vendredi 6 décembre 2019

L'école Jean Jaurès marraine de l'école de Campénéac (Morbihan)



1951 :  l’école Jean Jaurès de Montceau
Au secours de l’école de Campénéac (Morbihan)
Première partie


Elèves de la classe de cours moyen/fin d’études de Campénéac, 1951, photographie prise par M. Quinio, leur instituteur, devant la « baraque » qui leur sert de local (collection musée)


Un contexte scolaire particulier

En 2019, l’enseignement catholique scolarise toujours 40 % des élèves bretons (deux fois plus qu’au niveau national) mais l’école publique a tout de même progressé dans son implantation et sa reconnaissance. Ce ne fut pas toujours le cas et surtout pas dans les années d’après-guerre où l’école de la République était vue d’un mauvais œil par le clergé en ces terres de religion.
Voici donc le récit de la difficile naissance de  l’école publique de Campénéac, filleule de l’école Jean Jaurès de Montceau, face au monopole privé. Mais dans ce premier chapitre, rappelons la situation juste avant 1951…






La mobilisation de l’enseignement catholique de l’Ouest
Période 1945-1950



" Le Patriote de la Vendée " est un bihebdomadaire de quatre pages de tendance radical-socialiste, fondé par le député Gaston Guillemet (1851-1914) à Fontenay-le-Comte. " La Voix de la Vendée " paraît pour la première fois le 12 janvier 1930. Cet hebdomadaire de six pages imprimé à Luçon se veut un " journal d'union et d'action catholique " comme l'annonce dans ses premiers éditoriaux, le chanoine Narcisse Gaignet, ancien professeur à l'Institution Richelieu. (recherche-archives.vendee.fr)



Dès 1945, en réponse aux excès du régime de Vichy en faveur du catholicisme, la pression exercée par les tenants de la laïcité est forte (1). L’école n’est pas exempte de ce débat et, sentant la menace poindre, le Comité national de l’enseignement libre lance un référendum national populaire sur la liberté de l’enseignement. L’investissement catholique est d’une rare ampleur et, malgré la pénurie de ces temps d’après-guerre, ce sont 96 000 tracts et 231 000 bulletins qui sont édités pour la seule Vendée, ce qui est considérable. L’investissement des militants ne l’est pas moins et les consignes du mouvement sont très respectées, les doyens doivent solliciter « leurs jeunes gens et jeunes filles des mouvements d’Action catholique pour que ces documents soient portés à peu près en même temps et sans délai dans toutes les paroisses » (2). Outre cette mobilisation, les résultats du référendum sont peu interprétables du fait de la durée du vote (qui s’étale sur une longue période) et le probable « gonflage » des chiffres (les 148 000 « oui » à la Liberté avancés en Vendée, les 2 millions pour tout l’Ouest, semblent en effet peu réalistes).

Mais pourquoi cette colère ?

Tout d’abord, le contexte des premières élections municipales d’après-guerre se profile et la nouvelle vision du militantisme laïque issu de l’action résistante des Comités de libération, relayée par le Front national et le Syndicat National des Instituteurs notamment, inquiète (3). Ensuite, il y eut le vote national de la fin des subventions accordées par le régime de Vichy à l’enseignement catholique. Dès lors, se cristallise dans cet ouest catholique, un sentiment de défense que l’on n’avait pas vu depuis les années 1920.




L'ECHO des Françaises, Journal mensuel d'information et d'éducation. Organe de la Ligue féminine d’Action catholique française, décembre 1946 et octobre 1955 (Rakuten.fr)



Sous l’impulsion des amicales de l’enseignement libre comme celle du CALS, Comité d’action pour la liberté scolaire (créé en mai 1945) ou encore de la Ligue féminine d’Action catholique française, de nombreux cortèges défilent sous le chant « Nous voulons Dieu dans nos écoles ». Contrairement au mouvement de 1925, les femmes sont donc les bienvenues dans l’action. Doit-on y voir l’influence de ce tout nouveau droit électoral dont elles sont désormais détentrices ? Ou tout simplement le poids de  la Ligue d’Anjou, présidée par la princesse de Robech, qui compte 30 000 adhérentes (trois fois plus nombreuses que l’UCA masculine…) ?

