Contexte
social et origine des écoles
En
Bassin minier
Première
partie : la naissance d’une dynastie
Dans
les limites de son exploitation, le Bassin minier dit « de Blanzy »,
sur un territoire approximativement long de 10 kilomètres du Nord-Est au
Sud-Ouest, et large de 8 kilomètres du Nord-Ouest au Sud-Est, groupe
actuellement, plus ou moins, une population de 37 000 habitants, alors qu’elle
en comptait plus de 50 000 en 1975[1]. Cette population est surtout répartie entre
les bourgs et les quartiers des communes de Blanzy, Sanvignes, Saint-Vallier,
même Saint-Bérain, et essentiellement Montceau-les-Mines. Cet article est la
reprise en trois épisodes, complétée, mise à jour par de nouvelles données et
illustrée, de l’étude « Origine
des Ecoles du Bassin minier de Blanzy, dans leur contexte social, de 1832 à
1956, environ » issue
du fonds Gillot archivé au musée de la Maison d’Ecole et signée Pierre Gillot
en décembre 1979.
[1] Dans l’ordre suivi
ci-dessus des noms des communes ; nombre de leurs habitants : 4975 +
6 278 + 10272 + 910 + 28 204 =
50 639 habitants (Sources I.N.S.E.E 1975).
Hameau du Montceau, détail, autour de 1856 (Archives départementales de Saône-et-Loire)
Bien moins peuplées, en 1832,
les quatre premières communes existaient seules[1]. Au
carrefour de trois d’entre elles, dans une campagne peu fertile, presque
déserte, on ne remarquait guère le hameau du Montceau (d’ailleurs disparu lors
de la construction du C.E.S Saint-Exupéry). Le nom de cet humble lieu-dit
allait pourtant devenir celui de la ville qui se développa alentour, de part et
d’autre de la grande voie de communication d’alors : le Canal du centre.
Montceau devait obtenir en 1956, les attributions et le territoire d’une commune[2].
Jules Chagot (écomusée)
La naissance d’une dynastie
Sa famille ayant obtenu une
concession du roi, en 1832, pour l’exploitation minière dans le Bassin de
Blanzy, Jules Chagot, donna à celle-ci l’impulsion, à partir de 1833. Une
nouvelle et principale ville du Bassin minier apparut et ne cessa de croître grâce au développement
de cette industrie jusqu’à la fin du siècle. La gérance de la Mine (devenue
« Société Jules Chagot et Compagnie ») allait être assumée par le
seul Jules Chagot, de 1856 à 1876, puis par son neveu, Léonce Chagot, jusqu’en
1892, enfin par le neveu de celui-ci, Lionel de Gournay, jusqu’en 1900 :
Montceau-les-Mines fut une création de la famille Chagot[3].
Dynastie de capitaines d’industrie, cette famille n’était pas
sans rappeler celle des Schneider, les maîtres de forges du Creusot qui
donnaient depuis 1836, un essor nouveau à la grande ville voisine[4], peuplée de 5 à 6 000 habitants[5]. Fort actif, bientôt enrichi, ce
nouveau patronat connaissait déjà le succès, grâce au progrès des techniques,
comme à l’afflux d’une main d’œuvre, toutefois d’abord inexpérimentée. Il était
donc incité à favoriser l’instruction de ses futurs ouvriers et il avait les
moyens matériels d’y parvenir. Au Creusot, dès 1837, il rendit même pour tous
les enfants d’ouvriers, l’instruction primaire obligatoire[6].
A partir de 1834, à l’emplacement de la future ville de
Montceau, puis dans la ville née officiellement en 1856, l’aménagement par la
Mine de cités ouvrières au sein de quartiers éloignés les uns des autres,
comportait la création ou le développement d’écoles de garçons et de filles,
auxquelles on ajouta bientôt des salles d’asile, pour les enfants de moins de 6
ans et quelques ouvroirs. Tout au début, selon les lois Guizot (1833) puis
Falloux (1850), un personnel laïque par son origine ou son statut y enseigna,
soumis notamment au contrôle de l’église ; des religieuses aussi y
enseignèrent. Mais depuis 1850, Jules Chagot, pour toutes les écoles de
Montceau, de Blanzy, de Saint-Vallier, de Sanvignes, dont il avait financé les
constructions ou l’entretien, préféra faire appel presque exclusivement à des
enseignants congréganistes, des frères et des sœurs qu’il rétribuait. Aussi,
avec le consentement des autorités ecclésiastiques, ceux-ci devenaient ses
employés, contrôlés par lui[7] ou son représentant[8].
