lundi 28 août 2023

L'immigration polonaise entre les deux guerres

 

L’immigration polonaise

Vers la France

Les migrations sont souvent chaotiques et résultent le plus souvent d’un drame humain, une fuite en avant due à des situations tragiques : la guerre, le chômage, la misère, et bientôt la dégradation climatique. Qu’en fut-il des travailleurs polonais immigrés en France ? Quels étaient leurs rêves et quelles réalités ont-ils affrontées ? Quelques éléments de réponse dans cet article.  

Dans le cadre du Centenaire de l’arrivée des migrants polonais dans le Bassin minier organisé par l’association du jumelage Montceau/Zory :

Exposition du musée de la Maison d’Ecole, à l’Embarcadère à Montceau

du 2 au 17 septembre :

 « L’immigration polonaise-Les écoles polonaises » 

Prochaine ouverture du musée : dimanche 10 septembre de 14 à 18 heures


Une renaissance difficile

odrodzenie panstwa polskiego

Au début du 20e siècle, la Pologne n’existe plus depuis plus d’un siècle. C’est en 1795 qu’eut lieu le dernier partage de son territoire, annexé par ses puissants voisins. Un pays de près d’1 000 000 de km2 disparut au profit d’ennemis héréditaires. La population polonaise est éclatée sur 3 territoires : le principal sera sous tutelle russe (Nord et Est de la Pologne), il conservera le nom de Royaume de Pologne avec comme roi, le Tsar ; le second sera sous tutelle prussienne (Poméranie, Poznanie) qui imposera une germanisation forcée ; le troisième sera sous tutelle de l’Empire Austro-hongrois (Galicie occidentale et orientale) avec une situation plus sereine pour les populations. C’est d’ailleurs de cette région que s’organiseront les forces qui permettront la renaissance de la Pologne en 1918. Ce démantèlement explique que beaucoup des immigrés venus en France, à partir des années 20, n’étaient pas tous nés polonais mais possédaient une autre nationalité, acquise depuis cinq générations….

Après cette longue période de « colonisation », le bilan économique est inquiétant, les territoires polonais occupés n’ont pas profité de la révolution industrielle : peu d’industries (hormis la Silésie et son bassin minier, ainsi que l’industrie textile de Lodz), peu d’infrastructures, l’exploitation des matières premières n’a profité qu’aux colonisateurs, aucune formation de forces vives autochtones n’a eu lieu. Malgré tout, on note un fort accroissement de la population durant la période, ce qui aura cependant des effets pervers sur l’emploi.

En ce début de 20e siècle, la future Pologne est essentiellement agricole. En 1921, la population rurale représente encore 64 % des actifs tandis qu’en France elle n’est plus que de 41.2 % (quand en Grande-Bretagne, elle n’est plus que de 6 %...). L’agriculture polonaise ne nourrit pas ses 2 millions de paysans sous employés ou propriétaires de minuscules exploitations, et encore moins les 2 millions de paysans sans terre et sans emploi. On estime alors que 8 millions de personnes sont en trop dans ce secteur économique. Quel avenir pour cette population souvent jeune, sinon migrer ? C’est ce que firent 3 500 000 habitants des territoires polonais à la fin du 19e siècle.

La plus grande migration polonaise fut sans nul doute celle vers les Etats-Unis : entre 1870 et le début de la Grande Guerre, 2 600 000 émigrés quittèrent la Pologne pour ce nouvel Eldorado. Le rêve américain cessera en 1913, date à laquelle les frontières américaines furent fermées pour les slaves. D’autres quittèrent les deux Galicies austro-hongroises pour être employés dans les grandes plaines agricoles d’Allemagne, quand près de 450 000 hommes gagnèrent les mines de la Ruhr et de la Westphalie (ceux que l’on appellera les Westphaliens » (1)).

Si la reconstitution de la Pologne après le conflit de 14-18 fit naître un immense espoir au sein d’un pays réunifié, la situation économique alla en empirant et les gouvernants durent faire face à un chômage massif qui menaçait la stabilité de l’Etat et de ses institutions, outre les tensions internes à la suite des mobilisations dans trois armées différentes (Allemande, Autrichienne, Russe) certains dans la Triple-Alliance, d’autres dans la Triple-Entente.

Soldats polonais de l’armée allemande. Tirage photographique, 1914-1918 (Institut des civilisations et études polonaises)

Lithographie, illustration de Władysław Teodor Benda (1873-1948), affiche de recrutement des Polonais dans l’armée française, 1917 (Library of Congress)

A l’appel de la France

Na wezwanie Francji

Comme bien souvent, les migrations économiques sont aussi organisées à la demande des pays en manque de main d’œuvre, ce qui fut le cas de la migration des polonais vers la France, avec un secteur industriel privé influant à la manœuvre. Avant 1914, peu de main d’œuvre polonaise était venue en France si ce n’est à l’initiative de particuliers, principalement d’agriculteurs. 