La réaction est en marche :

Conscient de l’importance d’ouvrir les comités scolaires aux paroissiens les plus militants, le cardinal Liénard insiste sur la reconnaissance du rôle privilégié des APEL (associations des parents de l’enseignement libre). C’est une manière de mettre en avant l’argument selon lequel l’essentiel de l’effort financier depuis la fin des subventions et le tarissement des généreux donateurs reposerait entièrement sur les parents, surtout dans une région où l’école publique est très peu implantée et où l’offre de la gratuité n’existe pas. On vit aussi se créer des comités scolaires paroissiaux et cantonaux et ce fut l’âge d’or des kermesses mobilisatrices dans l’ouest catholique, seule région du reste, à suivre les évêques combatifs durant la campagne référendaire.



Publication du CALS de l’Ouest dit comité Laguette, 1958, imprimerie Siraudeau (leslibraires.fr)



L’influence du CALS :

Le Comité d’action pour la liberté scolaire fut la création des évêques protecteurs de l’Université catholique d’Angers avec pour objectif de contrôler les APEL. Les premières actions du comité se firent dans la discrétion, pour ne pas dire dans l’ombre, bien que Laguette, président des APEL de Vendée fut parallèlement à la tête du CALS… L’église fut d’abord réticente à reconnaître la structure tandis que la direction nationale des APEL refusait de relayer cette mobilisation localisée.
Cependant, le CALS poursuivait son implantation et à partir de 1947, dramatisant de plus en plus la situation, il lança l’éventualité de la grève des impôts avec force affiches et tracts, utilisant pour le coup un langage combatif emprunté à d’autres luttes : « Il suffit d’un petit nombre bien décidé et il se fera du bon travail. 12 pêcheurs ont bouleversé le monde. Dans les grèves, quelques militants entraînent des milliers de camarades » (Jean Bouyer), dont acte ! Cette stratégie, qui fut du reste qualifiée de « francs-tireurs » par Monseigneur Coste, était d’une efficacité redoutable et durant la période 1948-1949, le CALS démarcha les élus agitant le spectre du vote sanction des catholiques au cantonales de mars 1949 et la mise en œuvre de la grève de l’impôt (4).

La goutte de trop :

Le mouvement est à son apogée en 1950 avec l’organisation de grandes manifestations de masse (5), mais le soutien de l’épiscopat breton fait toujours cruellement défaut. L’échec final du CALS fut probablement dû aux discours légalistes et modérés des cardinaux Roques, Fauvel, Chappoulie, ainsi que de celui de l’évêque de Rennes, qui entendaient bien avoir le dernier mot hiérarchique sur la situation créée par des laïcs qui passaient outre leur avis.



Des milliers de catholiques vendéens sont réunis à Saint-Laurent-sur-Sèvre, autour de Mgr Cazaux, leur évêque, ils adoptent par un vote à main levée, la grève de l'impôt comme moyen d'action. Pour trouver des fonds, des kermesses, des pièces de théâtre sont organisées. (archives.vendée.fr)



Le CALS perdit aussi le soutien politique national, voulant imposer une grève des impôts alors que Bidault et le MRP (Mouvement Républicain Populaire) étaient au pouvoir… Le Vatican ne tarda pas lui-même, à remettre le jusqu’au-boutiste Monseigneur Cazaux sur le bon chemin. L’élan fut brisé net et fin août, un communiqué du CALS appelait à la fin d’une grève qui n’avait jamais eu lieu. Le comité sauvait la face grâce à René Pleven qui avait finement amadoué le CALS en l’invitant à participer à la commission Paul-Boncouret et offert un strapontin à Laguette.

L’épilogue :

La cause catholique ne fut pas perdue pour autant car les années 50 débutèrent sous le signe de la négociation et des avantages. Les APEL, d’un militantisme moins radical, tirèrent bénéfice des pourparlers nationaux, notamment sur les subsides de la loi Baranger. Le CALS, rabroué par le cardinal Roques à la commission épiscopale de l’enseignement du 7 mai 1951, n’en continua pas moins son lobbying dans l’ombre, influant sur la future loi Debré du 31 décembre 1959 (6).   
En conclusion, on peut avancer l’hypothèse que les moyens d’actions utilisés par l’enseignement catholique durant cette période d’après-guerre avaient laissé une empreinte et une postérité indéniable qui se virent ravivées lors des manifestations de 1983-1984 contre la loi Savary (7).  