Plan des écoles de la Mine à Montceau, « La société des
Houillères de Blanzy, situation de ses établissements en 1877 », Amédée
Burat (1878)
Vers 1850, attrayantes pour l’époque, ces nouvelles demeures « de l’instruction et de la
religion » ne laissaient « subsister
aucun doute sur la volonté réelle de Jules Chagot de scolariser l’ensemble des
enfants des mineurs », selon des idées préconçues par lui et les vœux
de l’abbé Beraud (agréé par lui). En 1877, soucieuse apparemment de l’avenir de
ses enfants, la population adoptait encore les écoles de la Mine avec une telle
sympathie qu’elles étaient devenues trop étroites et que l’on devait y ajouter
des annexes. Cette année-là, 2 600 élèves fréquentaient les 12
établissements scolaires de la Mine[9].
Certes, Jules Chagot, comme son voisin Eugène Schneider,
avait, avec ses propres écoles, fait reculer l’analphabétisme. Si bien que,
sous le Second Empire (1852-1870), le nombre des conscrits illettrés fut, à
Montceau comme au Creusot, 4 fois moindre que dans les cantons ruraux voisins[10]. Mais si au Creusot un enseignement
technique fut poussé jusqu’au niveau d’études de candidats ingénieurs (bien
exceptionnellement, certes), ce ne fut pas le cas à Montceau[11].
Aux Houillères du Bassin de Blanzy (H.B.B), hormis les
ingénieurs des mines, dirigeant l’exploitation, le personnel d’encadrement
avait relativement peu de capacités techniques. Il suffisait alors que
maîtres-mineurs ou chefs de postes aient acquis quelques connaissances
scolaires complémentaires, puis, au chantier, du savoir-faire et de l’ascendant
sur les compagnons de travail. Tel ce mineur de Blanzy qui, sachant à peine
signer en 1833, était devenu capable d’orthographier son nom et d’en bien
mouler les grosses lettres, avant de devenir maître-mineur quelques années
après[12].
Puits Sainte-Elisabeth, carte postale (Rakuten)
Un dispositif de contrôle social
Montceau vivait de l’exploitation minière surtout. Et tandis
que la population y passait de 2 200 habitants en 1856, à 11 000 en
1878, le nombre des élèves aux écoles des houillères augmentait rapidement de 8
à 9 fois. Or, les écoles, comme l’aide à l’acquisition de logement, cette autre
œuvre sociale importante de la Mine, conduisaient à donner à celle-ci une
emprise certaine sur la population du Bassin minier[13]. Un tel paternalisme continuerait-il
longtemps d’être accepté ? Ami de Jules Chagot, un prêtre à la foi
ardente, l’abbé Beraud (1807-1893), curé de Blanzy, puis premier curé de
Montceau[14], put contribuer à le rendre
tolérable. On respectait d’ailleurs unanimement en lui, le fondateur des
orphelinats des Mépliers en 1864 (commune de Blanzy) et de Montferroux en 1859
(commune de Gourdon), et l’homme secourable, accourant aux heures tragiques,
parmi les mineurs, par exemple lors de la catastrophe du puits Ravez, dénommé
ensuite puits Sainte-Marie, laquelle en 1855, causa la mort de 29 ouvriers,
dont 4 enfants de 10 à 14 ans, et 3 adolescents de 15 et 16 ans[15] !
Puits Sante-Eugénie et briqueterie, carte postale
(collection D. Gierzinski)
En ce temps-là, on croyait utile d’autoriser de si jeunes
gens à travailler durement, dangereusement, à condition de veiller sur leurs
droits, leur moralité et leur santé. Quelle sollicitude, qui ne paraissait pas
alors dérisoire, étant donnée l’ignorance de leurs vrais besoins[16] ! Quant à l’œuvre scolaire de
Jules Chagot, elle fut bien acceptée par les ouvriers mineurs qui le
surnommaient familièrement « le
père Jules », jusqu’à sa mort, survenue en 1877[17]. Il n’en fut plus de même qu’en
apparence, au cours de la gérance des mines par son neveu et successeur Léonce
Chagot (1877-1892). Il était alors ingénieur de l’Ecole centrale des arts et
Manufactures. Déjà à Blanzy, en 1878, pour une enquête publique, la population
avait déclaré, malgré le curé de la paroisse, préférer à une école
congréganiste, une école privée au personnel laïque, ce qu’aurait permis la loi
Falloux[18].
