L’école foyer de la laïcisation de l’État
Deuxième partie : 1833-1980, le chemin vers la
laïcité
Dans l’article 10 de la
Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (26 août 1789), le mot laïcité
n’apparaît pas encore mais cet article signe son acte de naissance : « Nul n’a le droit d’être inquiété
pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble
pas l’ordre public. » C’est le
principe de liberté de conscience, premier élément de la définition
républicaine de la laïcité.
1789 :
la Révolution et l’école
À
la veille de la Révolution, l’Église ramifiée dans la moindre des paroisses, a
la responsabilité de l’instruction primaire. Elle la conservera jusqu’au début
du 19e siècle. Malgré tout, parmi les idées généreuses avancées en
1789, les assemblées révolutionnaires vont émettre pour la première fois l’idée
d’un service public d’éducation. L’État va revendiquer un droit propre à
l’enseignement contre l’habitude acquise par l’Église. La toute jeune
République (1792-1804) ne disposera pas des finances et du personnel nécessaire
à la fondation d’un service public (qu’aucune administration locale ne serait
capable de prendre en charge), pas plus qu’à l’application du décret du 29
brumaire An II (19 décembre 1793) rendant l’école obligatoire pour les enfants
entre 6 et 9 ans (1)… Cependant, l’idée
d’un service public indépendant de l’Église et facteur d’unité nationale,
affirmant déjà les principes de gratuité, d’obligation et d’égalité des enfants
devant l’école, est lancée, un chemin toutefois semé d’embûches. Un rappel chronologique
s’impose…
