Les
tableaux auxiliaires Delmas
Naissance
de l’enseignement des Langues Vivantes Étrangères
Extrait du livret
pédagogique du musée de la Maison d’École Cycle III (collection musée)
L’imagerie
au secours de la méthode directe
Les
agrégations d’anglais et d’allemand sont créées en 1848, celles d’espagnol et
d’italien le seront en 1900. Naturellement, l’enseignement de l’anglais et de
l’allemand dominera durablement. Quoi qu’il en soit, c’est dans les années
1870-1880 que de nombreux manuels scolaires destinés à l’apprentissage des
langues seront édités. Ainsi va naître, en cette fin de siècle, la didactique
des langues vivantes étrangères et la méthode directe que définira M.
l’inspecteur général des langues vivantes Firmery, le 10 octobre 1902 : « C’est, par définition, celle
d’après laquelle on enseigne une langue directement, c’est-à-dire sans
l’intermédiaire de la langue maternelle »
(in Revue politique et parlementaire). Les
tableaux auxiliaires Delmas en seront l’outil d’élocution précieux.
Extrait d’un livret d’accompagnement
des Tableaux auxiliaires Delmas
Les
enjeux
Si cet enseignement des
Langues Vivantes Étrangères (LVE) prend son essor à la fin du 19e
siècle, c’est bien au début de ce même siècle que l’on avait compris la
nécessité d’apprendre les « langues ». Dès le milieu du 18e
siècle, la demande des milieux sociaux favorisés est forte quant à la
connaissance de ces langues étrangères et, à cette demande sociale, vont
bientôt s’ajouter des enjeux économiques et commerciaux internationaux. Bien
qu’un vœu eut été émis par Charles X, en 1829 : « que l’étude des langues vivantes, eu égard aux besoins des
localités, fasse partie de l’enseignement des collèges royaux », cette
volonté ne fut pas beaucoup suivie d’effet. Il fallut donc attendre 1880, pour
que l’enseignement d’une langue étrangère ne devienne obligatoire dans le cycle
de l’époque qui regroupait les élèves, dans des lycées payants, de la classe
de 9e à la classe de rhétorique.
Les tenants de
l’enseignement des LVE, à la fin du 19e siècle, vont constamment se
référer à un certain nombre d’enjeux sociaux pour justifier l’urgence du
développement de cet enseignement, tout en changeant sa méthodologie.
Les
directives de 1902 et les enjeux pédagogiques : la
préconisation, imposée, de la méthode directe, va s’opposer à celle de
l’enseignement classique, traditionnel, voire élitiste des langues mortes. Les
objectifs pratiques et de court terme vont remplacer les objectifs nobles et
formatifs d’antan, au grand dam des traditionnalistes qui s’indignent de
cette « méthode de gouvernantes » ou de « bonnes
d’enfants », aux effets voulus immédiats, indigne des professeurs et des
élèves, et tout juste bonne pour les voyageurs de commerce : « La
caractéristique des études classiques, c’est d’être une éducation à longue
portée dont la plus haute utilité ne peut se recueillir qu’à longue échéance » Instructions générales pour l’enseignement
classique, 1890. Dont acte. On
voit bien, malgré tout, que d’autres forces sont en présence, avec des enjeux
plus terre à terre.
Priorité
aux enjeux économiques : la Révolution industrielle
de la deuxième moitié du 19e siècle va engendrer un développement
croissant des échanges commerciaux, nécessitant des connaissances pratiques,
notamment une connaissance des LVE, en vue de leur usage immédiat. Suite au vœu
de Charles X, l’ordonnance de Vatimesnil du 26 mars 1829, même si elle avait
marqué la naissance officielle (mais non obligatoire) de l’enseignement des
LVE, n’était qu’un encouragement volontaire adressé aux établissements publics
et privés, à créer des sections spéciales afin d’étudier « les sciences et leur application
à l’industrie, les langues vivantes, la théorie du commerce et le
dessin ».
On assistera, parallèlement,
à partir de cette date, à la naissance de « cours traditionnels à usage
pratique pour autodidactes » d’ordre privé, promettant « La langue allemande appris sans
maître en 30 leçons », « L’espagnol par vous-même » ou
encore « L’anglais sans professeur
en 50 leçons »… L’évolution des fondamentaux économiques vers le
libéralisme et le retour du positivisme vont bouleverser aussi bien les
enseignements que l’organisation sociale. La politique aura aussi ses enjeux.
