L’école
et la Résistance
Thème
du concours de la Résistance et de la Déportation 2023
De
grandes figures locales
De nombreux enseignants du département et notamment du Bassin minier entrèrent en résistance entre 1940 et 1945. À l’occasion du concours de la Résistance et de la Déportation 2023, voici rappelées à tous, quelques figures marquantes de chez nous. Le thème du concours, cette année, est : « L’école et la Résistance ». A noter que nos guides ont reçu, au musée, des lycéens du lycée Henri Parriat, des collégiens du collège Jean Moulin et ont été sollicité par un élève du lycée Wittmer de Charolles, pour consulter nos recherches sur ce thème. Ils « plancheront » tous le vendredi 31 mars 2023, dans leur établissement, rendez-vous ensuite pour le palmarès départemental en juin, à Montceau-les-Mines.. Quelques biographies vous sont proposées dans cet article (panneaux exposés au musée).
Appel à témoins : Gaston Béchard (troisième sur la photographie ci-dessus) eut 3 fils, ses descendants ou toute personne détenant des informations sur lui
peuvent-ils se faire connaître auprès du musée pour que sa mémoire soit ravivée
dans les lieux qui lui furent dédiés en 1945, notamment le square du quartier de la Sainte ? (voir sa biographie dans l'article)
Jean
Bouvet :
Né à Velleron,
Vaucluse, en 1892. Jean Bouvet fut élève de l’Ecole Normale Supérieure de
St-Clou mais ses études furent écourtées en 1914 à la suite de sa mobilisation
dans l’Infanterie. Blessé à Verdun, il est replié à l’hôpital de
Montceau-les-Mines. C’est à cette période qu’il rencontra son épouse,
Marie-Antoinette Genevois (née en 1893 dans cette même ville) et qu’il se maria.
En 1920, il est nommé professeur d’histoire à l’Ecole normale de Bonneville, puis aux Ecoles Normales de Mâcon en 1922, jusqu’à leur fermeture par le gouvernement de Vichy en 1941, date à laquelle il continuera d’enseigner au Collège moderne de garçons (avec son ancien élève et collègue Marcel Vitte). En 1923, pacifiste convaincu, il publie, sous le pseudonyme d’André Jean, Les Cantilènes Rouges, un recueil de chants sur les souffrances endurées durant la Grande Guerre :
« Les poètes maudits sont ceux qui, dans leur chambre,
Devant le papier blanc et le feu flambant clair,
Bien repus, honorés, assurés d’être lus
Par un public servile, osent chanter la guerre. (…)
Faites taire vos chants ou priez sur les morts
Pleurez, mettez un crêpe à vos lyres, poètes,
Allez voir les tranchées et regardez nos fils
Qui pourrissent sous le ciel dur, comme des bêtes.
Regardez les pourrir. Regardez les vivants,
Dites si dans leurs yeux s’est allumée la haine,
S’ils rêvent de tuer, s’ils rêvent de mourir,
S’ils n’ont pas le désir des heures pacifiques.
Les poètes maudits ont semé dans les cœurs
La haine et n’ont récolté que la haine,
Ils ont menti, ils ont injurié l’amour
Et caché lâchement l’horreur du sacrifice. »
Jean Bouvet
En 1926, il est Secrétaire fédéral de la Fédération départementale de la Ligue des Droits de l’Homme, puis en devient Président en 1934. Il devient en outre secrétaire du Cartel mâconnais pour la paix en 1932. Commissaire départemental des Auberges de Jeunesse, il fonda celles de Crèches, Tournus, Mont-Saint-Vincent et Epinac. Chercheur régionaliste, il publia notamment un article dans le bulletin de la « Physiophile » de Montceau en collaboration avec son ancien élève Henri Parriat (« Notes d’archéologie montcellienne », 1928). Bientôt, le second conflit mondial éclate, Jean Bouvet écrit dans une lettre du 2 novembre 1939 : « Nous sommes entrés dans la grande épreuve et ma sensibilité m’y fait plus participer que ma situation peut le laisser croire. J’ai trop souffert moi-même il y a 25 ans pour rester aujourd’hui insensible (…) Résister au flot montant du mensonge et de l’égoïsme, préserver de toute atteinte les vraies valeurs humaines, voilà la règle de conduite pour le temps présent. »
Jean Bouvet, Conseiller Municipal, résistant, patriote, fut lâchement assassiné par la Milice, en 1944, à son domicile de la rue Gambetta à Mâcon (ainsi que six autres personnes, en représailles à l’assassinat de Philippe Henriot) : « Il cherchait par là le chemin de la paix et du bonheur, et il le trouvait dans la connaissance, la compréhension et l’amitié des autres hommes. La veille de sa mort, il me confiait encore son incompréhension des haines présentes et ses espoirs de lendemain meilleur. Il avait cependant le pressentiment de sa mort. Oui, nous aimions Jean Bouvet. » (Discours de Louis Escande, Maire de Mâcon, à l’inauguration de la rue Jean Bouvet, 5 septembre 1957)
Pacifiste, humaniste,
poète, ami de Jean Giono, il a marqué de sa rayonnante personnalité des centaines
d’institutrices et d’instituteurs de Saône-et-Loire.