Léonce Chagot
Devenu chef de l’exploitation minière, Léonce Chagot allait
la développer rapidement et créer d’importantes œuvres sociales en faveur des
ouvriers, ainsi que de nombreuses écoles. Mais, en homme politique avisé, nommé
premier maire de Montceau par décret impérial en 1856, réélu depuis lors avec
sa liste de collaborateurs, élu en 1874, conseiller général du nouveau canton
de Montceau qui englobait Saint-Vallier, il prétendait imposer les idées à la
fois catholiques et monarchistes de sa famille. Or, vers 1877, tout cela
devenait anachronique, car la Troisième république, née en 1870, commençait de
trouver une assise durable[19].
Hôtel de ville et Ecole Primaire Supérieure (collection
privée)
Un nouveau souffle
A partir de 1875, la municipalité réalisa le projet de
construction de l’Hôtel de Ville de Montceau. Elle logea dans ce bâtiment, auprès d’une salle de
justice de paix, 3 classes pour garçons seulement, dont les parents ne
travaillaient pas à la mine[20]. A la déconvenue des dirigeants de
la Mine, une municipalité républicaine, qui allait choisir le Docteur Jeannin
pour maire, fut élue et prit la succession de la précédente de 1878 à 1884. Se
conformant aux lois Ferry qui fondaient, dès 1881 et 1882, l’école publique,
laïque et obligatoire, cette municipalité bénéficia du secours de l’Etat[21]. Les nouveaux conseillers municipaux
firent bâtir, au centre ville, en 1881, deux écoles primaire dites
« communales », l’une pour les garçons, rue de l’Est, aujourd’hui rue
Jean Jaurès (devenue mixte en 1972)[22] ; l’autre, pour les filles, rue
Centrale, future rue Carnot (école disparue entre 1972 et 1974 et remplacée par
un immeuble à l’angle de la rue Eugène Pottier)[23]
Extraits du registre du recensement des écoles de 1884
(Archives Nationales)
Extraits du registre du recensement des écoles de 1884, plan
de l’E.P.S de garçons à l’hôtel de ville (Archives Nationales)
Les classes primaires de garçons furent transférées de
l’Hôtel de Ville à l’établissement scolaire public auquel elles étaient
destinées. Puis, à leur place, fut installée la première Ecole Primaire
Supérieure fondée dans le département de Saône-et-Loire[24] ; elle était placée sous
l’autorité d’un directeur, d’un maître adjoint et d’un maître de gymnastique et
exercices militaires (vraisemblablement M. Berger, ancien combattant de 1870,
nommé par les autorités militaires dans le cadre de la loi instituant les
bataillons scolaires[25]). Quant à l’école primaire
élémentaire de filles, elle paraît avoir été installée, au plus tard en 1882, dans
la nouvelle école de la rue Centrale[26]. Vers cette date, une école
maternelle publique existait, rue de l’Est, car en 1884, une sous-directrice
publique d’école maternelle, Mademoiselle Pensot fut nommée à
Montceau-les-Mines[27]. Le local qu’elle occupait figure au
recensement des écoles[28] de la même année. Il est probable
que ce fut une maison particulière louée à cet effet.
Extraits du registre du recensement des écoles de 1884
(Archives Nationales)
Extraits du registre du recensement des écoles de 1884, plan
de l’école maternelle de la rue de l’Est (rue Jean Jaurès actuelle) (Archives Nationales)
Ami du maire sortant qui ne se représentait pas, le républicain radical Bertrand, élu avec une liste de partisans, prit sa succession de 1884 à 1888. La municipalité nouvelle acheta à la Mine, la gendarmerie désaffectée, bordant au sud la place de l’Hôtel de Ville et, en 1886, elle y déménagea l’Ecole Primaire Supérieure de l’Hôtel de ville. La même année, la loi Goblet fixait heureusement le statut d’une telle école, et permettait de créer, éventuellement, un Cours Complémentaire, au sein d’une école primaire de filles, comme celle de la rue Centrale[29].