La Calotte, hebdomadaire anticlérical illustré, n°17 A bas la loi Barangé !, Juin 1956



C’est dans ce contexte tourmenté qu’une école publique tenta de s’implanter dans la petite commune de Campénéac dans le Morbihan, contre vents et marées, sans le sou. Son appel au secours fut entendu par l’Inspection académique de Saône-et-Loire qui fit une demande de parrainage. L’école Jean Jaurès de Montceau, en la personne de Monsieur Joly son Directeur et toute son équipe, se porta volontaire. Epaulée par les parents d’élèves et le Patronage laïc, son soutien moral et financier fut décisif. C’est cet élan solidaire qui vous sera conté dans la deuxième partie de :
1951 :  l’école Jean Jaurès de Montceau
Au secours de l’école de Campénéac (Morbihan)



(1)    : Extrait de l’article du blog :

Vers une nouvelle guerre scolaire

La guerre perdue, l’occupation du territoire et la venue au pouvoir de forces réactionnaires ravivent la guerre scolaire. Dès 1940, les écrivains catholiques affirment que si la France est occupée par les nazis et les fascistes, c’est la faute à Voltaire, Rousseau et à Emile Combes et sa « laïcité» :
« Ah, si on avait écouté l’Eglise (…) La franc-maçonnerie, à juste titre est frappée. Mais dès le XVIIème siècle les Papes la condamnaient. Les principes de 1789 et les théories sociales de Jean-Jacques Rousseau sont rejetés. Mais le Saint-Père, dès leur apparition avait signalé tout ce qu’ils contenaient de perfide et de périlleux. » Abbé Merklen, La Croix, 2 septembre 1941.
« Nous avons bien des choses à expier… une entreprise de démoralisation officielle, de déchristianisation qui a atteint la vitalité de notre patrie… Trop de blasphèmes et pas assez de prière… Tout cela devait se payer un jour. L’heure est venue de racheter nos péchés dans nos larmes et dans notre sang. » Chanoine Thellier de Poncheville, La Croix, 27 juin 1940.

Serge Jeanneret, instituteur de tendance nationaliste dénonce « la culpabilité certaine des instituteurs français ». Au nom du C.A.D (Centre d’Action et de Documentation), organe des groupements anti-juifs et antimaçonniques,  Bertrand et Wacogne déclarent que l’école laïque a « dénationalisé » les français, « elle devait en faire des imbéciles, des ignorants, puis des vaincus ». Il faut donc à tout prix empêcher ces mauvais esprits de sévir plus longtemps, la victoire allemande donne l’occasion au Gouvernement de Vichy d’abolir les lois laïques. Il faut « délaïciser » la France, l’action sera double : il y aura l’aide à l’enseignement confessionnel et il y aura les attaques contre l’enseignement laïque. On commencera par épurer l’Université, Langevin et vingt-trois autres « personnalités » sont mises hors d’état de nuire, c’est-à-dire d’enseigner.


On utilise les lois anti israélites du 3 octobre 1940, du 3 avril, 11 avril et 2 juin 1941 pour continuer la purge dans les écoles. La loi du 13 août 1940 déclare tous les groupements maçonniques dissous de plein droit et confisque leurs biens, elle est suivie le 30 avril 1941 par la note « Darlan » qui précise la façon dont elle doit être appliquée au personnel de l’Instruction publique, la loi du 11 août 1941 exclut définitivement les israélites et les dignitaires maçonniques de la fonction enseignante comme le fut Bergson qui avait « souillé la Sorbonne ».



Extrait de l’Ecole Libératrice, mars 1944 (in L’Encyclopédie Générale de l’Education Française-Tome Premier)



Sur le terrain, le contenu des lois est relayé par l’administration locale :
- Le 17 juillet 1940 : "Tout fonctionnaire au service de l'Etat et de la justice peut être relevé de ses fonctions par décret ministériel."
- Le 15 septembre 1940, chaque enseignant reçoit deux modèles de déclarations par lesquelles il doit reconnaître sur l'honneur son appartenance ou non à la Franc-maçonnerie.
- Le 16 juin 1942, une circulaire ministérielle relative au recensement des Juifs est transmise par l'Inspecteur d'Académie Delrieu : "J'ai l'honneur de vous transmettre ci-dessous les précisions données par M. le Commissaire général aux questions juives sur la situation, au regard de la loi du 2 juin 1941, des fonctionnaires, possédant des noms ou des prénoms à consonance hébraïque, ou ayant des ascendants présumés israélites : ces faits constituent à l'égard des intéressés des présomptions d'appartenance à la race juive suffisantes pour qu'il soit dès lors légitime de leur demander d'apporter la preuve qu'ils ne sont pas juifs au regard de la loi. En conséquence, ils doivent être invités et, s'il est nécessaire, mis en demeure d'apporter ces preuves dans un délai très court, et s'ils négligent ou s'ils refusent de se conformer à cette invitation ou à cette mise en demeure, ils doivent être licenciés, sans préjudice de toutes autres sanctions par eux encourues pour le cas où ils auraient également omis de se faire recenser." (Bulletin de l'Instruction primaire de Saône-et-Loire)

Quant à l'Inspecteur primaire de Montceau (M. Révillon de 1941 à 1944, par intérim), il ne fit aucune allusion à cette circulaire lors de ses conférences pédagogiques de 1941 à 1943 (cf. comptes rendus des conférences). Beaucoup d'instituteurs et d'institutrices restèrent fidèles aux idées de paix et de liberté que leur avait enseignées Jean Bouvet, professeur d'histoire aux Ecoles Normales de Mâcon et assassiné chez lui en 1944 par la milice dite française. Seize autres enseignants périrent en Saône-et-Loire, victimes des persécutions allemandes.

Pour Vichy, les Ecoles Normales sont des « isoloirs intellectuels » et la « malfaisance » de son « enseignement moral de la sociologie » n’est plus à démontrer. La loi du 18 septembre 1940 scelle leur destin dans son article 1 : « Les Ecoles Normales primaires seront supprimées à partir du 8 octobre 1941 ». On balaye d’un revers de main toute l’œuvre accomplie depuis le 9 Brumaire de l’an III, date du décret instituant la première Ecole Normale.

La loi du 13 décembre 1940 supprime les délégués cantonaux (devenus de nos jours les Délégués Départementaux de l’Education Nationale) qui étaient les garants républicains de l’école. La loi du 15 octobre 1940 (article 8) déclare dissous de plein droit le Syndicat national des Instituteurs, l’article 6 défend de le reconstituer sous peine d’une amende de 500 à 10 000 francs et d’un emprisonnement de 6 mois à 5 ans. Une loi du 17 avril 1942 déclare dissoute la Ligue Française de l’Enseignement créée par Jean Macé et qui est à l’origine de maintes œuvres post et périscolaires venant en aide à l’école publique qu’elle a, au demeurant, largement contribué à faire naître. On lui reproche d’être « une puissante organisation laïque qui exploitait les deniers publics, les locaux scolaires ou les élèves au profit presque exclusif de la maçonnerie et de la politique partisane, en combattant uniquement la religion ». Son siège de la rue Récamier sera envahi par des « maréchalistes » violents qui détruiront les archives et brûleront les meubles.

Reste, pour le régime, à trouver le moyen d’abolir le principe même de laïcité. Impossible de fermer toutes les écoles publiques, l’enseignement privé n’aurait ni assez de maîtres ni assez de locaux pour accueillir la population d’âge scolaire. Par contre, on peut actionner le levier des programmes,  Jacques Chevalier (1), secrétaire général de l’Instruction publique en 1940, reprend la thèse selon laquelle « la  notion divine est la seule base possible à la morale ». En conséquence de quoi un arrêté du 23 novembre 1940 prescrit aux instituteurs d’enseigner « les devoirs envers dieu ». La loi du 1er janvier 1941 déclare que « L’instruction religieuse sera comprise, à titre d’enseignement à option, dans les horaires scolaires ». Le 27 janvier 1941, une circulaire de Chevalier fixe à 1 heure 30 par semaine le temps d’enseignement religieux réparti chaque matin avant la classe et que « L’enseignement religieux sera donné par les Ministres du culte de la commune où se trouve l’école ou par leurs délégués ». Normalement, ces leçons devraient être données dans les édifices cultuels, mais la circulaire ajoute qu’ « il serait excessif d’interdire absolument à l’enseignement religieux l’accès des locaux scolaires »… Devant la résistance des familles et du corps enseignant, le gouvernement fait marche arrière dans sa loi du 10 mars 1941, l’instruction religieuse sera donnée hors de l’école mais elle restera comprise dans les horaires scolaires et organisée par les Inspecteurs d’Académie, ce qui constitue toujours une atteinte grave à la laïcité. De plus, la pression des acteurs de l’école pousse le gouvernement à supprimer des programmes « les devoirs envers Dieu » par une circulaire du 10 mars 1941 mais ils seront promptement remplacés par « L’appel du héros et du saint. Les valeurs spirituelles : la patrie, la civilisation chrétienne ». Ces anti-laïcs, qui ne sont pas à un paradoxe près, « l’appel du héros » est une formule de Bergson que leur législation raciste a mis hors la loi et astreint à porter l’étoile jaune… Le « héros », quant à lui, est bien évidemment le Maréchal Pétain, l’homme de Montoire, qui serra la main d’Hitler engageant ainsi un « partenariat » avec le vainqueur. C’est aussi Darnand, élevé aussi titre de « héros » pour l’organisation de la Milice destinée à traquer les patriotes avec la Gestapo.


