jeudi 17 octobre 2024

Apprendre à lire (2) : méthode globale ou mixte ?

 

Apprendre à lire : méthode globale ou mixte ?

Les clés de la liberté

Les instructions de 1923 : une révolution ?

Tout d’abord, revenons à notre registre des conférences pédagogiques de Palinges. Messieurs les Inspecteurs se sont succédé depuis 1881, après M. Clère et M. Lapaiche, M. Schlique a pris les rênes de la circonscription de Montceau-les-Mines. C’est donc à lui qu’incombe la tâche d’expliquer le sens de la réforme de 1923, et notamment au niveau de l’enseignement de la lecture. Pour chaque matière, les généralités seront abordées lors de la conférence du 20 octobre 1923. Au sortir du grand conflit qui a ébranlé les certitudes des fondateurs de la Troisième République, va venir le temps des recherches pédagogiques, de l’innovation, du développement de la psychopédagogie et de la prise en compte de l’enfant, vaste chantier.

Fait suite à l’article « Apprendre à lire : la méthode syllabique » : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2024/06/apprendre-lire-la-methode-syllabique-le.html#more

De nouvelles méthodes issues de la recherche pédagogique

« C’est le goût de la lecture qu’il faut avant tout inculquer aux élèves. » (Instructions ministérielles de 1923)



Registre des conférences pédagogiques de 1881 à 1961, séance du 20 octobre 1923 (collection musée)

Comme nous l’avons vu dans l’article précédent (1), lors de la conférence de janvier 1881, M. l’Inspecteur ouvrait une porte vers l’apprentissage de la lecture, porte qui menait à un couloir fort étroit dans la conférence de mai 1881, où l’inspecteur précisait la méthode par des directives ne laissant que peu d’autonomie aux maîtres dans leurs choix pédagogiques. Cette fois, lors de la conférence du 11 octobre 1924, la méthode d’apprentissage de la lecture est laissée au choix l’enseignant. 

Pour la première fois dans la circonscription, les termes de « méthode globale » et de « méthode analytique et synthétique » sont employés : la première méthode est abordée avec toutes les réserves d’usage, déjà : « On accuse cette méthode de ne pas enseigner l’orthographe (..) », la seconde méthode, qui mixte la déduction, la démonstration, l’exposition didactique de la synthèse et l’induction, l’invention, la recherche expérimentale de l’analyse, l’est avec l’enthousiasme de la nouveauté. On notera tout de même un curieux mélange de terme plutôt employés dans le domaine des sciences et que les pédagogues de l’Ecole nouvelle ont appliqué plus ou moins heureusement à la lecture (2)




Registre des conférences pédagogiques de 1881 à 1961, séance du 11 octobre 1924 (collection musée)

La confusion s’installe désormais, opposant ces différentes méthodes, tout en leur accordant quelques similitudes : « Méthode analytique et synthétique. Elle ressemble un peu à la méthode globale (..) ». Alors, n’y aurait-il que si peu de différences entre les méthodes qu’il serait possible de les « associer » ? Pourtant, M. Horner donnera une définition tranchée : « La méthode synthétique consiste à partir des premiers éléments des mots pour arriver aux syllabes ; des syllabes on passe aux mots, des mots aux phrases. La méthode analytique, au contraire, fait d’abord lire le mot rose en entier, puis par syllabes, ro se, d’où elle descend aux premiers éléments, c’est-à-dire aux lettres. » Il en conclut que la méthode synthétique de lecture correspond aux vieilles pratiques de nos écoles tandis que la méthode analytique pure serait encore presque inconnue dans ces dernières.

Globale/analytique ou syllabique/synthétique ? Cette conférence d’octobre 1924 ne dissipe pas le flou, on pourrait à nouveau conclure de ne pas choisir entre les méthodes, mais emprunter à chacune d’elles ce qu’elle peut avoir de bon. La méthode mixte est née, tandis que la méthode globale ne trouve que peu d’écho dans la circonscription. On n’y fait référence (très succinctement) que lors de la conférence du 3 novembre 1925, sous la présidence de l’inspecteur Schlique et celle du 10 novembre 1934, sous la présidence de l’inspecteur Hamann.

Registre des conférences pédagogiques de 1881 à 1961, séance du 3 novembre 1925 (collection musée)

Registre des conférences pédagogiques de 1881 à 1961, séance du 10 novembre 1934 (collection musée)

La conférence du 25 septembre 1961 ne lève toujours pas le voile sur la façon d’enseigner la lecture mais dresse un constat déjà alarmiste de la situation avant la mise en application d’une nouvelle réforme. On remarquera que, déjà, ce constat impute en partie les difficultés rencontrées en lecture, à l’évolution de la société et à la démocratisation de l’école à laquelle on n’octroie pas assez de moyens.  