« Je rêve un jour où l’homme
Toutes barrières abolies
Vers tous les peuples du monde
S’en ira libre et fraternel »
Sources :
documentation Musée de la Maison d’Ecole, « Maîtres et Maîtresse de Saône-et-Loire » (AVNP71).
Lucie
Aubrac :
Née à Paris le 29
juin 1912, issue d’une famille de vignerons-cultivateurs pauvres de
Saône-et-Loire, installée à Paris depuis peu, Lucie Bernard passe les premières
années de sa vie dans le 14ème arrondissement. Louis, son père, est mobilisé
dès le début de la guerre de 14, il est blessé en 1915 et en reste
partiellement invalide. Lucie est, dès lors, reconnue pupille de la nation, ce
qu’il lui ouvrira le droit à une bourse d’étude plus tard. En 1916, Lucie et sa
sœur sont de retour en Saône-et-Loire, chez leur grand-mère. En 1918, les
parents de Lucie trouvent un emploi au château du Plessis à Blanzy, lui comme
jardinier, elle comme laitière chez le comte et la comtesse de Barbentane. À
partir de 1919, les parents Bernard louent une maison à Montchevrier et Lucie
fréquente l'école primaire de Blanzy, où elle passe son certificat d'études en
1925, puis le cours complémentaire de filles de Montceau-les-Mines, avant
d’entrer à l'École normale des Batignolles où la famille est repartie. Elle
adhère aux Jeunesses Communiste en 1932 et épouse les idées antimilitaristes du
moment.
Après une licence ès Lettres, elle est agrégée d’Histoire-Géographie (1938) et rencontre Raymond Samuel qu’elle épousera le 14 décembre 1939. En août 1940, elle organise l'évasion de Raymond, prisonnier de guerre à Sarrebourg. Tous deux se réfugient à Lyon et consacrent alors toute leur énergie à « La Dernière Colonne » ¹ : diffusion de tract, sabotage, recrutement. Lucie aide au développement du groupe résistant Libération et organisera les évasions de Raymond à deux nouvelles reprises.
Tout au long de sa vie, Lucie Aubrac poursuivra son engagement politique et militant. Elle meurt le 14 mars 2007, ses obsèques ont eu lieu aux Invalides où les Honneurs Militaires lui furent rendus. Les cendres de Lucie Aubrac ont été transférées au cimetière de Salornay-sur-Guye, village où naquit son père. Raymond l’y rejoignit en 2012.
¹ Organisation anti-nazie et anti-vichyste initiée par Emmanuel d’Astier de la Vigerie, journaliste, qui créera le journal Libération-Sud dans lequel écrirons « Catherine » (Lucie) et « Aubrac » (Raymond).
Source : documentation Musée de la Maison d’Ecole, « Maîtres et Maîtresses de Saône-et-Loire » (AAEENM).
Paul
Dessolin :
Né le 31 décembre 1902 à Montceau, issu d’une famille de mineurs du Bois-Roulot dont le père fut renvoyé après les grèves de 1901, Paul Dessolin fait ses études à l’Ecole Normale de Mâcon et suit la formation d’officier de réserve. En 1930, il est secrétaire du RCM (Rugby Club Montcellien) et occupe un poste d’instituteur à l’école Jean Jaurès. Il est mobilisé le 2 septembre 1939 au grade de capitaine. Dès 1941, il fait partie du premier groupe de résistants de Montceau avant de rejoindre le Front National¹ en 1942 et prend le nom de « Pietro ».
Instituteur républicain de tendance socialiste, ses compétences militaires l’amènent aux responsabilités départementales de la branche militaire, les FTP (Francs-Tireurs et Partisans). Il fut commandant FTP du groupe ville de Montceau. Il fédérera aussi les instituteurs résistants parmi lesquels on comptera Germaine Thomas à Toulon ou encore André Colin à Dettey, compagnon de chasse de toujours. C’est du reste dans le Morvan qu’il se réfugia après les rafles du 21 et 22 février 1944 auxquelles il échappa.