Polonais chez Marie Lebert, 1924. Photographie de Louis Clergeau © Société des amis du musée et du

 

patrimoine de Pontlevoy. Archives départementales du Loir-et-Cher


Toul (Meurthe et Moselle) - mai 1929 - Sauf conduit pour un travailleur agricole polonais.
(Exposition Carboland - Musée de l'émigration de Gdynia) (galeria.notrepolonia.com)

Il existait alors 4 bureaux de recrutement (Soissons, Paris, Nancy et Dijon) qui firent venir 10 000 travailleurs agricoles polonais entre 1907 et 1914. Il leur arrivait, de manière anecdotique, de répondre à la demande de quelques compagnies minières. De 1920 à 1925, 72 000 ouvriers agricoles polonais entrèrent officiellement en France, soit un tiers des migrants qui arrivèrent (les autres étant affectés aux mines ou à l’industrie lourde). Or le recensement général de la population de 1926 n’en totalise plus que 28 000. Cette déperdition s’explique par une mobilité incessante de ces ouvriers dont les conditions de vie étaient pénibles avec l’isolement et des horaires infernaux. Cependant, ils honorent leur contrat d’un an, mais se dirigent aussitôt vers les « petites Polognes » minières, dont ils ont entendu parler de l’atmosphère chaleureuse, des meilleurs salaires et des horaires fixes, un nouveau rêve…


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En France, la grande Guerre avait fait son œuvre, avec son cortège de désastres dont celui démographique. Sur les 5.2 millions d’agriculteurs en 1914, 3.5 millions furent mobilisés, 670 000 furent tués au combat et 500 000 rentrèrent mutilés. De plus, depuis la révolution industrielle, les campagnes avaient commencé de se vider au profit des villes où l’emploi était assuré, à l’image du Bassin minier de Montceau-le Creusot en grande demande d’ouvriers. Rien d’étonnant donc à ce que les gouvernements français et polonais ne se soient rencontrés, dès 1919, pour examiner une situation qui profiterait à chacun, et organiser l’arrivée massive de travailleurs polonais en France. Une Convention fut signée (2), le 3 septembre 1919, et, à la fin de la même année, le premier train de migrants quitta la Pologne, juste avant Noël.


Le panneau qui se trouvait à l'entrée des bureaux de l'immigration à Myslowice .

« Société générale de l’immigration » (galeria.notrepolonia.com)

Une immigration sous surveillance

Migracja pod obserwacją

Avant toute venue, un strict contrôle des candidats s’exerça en Pologne. Dès la conclusion de la Convention, le ministère français du travail ouvrit la « Mission française de la main d’œuvre » à Varsovie. Elle avait pour rôle d’organiser le recrutement des travailleurs, en vérifiant, notamment, l’aptitude physique des candidats au départ, lors d’une visite médicale qui lui permettait d’éliminer malades et « souffreteux ». Elle devait aussi organiser des convois ferroviaires de 600 à 800 personnes à chaque départ, pour la traversée de l’Allemagne vers la France. Cette Mission fut déplacée à Czestochowa en 1920 du fait de l’avancée bolchévique vers la capitale, alors qu’une nouvelle Mission ouvrait ses portes à Poznan.


Ogłoszenie o naborze robotników do Francji. Rekrutacja w dniu 7 stycznia 1929 r. w Poznaniu.
/Nowy Kurier, 1928-12-30/

« Annonce sur le recrutement de travailleurs en France. Recrutement le 7 janvier 1929 à Poznań.

/Nouveau Courrier, 1928-12-30/ » (galeria.notrepolonia.com)


Guide catholique n° 39, 1919. Titre « Travailleurs polonais pour la France » «Comme il est rapporté entre les gouvernements polonais et français, un accord a été conclu en vertu duquel la Pologne enverra 100 000 travailleurs en France pour lequel ils obtiendront un salaire en argent français. » (galeria.notrepolonia.com)


Myslowice, la visite médicale et le "sésame" qui permettait de partir vers la France : le certificat médical d'aptitude (rédigé par un médecin français uniquement).
(Exposition Carboland - Musée de l'émigration de Gdynia, 1922)  (galeria.notrepolonia.com)


1929 Service de répartition : petite carte indispensable pour que l'émigré arrive à bon port. « Vous êtes obligé de vous présenter à la gare aujourd’hui le soir à 18 heures afin de vous envoyer à la ville de destination ». (Exposition Carboland - Musée de l'émigration de Gdynia) (galeria.notrepolonia.com)


1930 Service de répartition
Petite carte indispensable pour que l'émigré arrive à bon port « Vous devez vous présenter à la gare aujourd’hui à 20 heures afin de vous envoyer à destination »
(Exposition Carboland - Musée de l'émigration de Gdynia) (galeria.notrepolonia.com)

Si le siège de la Société était à Varsovie, elle possédait un centre de recrutement et d’hébergement  à Myslowice (Haute-Silésie) qui fut à l’origine de la plupart des travailleurs polonais affectés à notre Bassin minier de Montceau. C’est dans cette ville que la Société sélectionnait les candidats à l’immigration demandés directement par les employeurs. Elle effectuait elle-même les examens sanitaires, les opérations de vaccination et de désinfection des ouvriers et des membres de leur famille, accompagnants ou rejoignants.