Les
enjeux politique et idéologique de la Troisième République : la
mise au second plan de l’enseignement des langues mortes cristallisa, sinon
radicalisa, la parole des défenseurs de l’enseignement dit
« classique » et, notamment, du latin, autour d’une conception
traditionnaliste de l’éducation. Aurait-il pu en être autrement ? (1) À partir de 1870, le combat se déplacera alors
sur un autre terrain, le terrain politique, au sein d’une Assemblée nationale
largement monarchiste (400 députés sur 650). Catholiques et royalistes vont s’opposer
aux Républicains, à l’image de Mgr Dupanloup, qui lancera à l’Assemblée, à l’adresse
de ces derniers : « les classes
dirigeantes resteront toujours les classes dirigeantes, en dépit de vos
efforts, parce qu’elles savent le latin ». La République, troisième du
nom, sortira vainqueur des débats le 4 septembre 1870, à une voix de majorité,
dans cette assemblée qui, à priori, ne lui semblait pas favorable...
Les changements pédagogiques
engendrés par le nouveau pouvoir politique seront lents. Les Républicains ont
la volonté de changer l’homme et la société, et pour cela, il faut changer
l’école, en y introduisant la méthode active qui sera développée dans toutes
les matières scolaires, en vue de former chez l’enfant, le futur citoyen d’une
république démocratique, capable de penser, de parler et d’agir par lui-même.
Cet état d’esprit conduira à une réforme de la méthodologie de l’enseignement
des LVE, surtout à partir des instructions de 1890 et 1902, imposant la méthode
directe.
Des
enjeux devenus nationaux : Dans les esprits, la France
a été vaincue par la supériorité de l’enseignement allemand qui prônait la
nation. L’instituteur allemand avait gagné la guerre avant son déclenchement...
Il nous fallait à tout prix moderniser l’enseignement français et former des
citoyens éclairés, mais dans une optique patriotique : « Partout ce sont d’intenses courants d’idées, courants de
sciences, courants de richesse : mise en valeur du sol, des forces de la
nature et des forces de l’homme (..) Il faut agir sous peine de dépérir, il
faut affronter les courants, sous peine d’être laissé au rivage, comme une
épave. Aussi, un enseignement national qui ne serait pas résolument moderne, par
la substance et par l’esprit ne serait-il pas simplement un anachronisme ;
il deviendrait un péril national » Louis Viard, vice-recteur de l’université de Paris, Conseil académique,
26 novembre 1902.
Alors, de 1870 jusqu’à la
Première Guerre mondiale, la volonté de la France de s’ouvrir aux échanges
internationaux, n’aura de cesse de promouvoir l’enseignement des LVE, en en
faisant une matière stratégique : « Les langues vivantes font désormais partie de la défense
nationale » Ch. Schweitzer,
professeur d’allemand, promoteur de la méthode direct, remise de prix du 31
juillet 1893.
L’imprimerie Delmas en 1949
Delmas
au secours de la méthode directe
Né et mort à Bordeaux (1861-1942),
Gabriel Delmas, maître-imprimeur et auteur, dirigea l’imprimerie familiale
bordelaise Delmas à partir de 1888. Il hérita d’une lignée d’imprimeurs :
fils de Ferdinand Delmas imprimeur et petit-fils de Jean Delmas, fondateur de l’imprimerie.
En effet, le 8 juin 1849, le ministre de l’Intérieur Barrot avait accordé le
brevet d’imprimeur en lettres à Jean Delmas, puis le brevet de libraire éditeur
lui fut octroyé par le ministre Fialin, le 30 mars 1853. Ce fut le début de la
saga familiale et 100 ans après sa création, l’imprimerie existait toujours, et
ainsi jusque dans les années 70 où elle fut rachetée. Gabriel Delmas fut à l’origine
de la production des tableaux auxiliaires Delmas, autour de 1900.
Livrets d’accompagnement des Tableaux auxiliaires Delmas
Il fut sollicité pour créer
des supports pédagogiques qui viendraient en complément de la toute nouvelle
méthode directe d’enseignement des langues vivantes. Ses panneaux permettaient
d’éviter le recours à l’intermédiaire de la langue maternelle dans l’apprentissage
d’une nouvelle langue. Ce procédé visait la pratique orale directe, en classe,
de la nouvelle langue. On désirait ainsi favoriser les productions orales des
élèves, l’objectif étant, dans un second temps, de fixer par l’écrit ce que l’élève
savait déjà employer oralement, ce que les puristes de la méthode ont appelé l’« oral
scripturé ». Les instructions de 1902 précisèrent que la progression vers
la rédaction libre passait ensuite par la dictée, puis par des reproductions de
récits lus en classe et enfin par des exercices de composition libre.
Livrets d’accompagnement des Tableaux auxiliaires Delmas
Gabriel Delmas édita donc
les fameux « Tableaux auxiliaires pour l’Enseignement Pratique des Langues
Vivantes par l’Image et la Méthode Directe » à la demande des « Publications
de l’Association Bordelaise pour la Propagation des Langues Étrangères »
et sous la direction d’Ernest Rochelle, professeur au lycée de Bordeaux. Ces
tableaux devinrent rapidement les « auxiliaires Delmas » dans les
écoles, les collèges et les lycées de France. L’enseignement des langues étrangères
fut-il appliqué aux écoles élémentaires, pour que l’on retrouve ces panneaux
partout ? Assurément non. Toutefois, ces tableaux furent utilisés aussi
pour des exercices d’élocution et de vocabulaire en français, ceci explique
cela.