Ecole primaire supérieure (collection musée)
Or, de 1882 à 1884, des attentats contre des biens ou des
personnes de la Mine ou du clergé avaient été commis dans le Bassin minier et
alentour, par une association locale, clandestinement réunie les nuits et
appelée la Bande Noire[30], tentative d’organisation syndicale
détournée de ses buts par des anarchistes. Cette agitation violente prit fin
après des condamnations douteuses à la prison et aux travaux forcés de certains
protagonistes et après aussi le vote, le 21 mars 1884, de la loi autorisant les
syndicats, sans limiter le nombre des adhérents[31]. Néanmoins, à la Mine, on crut bon
de compléter le bureau d’embauchage par un service de renseignements, qu’une
police privée, la Bande à Patin, devait informer, en espionnant la population
Montcellienne[32].
L’attaque de la chapelle du Boi-du-Verne par les mineurs en
colère en 1882, « Montceau-les-Mines, un laboratoire social au 19e
siècle », Docteur Beaubernard
L’intervention de cette police dans les élections
municipales, ainsi que le ralliement à la République souhaité par le pape Léon
XIII et accepté par les candidats de la Mine (d’où leur étiquette de
« Républicains libéraux »), permit à ces derniers de reconquérir la
Mairie de Montceau, et le secrétaire général de la Compagnie locale des
Houillères, de Boisset, devint le nouveau maire (1888-1900). De plus, en 1889,
le cogérant de la Mine, de Gournay fut élu conseiller général du canton de
Montceau. Malgré de tels succès en sa faveur, la Mine conserva sa police[33] jusqu’à la grande grève de 1899
durant laquelle les mineurs revendiquèrent de meilleurs salaires et la
suppression immédiate de la Bande à Patin.
Les modestes
écoles publiques du Bassin Minier ne furent pas favorisées par la nouvelle
municipalité, et jusqu’à la fin du siècle, elles se développèrent lentement.
L’installation précaire de l’Ecole Primaire Supérieure ne facilitait pas le
recrutement d’élèves chez elle : 40 élèves garçons seulement la
fréquentaient en l’année scolaire
1889-1890, mais après aménagement des locaux, les inscrits furent 65 en
1895-1896. Bien qu’elle eut préparé à des écoles techniques (arts et métiers
notamment) elle n’avait pas encore la section industrielle souhaitée à partir de
sa deuxième année, et tendait à beaucoup préparer, comme le Cours
Complémentaire de filles, au Brevet Elémentaire et à l’entrée à l’Ecole Normale
primaire[34]. Ce Cours
Complémentaire était né à la proche école publique de filles de la rue Sainte-Barbe voisine,
officieusement semble-t-il, dans les années 1890, grâce au dévouement de la
directrice d’école[35].
Ecole de filles de la rue Centrale (rue Carnot) à Montceau, 1904
Officiellement donc école primaire élémentaire, cette école
de filles de la rue Centrale, comme l’école semblable et proche de garçons de
la rue de l’Est, voyait, en avril 1891, les effectifs de chacune de ses 4
classes s’élever, en moyenne, jusqu’à 67 chez les filles et 55 chez les
garçons. La moyenne des élèves étant de 50 par classe dans le département, les
deux écoles primaires élémentaires obtenaient chacune, dans les années 90, une
5e puis une 6e classe. Quand à l’école maternelle
publique, elle était augmentée d'une 3e classe à Montceau-Centre[36].
Plan de situation des deux écoles publiques, Dulac
(collection musée)
Evolution du système scolaire dans le Bassin minier
Dans les communes qui composaient le Bassin minier, les
écoles publiques ne progressaient que peu à peu. En 1882 fut prise la décision
de créer à Sanvignes, une école publique de filles par construction d’un
bâtiment neuf et une école publique de garçons par appropriation d’un bâtiment
existant. Jusqu’à la fin du siècle, ces écoles publiques devaient comprendre
respectivement 4 et 5 classes et, d’autre part, celles de Blanzy, pour garçons
puis pour filles : 4 et 3 classes seulement, enfin, celles de
Saint-Vallier, dans cet ordre : 4 et 3 classes seulement. Quant à la
commune surtout rurale de Saint-Bérain, elle avait, pour longtemps encore, son
école publique du bourg, à 2 classes, hors du Bassin Minier traditionnel[37].