Extrait du rapport au Sénat du 13 mars 1931  sur la Société Générale d’Immigration basée à Myslowice (galica-BNF)


1929-11-29 Illustrowany Kuryer Codzienny

Cracovie vendredi 29 novembre 1929, Courrier quotidien illustré. Titre « Migration dramatique du peuple polonais vers la France », photographie : départ de Myslowice en Pologne (galeria.notrepolonia.com)


De Myslowice à Toul (galeria.notrepolonia.com)

(Photographie souvent attribuée à tort à l’arrivée en gare de Montceau-les-Mines)



1929 Avant le départ pour Toul, détail de la photographie du journal ci-dessus (galeria.notrepolonia.com)  

De Myslowice à Toul (galeria.notrepolonia.com)

« Souvenir de Mystowice »

De Myslowice à Toul (galeria.notrepolonia.com)

De Myslowice à Toul (galeria.notrepolonia.com)

De Myslowice à Toul (galeria.notrepolonia.com)

De Myslowice à Toul (galeria.notrepolonia.com)

« Souvenir de Mystowice »

Février 1938 Avant le départ pour la France
Myslowice, février 1938 (galeria.notrepolonia.com)



Avant le départ pour la France, la signature des contrats de travail à Myslowice. Les Amis de la Pologne. 10e année, n°1 - janvier 1930 (galeria.notrepolonia.com)

Bientôt, par la force des choses, la Mission passa la main à un secteur privé hautement réactif : deux organismes ouvrirent des bureaux de recrutement à leur tour, le C.C.H.F. (Comité Central des Houillères de France) et la C.A.R.D. (Confédération des Associations Agricoles des Régions Dévastées). Seules les visites médicales restèrent de la compétence de la Mission. Afin de veiller au respect des droits de ses nationaux, la Pologne créa, de son côté, l’Office polonais d’émigration, sans grande influence sur les choix de la Mission française.

Malle de voyage en bois d'un émigrant polonais, 1922
(collection privée d'Henri Dudzinski - Exposition Carboland - Musée de l'émigration de Gdynia) (galeria.notrepolonia.com)

Plaque commémorative au dépôt de Toul (galeria.notrepolonia.com)

Le dépôt de Toul : la plaque tournante

De la même manière que leurs compatriotes avaient fait la connaissance d’« Ellis Island » en arrivant en Amérique, les migrants polonais vers la France, quant à eux, transitèrent tous par les dépôts de Marseille, Perpignan, Hendaye et surtout par le plus important d’entre eux : Toul. Cette ville fortifiée, à l’architecture militaire, disposait d’une caserne désaffectée depuis la Grande Guerre, dans laquelle s’installèrent 4 services : un service de sûreté générale, un service d’hygiène et de vaccination, un service de la main d’œuvre industrielle et un service de la main d’œuvre agricole. Des conditions spartiates attendaient les migrants pour deux ou trois jours durant lesquels ils subissaient plusieurs contrôles dont une nouvelle visite médicale dirigée, cette fois, par les futurs employeurs. 

1912 , Mysłowice - ul. Powstańców 23. Badanie lekarskie robotników przed wyjazdem do Francji

« 1912, Myslowice - ul. Powstańców 23. Examen médical des travailleurs avant leur départ pour la France » (galeria.notrepolonia.com)

Tampon "Dépôt de travailleurs étrangers de Toul", le 7 août 1934 (galeria.notrepolonia.com)

De nouveaux accords entre la France et la Pologne sont conclus en 1924 et viennent compléter la Convention de 1919, concernant l’immigration et notamment l’éducation des enfants polonais sur le territoire français (3). A cette date, tous les organismes de recrutement en Pologne sont regroupés autour de la S.G.I. (Société Générale d’Immigration). Une fois de plus, l’influence des industriels s’étend car, derrière cette Société, se cache l’influent C.C.H.F. (déjà cité) qui détient la majorité dans toutes les instances. Le dépôt de Toul est cependant maintenu, mais les arrivées se feront désormais par mer au départ de Gdynia vers Dunkerque et Le Havre. 

Comme il y a toujours un gain possible dans toute chose, la S.G.I, société anonyme, réalisa de gros profit durant la période, percevant une commission versée par les employeurs français, commission au demeurant bien plus élevée que les coûts de recrutement et de transports des migrants. Autre réalité : si les « passeurs » d’aujourd’hui font la une avec les migrants qu’ils envoient à la mort en Méditerranée, déjà en 1928, les migrants polonais étaient alertés par les autorités sur les risques des arnaques à l’immigration !