Tableau N° 5 de la Série I,
la Maison extérieure, les Ouvriers, les Outils
L’exemple présenté ci-dessus
est le N° 5 de la Série I et a pour intitulé : « La maison
extérieure, les Ouvriers, les Outils ». Cette planche représente la
construction d’une maison bourgeoise avec les différents corps de métiers. Il s’agit
d’une estampe couleurs sur papier moderne vélin de 84 x 118 cm, dont l’auteur
de l’illustration est Émile Poissonnié, artiste, illustrateur et peintre
bordelais de la fin du 19e siècle. Cette planche didactique était
bien destinée à l’enseignement des langues vivantes et littératures étrangères,
même si son usage a pu être détourné au profit de l’enseignement du français,
comme précisé plus haut. Chaque objet représenté est numéroté et correspond à
une nomenclature que l’on retrouve dans le livret d’accompagnement de la série.
Livret explicatif des 10
tableaux de la Série III pour le Russe
L’exemple suivant est le
tableau N° 7 de la série II intitulé : « Le village en hiver, Métier
divers. La Maison rustique au Printemps ». Il est composé de deux scènes,
ce qui le différencie de l’exemple précédent mais ses caractéristiques restent
identiques. La planche représente à gauche : le village recouvert de neige
qui fait la joie des enfants (bataille de boules de neige, bonhomme de neige,
luge) ; à droite : les bâtiments entourant la cour d’une ferme où
sont représentés la plupart des animaux domestiques. On retrouve évidemment les
numéros se rapportant au vocabulaire figurant dans le livret d’accompagnement.
Tableau N° 7 de la Série II,
Le Village en hiver, Métiers divers, la Maison rustique au printemps
Tableau N° 7 de la Série II,
Le Village en hiver, Métiers divers, la Maison rustique au printemps, extrait
du livret d’accompagnement
Un troisième exemple nous
montre la qualité graphique de la collection Delmas. Cette planche N° 12 est
identique aux autres dans sa conception et comporte bien les numéros
correspondant chacun à un mot (en français ou en langue étrangère) répertorié
dans un livret à part. Cette planche, elle aussi gravée par Émile Poissonnié,
est une remarquable illustration du chemin de fer des années 1900. Sur trois plans
successifs, la gare, le matériel roulant et les bâtiments sont minutieusement
représentés. On remarquera même un quatrième plan discret rappelant le
transport en bateau (d’où le titre). L’ensemble est très animé, chacun vaque à
ses occupations qu’il soit cheminot ou usager. On reconnaît les différents
éléments sous la halle : le guichet, la bagagerie, le buffet de la gare ;
sur le quai : les rails, la locomotive, les wagons, les voitures, puis, au
loin, les infrastructures : le château d’eau, l’aiguillage, le dépôt, le
tunnel…
Série III : N°12- La Gare,
Les Voyages, les Bateaux.
Comme pour toutes les
planches, les élèves curieux et attentifs peuvent observer une multitude de
détails sur des scènes, qui souvent, leur sont inconnues. Certes, la
représentation iconographique permettait de développer des compétences lexicales,
mais elle permettait également de comprendre le fonctionnement complexe d’un
lieu ou d’une situation. En l’occurrence, la gare imaginée ici pour des besoins
pédagogiques, offrait un véritable condensé de l’univers ferroviaire à l’aube
du 20e siècle.
Livret d’accompagnement de
la Série III : N°12- La Gare, Les Voyages, les Bateaux, extraits
Ce support didactique N° 12
comporte 95 numéros, ainsi, le livret correspondant contient-il bien 95 termes
de vocabulaire que l’enfant peut mémoriser aisément en les reliant mentalement
à l’image qui les représente. Bel exemple de la « méthode directe ».
On notera que la version en français des panneaux auxiliaires Delmas, celle que
l’on retrouvera parfois dans les écoles élémentaires de France pour les leçons
de vocabulaire et d’élocution, sera commercialisée et utilisée dans beaucoup d’établissements
à l’étranger, pour l’enseignement du français, jusque dans les années 30. Ces
tableaux connurent un franc succès, jusqu’à devenir, à l’instar de la Maison
Deyrolle (2), un des premiers fournisseurs de l’instruction publique.
