Du
« temps des timbales » à la cantine scolaire
(Deuxième partie)
Comme nous l’avons vu dans la première
partie, la mère de famille préparait chaque matin quelques victuailles qui,
serrées dans un torchon, étaient casées avec la gourde dans une poche de
cartable ou dans un panier d’osier. A midi, sous la surveillance d’un « grand »
ou d’une « grande », la salle de classe faisait office de cantine et
les pupitres de tables.
Dès les années 50, des associations, souvent
constituées par des parents d’élèves et des enseignants, prirent le relais de
cette improvisation des débuts. Un maître acceptait bénévolement l’économat,
tâchant de concilier l’équilibre des menus et celui de la trésorerie. Les
parents, de leur côté, organisaient volontiers des manifestations de nature à
alléger les charges de l’association, en organisant ici ou là un « repas
de la cantine », un concours de belote, une tombola, un loto…
Les normes de l’époque n’excluaient pas les
dons en nature de toutes sortes en fonction des saisons. Au village de
Mont-Saint-Vincent, jusqu’en 1988, année du regroupement pédagogique avec Mary, commune proche, le maître, trésorier de
l’association des Amis de la Cantine, tenait un carnet de dons. En effet,
chaque famille s’engageait, en inscrivant son enfant à la cantine, à fournir
tout au long de l’année et à tour de rôle, un kilogramme de beurre et 10
kilogrammes de pommes de terre que la cantinière utilisait pour confectionner
ses repas. L’inscription d’une fratrie multipliait d’autant les dons annuels. Nous
étions alors bien loin des produits aseptisés et de la rigueur de la confection
des mets !
Alors, à condition d’acquitter le prix du
ticket ou du jeton (relativement peu élevé au demeurant), n’importe quel élève
de l’école pouvait s’attabler avec ses camarades et recevoir la ration chaude
et substantielle qu’avait préparée la cantinière.
La table aux couverts d’aluminium présentés
au musée évoque « le temps des cantines » des années 50. Elle marque,
dans le cadre scolaire, une étape importante vers l’amélioration du sort des
écoliers, avant « le temps des restaurants scolaires ».
D’après
le livre « Cent ans d’école » (voir la rubrique « Publications »
du blog).
P.P
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