Affiche polonaise de 1928 mettant en garde les candidats à l'émigration contre les escrocs et privilégiant les bureaux officiels de l'émigration. Rédigé en polonais et en hébreux. Titre «  Méfiez-vous des arnaques à l’immigration ! » « Bureau de l’immigration des travailleurs » (galeria.notrepolonia.com)

                  En 1931, la communauté polonaise sur le territoire français comptait 500 000 personnes dont 252 000 actifs, avec la répartition suivante : 18 % dans l’agriculture, 17 % dans la métallurgie, 37 % dans les mines et 28 % répartis dans le bâtiment, le textile, l’industrie chimique, l’artisanat ou le commerce.

Notre Bassin minier montcellien : une petite Pologne ?

Nasz obszar górniczy w Montcellii: mała polska ?

Dans la seconde moitié du 19e siècle, le territoire Le Creusot-Montceau-les-Mines devient terre de grande industrie et connaît un essor considérable. Si, au début, la migration des travailleurs s’effectue nationalement, des campagnes vers les centres industriels, l’entre-deux-guerres verra l’arrivée massive de travailleurs étrangers, dont les migrants polonais sont de loin les plus nombreux dans notre Bassin minier et ses alentours. Au cours des années 1920 à 1930, ils atteindront le nombre de 10 à 12 000 personnes sur le territoire Montceau-Le Creusot, et représenteront 20 % de la population totale à Montceau-les-Mines. La Saône-et-Loire devient alors le troisième foyer d’implantation des travailleurs polonais en France après les départements du Nord et du Pas-de-Calais.

Le sujet de cette immigration polonaise au Creusot et à Montceau a fait l’objet de quelques articles ou ouvrages, quelquefois anciens, mais faisant tout de même écho à la vie sociale des familles polonaises. Dans les faits, les contrats des migrants sont centrés sur leur futur emploi, ses conditions d’exercice et sur les obligations des employeurs et des employés. Ils sont muets sur le sort des familles qui les accompagnent ou les rejoignent plus tard. 

Détail du contrat d’un travailleur agricole polonais (AD des Vosges)

Avis aux employeurs d’ouvriers polonais sur leurs obligations administratives, 1927.
(Archives départementales Seine et Marne)


Lettre de rappel de travailleur étranger en congé, 1934
(Archives départementales Seine et Marne)

Il avait été convenu que toutes ces interrogations, laissées en suspens, seraient traitées au jour le jour, lors de réunions annuelles bilatérales se déroulant soit à Paris, soit à Varsovie. Une des questions qui se régla rapidement fut celle du regroupement familial et de la scolarisation des petits polonais dans les écoles françaises, en particulier dans le Bassin minier de Montceau (4)

1925, séance de travail de la Commission franco-polonaise, journal L'Illustration

Affiche de 1922 à destination des mineurs polonais qui souhaitent faire venir leurs familles de Pologne ou de Westphalie jusqu’à Toul. Prix :
- 80 francs pour une femme
- 40 francs pour un enfant de 7 à 18 ans
- 30 francs pour un enfant de 3 à 7 ans
- 5 francs pour un enfant de moins de 3 ans...
Sachant que les familles étaient nombreuses et que l'argent était déduit des salaires....
(Exposition Carboland - Prêt du musée de la mine de Lawarde) (galeria.notrepolonia.com)

1922, Sauf-conduit pour le passage de la frontière pour une polonaise qui, depuis la Westphalie, voulait, accompagnée de ses enfants, rejoindre son mari employé comme mineur aux mines d'Ostricourt. (Exposition Carboland - Musée de l'émigration de Gdynia) (galeria.notrepolonia.com)

Les migrants polonais des départements du Nord ont beaucoup accaparé l’attention des spécialistes, mais la communauté polonaise de Montceau-les-Mines a aussi son importance, parmi les communautés les plus importantes de France. Comme partout, les migrants polonais s’installent à Montceau dès 1920, à la suite de la signature de la convention de 1919. Ils suivent la même trajectoire que beaucoup d’autres, par convois spéciaux de chemin de fer, en provenance de leur pays natal ou de Westphalie. Leur vie s’organise principalement autour de la Mine, travaillant 8 heures par jour, 6 jours par semaine, souvent employés à des tâches difficiles. Dès 1924, et surtout au cours des années 30, un vaste réseau communautaire va se développer dans les cités pour atteindre la soixantaine de sociétés. Ce constat est corroboré par les innombrables rapports à la Préfecture envoyés par les autorités locales au titre de la surveillance des étrangers sur le territoire et conservés aux Archives Départementales de Saône-et-Loire (5)

Ignacy Konczak , membre des Sokols des Gautherets, Saint-Vallier, Saône et Loire.
Przewodnik Gimnastyczny Sokol - 15 novembre 1930

Guide de gymnastique Sokol - 15 novembre 1930 (galeria.notrepolonia.com)

Du temps libre au service de la « polonité »

Dumny z bycia Polakiem

En marge de la dureté du travail, les sociétés proposent des activités de loisirs. Karen Bretin-Maffiuletti a finement analysé leur fonctionnement dans un article publié en 2013 (voir sources). Elle note que ces structures s’adressent aux femmes et aux hommes de tous âges et « offrent un vaste éventail d’activités : gymnastique, tir, football et basket, mais aussi chant, danse, musique et théâtre ». Ce réseau communautaire couvre Montceau et sa périphérie (Saint-Vallier, Sanvignes-les-Mines et Blanzy) et une douzaine de quartiers, où les polonais sont logés en priorité, sont dotés de nombreuses associations polonaises, notamment deux cités peuplées presque exclusivement par eux, les Gautherets (Saint-Vallier) et La Saule (Montceau) qui abritent chacune 8 sociétés.