Registre des conférences pédagogiques de 1881 à 1961, séance du 25 septembre 1961 (collection musée)

Les origines de la méthode globale

Si la méthode globale ne fait son apparition dans les registres qu’après les instructions de 1923, elle fut mise au point dès le début du 20e siècle par son fondateur, Ovide Decroly, un des pionniers de l’Ecole nouvelle (2), dont l’école expérimentale de l’Ermitage, près de Bruxelles, fut reconnue par l’Etat belge en 1921. Ce pédagogue observa que l’enfant possédait visuellement une représentation globale de ce qui l’entoure et que d’autre part, sa pensée s’organisait autour de ses propres centres d’intérêts, les jeux et les activités manuelles notamment, approche dont l’enseignement traditionnel était dépourvu. Il conçut donc une méthode de lecture qui devait permettre aux enfants de vite prendre goût à la lecture car ayant, dès le départ, une lecture plus fluide en lisant des mots mémorisés sans passer par l’apprentissage automatisé et oral des lettres et des syllabes. Au fil des années, surtout sous la pression de certains pédagogues et de leurs reproches, les enseignants adaptèrent cette méthode à travers une « démarche mixte conjointe » avec entrée simultanée dans l’écrit, ou « démarche mixte enchaînée » avec un passage différé à la méthode analytique, au grand dam des puristes…

En matière de puristes, comment ne pas évoquer la mémoire de ce grand militant de l’Ecole émancipée qui mit au point l’essentiel de la pédagogie dite « active » entre 1920 et 1925, ce qui lui valut une carrière mouvementée (3) : Célestin Freinet. Pour lui, apprendre à lire n’est pas un apprentissage isolé : il lie trois actions : lire, dire, écrire (maxime reprise à maintes reprises), qui sont, pour lui, indissociables. Freinet refuse tout manuel scolaire, les textes libres, témoignages ou récits rédigés au sein de la classe, seront le support de tous les apprentissages, en respectant le rythme de chacun. D’aucun ont pensé à une douce anarchie, mais que nenni, cette méthode était beaucoup plus directive qu’on ne le croit et nécessitait, en l’absence de manuels, de grandes compétences et une disponibilité permanente de la part du maître qui devait construire des supports en liaison avec le profil et la progression de la classe. Cette méthode « naturelle » de lecture et d’écriture ne pouvait être maîtrisée que par des enseignants d’exception. Elle inspirera la pédagogie contemporaine. 

Manuel Lire dire écrire, 2005

Module d’enseignement ac-nancy-metz.fr, 2021

Manuel Lire dire écrire, 2023

(ICEM)

Les méthodes globales ou mixtes en quelques mots

Les vocables se succèdent, se mêlent ou se substituent : méthodes dites globale, analytique, semi-globale (à mi-chemin entre méthodes analytique et globale), mixte. Difficile de s’y retrouver, on dit qu’une méthode de lecture est analytique lorsqu’elle part du mot entier pour « l’analyser » et découvrir les syllabes puis les lettres ; on dit qu’une méthode est mixte quand elle mixe les approches analytique et syllabique ; on dit que ces méthodes sont « naturelles » puisqu’elles partent du mot entier ou de la phrase entière et que « naturellement », c’est la manière dont nous nous exprimons et non pas par lettres ou par syllabes.

Finalement appelées « méthode syllabique à départ global » ou « méthode globale à départ syllabique », elles restent très controversées. Nathan présente une « nouvelle »méthode de lecture en 2017 : « Trampoline CP est une nouvelle méthode de lecture conforme aux programmes de 2016 et fondée sur une étude séparée du code et de la compréhension pour une grande souplesse d’utilisation ». Ses détracteurs, les mêmes qui s’opposent à la méthode globale, en font une analyse immédiate arguant qu’il est insensé de séparer le code et la compréhension, on décode pour comprendre, décoder pour décoder n’a aucun intérêt… Le débat n’est pas clos (4).   

