L’école dans les premières heures de la
Grande Guerre
Les Hussards Noirs de
la République :
Cette
période 14/18 montre à tous que l'Ecole Laïque n'est pas antipatriotique comme
ses adversaires le lui reprochaient. Les maîtres de la République,
sous-officiers pour la plupart, défendent la Patrie sur les fronts de la Marne,
de l'Yser, de Salonique ou de Verdun. 35817 sont mobilisés, 8119 mourront pour
la France et des milliers, blessés ou mutilés reprendront leur classe. Ils ont
démontré par leur courage et leur bravoure qu'ils n'étaient pas corrompus ni "le
chancre dont la France allait mourir".
Pendant
cette période, l'Ecole Publique continue son œuvre : on fait appel à de jeunes
remplaçants et les enseignants du nord et de l'est sont déplacés dans d'autres
régions.
"Quel
que soit le trouble causé par la guerre, la vie nationale ne saurait s'arrêter;
partout où nous disposerons d'un local et d'un personnel, nous ouvrirons nos
écoles au jour fixé par la rentrée..." (Circulaire ministérielle du 27 août
1914, lettre de Monsieur l'Inspecteur d'Académie du 9 septembre 1914 aux
enseignants du département de Saône-et-Loire).
Premières citations
portées au Livre d’Or :
Monsieur
Marot,
Inspecteur Primaire à Montceau-les-Mines, sous-lieutenant au 334ème Régiment
d'Infanterie : "les 15 et 16 octobre 1915, dans un détachement entouré
par l'ennemi pendant 30 heures, a puissamment contribué à maintenir le moral de
ses hommes par l'exemple du calme et du sang-froid dans des circonstances très
critiques et sous des bombardements très violents".
Monsieur
Barault,
instituteur adjoint à Montceau-les-Mines, caporal au 9ème Génie : "Excellent
gradé, très intelligent, très dévoué, qui a réussi à courte distance de
l'ennemi des travaux dangereux sous le feu des mitrailleuses ennemies".
Les
premières victimes du Bassin minier :
Jouveshommes Pierre, instituteur adjoint
à Montceau-les-Mines, tué au combat de Saulsures (Alsace) le 24 août 1914.
Jeanguyot Pierre, directeur de
l'Ecole Primaire Supérieure de Montceau-les-Mines, tué au combat de la Bassée
le 31 octobre 1914.
Cognard Jean-Baptiste, instituteur adjoint
à l'école de Bellevue, décédé le 20 octobre 1914 des suites de ses blessures.
Gauthier Léon, instituteur adjoint
à Blanzy, blessé et en congé.
Vallet, instituteur adjoint à
Montceau-les-Mines, prisonnier.
A l’arrière
du front :
Par une circulaire du 29 septembre 1914,
Monsieur le Ministre de l'Instruction Publique prescrit d'augmenter dans toutes
les écoles de filles les heures de travaux manuels afin de fournir des
vêtements d'hiver et du linge à nos soldats. Il précise aussi : "que
nos institutrices restent donc à l'école durant leurs heures de loisirs, elles
auront le droit - et peut-être le devoir de mettre leur activité au service des
œuvres d'assistance, d'organiser des travaux pour les soldats en campagne et
pour les blessés. Mais ce n'est pas une raison pour qu'elles perdent de vue
leur mission principale qui demeure l'enseignement."
Clémentel, Ministre de l’Agriculture et René
Viviani, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, de l’Instruction Publique et
des Beaux Arts ne sont pas en reste non plus et lance un appel commun aux
établissements scolaires.
Malheureusement, cette guerre qui devait être
« courte » et « rondement menée » ne faisait
que commencer…
P.P
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