Extraits du registre du recensement des écoles de 1884, école
de garçons et école de filles de Saint-Vallier (Archives Nationales)
Dans les écoles publiques, conformément à la loi Goblet de
1886, tous les enseignants congréganistes devaient être remplacés par des
« laïques » : les instituteurs dans un délai de 5 ans, et, les
institutrices, au fur et à mesure des vacances de postes. Voilà pourquoi, à
partir de 1891, le département de Saône-et-Loire fut l’un de ceux où l’on
commença de ne plus nommer d’instituteurs ou d’institutrices congréganistes
dans les écoles publiques. Or, aucun de ces maîtres n’enseigna dans les écoles publiques du Bassin Minier de
Blanzy, probablement, avant 1897, ni assurément, à partir de cette date, le
premier tableau complet du personnel de l’enseignement primaire publié en
Saône-et-Loire n’en ayant pas, mentionné dans les communes correspondantes[38], en 1897.
Autorisation épiscopale d’exercer (Encyclopédie générale de l’éducation
française-Tome 1)
Aux écoles, dites désormais « privées », la loi
Goblet permettait d’exister, comme les écoles de la Mine, avec leur personnel
congréganiste ou laïque, à condition, pour être responsable d’une classe
d’établissement primaire, qu’il fut pourvu selon la loi de 1881, du titre de capacité
légal (alors un brevet), à substituer désormais, pour les frères, au certificat
de stage, et pour les sœurs, à la lettre d’obédience, qu’avait permis la loi
Falloux[39]. En cette fin de siècle, sous la
gérance de Léonce Chagot (1877-1892), le personnel enseignant à sa disposition,
laïque ou congréganiste, sut amener les écoles de la Mine à leur apogée[40].
Comme la loi Jules Ferry de 1881 instituait la gratuité dans
les écoles primaires publiques, les dirigeants de la Mine voulurent
rendre leurs propres écoles élémentaires ou maternelles pareillement gratuites,
acceptant ainsi qu’elle assumât de lourdes charges financières, notamment les
traitements des enseignants. Une exception toutefois : une rétribution fut
demandée aux parents étrangers aux activités de la Mine, pour leurs garçons
fréquentant l’école de la 9e Ecluse à Montceau. Cela conduit à se
poser une question : cette anomalie du paiement ne se justifiait-elle pas
par le niveau plus élevé de l’enseignement donné là[41] ? En effet, l’enseignement
proposé à l’école de la 9e Ecluse n’était-il pas une sorte
« d’école primaire supérieure privée » comme l’avait qualifiée un
historien local[42].
Ecole de garçons de la mine de la 9e Ecluse
aujourd’hui disparue
De 1892 à 1901, ce fut à Montceau que la plupart des enseignant(e)s
privé(e)s exercèrent leurs fonctions : ils se répartissaient entre leurs
écoles du Centre-ville (c’est-à-dire celles de la 9e Ecluse
et de l’avenue de l’Hôpital) comme entre celles de 5, puis finalement de 7
cités montcelliennes, ainsi qu’entre celles des bourgs de Blanzy, de Sanvignes
et de Saint-Vallier[43]. Dans le Bassin minier, Montceau
surtout connaissait une grande expansion, grâce à l’exploitation houillère dont
les puits s’étaient multipliés sur son territoire. Et là surtout, le développement
des écoles allait accompagner l’augmentation de la population, le nombre des
habitants (28 779 en 1901), devant dès lors se stabiliser à quelques
centaines d’unités près[44].
Ecole de filles de la Mine, avenue de l’Hôpital (à droite de
la carte postale)
Depuis 1877, la population avait plus que doublé. Et il en
était de même, dès 1892, pour le nombre des élèves de la Mine qui s’élevait à
6 000. A cette date-ci encore, il en était presque de même, pour le nombre
des écoles les accueillant : 22 au total, aussi bien destinées aux garçons
qu’aux filles, soit 10 écoles primaires élémentaires à Montceau et 6 partagées
entre les bourg voisins. Enfin, complétant plusieurs des écoles précédentes, 3
écoles maternelles existaient à Montceau, et 3 également réparties dans la
banlieue[45]. Bâties dans le style assez élégant
de l’époque, surmontées d’un campanile et d’une croix maçonnée, ces écoles ont, pour beaucoup, subsisté jusqu’à nos
jours (sauf au Magny, aux Alouettes, à la 9e Ecluse…), devenant des
bâtiments d’écoles publiques.
Actuellement école Anatole France du Bois-du-Verne (Montceau)
(collection musée)
Depuis 1877, l’augmentation du nombre des maîtresses et des
maîtres à la disposition de la Mine (celui-ci ayant plus que doublé) suggère
aussi une idée de la grande importance acquise par l’œuvre scolaire
privée : 148 personnes donnaient l’enseignement en 1892[46].