En pratique, la méthode mixte la plus usitée a sans conteste été la méthode mixte à départ global. La leçon de lecture se décomposait en quatre moments : une phase orale avec un texte global de départ, une lettre à étudier, une syllabe nouvelle, des jeux de lecture et d’écriture. De nombreux manuels ont développé cette méthode  et le travail des maîtres s’en est  trouvé simplifié car ces manuels furent souvent accompagnés d’un matériel pédagogique adapté : des tableaux d’élocution, des fiches d’exercices de lecture, des lettres mobiles ou autres.

Florilège :


Lecture globale, méthode Rouquié, 1924


La lecture par la méthode active, méthode Guilmain, 1930



Je lirai bientôt, Hermain Dubus, 1945


Rémi et Colette, Juredieu et Mourlevat, 1947


Pigeon vole, J. Ségelle, 1953


La méthode rose, Nos amis Lili et Toto, Souché et Dénouel, 1955


Le livre que j’aime, Morgenthaler et Isnard, 1959 (première édition 1948)




Daniel et Valérie, Houblain et Vincent, 1964


Lecture en fête, Bonnevie, De Coster, Luini, Vian, 1983


Ratus et ses amis, J. Guion, 1987


Gafi, Bentolila, Rémond, Rousseau, 1992



Ribambelle, Demeulemeester, 2016

Nous aurions pu rajouter, pêle-mêle : Le coffre à bijoux, par M. Berger et L. Truillet, 1934 ; Au fil des jours, méthode de lecture mixte et active, par Lucienne Vassort, illustrée par René Bresson (déjà cité dans l’article sur Juredieu, illustrateur du Rémi et Colette, 1948 ; Clair matin, par Marguerite Picard, 1949 ; Line et Riquet lisent, parlent, jouent et chantent, par P. Bourgeois, 1952 ; Malou, Perlin et Pinpin, par R. Dommard et R. Foulon, 1954 ; Koko et Rikiki, par Annie Fournier, J. Chauffour et Mariette Brière, 1955 ; Le jardin de la joie, méthode moderne de lecture, par S. Clérambaut, 1957 ; La méthode bleue, par Corréard et Chatel, 1960 ; Perlotin le petit lutin, méthode mixte d’apprentissage de la lecture, par G. Breux et Th. Breux, 1968 ; Poucet et son ami, par Charlot et Géron, 1973 ; Au fil des mots, par Ch. Touyarot, Ch. Rolland et Cl. Giribone, 1977 ; Le nouveau sablier, 1977, méthode importée du Canada dans les années 1970 qui proposait de fixer l’attention de l’élève sur les graphies  possibles pour un même phonème, il devait ranger les « costumes du son » dans des « placards » (tableaux à double entrée : « j’entends », « je vois »), méthode très peu usitée dans la circonscription ; Lectures à croquer », par L. Bergé, 1996.

Inutile de vous dire que la liste présentée ici n’a rien d’exhaustif, le nombre des méthodes de lecture parues en un siècle et demi ayant dépassé les 700 ! Nous espérons toutefois que certains d’entre vous auront pu reconnaître celle qui fut à l’origine de leur apprentissage de la lecture et que les souvenirs y étant attachés seront remontés à la surface (bons ou moins bons…).

Patrick PLUCHOT

Sources :

-       Archives Musée de la Maison d’école.

-       Articles du blog du musée.

-       Sur les pupitres des écoliers, Noël Coret, 2006

-       L’école communale dans la Communauté urbaine, A. Dessertenne  et J.F. Rotasperti, 1993

-       L’usage exclusif de la méthode syllabique, in Fenêtre sur cours, 2018.

-       Apprentissage de la lecture : un rapport critique des « pédagogies inacceptables » adoptées par les enseignants, in Marianne, Marie-Estelle Pech, 2022.

-       Manuelsanciens.com

-       Archives .org

-       Gallica.Bnf.fr

Une bibliographie partielle sur l’apprentissage de la lecture à consulter : (pour les courageux)

 

M. MONTESSORI, Pédagogie scientifique, 6e éd., 1958, pp. 149­201, Desclée De Brouwer (1re  éd. 1926).

G. BOUQUET, L'apprentissage de la lecture, Armand Colin, 1931.

M. CHANSON, S. OLANIÉ, Lecture globale; lecture active, L.N.S:, 1945.

P. MÉZEIX, Méthodes de lecture, Bourrelier-C.P.M., 1947.

R. DOTTRENS, E. MARGAIRAZ, L'apprentissage de la lecture par la méthode globale, Delachaux-Niestlé, 1947.

J. DE AJURIAGUERRA, « L'apprentissage de la lecture et ses troubles », Enfance, n°5, 1951.

L. BALESSE, C. FREINET, La lecture par l'imprimerie à l'école, C.E.L., 1961.

C. FREINET, Méthode naturelle de lecture, C.E.L., 1961.

F. KOCHER, La rééducation .des dyslexiques, P.U.F. 1962.

A. INIZAN, Le temps d'apprendre à lire, Armand Colin, 1963.

R. MUCCHIELLI, A. BOURCIER, La dyslexie, maladie du siècle, E.S.F., 1964.

H. CANAC, La lecture, Didier, 1965.

S. BOREL-MAISONNY, Perception et éducation, Delachaux-Niestlé, 1965.

R. DOTTRENS, Au seuil de la lecture, 2 vol., Éditions du Scarabée, 1965-1966.

C. GATTEGNOT, La lecture en couleurs, Delachaux-Niestlé, 1966.

S. BOREL-MAISONNY, Langage oral et écrit, vol. 1, Delachaux-Niestlé, 1966.

A. HAMAÏDE, La méthode Decroly, e éd., pp. 112-138, Delachaux-Niestlé, 1966.

G. MIALARET, L'apprentissage de la lecture, P.U.F., 1966.

A. GIROLAMI-BOUTINIER, Prévention de la dyslexie et de la dysorthographie, Delachaux-Niestlé, 1966.

A. JADOULE, Apprentissage de la lecture et dyslexie, G. Thone, Liège, 1967.

D. VIMAL DE SAINT-POL, La lecture par les méthodes actives, Nathan, 1967.

M. DE MAISTRE, Dyslexie, dysorthographie, 2 vol., Editions universitaires, 1968.

CL. CHASSAGNY, La lecture et l'orthographe chez l'enfant, P.U.F., 1968.

P. DEBRAY-RITZEN, La dyslexie de l'enfant, Casterman, 1970.

CH. TOUYAROT, Lecture et conquête de la langue, Nathan, 1971.

L. BOULAY, J. BANDET, Vers l'apprentissage du langage écrit, 2 vol., Armand Colin, 1971.

L. GILMANT, Comment enseigner la lecture par la méthode globale, Wesmaël-Charlier, 1971.

P. MÉZEIX, A. VISTORKY, Apprendre à lire, Armand Colin, 1971.

P. LEQUEUX, Jeux de parole, Armand Colin, 1972.

A. DEHANT, G. ARTHUR, Votre enfant apprend à lire, Casterman, 1972.

M. LOBROT, Troubles de la langue écrite et remèdes, E.S.F., 1972.

G. et R. PRÉFONTAINE, Le sablier, Hatier, 1972.

M. STAMBACH, R. DIATKINE, La dyslexie en question, Armand Colin, 1972.

A. TOMATIS, Éducation et dyslexie, E.S.F., 1972.

M. LOBROT, Lire, E.S.F., 1973,

E. MALMQUIST, Les difficultés d'apprendre à lire, Armand Colin, 1973.

J. JOLIBERT, R. GLOTON, Le pouvoir de lire.Casterman, 1975.

E. CHARMEUX, La lecture à l'école, CÉDIC, 1975.

A. BENTOLILA, C. DURAND, Communication et codageHachette, 1976.

A. BENTOLILA, Recherches actuelles sur l'enseignement de la lecture, Retz, 1976.

A. INIZAN, Révolution dans l'apprentissage de la lecture, Armand Colin, 1976.

J. JOLIBERT, H. ROMIAN, Pour une autre pédagogie de la lecture, Casterman, 1976.

R. COHEN, L'apprentissage précoce de la lecture, P.U.F., 1977.

E. JAVAL, Physiologie de la lecture et de l'écriture, Félix Alcan, 1905 ; Retz-C.E.P.L., 1978.

J. JENGER, S. DREVON, Nous lirons demain, Nathan, 1978.

A. RAFFÉSTIN, Apprentissage de la lecture et théorie de la perception, C.R.D.P., Rouen, 1978.

L. LENTIN, J. HÉBRARD, Du parler au lire, E.S.F., 1978.

M. WADIER, Un apprentissage heureux de la lecture, Casterman, 1978.

XXX, Apprentissage et pratique de la lecture à l'école, C.N.D.P., Paris, 1979.

J. WEISS, À la recherche d'une pédagogie de la lecture, P. Lang, Berne, 1980.

I.C.E.M., Pour une méthode naturelle de lecture, Casterman, 1980.