En juillet 1944, le parti communiste reprenant le contrôle direct des FTP, Paul Dessolin perd son commandement et devient le chef 6ème bataillon du maquis Valmy. Après la guerre, il ne réintègre pas l’Education Nationale mais épouse la carrière militaire. Il contractera une grave maladie lors de la campagne d’Indochine et mourra à Montceau en novembre 1953.
¹ Cette politique du « front national » était une consigne de l’Internationale communiste dès 1941. Elle préconisait l’unification de toutes les forces de la Résistance.
Sources : documentation Musée de
la Maison d’Ecole, « Maîtres et
Maîtresse de Saône-et-Loire » (AAEENM), témoignage de son fils Hervé,
normalien.
Gaston
Béchard :
Né
à Aimargues, dans le Gard, le 21 mai 1900, engagé volontaire en 1918, il
termina son service militaire en 1922. Nommé professeur adjoint de
l’enseignement technique en octobre 1923, il entra à L’école pratique, qui
venait d’être créée dans le cadre de l’école primaire supérieure de
Montceau-les-Mines. Il se marie à Perrecy en 1924, avec Jeanne Masquelet, fille
de mineur. Son engagement social est immédiat, d’abord élu au Syndicat de
l’enseignement technique¹, il fut délégué aux congrès nationaux de la CGT en
1933 et en 1936, avant d’être élu secrétaire administratif de l’Union
départementale CGT de Saône-et-Loire au congrès de fusion tenu à
Chalon-sur-Saône le 12 janvier 1936, et administrateur du journal de l’UD Le
Travailleur de Saône-et-Loire. Il adhéra au Comité de vigilance des
intellectuels antifascistes dès 1934. Entré à la Ligue des Droits de l’Homme,
il milita dans les rangs socialistes. A la création de l’hebdomadaire Front
ouvrier, il en fut l’administrateur et le rédacteur en chef.
Le
19 septembre 1936, Jean-Marie Bailleau, ancien mineur, militant du mouvement
coopératif, fut élu maire de Montceau grâce au désistement communiste.
Pierre-Fernand Mazuez et Gaston Béchard furent respectivement les deuxième et
troisième adjoints. Il fut alors trésorier de la fédération départementale des
élus socialistes. Démis de ses fonctions en 1941 par le gouvernement de Vichy,
Gaston Béchard entra en résistance au sein du Front national. Sans doute
dénoncé, il fut arrêté chez lui par la Gestapo le 2 août 1944. Après être passé
dans divers camps (Struthof, Dachau), il fut déporté en Autriche, au camp de
Mauthausen, puis au Kommando de Melk, il y mourut d’une septicémie le 2 avril
1945, un mois avant la libération du camp. Lors du conseil municipal de
Montceau du 8 juin 1945, on donna son nom au square de « La Sainte »,
en haut de l’actuelle rue Barbès, et, le 8 juillet 1946, au collège moderne. Nulle
trace de ces baptêmes ne subsiste…
¹ Membre
de la commission administrative nationale de 1933 à 1937. Il présida les
congrès régionaux de 1936, 1937 et 1938 de la 9e région, les séances du 6 avril
1936, des 22 et 23 mars 1937, du 11 janvier 1938 et des 3 et 4 avril 1939 des
congrès nationaux du SNET.
Sources : documentation Musée de la Maison d’Ecole, Maitron (Jacques Girault, Julien Veyret).
Appel à témoins : Gaston Béchard
eut 3 fils, ses descendants ou toute personne détenant des informations sur lui
peuvent-ils se faire connaître auprès du musée pour que sa mémoire soit ravivée
dans les lieux qui lui furent dédiés en 1945 ?
Remise des Palmes Académiques à Marcel
Messeau par le Dc. Mazuet sous le regard attentif de Suzanne
Messeau-Henriot
Suzanne
Née à Sainte-Suzanne,
à la limite du Territoire de Belfort, le 10 juin 1900, son enfance fut marquée
par la Grande Guerre. Après des études à l’Ecole Normale de Besançon, elle est
nommée institutrice à Baume-les-Dames en 1919. Elle entre rapidement dans le
mouvement syndical et dans la politique. Ainsi, à l’orée de 1925, elle est
membre du Comité régional du Parti Communiste au sein duquel elle rencontre
Marcel Messeau, instituteur à Champagnat, membre du même Comité.
Ils sont bientôt
réunis par leur nomination à l’école de la Sablière à Montceau jusqu’en 1939.