Cependant, on peut légitimement s’interroger sur le développement de ce réseau et la situation d’entre soi qu’il crée : la communauté polonaise vit ses loisirs à l’écart de la population française. Si les ouvriers doivent cohabiter au travail, pour l’heure, cela s’arrête là. On est malgré tout surpris que les activités physiques et les compétitions qu’elles engendrent restent séparées alors que l’on vante les vertus intégratrices du sport. Il faudra attendre l’après Seconde Guerre mondiale, et les années 60,  pour que se mêlent les populations.

A Montceau, comme dans le Nord, les travailleurs polonais arrivent avec leurs prêtres et sont guidés par la foi catholique, rythmée par les fêtes et les cérémonies religieuses. A l’opposé, depuis le début du siècle, les mineurs montcelliens ont rompu avec la religion qui leur fut longtemps imposée par le patronat local et comptent parmi eux de nombreux « rouges » anticléricaux aux idées communistes. Cette opposition ira en s’accentuant avec les mouvements sociaux des années 30, allant même quelquefois jusqu’au ressentiment.

Le « vivre ensemble » paraît, dès l’origine, compromis, et la frontière séparant les deux communautés n’est pas que socio-politique, mais bien aussi géographique. Volontairement ou non, la Compagnie des houillères a construit au fil des développements des puits, des quartiers qui ont accueilli chacun une population particulière. Ainsi, les travailleurs polonais sont regroupés et occupent des espaces très spécifiques. Frontière culturelle ? Frontière géographique ? Ces deux facteurs ne suffisent pas à expliquer la fracture entre les communautés. Les polonais sont aussi très attachés à la Patrie mère et beaucoup d’entre eux (de première génération) conçoivent leur embauche, en France, comme une situation provisoire, conception largement entretenue par les autorités consulaires locales. Ils résistent à la « francisation » dans l’attente d’un retour au pays (les premiers contrats ne sont que d’un an et renouvelables). Ils cultivent naturellement leur « polinité » et leur culture d’origine. Dans le travail et dans les loisirs, ils évitent souvent les contacts avec les français. Mais pas que…

Dans différents entretiens et témoignages recueillis par les chercheurs, on note un certain « esprit de clocher » au sein même de la communauté polonaise. Pour ne prendre que l’exemple des quartiers polonais des Gautherets (Saint-Vallier) et de La Saule (Montceau), l’horizon social ne se limite qu’aux habitants de chacun d’eux. Les frontières géographiques jouent en plein au sein de la communauté polonaise montcellienne. Les polonais des Gautherets restent entre eux et ne se mélangent pas aux polonais de la Saule, ils se connaissent peu et entrent même en rivalité, situation qui transparaît clairement au travers de divers témoignages évoqués dans l’article de Karen Bretin-Maffiuletti : « Les Gautherets, c’est pas pareil [que La Saule] » « Il y avait un groupe [de danse] aux Gautherets mais on dansait mieux qu’eux ! » (Entretien du 4 février 2012 réalisé par Noémie Beltramo, avec Jean-Pierre Rogalski né à Montceau en 1953 de parents nés aussi en France de parents arrivés dans les années 20) ; « Moi, je vivais dans mon quartier […]. La Saule, je connais pas ! » « les mariages entre cités c’était rare et très mal vu » (Entretien du 2 mai 2011, avec Richard et Christiane Duda née à Montceau de parents arrivés durant leur enfance, ayant habité les Gautherets). 

(galeria.notrepolonia.com)

« Cours dans une école polonaise Bois-du-Verne  (district de Lyon) »

Vers 1932,  Bois du Verne (Montceau-les-Mines), contribution de Gérard Soufflet qui précise : « Pour rebondir sur une photo publiée récemment (école du Bois-du-Verne à Montceau-les-Mines, dans Polonia daté de juin 1939), j'en propose une autre de la même école polonaise des filles du BdV - il n'y avait pas d'école polonaise pour les garçons de ce quartier. On me l'avait datée de 1932, mais l'instituteur est indubitablement le même, Monsieur LUBOWICZ » (galeria.notrepolonia.com)

Au contraire, dans les quartiers au recrutement plus diversifié, comme le Bois-du-Verne (Montceau) ou les Baudrats (Sanvignes), les témoignages divergent, on parle ici d’une cohabitation assez joyeuse entre Moncelliens de souche et travailleurs d’origines diverses (polonais ou italiens principalement). Des témoins évoquent des travailleurs français et italiens, qui, avec le temps, maîtrisent couramment le polonais à la grande surprise de tous (Entretien du 19 septembre 2007, avec Daniel et Monique Giersinski).