Comme les autres chiffres relatifs aux écoles de la Mine,
celui-ci a été emprunté aux publications de son administration. Mais lui-même
manque trop de précision. Seul vraiment exact est le nombre d’enseignants ou
d’enseignantes du Bassin Minier que l’on peut calculer d’après l’état nominatif
de l’Inspection académique de Saône-et-Loire, établi en 1892. Il dénombrait les
électeurs et électrices de l’enseignement privé, notamment, appelés à désigner
leurs 2 représentants élus au Conseil Départemental de l’Enseignement Primaire.
Seuls pouvaient voter les maîtresses et les maîtres ayant l’âge et le titre de
capacité exigé par la loi de 1881 et le décret de 1886[47]. Ces enseignants privés du Bassin minier
étaient au nombre de : 6 instituteurs laïques et 6 institutrices laïques,
43 instituteurs congréganistes et 41 institutrices congréganistes, pour un
total, en cette année 1892, de 96 enseignants[48].Ce chiffre est inférieur au
précédent de 52 unités, ce qui représente sans doute des auxiliaires, non
responsables de classes ou sans capacités, que l’administration de la Mine,
elle, a dû recenser, comme tous ses employés. En recourant à des états
semblablement établis par l’Inspection académique, il est possible d’obtenir
les nombres suivants d’enseignants privés dans le Bassin Minier, comparés à
celui cité pour 1892 : 69 enseignants privés en 1886 ; 96 en
1892 ; 107 en 1895 ; 115 en 1898 ; 98 en 1901[49]. Commencée de nombreuses années
auparavant, la progression imposante de l’œuvre scolaire est ainsi rendue
sensible pour la fin du 19e siècle, mais non pas jusqu’en 1901,
année d’un soudain déclin, au contraire.
Ecole publique de garçons de la rue de l’Est, actuelle rue Jean Jaurès (collection musée)
Parallèlement et aux mêmes dates, les enseignants publics du
Bassin Minier sont décomptés dans les états nominatifs précités, dans le but de
leur permettre d’élire, quant à eux, 4 représentants au même Conseil. Il nous
est par conséquent possible d’évaluer leurs effectifs, toutefois diminués
peut-être du dixième des effectifs réels, en l’absence des stagiaires,
responsables de classes, mais ni électeurs, ni électrices, donc non inscrits.
Voici les chiffres obtenus : 11 enseignants publics en 1886 ; 20 en
1892 ; 27 en 1895 ; 31 en 1898 ; 45 en 1901[50]. Cela révèle une progression
continue du nombre des maîtres et des maîtresses de la nouvelle école laïque,
augmentation correspondant sûrement à celle des élèves. Mais, à ces deux points
de vue, l’école privée paraît encore nettement distancer sa rivale. La somme
allouée par la Mine à ses écoles comme à ses ouvroirs, était fort élevée,
atteignant le septième de celle accordée à toutes ses œuvres sociales en
1887-1888[51]. Son paternalisme, non sans
largesse, lui coûtait cher, et, de 1883 à 1900, ses actionnaires, malgré
l’augmentation continuelle des profits du charbon extrait, durent se contenter
de dividendes qui restaient les mêmes[52] [53]. Mais, ce système paternaliste résisterait-il
aux soubresauts du nouveau siècle ?
à Pierre Gillot, in memoriam
Patrick PLUCHOT
La suite dans le prochain article
Contexte
social et origine des écoles
En
Bassin minier
Deuxième partie : la Mine, de l’apogée au déclin
Sources et bibliographie :
- Fonds Gillot :
« Origine des Ecoles du
Bassin minier de Blanzy, dans leur contexte social, de 1832 à 1956,
environ », textes
et témoignages oraux recueillis par P. Gillot.
- Docteur Léon Laroche : « Montceau-les-Mines, quelques aperçus
sur l’histoire de la ville et de son exploitation houillère » (1924) ; "Notice historique de Sanvignes", 1929.
- Docteur Beaubernard :
« Conférence à
Montceau-les-Mines », le 9 février 1979.
- A. Fargeton : « Les grandes heures du Creusot au
temps des Schneider ».
- Abbé J. B. Chaillet : « L’abbé
Béraud », 1932.
- J. Vacher : revue « La Physiophile » de
Montceau-les-Mines, n°88 de juin 1978 et n°89 de décembre 1978.
- Antoine Prost :
« Histoire de l’Enseignement en
France, 1800-1867 ».