Suivirent la mobilisation, la débâcle,
l’Armistice et le retour de Marcel. Rapidement, leur activisme aboutit à leur
suspension puis à leur déplacement d’office par les autorités de Vichy, à
Argenteuil, dans l’Yonne. Malgré tout, ils continuent d’aider la Résistance sur
place et leur souvenir restera vif longtemps là-bas.
Le couple revient à
Montceau en 1945. Suzanne Messeau est nommée au Cours Complémentaire de jeunes
filles à l’Hôpital (devenu depuis le collège Saint-Exupéry) et, continuant son
activité politique, elle entre au Conseil municipal de Montceau de 1947 à 1953,
date à laquelle son état de santé lui fait quitter le militantisme et
l’enseignement. Le couple Messeau habite alors à La Lande, près du groupe scolaire dont Marcel
est devenu le directeur.
Suzanne Messeau disparaît le 22 février 1987¹, douze ans après Marcel.
¹ Un hommage solennel lui fut rendu à l’occasion de
ses obsèques auxquelles participèrent de nombreux camarades et amis, hommage
qu’elle méritait et qui perpétua son souvenir.
Sources : documentation Musée de la Maison d’Ecole, Bulletin
n°11 de l’Amicale des Anciens de l’EN (AAEENM).
Titus
Bartoli :
Né en Corse en 1883. Ancien
combattant, médaillé de la croix de guerre 1914-1918. Instituteur à Digoin
(Saône-et-Loire). Il est arrêté pour diffusion de tracts le 21 juillet 1941.
Deux générations de
résistants. Guy Môquet, 17 ans, Titus Bartoli, 58 ans. Deux hommes issus
d’horizons différents mais que l’horreur de la guerre a uni à jamais dans un
destin tragique. En octobre 1941, à Digoin, dans la zone occupée, un
instituteur d’origine corse va voir sa vie basculer. Le 21 juillet, Titus
Bartoli, militant syndicaliste et secrétaire local de la section du Parti
Communiste Français (PCF) jardine tranquillement lorsque les troupes allemandes
viennent l’arrêter. Ses activités de résistant vont le conduire au peloton
d’exécution.
Transféré
provisoirement à la maison d’arrêt de Chalon-sur-Saône, l’instituteur est
finalement interné à Châteaubriant, en Loire-Atlantique, dans le camp de
Choisel avec une centaine d’hommes, d’autres résistants : médecins,
professeurs ou élus, la plupart sont membres du PCF.
Le 20 octobre
1941, Karl Hotz, lieutenant-colonel des troupes d’occupation, avait été abattu
à Nantes par un commando communiste. L’acte est qualifié de terroriste par les
autorités allemandes. Les nazis sont furieux. En représailles, les allemands
annoncent l’exécution immédiate d’une cinquantaine d’otages. Deux jours plus
tard, ils seront en fait 48, choisis à Châteaubriant, Nantes et Paris.
Au camp de Choisel,
27 d’entre eux seront conduits à la carrière de la Sablière pour y être
fusillés. Tous refuseront d’avoir les yeux bandés et les mains liées. Ils
mourront en chantant la Marseillaise. Avant cela, Titus Bartoli gravera ses
dernières pensées sur un mur du camp : «
Dans quelques minutes peut-être, je ne serai plus. Je meurs avec courage, avec
l’espoir que mon idéal triomphera ».
Source :
documentation musée.
Jean
Damichel :
Né
le 2 juillet 1908 à Allerey (Saône-et-Loire), instituteur ; dirigeant
communiste de Chalon-sur-Saône, il fut fusillé comme otage le 15 décembre
1941 au Mont-Valérien. Jean-Marie Damichel était fils d’un instituteur radical
et libre-penseur : « mon père
(décédé en 1933) était instituteur ; ma mère est sans profession. Ma mère
reçoit la demi-retraite d’instituteur, elle touche en plus les revenus d’une
ferme et d’environ 30 ha de terre. Mon père appartenait au parti radical,
il était lié à certains politiciens radicaux (sénateur Borgeat) ou
réactionnaires (baron de Sainte-Suzanne) ; il était président de la
section de Libre-pensée de Chalon, membre de la Ligue des droits de
l’Homme ; ma mère est sympathisante à notre parti » (autobiographie
de 1937).
Élève
de l’École normale de Mâcon, Jean-Marie Damichel appartint quelques mois à
la "Jeune République" en 1927, puis fut, l’année suivante, trésorier de la section
de Mâcon de l’Union générale des étudiants de l’enseignement. Il était abonné
au journal trotskiste La Vérité en 1931.