Quelques
aperçus de la collection Delmas
Série I, N° 1, L’École, le
Lycée, la Classe, les Nombres
Série I, N° 2, La Récréation,
les Jeux, le Corps humain
Série I, N° 2, La Récréation,
les Jeux, le Corps humain, extrait du livret d’accompagnement
Série I, N° 3, L’Enfance (Le
Baptême). La Jeunesse (La Fête publique)
Série I, N° 4, l’Âge mûr. La
Vieillesse (Une visite au Grand-Père)
Livret d’accompagnement de
la Série I, N° 4, l’Age mûr. La Vieillesse (Une visite au Grand-Père)
Série I, N° 6, La Maison
intérieure, les Meubles
Série II, N° 8, La Moisson (en
été). Les Vendanges, la Pêche (en automne)
Série II, N° 9, La Montagne
et la Station thermale. La Forêt, la Chasse.
Série II, N° 10, La Mer, la
Plage, le Port
Série III, N° 11, La Ville
et ses Monuments (Un Incendie)
Série III, N° 13, L’Hôtel,
le Restaurant, le Café
Série III, N° 14, La Rue,
les Commerçants
Série III, N° 15, Le Marché
Série III, N° 16, Un Grand
Magasin
Livret d’accompagnement de
la Série III, N° 16, Un Grand Magasin, extrait
Sources
et bibliographie :
-
Pour les illustrations :
documentation musée, Fonds CANOPE, gallica.bnf.fr, collections privées et sites
de ventes internet.
-
Collard François, 1904, La méthode directe dans l’enseignement
des langues vivantes.
-
Godart Adrien, 1903, « La lecture directe. Conférence
pédagogique du 27 novembre 1902 à Nancy », Revue de l’Enseignement
des Langues Vivantes, 11 janvier 1903. En ligne :
[https://www.christianpuren.com/biblioth%C3%A8que-de-travail/042/].
-
Passy Paul, 1899, De la méthode directe dans
l’enseignement des langues vivantes, Société pour la propagation des
langues étrangères en France, Concours de 1898, Colin.
-
Rochelle Ernest, 1904, La méthode directe dans
l’enseignement des langues vivantes. Quatre conférences faites aux auditeurs
étrangers des Cours de l’Alliance Française à l’Université de Bordeaux (Faculté
des Lettres), Éditions G.
Delmas.
-
Livret
explicatif des tableaux auxiliaires Delmas pour l'enseignement pratique des
langues vivantes par la méthode directe et par l'image, Éditions G.
Delmas.
- Dubrule Noëlia, 1919, Le
français pour tous par la méthode directe.
Patrick PLUCHOT
(1) : Les
détracteurs de la méthode directe :
Les traditionnalistes
plébiscitaient la méthode réflexive, imitatrice/répétitive :
-
Un travail sérieux ne passe que par
l’écrit et peu par l’oral : « Scripta
manent, verba volant ».
-
Après un travail collectif en classe,
beaucoup de travail seul en étude, ce qui explique le développement des
internats à l’époque, gage d’efficacité de la méthode.
-
On taxe la méthode directe de
« méthode de perroquet », automatisme plutôt que réflexion.
-
On prône le culte de l’effort.
Ne trouve-t-on pas, dans ces
réflexions, le germe persistant d’un temps révolu repris régulièrement au cours
des décennies, dans le discours contemporain même de nombre de pédagogues
prêchant un retour à des méthodes plus traditionnelles ?
Comme l’écrira d’ailleurs,
en 1925, le professeur Ruyssen, ex-Normalien de la rue d’Ulm, Docteur
ès-lettres, enseignant l’histoire de la philosophie à la faculté de Dijon : « Je pense que, dans l’enseignement
des langues vivantes depuis 1902, on a trop banni l’effort. Nous avons vu trop
d’amusettes, de « j’apprends ceci par l’image », ou « j’apprends
cela en jouant ». Nous avons trop pris la peine d’éviter toute peine aux
élèves (...) Or, il y a dans l’effort, dans l’effort pénible, une vertu
éducative que rien ne peut remplacer. (...) Un des points faibles de la méthode
directe, c’est précisément qu’elle ne mette jamais l’élève en présence de
difficultés qu’il ne puisse facilement et immédiatement résoudre à l’aide des
acquisitions précédentes. Elle le guide dans sa découverte sans jamais lui
demander d’efforts ».
Bel éloge, en filigrane, de
la méthode directe (bien involontaire assurément), après que les instructions
de 1923 aient promu des méthodes éducatives beaucoup plus centrées sur l’élève,
sous l’influence des recherches de Célestin Freinet et des promoteurs de
l’École nouvelle. Voir à ce sujet, les articles du blog :
https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2019/02/limprimerie-freinet-lecole.html#more
https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2020/05/lecole-nouvelle.html#more
https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/search?q=%C3%A9cole+nouvelle
(2) :
voir les articles du blog : L’Enseignement
par tableau mural :
Blog
dédié au Musée de l'école à Montceau-les-Mines: L'enseignement par tableau
mural
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