2022 (collection musée) 

Les deux chaudières du chauffage central, 1930 (collection musée)

Aérations hautes dans les portes, 2022 (collection musée)

Salle de classe de la Grande section (5 à 6 ans), 1930, tous droitiers, éclairage naturel par la gauche (collection musée)


Même salle de classe, plafond rabaissé, bas de fenêtre occultés, 2022 (collection musée) 

Vestiaire du dégagement, 1930 (collection musée)

Vestiaire du dégagement, 2022 (collection musée)


Vestiaire, détail, 2022 (collection musée)

Les cabinets d’aisance, 1930 (collection musée)

Les cabinets d’aisance, 2022 (collection musée)

Les lavabos, 1930 (collection musée)





Les lavabos, 2022 (collection musée)

La cuisine du réfectoire, 1930 (collection musée)

La cuisine devenue « tisanerie », 2022 (collection musée)

Le préau couvert sert aussi de ce que l’on appellera plus tard la salle d’évolution, 1930 (collection musée)

Le préau couvert, plafond rabaissé, 2022 (collection musée)

Le préau couvert, plafond rabaissé occultant une partie des voûtes, 2022 (collection musée)

Le piano d’époque du grand préau (collection musée)

Le cabinet médical et sa toise, 1930 (collection musée)

Le cabinet médical, 2022 (collection musée)

La cour de récréation, 1930 (collection musée)

La cour de récréation, 2022 (collection musée)

Pompes et bacs d’eau sous pression aujourd’hui disparus, 1930 (collection musée)

Un puits existait bien sur l’emplacement de l’école. Il fut donc doté d’une pompe électrique pour fournir une eau abondante et limpide, utilisée telle qu’elle pour le nettoyage, les douches et les cabinets. Pour être propre à être consommée, cette eau dut être purifiée, elle était alors envoyée sous la pression d’un réservoir dans un filtre, puis dans un appareil ozonisateur de procédé Otto. Ainsi stérilisée, l’eau était ensuite dirigée, toujours sous pression, vers un second réservoir où elle était stockée. Elle pouvait alors être consommée par les enfants, offrant toutes les garanties alimentaires pour le lavage de la bouche, du visage ou des mains. 1930 



Ils furent les derniers… (collection musée)

 

Artistes en herbe à retrouver lors de la projection des films 1930-1950

La ronde des lavandières (collection musée)

Le petit orchestre (collection musée)

 


Sources :

-       Une école maternelle moderne, brochure du Docteur Descombins, 1931.

-       Documentation et archives musée.

-       Souvenirs de Christian Desbrosses sur son école élémentaire.

-       Photographies : collection Christian Desbrosses, AAEENM71, JSL71, Montceau News, l’Informateur de Bourgogne et collection musée.

 

 Patrick PLUCHOT

 

Quelques souvenirs des écoles de la Lande

École prisonnière de son passé (cliché Sylvie C.-Google Maps)

1947

Années 40 ?

1951
1953-54
2015



2022 : dernier carnaval de l’école de la Lande-Edmond Rostand/Clara Schumann







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