- Lucien Peyronnard : « Le charbon de Blanzy, la famille Chagot et Montceau-les-Mines :
histoire économique, politique et sociale du pays Montcellien de 1769 à 1927 »,écomusée, 1981.
-
Amédée Burat : "Société
des houillères de Blanzy, situation de ses établissements en 1877", 1878.
- Bulletins de l’Instruction Primaire de Saône-et-Loire de la collection du musée.
- Publication du musée : « Cent ans d’école »,
31 juillet 1981.
- Publication du musée : « La Maison
d’Ecole, 140 ans d’histoire », cahier n°2, 2022.
- P. Pluchot :
« Les fondement de la laïcité,
période 1789-1905 », 2003 ; « Quelle
école avant 1880 ? » Article AAEENM, 2005 ; « Les écoles de Saint-Vallier » Article
AAEENM, 2006 ; « 1899-1999,
Centenaire des mouvements sociaux, naissance de l’école publique à
Montceau-les-Mines », 2008.
- Ministère de l’Instruction Primaire : « Enquête
relative à la situation des écoles en France et en Algérie », 1884.
- Henri Besseige :
« Au pays Noir, récits du vieux
Montceau », 1952.
- « Montceau a Cent ans », 1956.
- Jean
Bron, ancien professeur au lycée de Montceau, « Histoire du Mouvement ouvrier
français », tome I.
- Articles du blog cités :
https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2018/01/historique-des-ecoles-de-la-mine.html#more
https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2020/05/labbe-francois-beraud-cure-de-blanzy-et.html
https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2018/02/historique-de-lecole-publiqu-montceau.html
[1]D’après l’Abbé J. B.
Chaillet : « L’abbé Béraud », pages 47, 127, 128, 130, année
1932. Disséminés sur 4 782 hectares, on comptait à Blanzy, en 1838 :
3 072 habitants, vers 1854 : 4 558 habitants.
[2]D’après le Docteur
Léon Laroche « Montceau-les-Mines, quelques aperçus sur l’histoire de la
ville et de son exploitation houillère » (1924) pages 28, 34, 42, 43. Crée
en 1856, la commune de Montceau acquit une étendue de 1640 hectares reçus alors
surtout de Blanzy qui lui céda 1389 habitants. La voie ferrée fut achevée entre
1861 (Chagny-Montceau) et 1870 (Montceau-Moulins).
[3]Docteur Laroche :
op cit, page 42 et Docteur Beaubernard : conférence à Montceau-les-Mines
le 9 février 1979.
[4]A. Fargeton :
« Les grandes heures du Creusot au temps des Schneider » pages 27 et
suivantes.
[5]D’après l’Abbé
Chaillet, op cit, page 46.
[6]A. Fargeton, op cit,
pages 60 et 62.
[7] Abbé Chaillet, op
cit, pages 133 à 137.
[8] J. Vacher, revue
« La Physiophile » de Montceau-les-Mines, n°88 de juin 1978.
[9]J. Vacher : op
cit, pages 9 et 11.
[10] J. Vacher : op
cit, n°89 de décembre 1978, page 20.
[11] J. Vacher : op
cit, n°88 de juin 1978, pages 14 -15 et Fargeton, op cit, page 62.
[12] Voir le registre des
naissances de la mairie de Blanzy, au sujet des signatures de Jeunome puis
Jeunehomme.
[13] J. Vacher : op
cit, n° 88, pages 8 et 15 ; Docteur Laroche, op cit, pages 34, 36 et 42.
[14]Voir l’article du blog
du musée de la Maison d’Ecole : Blog dédié au Musée de
l'école à Montceau-les-Mines: l'abbé François Beraud, curé de Blanzy et de
Montceau (musee-ecole-montceau-71.blogspot.com)
[15] Abbé Chaillet :
op cit, page 161 ; Registre des décès à la mairie de Blanzy où parmi les
29 victimes de l’explosion, on a inscrit : Meunier Charles : 10
ans ; Charollais Louis : 12 ans ; son frère Charollais Claude :
14 ans ; Toyon Adolphe : 14 ans, tous désignés comme manœuvres.
[16] Abbé Chaillet, op
cit, page 154.
[17] J. Vacher, op cit,
n°89, page 9 ; Docteur Laroche, op cit, page 91.
[18] J. Vacher, op cit,
n°88, page 15. Pour la première fois, en 1886, des personnels enseignants
furent élus au Conseil départemental de l’enseignement primaire de
Saône-et-Loire. Dans un premier rapport, il apparut que dans les écoles privées
du bassin minier enseignaient 45 congréganistes et 24 laïcs titulaires.