1920-1929 Groupe de musiciens, Bois-du-Verne (Montceau-les-Mines)
Fotografia grupowa członków towarzystwa. Widoczne instrumenty muzyczne: skrzypce, harmonia, kontrabas
« Photo de groupe des membres de la société. Instruments de musique visibles : violon, harmonium, contrebasse » (galeria.notrepolonia.com)

1920-1929 Groupe de musiciens, Bois-du-Verne (Montceau-les-Mines)
Fotografia grupowa członków klubu. Widoczne instrumenty muzyczne: skrzypce, harmonie, kontrabas.
« Photo de groupe des membres de la société. Instruments de musique visibles : violon, harmonium, contrebasse. » (galeria.notrepolonia.com)

1er avril 1934,  Association Saint Joseph du Bois-du-Verne (galeria.notrepolonia.com)

En opposition aux sociétés typiquement montcelliennes, la vie sociale s’organise donc en vase clos dans les deux quartiers, mais présente des similitudes dans leur structure communautaire. Chacun possède son club de football, sa société de tir, son groupe de gymnastique sokol, sa chorale, son groupe de danse folklorique… et la concurrence est rude. Il convient toutefois de nuancer l’idée d’une profonde fracture entre Polonais et Montcelliens. Ils possèdent, malgré eux, une identité commune, celle de mineur dont les deux partis sont fiers, aimant souvent se distinguer des « métallos » du Creusot. Du reste, Richard Duda précise, non sans émotion, dans son témoignage déjà cité, qu’au-delà de l’opposition entre l’Union sportive Polonia (club de football des Gautherets) et le Club sportif Orion (club de football de La Saule), une alliance sacrée, la « sélection » du bassin montcellien affrontait les travailleurs creusotins ! C’est alors qu’après les querelles intestines franco-polonaises ou « polono-polonaises », tous unis sous la même bannière, « la main dans la main », migrants et français, tous mineurs, affrontaient les métallurgistes. Curieux paradoxe, mais espoir pour l’avenir.

1924-25 Les Sokols

« Les faucons s’exercent lors de la marche du 3 mai à Montceau-les-Mines, rue de la République, près de l’église de Montceau-les-Mines. Cadres disponibles à l’achat. » (galeria.notrepolonia.com)

« Kółko teatralne górników w Montceau les Mines we Francji. »
(Przewodnik Katolicki 1925)

Le club de théâtre des mineurs à Montceau les Mines, France (Guide catholique 1925) (galeria.notrepolonia.com)

Photo originale de l’extrait de journal précédent  (galeria.notrepolonia.com)

1925, Réunion du 7e arrondissement de l'Association des Sociétés de Gymnastique "Sokół" à Montceau les Mines
« Zlot 7 okręgu Związku Towarzystw Gimnastycznych "Sokół" w Montceou les Mines
Członkowie 7 okręgu "Sokoła" w drodze na zlot »

« Rassemblement du 7ème arrondissement de l'Union des Sociétés de Gymnastique "Sokół" à Montceou les Mines. Les membres du 7e arrondissement de "Sokół" en route pour le rassemblement » (galeria.notrepolonia.com)



26 juin 1929 : « Première communion et enfants à l’étranger »
« Pierwsza Komunia św  dzieci kolonii polskiej w Montceau-les-Mines »

« Première sainte communion des enfants de la colonie polonaise à Montceau les Mines »

(galeria.notrepolonia.com)

1929, Le choeur de l'Hospice Ste Marie : « Chœur d’église à l’Hospice Sainte-Marie à Montceau-les-Mines, fondé par Sœur Wincenta (à droite), des Sœurs de la Charité » (galeria.notrepolonia.com)

1925-1935 : Sokols Baudras Les Essarts. Gniazdo Bondras Essarts 7 okręgu Towarzystwa Gimnastycznego "Sokół" we Francji. Fotografia grupowa członków gniazda Bondras Essarts ze sztandarem

« 1925-1935 : Sokols Baudras Les Essarts siège du 7ème arrondissement de la Société de Gymnastique "Sokół" en France. Une photo de groupe des membres du nid Bondras Essarts avec une banderole » (galeria.notrepolonia.com)

Komunia św. polskich dzieci z Francji. Le Creusot/ Saona i Loara. /Mały Przewodnik nr 50. 1932

« Première communion. Enfants polonais de France. Le Creusot/ Saône et Loire. /Petit Guide n°50, 1932 » (galeria.notrepolonia.com)

13 janvier 1935 : Zarzad Okregowy w Montceau-les-Mines

« Conseil de district à Montceau-les-Mines » (galeria.notrepolonia.com)

Association Kosciuszko (galeria.notrepolonia.com)

Réunion de catholiques, photographie Fafournoux et Casautels  (galeria.notrepolonia.com)

Boucherie Wojciechowski (galeria.notrepolonia.com)

3 mai 1958 : « Une partie du défilé du 3 mai à Montceau-les-Mines » (galeria.notrepolonia.com)