Le Parti communiste reçut son adhésion en janvier 1932. Secrétaire du
rayon de Chalon (Saône-et-Loire) à partir de 1933, il entra au bureau régional
en 1936. Instituteur à Chalon, secrétaire de l’Union locale de la CGT, il fut
candidat du PCF dans la 2e circonscription de Chalon le 26 avril
1936 ; il recueillit 1 124 voix, soit 6 % des inscrits. Son
autobiographie rédigée pour la commission des cadres le 31 juillet 1937
fut jugée sévèrement : classé B (ce qui signifait « ne pas lui donner
de responsabilité ») avec la mention « à vérifier sur place ».
Instituteur
à Verdun-sur-le-Doubs, puis à Saint-Jean-des-Vignes, Jean-Marie Damichel, membre
de la Fédération de l’enseignement, avait été élu membre du conseil syndical de
la section départementale du Syndicat national, le 10 juillet 1938, avec
318 voix sur 363 votants. Il ne fut pas réélu
en juillet 1939, n’ayant obtenu que 104 voix sur 473 votants.
Déplacé
par le gouvernement de Vichy à Cressy-sur-Saône (Saône-et-Loire), membre du
Front national, arrêté par la Gestapo le 27 juin 1941, emprisonné à
Chalon, à Romainville puis à Compiègne, il a été fusillé par les Allemands au
Mont-Valérien, le 15 décembre 1941 comme otage, en représailles aux
attentats des 28 novembre 1941 et 7 décembre 1941 à Paris et en
région parisienne.
Marié en janvier 1938 à Chalon, il était père d’une fille.
Source : maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr
Quelques
résistants nationaux
Jean
Zay :
Né à Orléans le 6
août 1904. Sa mère était institutrice et son père rédacteur en chef du
"Progrès du Loiret". Il fait de brillantes études grâce à ses
qualités littéraires certaines; bachelier en 1923, il écrit en parallèle
romans, contes et nouvelles. A 18 ans, il s'inscrit aux "Jeunesses laïques
et républicaines", il devient avocat, homme politique radical socialiste
puis député en 1932. C'est ainsi qu'il est nommé, en 1936, Ministre de
l'Education Nationale du Front Populaire. Il fera, entre autre, voter la
prolongation de la scolarité obligatoire jusqu'à 14 ans. Le 20 juin 1944, trois miliciens de
Vichy le sortent de sa prison pour l’assassiner dans un bois, son corps est
déshabillé, son alliance ôtée pour rendre impossible toute identification et il
est ensuite jeté dans une crevasse du Puits
du diable où des chasseurs en
feront la macabre découverte le 22 septembre 1946 seulement. Ces
faits se produisirent à Molles, dans l’Allier.
Georges
Lapierre :
Né en 1886, instituteur
à Paris, il est mobilisé en 1914. En 1938, il crée la Confédération la Jeunesse
au plein air. Fondateur de "l'Ecole Libératrice", il mène dès 1940,
avec d'autres militants qui assurent les liaisons nécessaires, la
reconstitution des syndicats d'enseignants. Secrétaire du Syndicat National des
Instituteurs clandestin, dénoncé, il est arrêté par les allemands, il mourra
d’épuisement en déportation, au camp de Dachau, en 1945.
Source :
documentation musée.
Joseph Rollo :
Né en 1891, directeur
d’école à Auray (56), il participe à l’animation de la Fédération nationale
des instituteurs avant d’être mobilise en 1914. Il
est l'auteur, en 1943, de l’« Appel aux instituteurs de France », lu
au micro de la BBC et
invitant les instituteurs à participer à la Résistance. Résistant sous le nom
de « Réal », il œuvre au sein du réseau du Colonel Rémy. Il fut secrétaire général clandestin du
Syndicat National des Instituteurs à la suite de Georges Lapierre dont il avait
repris le flambeau. Il est arrêté par les allemands en mars 1944, déporté au
camp de Neuengamme, il y est fusillé en 1945. Inhumé dans la crypte de la
Sorbonne, il est déclaré « Mort pour la France ».
Source :
documentation musée.
Pour
aller plus loin :
« Regard
sur l’école de Vichy » : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2018/06/lecole-sous-vichy.html#more
« Chronique
des années noires » : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2019/11/1940-1945-ou-la-chronique-des-annees.html#more
« De
Jean Zay au régime de Vichy » : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2022/04/de-jean-zay-au-regime-de-vichy.html#more
Patrick PLUCHOT
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire