Le Certificat d’Etudes Primaires
La fin d’un mythe
Le Certificat d’Etudes
Primaires s’est éteint à l’âge de 107 ans... mais restera pour longtemps dans
la mémoire collective des français et dans les œuvres de Pagnol, de Colette et de bien d’autres encore. Créé dans sa forme définitive par Jules Ferry dans sa loi
du 28 août 1882. Il fut enterré par un décret paru au Journal Officiel le 28
août 1989. Sa mort était annoncée par le Conseil de l’Enseignement Général et
Technique depuis 1987, mais le fameux décret n’entra en vigueur que le 1er
janvier 1991, année de la dernière session de cet examen mythique, encore plus
emblématique peut-être que le baccalauréat. Malgré cela, les jeunes y étant toujours nombreux à briguer le
« certif », il fut maintenu à titre exceptionnel dans les Territoire
d’Outre-Mer et Mayotte.
50 000 candidats
s’étaient encore présentés en 1989 (dont 4 000 adultes), ils étaient
85 200 en 1981, 453 000 en 1971 et près de 600 000 en 1968. Le
Certificat d’Etudes laissa la place au seul Certificat de Formation Générale, tout
d’abord réservé aux plus de 16 ans et aux adultes, institué en juin 1983. A
noter que les sessions plus récentes de ce CFG se sont aussi ouvertes aux élèves
dans leur dernière année de scolarité obligatoire, aux élèves de troisième
d’insertion et de troisième des enseignements généraux et professionnels adaptés
(SEGPA de
collège et EREA) ainsi qu'aux jeunes ou adultes ayant suivi une action de formation en alternance dans un
dispositif d’insertion sociale et professionnelle ou une formation continue.
L’allongement des études (14
ans à partir de 1936 et 16 ans à partir de 1959) a progressivement sonné le
glas de ce qui fut autrefois le couronnement de la scolarité et la fierté des
français. La suppression des classes de fin d’études primaires et l’entrée de
toute une classe d’âge dans les sixièmes des collèges accélérèrent le processus. Le BEPC (Brevet d'Etudes du Premier Cycle du Second Degré) est créé en 1947 (il est remplacé par Le
Brevet des Collèges en 1987). Le BEPC ayant focalisé toutes les ambitions depuis plusieurs décennies, qui passait encore le Certificat au milieu des années 80, à
l’époque de sa remise en question ? Des adultes animés par le désir
d’avoir un diplôme, mais surtout, pour l’essentiel, des élèves en classes
préparatoires à l’apprentissage pour qui c’était le seul diplôme général
possible.
Pour de nombreux historiens,
le « certif » a défini une
véritable citoyenneté, beaucoup grâce aux instituteurs, Hussards
noirs de la République, chers à Péguy. Pour d’autres, même s’il avait permis
d’homogénéiser l’instruction au niveau national, il avait trop longtemps
encouragé un vaste « bachotage », sans explications ni analyses.
Quoi qu’il en soit, nos aïeux n’avaient
qu’un grand objectif dans leur scolarité : obtenir leur
Certificat et cette volonté populaire remontait à bien avant Jules Ferry. En
effet, un certificat avait déjà été instauré en 1866. L’introduction de
ce nouveau diplôme avait été progressive. Victor Duruy, Ministre de
l’instruction publique de 1863 à 1869, se contenta, le 20 août 1866, d’une
circulaire, dans laquelle il « recommandait » aux
recteurs d’inviter les inspecteurs d’académie à organiser un
certificat dans les écoles de leur département. Il souhaitait, sans trop bousculer les
traditions, remplacer les concours cantonaux divers et l'examen de
fin d’études imaginé en 1834 sans grand effet, attestant simplement du
niveau, bon ou mauvais, de l’élève. Préoccupé
par le nombre d’analphabètes, Victor Duruy obtint dans la foulée que toute
commune de plus de cinq cents habitants crée une école de filles, mais il
ne convainquit pas Napoléon III
d’imposer ce nouveau CEP et de rendre l’instruction primaire obligatoire. Ce
n’est que bien plus tard que la Troisième République et son ministre Jules
Ferry reprendront le flambeau, y compris dans nos colonies et autres protectorats (4).
Comme le constate l’historien
de l’éducation Claude Lelièvre, lutter contre l’analphabétisme passe par la
fréquentation scolaire et
« L’objectif de Jules Ferry était de créer une émulation pour
que tous les écoliers passent le certificat d’études avec le même type
d’épreuves. Il voulait surtout récompenser l’assiduité à l’école. » Dans les milieux modestes, garçons et
filles étaient souvent réquisitionnés pour aider leurs
parents dans les travaux domestiques ou agricoles et la scolarisation fut
difficile. Il fallut attendre la création des allocations familiales, en 1932,
pour voir une nette amélioration. Malheureusement, la volonté de Jules Ferry de démocratiser le
certificat d’études ne résista pas à une certaine forme de sélection. Comme le
dit C. Lelièvre : « On
peut estimer à seulement 25 % la proportion d’une classe d’âge
qui obtient le certificat de fin d’études dans les années 1880, au tiers dans
les premières années de l’entre-deux-guerres et à presque la moitié juste avant
la seconde guerre mondiale. La proportion de lauréats du certificat de fin
d’études primaires ne dépassera jamais 55 % d’une classe d’âge », et pour cause, dès les années 50, l'attrait de la
sixième ôte mécaniquement au certificat une partie de sa clientèle potentiellement
reçue.
Comment expliquer des taux
de réussite aussi faibles ? D’une part parce que tout le
monde n’était
pas autorisé à passer
le « certif », et de loin. Ce sont l’instituteur ou le
directeur de l’école communale qui décidait d’y présenter les
élèves qui avaient le plus de chances de le réussir. D’autre part, Il
fallait beaucoup mémoriser pendant
un an ou deux, ce qui n’était pas du goût, de la compétence ou des possibilités
sociales de tous les élèves.
Malgré cela, un beau matin de
mai ou de juin, les heureux élus se rendaient au chef-lieu du canton. Les
épreuves s’enchaînaient alors, dont la sacro-sainte dictée éliminatoire et les
problèmes de calcul (1) (2) (3). S’en suivait le rituel des résultats, annoncés par
l’inspecteur d’académie, parfois jusqu’au soir. Pour les lauréats, l’heure
était à la consécration : très vite, le certificat devint précieux pour accéder aux
premiers échelons de la fonction publique ou pour « entrer dans
les chemins de fer », bien que qualifié de « bacho des gueux »
par les classes dominantes : la minorité des plus riches allant
au collège et au lycée longtemps payants.
Par contre, le taux de reçus
parmi les présentés fut très élevé dès les premiers temps : de l’ordre de
66 % au début des années 1880, de 80 % une dizaine d’années plus tard
et de près de 90 % à partir du XXe siècle. L’historien
Philippe Savoie émet l’hypothèse qu’« Un
faisceau de facteurs tire le CEP vers une forme d’élitisme » au
niveau du primaire. Parmi ces facteurs, l’aura sélectif des anciens concours
locaux et leur souvenir resta toujours vivace, ainsi que la résistance des
instituteurs à présenter plus de candidats : le taux de réussite au
certificat était une preuve de leurs propres compétences, bien qu’aucune
promotion officielle ne soit liée à ce résultat, malgré le contrôle des
réussites à l’examen dans les rapports d’inspections… Des assouplissements
furent proposés pour rendre le certificat plus accessible, mais les ministres
successifs échouèrent, par exemple, à obtenir que la dictée ne soit plus
éliminatoire pour « cinq
fautes majeures », qui valaient un « zéro ».
A contrario, en mai 1948,
les « maîtres » sont de nouveau mis en demeure dans une circulaire
ministérielle : « Un certain nombre d’instituteurs se
refusent, malgré les instructions qui leur ont été données, à présenter à
l’examen d’admission dans les classes de sixième des ou collège les
élèves qui manifestent le désir de continuer leurs études. Il importe
de rappeler énergiquement aux instituteurs que
le certificat est l’examen qui consacre la fin de la scolarité obligatoire et
que seuls les élèves qui ne désirent pas continuer leurs études au-delà de
14 ans doivent être engagés dans cette voie. ». Finalement, les réformes du début de la Ve République
conduiront peu à peu tous les élèves du primaire vers le secondaire.
(1) :
Quelques exemples de sujets piochés dans les annales du CEP 1900 :
Problèmes
a). On fait un mélange de 84
litres de vin avec 16 litres d'eau. Que faut-il ajouter de vin pour que 75
litres du nouveau mélange ne contienne que 4 litres d'eau ?
a'). Un ouvrier dépense
52,50 Fr par mois pour sa nourriture, 14 Fr par mois pour son entretien, 72 Fr
par an pour frais divers. Il place 108 Fr par semestre à la Caisse d'Epargne.
Combien gagne-t-il annuellement ? Dans combien d'années pourra-t-il acheter,
avec ses économies, une maison estimée 2 052 Fr ?
a''). On a vendu 6
doubles-décalitres de blé à raison de 31,50 Fr l'hectolitre, et on reçoit en
paiement du savon à 75 Fr les 100 kg. Combien reçoit-on de kg de savon ?
a'''). Quel est le tiers et
demi de 25 ?
b). Un sac de monnaie
pèse 389,5 g. Il comprend le plus grand nombre possible de pièces de 5 Fr, puis
de 2 Fr, de 0,50 Fr et 0,20 Fr. Quel est le nombre de pièces de chaque espèce ?
b'). Un champ de 2,50 ha
produit 23 hl de blé par ha. Combien peut-on faire de kg de farine avec ce blé,
sachant qu'un double-décalitre pèse 15,250 kg, que 100 kg de blé donnent 85 kg
de farine ?
b''). Un père a 28 ans, son
fils a trois ans. Dans combien de temps l'âge du père sera-t-il le double de
celui du fils ?
Rédaction
a). Le fer, son extraction.
Les préparations qu'on lui fait subir avant de l'employer, ses usages.
a'). Les plaines de France.
a''). Les croisades :
expéditions, buts, résultats.
a'''). La protection due aux
animaux.
a''''). Quelques jours avant
la révision, un jeune conscrit s'est mutilé volontairement. Dans une lettre à
un ami, racontez le fait et votre indignation inspirée par une telle faute.
Dessin
a). Une circonférence de
0,02 m de diamètre. Inscrivez-y un carré, puis tracez une autre circonférence
inscrite dans ce carré.
a'). Dessinez un croissant
quelconque.
a''). Construisez un
triangle rectangle de 3 cm de base, 4 de hauteur, et 5 d'hypoténuse. Sur chaque
côté, élevez un carré que vous diviserez en centimètres carrés. Indiquez la
surface du carré fait sur l'hypoténuse, et celle des deux autres carrés réunis.
b). Dessinez à vue une chaise.
b'). Dessinez une feuille
d'acanthe.
b''). Dessinez une brindille
de chêne avec feuilles et glands.
b'''). Dessinez une rosace
de plafond inscrite dans un rectangle.
b''''). Dessinez une tête de
femme vue de profil gauche.
b'''''). Dessinez un
ornement formé de morelle douce-amère.
Analyse grammaticale et
logique
a). « Le
petit agneau suit de loin sa mère, et court au-devant
d'elle. »
Analysez les mots
soulignés. Citez une locution adverbiale, une locution prépositive. Quelle est
la nature des propositions de cette phrase ?
a'). « Et le pâtre de la vallée troubla seul du bruit de ses pas le
silence du mausolée. »
Citez trois compléments
déterminatifs. A quoi se rapporte «seul » ? Analysez le verbe contenu dans
cette phrase. Combien voyez-vous de propositions ?
Arithmétique et système
métrique
a). Comment simplifie-t-on
une fraction ? Multipliez 49 par 10 000, et donnez la règle. Donnez dans le
système métrique les équivalents admis pour une livre, une demi-livre, une
once. On a payé 1,50 Fr., 5 décimètres de ruban. Trouvez mentalement le prix du
mètre.
a'). Comment divise-t-on une
fraction par un nombre entier ? On mélange 125 l de vin à 0,50 Fr le litre avec
1 ½ hl d'un autre vin à 70 Fr l'hl. A combien revient le litre de mélange ?
Combien y a-t-il de m2 dans un hectomètre carré ?
a''). Comment le franc
dérive-t-il du mètre ? Convertir en fraction décimale les fractions ordinaires
: 4/5, 3/4, 7/8. Quelle est la valeur d'un kg d'or monnayé ?
Histoire
a). Quel progrès signale le
commencement du XIIe siècle ? Qu'était cette charte que se faisaient octroyer
les communes ? Comment l'obtention d'une charte améliorait-elle la situation
des vilains au point de vue de l'impôt ? Au point de vue de l'administration ?
a'). Pendant la funeste
guerre de 70, quelle victoire importante remporte l'armée de la Loire ?
Qu'est-ce qui l'empêche de marcher sur Paris et peut-être de sauver la France ?
Si le gouvernement de Défense nationale n'a pu sauver la patrie, qu'a-t-il au
moins sauvegardé ?
Géographie
a). Préfectures et
sous-préfectures des départements français limitrophes de l'Espagne.
Places-fortes protégeant notre frontière du côté de l'Espagne.
a'). Principal centre
horloger français ? Chef-lieu et sous-préfectures du département du Doubs ?
Villes arrosées par le Doubs ?
a'').Principales plaines,
principaux plateaux du territoire français.
Sciences et leçons de choses
a). Quelles sont les
couleurs de l'arc-en-ciel ? D'où proviennent ces couleurs ? De quel instrument
se sert-on pour décomposer la lumière du soleil ? Qu'est-ce que les marsupiaux
? Quelles sont les matières premières employées dans la fabrication du verre ?
Comment se fait une bouteille ordinaire ?
a'). Comment appelle-t-on la
partie extérieure de l'oreille ? Et le conduit qui vient ensuite ? Donnez
quelques explications au sujet du tympan. Qu'est-ce qu'un ébéniste ? Quels sont
les bois indigènes utilisés ? Comment peut-on faire à bon marché des
meubles en acajou, palissandre, etc. ?
a''). Qu'appelle-t-on foyer
d'une lentille ? Citez les reptiles sans pattes, à quatre pattes, à carapace.
Qu'est-ce que le marbre ? Quelles sont les couleurs du marbre ?
Agriculture
a). Qu'est-ce que le terreau
? Quels sont les principaux instruments du jardinier ?
a'). Quels sont les engrais
les plus actifs ? Qu'est-ce que le guano et la poudrette ? En quoi consiste le
pacage des moutons ?
a''). Qu'est-ce que la
greffe en fente ? La greffe en écusson ? A quelle époque fait-on cette greffe ?
Qu'est-ce que la greffe par approche ?
Morale
a). Qu'est-ce qu'un faux en
écriture ? Comment nomme-t-on celui qui se rend coupable de ce crime ?
a'). Les devoirs envers vos
frères et sœurs ?
a''). Que faut-il faire pour
remplir vos devoirs envers votre âme ?
a"") Qu'est-ce que
la diffamation ? Si le fait publié est vrai, y a-t-il diffamation ?
Instruction civique
a). Quels sont les
principaux droits civils ?
a'). Qu'est-ce qu'un agent
de change ? Qu'est-ce que les biens meubles ?
a''). Qu'est-ce que la
société française ? Quelles sont ses inégalités ? Peuvent-elles disparaître ?
Qu'arriverait-il si, comme le veulent les communistes, le fruit du travail
était partagé entre tous ?
a''). Quels sont les cultes
reconnus et subventionnés par l'Etat ? Qu'est-ce qu'un vice rédhibitoire ?
Chant
a). Chantez une
chanson
b). Solfiez deux ou trois
mesures d'une partition donnée.
b'). Ecrivez sur une portée
(clé de sol, mesure à deux temps) : sol blanche, pause, do aigu noire, si
noire, la noire, sol noire, soupir, fa dièse noire, sol blanche.
Gymnastique
Quelques mouvements :
- Flexion des jambes.
- Saut en largeur avec élan.
- Flexion latérale du corps
en quatre temps.
Pour les filles, économie
domestique
a). Comment nettoie-t-on les
poêles en fonte ? Les objets en cuivre, étain ?
a'). Comment se fait la
lessive à la cendre ? Parlez des lessiveuses économiques.
a") Quels sont les
légumes du pot-au-feu ? Comment donne-t-on de la couleur au pot-au-feu ?
Comment doit être le feu sous le pot-au-feu ?
a"') Qu'est-ce que la
Caisse d'Epargne ? Qu'est-ce que vivre au jour le jour ?
a"") Où est la
place de la bonne ménagère ? En quoi bavardages et cancans sont-ils nuisibles ?
(2): Les épreuves du Certificat d’Etudes dans
les années 50 : vers une baisse du niveau déjà ?
- Une dictée d’une dizaine
de lignes – contre 25 lignes en 1880 – (10 points mais un zéro éliminatoire si « cinq fautes majeures » étaient relevées), suivie
de trois questions relatives à « l’intelligence du texte » et
à la grammaire (10 points).
- Le calcul avec deux « problèmes de la vie pratique » (12 points, 50 minutes) et
cinq questions de calcul mental (5 points).
- Une rédaction (10 points)
servant d’épreuve d’écriture (5 points) pendant 50 minutes.
- Deux questions de sciences
(10 points, 20 minutes).
- Une question d’histoire et
une de géographie (5 points chacune, 20 minutes).
- Une « lecture expressive » d’une dizaine de lignes (5
points).
- Un dessin ou un travail
manuel pour les garçons et dessin ou couture pour les filles (10 points, 40
minutes).
- Un chant (la Marseillaise
était bienvenue), une récitation ou une exécution instrumentale d’un morceau
simple (5 points).
Les sujets du certificat
d'études primaires ont longtemps été différents d'un canton à l'autre. Au fil
des années 1950, ils ont été progressivement uniformisés au niveau du
département. Voici trois exemples des principales épreuves de 1960, 1955 et
1900. Testez-vous !
(3) :
Quelques exemples de sujets piochés dans les annales du CEP 1960 :
Dictée
« Le soir dont je vous
parle, je peux même dire que je m’ennuyais moins que jamais. Non, vraiment, je
ne désirais pas que quelque chose arrivât. Et pourtant … Voyez- vous, cher
monsieur, c’était un beau soir d’automne, encore tiède sur la ville, déjà
humide sur la Seine. La nuit venait, le ciel était encore clair à l’ouest, mais
s’assombrissait, les lampadaires brillaient faiblement. Je remontais les
quais de la rive gauche vers le pont des Arts. On voyait luire le fleuve, entre
les boîtes fermées des bouquinistes. Il y avait peu de monde sur les quais :
Paris mangeait déjà. Je foulais les feuilles jaunes et poussiéreuses qui
rappelaient encore l’été. Le ciel se remplissait peu à peu d’étoiles qu’on
apercevait fugitivement en s’éloignant d’un lampadaire vers un autre. Je
goûtais le silence revenu, la douceur du soir. Paris vide. J’étais content. » La Chute, Albert Camus
Questions
1.
Donnez un titre à la dictée.
2. Sens des mots et expressions : lampadaire ; bouquinistes ; Paris vide ; qui
rappelaient encore l’été.
3. Analyse des mots : clair ; fleuve (luire le fleuve) ; qu’ (qu’on
apercevait) ; étoiles.
Rédaction. Choisir l’un des
deux sujets
1. On vous a donné une petite somme d’argent pour votre
anniversaire en vous disant :
« Tu en feras ce que tu voudras. »
Comment l’avez-vous employée ?
2. Votre maman vous demande d’écrire à votre grand frère au
service militaire pour lui donner des nouvelles de la famille, du village, des
travaux, de votre vie scolaire…Rédigez la lettre.
Calcul
I. Premier problème (noté sur 8 points)
Une
personne assure contre l’incendie sa maison qu’elle estime 38 000 NF (nouveaux
francs), son mobilier et son linge estimés ensemble 12 500 NF. Elle s’est
adressée à une compagnie d’assurance qui lui fait payer les tarifs suivants : -
Assurance bâtiments : 0,60 °/°° (pour mille), mobilier et linge : 1°/°°. Quel
sera le montant de la prime nette ? A cette prime s’ajoutent les impôts qui
s’élèvent à 45 % de la prime nette. Quel sera le montant de la prime totale à
payer, impôts compris.
2. Second
problème (noté sur 12 points)
Trois
vignerons achètent en commun un tracteur enjambeur qui leur revient, net, à 14
400 NF. Chacun paiera une partie de la valeur du tracteur proportionnellement à
la superficie qu’il exploite. Le premier exploite 2,55 ha, le second 19 500
mètres carrés, le troisième 270 ares. 1. Quelle est la somme due par chacun ?
2. Pour se procurer l’argent nécessaire au versement de sa part, le premier
envisage de vendre du vin. Quelle quantité de vin devra-t-il vendre à raison de
300 NF l’hl ? 3. Le second dispose d’un terrain triangulaire de 130 m de base
et de 100 m de hauteur. Il a pour ce terrain, un acheteur. Combien
devra-t-il vendre l’ha de ce terrain pour réunir les fonds nécessaires ? 4. Le
troisième décide de recourir à l’emprunt. Il trouve un prêteur qui lui consent
un taux de 6 %. La moitié du capital emprunté sera remboursée au bout d’un an,
avec les intérêts dus à la fin de cette première année. Le reste sera remboursé
à la fin de la seconde année, au même taux. Quel sera le montant de chaque
versement ?
Sciences
1.
Question commune :
. Croquis de
l’œil. Quels sont les principaux défauts de la vue ? Comment y remédie-t-on ?
2.
Garçons en école urbaine :
. Comment
procédez-vous pour évaluer la sensibilité d’une balance ? Contrôler sa
justesse ? Sa fidélité ? Décrivez les opérations de la double pesée en
joignant les croquis. -
3.
Garçons en école rurale :
. Qu’est-ce
qu’amender une terre ? Comment effectue-t-on un marnage ? Un chaulage ?
4.
Filles en école rurale ou
urbaine :
Quelles
sont les précautions à prendre pour se servir d’un biberon et d’une tétine ?
Comment feriez-vous pour préparer un biberon au lait en poudre pour un
bébé de huit jours ?
Histoire
Quels
souvenirs précis d’inventions ou de découvertes utiles à l’humanité vous
permettent d’évoquer chacun des noms suivants : Claude Bernard, Louis
Pasteur, Pierre et Marie Curie ?
Géographie
Croquis
du département de la Saône-et-Loire. Tracez la Saône, la Loire, la Seille, le
Doubs. Indiquez les grandes régions industrielles et d’élevage.
Dictée
Dans ma vallée
vosgienne. A droite, à gauche, ce ne sont que sapins. La rivière court,
capricieuse parfois, à travers un
tapis d'herbe où paissent les bêtes; elle sort,
ruisseau cascadant, des flancs du Donon, montagne jadis sacrée au sommet de
laquelle on a relevé un temple de ses ruines. Cette petite rivière ne se
contente pas de féconder les prés et les champs; car elle
actionne, sur les pentes mêmes du Donon, des scieries auxquelles, dans la
vallée, succèdent trente autres
scieries. Il faut entrer dans ces modestes hangars où les troncs sombres, amenés de la
montagne, se débitent, dans une seule journée, en centaines de planches claires; les pieds
dans la sciure blanche, fraîche, odorante, on regarde sans se lasser le travail de l'artisan qui
surveille et règle l'opération. (Louis
Madelin, Les Vosges.)
Questions
1. Quelles sont, d'après ce texte, les diverses activités des
habitants de cette vallée (travaux et métiers) ?
2. Justifier, en les
expliquant, l'emploi des mots: capricieuse, cascadant, féconder.
3. Quelle est la fonction de chacun des mots ou groupes de mots
suivants, en italique dans le texte :
a) à travers un tapis d'herbe
b) on
c) trente autres
scieries
d) ces.
Calcul
(NDLR : les prix sont en
anciens francs d'avant 1959) 1. Une fermière vend d'abord le quart, puis le
tiers des poulets qu'elle a apportés au marché. Elle a alors vendu 14 poulets :
- Combien lui en reste-t-il à vendre ? - Quelle somme aura-t-elle reçue
lorsqu'elle les aura tous vendus, sachant que, dans la première vente,
elle les cède à 350 F pièce, à la deuxième vente à 400 F l'un et à la troisième
vente à 375 F chacun ? 2. Un appareil d'arrosage de jardin est mis en marche à
8 h 15 min. Le compteur à eau marque alors 342,7 m³. A 9 h 30 mn, il marque
343,825 m³ : - Quel est le débit de cet appareil par minute ? Par heure ? -
Sachant que le mètre cube d'eau de la ville coûte 9,50 F, à combien reviendrait
l'arrosage si l'appareil fonctionne de 8 h 15 mn à 11 heures ? - Combien de
temps faudrait-il pour répandre avec un arrosoir à main de 1,2 dal (décalitre),
la même quantité d'eau, si pour pomper l'eau du puits, la transporter et la
répandre. Il faut 8 minutes par arrosoir ? Calculez la valeur de la
main-d'œuvre à raison de 120 F l'heure.
Sciences
Question
commune :
- Quelles sont
les différentes fonctions de la peau ? Pourquoi et comment la tenir propre ?
Ecoles
urbaines de garçons et de filles :
- Le courant
électrique peut servir à différents usages dans un ménage. Enumérez les emplois
que vous connaissez et précisez les précautions qu'il faut prendre en
manipulant l'un ou l'autre de ces appareils.
Ecoles rurales
de garçons et de filles :
- Quels
perfectionnements serait-il possible d'apporter aux installations sanitaires
dans nos villages : a) Dans les maisons d'habitation ? b) Dans les cours,
étables, écuries ?
Histoire et
géographie
I. Comment
vivaient et travaillaient les paysans à l'époque féodale (cultures, récoltes,
maisons...) ? II. Quels sont les grands ports de pêche français ? Dire sur
quelles mers ils s'ouvrent et quel genre de pêche on y pratique.
Dessin
Tracez un
cercle de 6 cm de rayon. Inscrivez un hexagone régulier que vous partagerez en
6 triangles en traçant les diagonales. Colorez ces triangles avec trois
couleurs différentes.
Couture
Préparer un
faux-ourlet sur une longueur de 10 cm. Coudre 5 cm. Faire une bride accrochée
sur le faux-ourlet.
Calcul mental
1. Un facteur
fait 12,5 km le matin et 8,25 km le soir. Quelle distance parcourt-il ? 2. Quel
est le prix de 19 cahiers à 35 F ? 3. Un car part à 7 h 10 et arrive à 9 h 20.
Quelle est la durée du trajet ? 4. J'ai dépensé les 2/5 de ce que j'avais pour
acheter des sandales. Il me reste 2 100 F. Quel est le prix des sandales ? 5.
Un champ triangulaire a 75 m2 de surface et 20 m de hauteur. Quelle est la
longueur de sa base ?
(4): Quelques exemples hors Métrople :
P.P
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