L. BELLENGER, Les méthodes de lecture, coll. « Que sais-je ?.», P.U.F., 1980.

F. SMITH, Comment les enfants apprennent à lire, Retz, 1980.

H. SERRI, Lire, de la maternelle au cours préparatoire, Armand Colin, 1981.

G. CALMY, Le soutien en lecture ou la lecture soutenue ? Nathan, 1982.

E. BOLTANSKI, Dyslexie et dyslatéralité, coll. « Que sais-je ? », P.U.F., 1982.

R. COHEN, Plaidoyer pour les apprentissages précoces, P.U.F., 1982.

I. COHEN, F. MAUFFREY, Vers une nouvelle pédagogie de la lecture, Armand Colin, 1983.

Y. CHENOUF, G. FAUCON, Des enfants, des écrits, la vie, M.D.I., 1983.

Association française pour la lecture, Lire c'est vraiment simple !... quand c'est l'affaire de tous, M.D.I., 1983.

H. REHBEN, De l'oral à l'apprentissage de la lecture, Hachette, 1983.

F. RICHAUDEAU, Recherches actuelles sur la lisibilité, Retz, 1984.

F. SMITH, Devenir lecteur, Armand Colin, 1986.

J. FOUCAMBERT, La manière d'être lecteur, SERMAP, 1976 ; M.D.I., 1985.

E. BEAUME, La lecture, préalables à sa pédagogie, A.F.L., 1985.

J. N. LALANDE, L'apprentissage de la langue écrite - du b-a ba à la b.d., P.U.F., 1985. 

Instructions officielles (1972, 1977, 1985).

Divers auteurs, Lectures/Ecritures, Nathan, 1985. 

J. FIJALKOW, Mauvais lecteurs - pourquoi ? P.U.F., 1986.

A. RAFFESTIN, L'évaluation de la lecture, C.R.D.P., Rouen, 1987.

                                     

Un complément psychopédagogique : (pour les très courageux)

 

ALAIN, Propos sur l'éducation,  7e éd., P.U.F., 1956 (1re éd. 1932).

P. GUILLAUME, La formation des habitudes, P.U.F., 1948 (1re éd. 1936).

H. WALLON, L'éducation psychologique de l'enfant, Armand Colin, 1941.

L. LEGRAND, Psychologie appliquée à l'éducation intellectuelle, Delachaux-Niestlé, 1961.
R.L. GRÉGORY, et le cerveau, Hachette, 1966.

P.R. LÉON, Prononciation du français standard, Didier, 1966.

R. HUSSON, Mécanismes cérébraux du langage, L'Expansion, 1968.

J. LEIF, J. DELAY, Psychologie et éducation, 4 vol., Nathan, 1968.

R. ZAZZO, Conduites et conscience, Delachaux-Niestlé, 1968.

J. PIAGET, Psychologie et pédagogie, Denoël-Gonthier, 1969.

L. WARNANT, Dictionnaire des rimes orales et écrites, Larousse, 1973.

L. LENTIN, Apprendre à parler 2 vol. , E.S.F., 1972-1973.

B. BÉRNSTEIN, Langage et classes sociales, Editions de Minuit, 1975.      

A. R. LURIA, Les fonctions corticales supérieures de l'homme, P.U.F. 1978.

P. OLERON, L'enfant et l'acquisition du langage, P.U.F., 1979.

C.R. BOUTON, Le développement du langage, Masson, 1979.

J.A. RONDAL, Votre enfant apprend à parler, Mardaga, 1979.

G. NOIZET, De la perception à la compréhension du langage, P.U.F.1980.

N. CATACH, L'orthographe française, Nathan, 1980.

M. HURTIG, J.A. RONDAL Introduction à la psychologie de l'enfant, 3 vol., Mardaga, 1981.

J.M. ROBERT, Comprendre notre cerveau, Seuil, 1982.

J.-P. BRONCKART, M. KAIL, G. Noizet, Psycholinguistique de l'enfant, Delachaux-Niestlé, 1983.

B. BETTELHEIM, La lecture et l'enfant, Laffont, 1983.

R. JAKOBSON, Six leçons sur le son et le sens, Éditions de Minuit, 1984.

Le cerveau, coll, XXX, « Bibliothèque Pour la science », Belin, 1984.