LA RÉSISTANCE S’ORGANISE

  Ne pouvant exprimer librement leurs idées, les « laïques » entrent en masse dans la résistance. Ils multiplient les publications clandestines.



Tract syndical, octobre 1941 (in L’Encyclopédie Générale de l’Education Française-Tome Premier)

Extrait de l’Ecole Libératrice, mars 1944 (in L’Encyclopédie Générale de l’Education Française-Tome Premier)

Publication du Syndicat National des Instituteurs clandestin, décembre 1943 (in L’Encyclopédie Générale de l’Education Française-Tome Premier)



Dans l’ombre, la Ligue de l’Enseignement se reconstitue, le Syndicat National des Instituteurs rentre dans la clandestinité, ses dirigeants s’organisent : quand Lapierre est arrêté, Rollo le remplace, Rollo tombe, Senèze le remplace.

LE RETOUR DE L’ECOLE PUBLIQUE



René Capitan, ministre, Albert Baille, président de la Ligue et le Général De Gaulle au 56ième Congrès de la Ligue de l’Enseignement, 26-29 septembre 1945, Théâtre Récamier, Paris (https://150ans-laligue.org)



L’Insurrection Nationale éclate à l’été 1944 à la suite du débarquement. Pétain est remplacé par le gouvernement insurrectionnel que préside le Général de Gaulle. La législation scolaire de Vichy est, de fait, balayée et les membres de l’enseignement révoqués ou suspendus comme « juifs », « francs-maçons » ou « gaullistes » sont réintégrés. Les délégués cantonaux sont rétablis et les Ecoles Normales rouvrent leurs portes. La Fédération de l’Education Nationale et le Syndicat National des Instituteurs reprennent leur place. La Confédération générale des Œuvres Laïques occupe à nouveau son immeuble de la rue Récamier et, lors de son premier congrès, elle reçoit la visite du Chef de l’Etat, le Général de Gaulle qui conclut son discours en ces termes : « Honneur à la Ligue de l’Enseignement ! ».
Qu’en sera-t-il des avantages et subventions accordés par Pétain à l’Ecole confessionnelle ? Les batailles politiques qui suivront, montreront que l’Ecole publique ne sortira pas toujours victorieuse des débats… Mais ceci est une autre histoire.

 (2) : Archives de la Direction de l’Enseignement catholique de Vendée, 22 S-1 : « Référendum et souscription 1945 », Lettre du Comité de l’enseignement libre de Vendée aux doyens du diocèse, 16 février 1945.

(3) : Les premiers meetings de l’après-guerre sur la question scolaire furent évidemment laïques, comme celui qu’organisa l’actif directeur radical du Populaire, Gaston Veil, au théâtre Graslin de Nantes, le 25 février 1945.

(4) : Le CALS réunit ainsi à Nantes le 12 mai 1948 une trentaine de parlementaires de l’Ouest et plus tard « convoque » 250 conseillers généraux, maires et adjoints du département, le 30 juin, en vue de la grève des mairies (Archives départementales de Loire-Atlantique).

(5) : On dénombre 100 000 participants en Vendée ; 80 000 dans le Finistère ; 50 000 en Mayenne ; 10 000 en Indre-et-Loire. La grève des impôts est suivie par : en Vendée (153 mairies grévistes) en Loire-Inférieure : 134 municipalités sur 220. (Archives de Loire-Atlantique)




P.P

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