1958, Journée du peuple :  63 lata temu - 25 maja 1958 r. ludowcy z Koła PSL w Le Creusot we Francji

« Il y a 63 ans - le 25 mai 1958, des paysans du Cercle PSL au Creusot, France » (galeria.notrepolonia.com)

1958 Journée du peuple : 63 lata temu - 25 maja 1958 r. ludowcy z Koła PSL w Le Creusot we Francji

« Il y a 63 ans - le 25 mai 1958, des paysans du Cercle PSL au Creusot, France » (galeria.notrepolonia.com)

1958 Journée du peuple : 63 lata temu - 25 maja 1958 r. ludowcy z Koła PSL w Le Creusot we Francji

« Il y a 63 ans - le 25 mai 1958, des paysans du Cercle PSL au Creusot, France » (galeria.notrepolonia.com)

1961 : « Nous nous sommes bien amusés à Montceau-les-Mines (de notre correspondant) »

« La fête polonaise annuelle organisée récemment à Montceau-les-Mines (Saône –et-Loire) a été un bel événement dans la vie des Polonais et des Français locaux (..) » (galeria.notrepolonia.com)

1961 : Jumelage Rybnik-Saint-Vallier (galeria.notrepolonia.com)

 

 Le mirage du retour au pays

Bilet w jedną stronę ?

On peut donc considérer que les premiers arrivants polonais étaient en « transit », et n’avaient quitté la mère patrie, que par obligation. Entre les deux guerres, les polonais du bassin montcellien sont habités par le désir du retour en Pologne. Ils organisent alors leur vie communautaire autour de leur langue, de leurs traditions, de leurs croyances, s’inscrivant, a priori, dans une dynamique d’opposition à toute francisation et intégration. Les communautés se côtoient alors plus qu’elles ne se mêlent. Mais qu’en fut-il de la deuxième, de la troisième génération ? Le retour au pays était-il toujours prégnant, surtout après la Seconde Guerre mondiale et les changements politiques intervenus en Pologne ? Ce sentiment partagé par la population montcellienne d’appartenir à ce même monde de la mine n’avait-il pas fini par faire évoluer les mentalités ? Pour beaucoup, la France était devenue la patrie où ils étaient nés, mais ils n’oublièrent pas leurs origines, même si la dernière génération en a perdu la langue et le sens. 

Les femmes et des hommes qui ont fait l’histoire polonaise montcellienne ne sont plus. Les témoignages auxquels nous nous référons émanent désormais de leurs descendants qui n’ont vécu que la période d’après-guerre. Ces témoignages renforcent, malgré tout, les constats des historiens et des chercheurs, sur l’immigration polonaise et ses conséquences, et, surtout, ils nous éclairent finalement, sur la réalité de l’intégration de la communauté polonaise dans le Bassin minier. Concluons avec le témoignage optimiste d’une vieille dame qui voyait les voisins se presser chez elle, jusque tard dans la nuit, autour de l’accordéon de son père, souvenir de jeunesse, témoignage qui montre la joie de vivre dans les « quartiers polonais » : « On allait travailler le lendemain, mais la fatigue, ça n’existait pas. […] On riait, on riait, de tout et de rien. » (Entretien du 12 mai 2011, avec Irène Prasse et Eliane Gueugnon).

(L’informateur de Bourgogne)

Le sujet est loin d’être clos, puisqu’il occupe encore nos esprits, 100 ans plus tard, en 2023, avec les manifestations organisées par Montceau-Zori. Rappelons qu’en 2020, le musée de la Maison d’Ecole organisa une « Causerie polonaise » réunissant une assemblée importante de « descendants »  dont les regards et les sourires nostalgiques en disaient aussi long que la verve des intervenants. La veillée fut filmée, un DVD est disponible sur demande au musée.

Notons aussi l’éclairage particulier apporté par Amicie d’Arces, dans son premier roman Les larmes des Polonaises, qui conte l’histoire d’une famille de mineurs déracinés, arrivés à Montceau-les-Mines en 1922. Cette fiction, très documentée, plante le décor et raconte une époque vue par le prisme des femmes. A travers la vie des trois héroïnes (de trois générations différentes, Maria la mère, Hanna la fille, Dominika la petite-fille), on pénètre le quotidien d’une famille à travers ses relations sociales, sa vie de tous les jours, ses fêtes, ses loisirs dans son quartier.    

Même si la fiction ne reste que de la fiction, les chercheurs, aujourd’hui, signalent des rapports entre la littérature et l’histoire. Pierre Nora observe que « la distinction entre histoire et littérature, qui fonde la nouvelle histoire et donne à la discipline sa scientificité, n’apparaît plus clairement aujourd’hui » et attribue cette « porosité des frontières » « à la récente prise en compte de la mémoire par l’histoire qui confère à l’histoire une dimension littéraire » (in Histoire et roman : où passent les frontières). Amicie d’Arces, diplômée en langues, en archéologie et en histoire de l’art, croise donc les terrains de l’histoire et de la mémoire et fonde son roman, littéraire par essence, sur sa rencontre et le témoignage de « vraies » Montcelliennes, comme elle le dit, mais qui sont aussi des femmes attachées à leurs origines et à leurs traditions. 