G. LAZORTHES, Le cerveau et l'esprit,  Flammarion, 1984.

 

 (1) : Voir l’article du blog, Apprendre à lire, la méthode syllabique, le plaisir de lire :

(2) : Voir les articles du blog , L’école nouvelle, l’espoir nouveau, les pionniers, période 1920-1931 : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2020/05/lecole-nouvelle.html#more et L’école nouvelle, l’espoir nouveau, la fin des pionniers, période 1932-1939 : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2020/06/lecole-nouvelle-2.html#more

(3) : Voir l’article du blog, L’imprimerie Freinet à l’école : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2019/02/limprimerie-freinet-lecole.html#more et Célestin Freinet et les réfugiés espagnol : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2019/10/libertad-refugiee-espagnole-en-1939_11.html

(4) : Extrait d’un échange de commentaires quant à l’utilisation de la méthode globale (pour les puristes). La réponse du berger à la bergère :

« Quand vous êtes venu au monde, on vous l’a fait découvrir morceau par morceau? Quelle partie du corps de votre papa, avez-vous mis en 1er dans votre mémoire? Et la 2ème ? Etait-ce votre maman qui avait choisi de vous montrer d’abord ces 2 parties du corps uniquement ? Ou n’avez-vous pas plutôt entrevu le monde globalement ? Et reconnu votre papa avant tout par son allure générale ?
Un enfant qui sait reconnaitre une voiture quelle que soit la marque, la couleur, la forme et la distinguer des autres véhicules (bus, tracteur, train, …) est un enfant qui saura lire. J’en suis d’autant plus convaincue si en plus il sait reconnaître une voiture sur une publicité, un livre d’images, …
De même qu’il n’a pas besoin de décortiquer la voiture en [roue + roue + roue + roue + pare-brise + capot + moteur + volant + …], je ne pense pas qu’il soit indispensable de décortiquer les mots en syllabes : « pa-pil-lon » me semble bien plus difficile à lire que « papillon », non ? Et ça n’aide pas d’isoler les 2 l : « ll » ne se lit pas, ne se prononce pas dans « papillon » comme dans « allo »… Vous pouvez aussi évoquer le « ill » différent du « ll » mais pour un enfant de 6 ans ou moins, ça devient tout de suite compliqué, n’est-il pas ? Aucune méthode n’est mauvaise. Mais c’est tout l’art d’apprendre à lire aux enfants que de savoir user des méthodes et de les mixer et le tout de manière très agréable.

NB. Je n’apprends pas à lire aux enfants mais j’ai appris à lire avec Malou, Perlin et Pinpin en 1966 avec une maîtresse très enthousiaste. Vous n’avez choisi ni la page la plus facile de cette méthode ni une des premières pages. Je connais encore des pages par cœur, et de mémoire, je vais vous réciter celle où on aborde le « p » en méthode globale : « malou coupe une jupe pour sa poupée. » Remarquez au passage que cette vieille méthode joue particulièrement bien avec les sonorités. » (WORDPRESS.COM, 27 septembre 2022)

« Je vous remercie pour votre long commentaire au sujet de l’article sur les méthodes globales. Bien qu’ayant appris à lire sur les genoux de ma mère, j’ai eu en CP la même méthode de lecture que la vôtre : « Malou, Perlin et Pinpin ». Ce souvenir m’a amusée. Mais revenons au sérieux de votre commentaire. L’enfant ne découvre pas son père par « morceaux » ni ne visualise une voiture comme un assemblage de pièces détachées. Pour l’image de ses parents, comme celle de son propre corps, je ne suis pas sûre que l’enfant la découvre directement en son entièreté : l’enfant qui voit ses pieds bouger n’a pas encore notion que ce sont les siens ! Mais là n’est pas le sujet. Les progrès des neurosciences, et notamment les recherches de Stanislas Dehaene, nous expliquent que le cerveau droit perçoit les images tandis que le cerveau gauche perçoit les lettres. On ne peut donc comparer la perception des images à celle des lettres.

« Lire un mot ne ressemble pas vraiment à nommer un objet » (1, p 27).

« Pour apprendre à décrypter les mots écrits, une région particulière du cerveau doit se spécialiser pour ces objets visuels d’un type nouveau » (id.) Il est donc impossible de comparer l’apprentissage du code graphique à la perception d’images.

« Apprendre à décrypter le français demande d’apprendre deux voies de lecture : le passage des lettres aux sons et le passage des lettres au sens » (1 p.20) On est bien loin de la voiture en pièces détachées !

(1) Si vous en trouvez le temps, je vous recommande la lecture du livre de Stanislas Dehaene « Apprendre à lire, des sciences cognitives à la salle de classe » Ed. Odile Jacob, 2011 » (WORDPRESS.COM, 29 septembre 2022)


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