 Patrick PLUCHOT

Sources consultées :

-       GRIVEAU, Léon, Un exemple de concentration industrielle au xixe siècle : Le Creusot et Montceau-les-Mines, 1835-1914, Le Creusot : Écomusée du Creusot, 1977. 

-       BEAUBERNARD, Robert, Montceau-les-Mines, un laboratoire social au xixe siècle, Avallon : Éd. de Civry.

-       DERAINNE, Pierre-Jacques, Histoire et mémoire des immigrations en Bourgogne, rapport de recherche, Dijon : Direction régionale Bourgogne de l’acsé, 2010.

-       MIROZ, Jacques, L’immigration polonaise en Bourgogne au xxe siècle, Dijon : Association culturelle franco-polonaise Warszawa, 1979.

-       DUCELLIER, Danielle, L’immigration polonaise dans le bassin de Blanzy dans l’entre-deux-guerres, mémoire de maîtrise en histoire, Faculté de lettres et sciences humaines, Université de Bourgogne, 1980.

-       BALORIN-LAGOUTTE, Brigitte, Polonais d’hier et d’aujourd’hui au Creusot et à Montchanin, 1925-1980, Issy-les-Moulineaux : Éd. B. Balorin-Lagoutte, 1993.

-       NAWROCKI, Anna, La Bourgogne et la Pologne à travers les siècles, Neuilly-lès-Dijon : Éd. du Murmure, 2002.

-       D’ARCES, Amicie, Les larmes des Polonaises, Editions De Borée, 2013.

-       NORA, Pierre, “Histoire et roman : où passent les frontières ? ”, in : L’histoire saisie par la fiction, Le Débat, n° 165, mai-août 2011.

-       OZOUF, Mona, “Récit des romanciers, récit des historiens”, in : L’histoire saisie par la fiction, Le Débat , n° 165, mai-août 2011.

-       BRETIN-MAFFIULETTI, Karen, “Sports et Loisirs en milieu de grande industrie-L’immigration polonaise à Montceau-les-Mines”,  Persée, 2013.

-       BRETIN-MAFFIULETTI, Karen, BELTRAMO, Noémie, « Itinéraire d’un club communautaire polonais : le Club sportif Orion à Montceau-les-Mines (années 30-années 60) », Open éditions, Cahiers d’Histoire n°120, Université de Bourgogne, 2013.

-       FREY, Yves (2003). Polonais d’Alsace. Pratiques patronales et mineurs polonais dans le bassin potassique de Haute Alsace, 1918-1948, Besançon, Presses universitaires franc-comtoises.

-       GOGOLEWSKI, Edmond (1994). La langue polonaise dans l’enseignement élémentaire et secondaire en France (1833-1990), Lille, Centre d’étude de la culture polonaise de l’université Charles de Gaulle-Lille III.

-       PONTY, Janine (1977). « Les problèmes soulevés par la scolarisation des enfants polonais en France après la Première Guerre mondiale », Relations Internationales, n° 12, p. 327-349.

 (1) : Le cas des « Westphaliens » :

Ces derniers ne furent pas concernés par la Convention de 1919 du fait de leur nationalité allemande acquise lors du partage du pays. Ce n’est que peu après, à la suite de la reconstitution de la Pologne, qu’ils eurent l’opportunité d’opter pour la nationalité polonaise. 30 à 50 000 d’entre eux rallièrent leur pays d’origine. Ils se heurtèrent alors à la dure réalité du pays renaissant et notamment au chômage endémique. Ils décidèrent assez vite, pour partie, de rejoindre la France. Ils grossirent les rangs des 100 à 130 000 « Westphaliens allemands » qui y étaient arrivés directement.

Livret de famille allemand, ouvert le 26 mai 1911 à Herne, Westphalie, pour A. Kaczmarek (Institut des civilisations et études polonaises)

Passeport polonais pour son épouse, délivré par le consulat général de Lille, 15 juillet 1936 (Institut des civilisations et études polonaises)

(2) : Voir article du blog du musée de la Maison d’Ecole : « Histoire des écoles polonaise en France au début du 20e siècle » : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2018/04/les-ecoles-polonaises.html#more

(3) : Voir l’article du blog du musée de la Maison d’Ecole : « Centenaire de l’arrivée des mignats polonais dans le Bassin minier, exposition octobre 2019, les écoles polonaises » : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2019/10/exposition-du-centenaire-de-larrivee.html#more

(4) : Voir l’article du blog du musée de la Maison d’Ecole : « Histoire des écoles polonaise dans le Bassin minier, l’exemple des écoles spéciales de Sant-Vallier-les Gautherets » : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2018/05/les-ecoles-polonaises.html#more

(5) : Cotes à consulter aux Archives Départementales de Saône-et-Loire : M 1746, M 1747, 1 W 589 et 1 W 590.





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