[19] Docteur Laroche, op
cit, pages 89 à 92 ; Bulletin de l’Instruction primaire, supplément au
n°89 de 1886.
[20] Docteur Laroche, op
cit, pages 40 et 41 ; J. Vacher, op cit, La Physiophile n°89, page 12.
[21] Secours indiqués par
le Bulletin de l’Instruction primaire de Saône-et Loire, fascicule n°37 de 1880
et n°48 de 1882 : versements de 8 000 francs en 1880 et de 2 000
francs en 1882.
[22] En bordure de la rue,
l’école aux pierres taillées apparentes, présente sur sa façade extérieure
l’inscription « RF Ecole Communale de garçons 1881 ».
L’architecte traduit bien le noble style du temps : souffle
gothicisant annonciateur de l’art nouveau, chanfreins des montants des baies,
rampes du toit débouchant sur des abouts en forme d’écus… (..) » Cette
citation est empruntée au rapport qu’a écrit Georges Henri Rivière, conservateur
honoraire du musée des Arts et Traditions populaires, après sa visite à la
première exposition permanente évolutive de la Maison d’Ecole de Montceau
« Cent ans d’école ».
[23]D’après « La
Maison d’Ecole : 140 ans d’histoire », publication du musée, page 33.
Voir aussi l’article du blog du musée de la Maison d’Ecole : Blog dédié au Musée de
l'école à Montceau-les-Mines: L'école de filles de la rue Centrale (actuelle
rue Carnot) aujourd'hui disparue (musee-ecole-montceau-71.blogspot.com)
[24]Voir l’article du blog
du musée de la Maison d’Ecole :Blog dédié au Musée de
l'école à Montceau-les-Mines: L’Ecole Primaire Supérieure de Montceau-les-Mines
1881-1956 (musee-ecole-montceau-71.blogspot.com)
[25] Au sujet de l’Ecole
Primaire Supérieure, précisions données par le Bulletin de l’Instruction
Primaire n°47. Voir aussi l’article du blog du musée de la Maison
d’Ecole : Blog dédié au Musée de
l'école à Montceau-les-Mines: Les bataillons scolaires
(musee-ecole-montceau-71.blogspot.com)
[26] « RF Ecole
Communale de filles 1881 » telle était l’inscription sur le bâtiment de
l’école rue Centrale, bâti comme celui de la rue de l’Est.
[27] Au sujet des écoles
primaires élémentaires ou maternelles, trace dans le Bulletin de l’Instruction
Primaire n°48 et la nomination dans le n°66.
[28]En juin 1884, Armand
Fallière, ministre de l’Instruction publique du gouvernement de Jules Ferry,
lance la grande enquête annuelle sur l’état des écoles publiques en France et en
Algérie. L’opération a deux objectifs, d’une part, faire l’inventaire matériel
des besoins et, d’autre part, assurer la mise en œuvre des lois de 1881 et 1882
rendant l’instruction des filles et des garçons obligatoire, laïque et gratuite
dans les « communales ».
[29] Au sujet de la loi
Goblet, voir Antoine Prost : « Histoire de l’Enseignement en France,
1800-1867 », pages 272 et 292.
[30] Docteur Laroche, op
cit, page 104 et « Montceau a Cent ans », pages 79 et 80 ;
Docteur Beaubernard : « La Bande Noire », article du Courrier de
Saône-et-Loire, juillet 1977 ; Yves Meunier : « La Bande noire,
Propagande par le fait dans le Bassin minier (1878-1885) ».
[31] Auparavant, toute
association de plus de 20 personnes ne pouvait se réunir qu’avec l’agrément du
gouvernement.
[32] Docteur Laroche, op
cit, pages 96 à 104 ; Docteur Beaubernard, op cit.
[33]Docteur Laroche :
op cit, pages 104 et 105. On peut s’en rapporter à cet auteur au sujet du
ralliement, car d’après Jean Cornec « Laïcité », page 116 et 117, le
pape Léon XIII, avant de confirmer ses vues en 1892, dans son « Encyclique
aux Français », et dès l’époque de l’affaire Boulanger, avait conseillé le
ralliement.
[34]Bulletins de
l’Instruction Primaire n°182 de 1895 et n°192 de 1896 qui confirment la
tendance constatée en de nombreuses Ecoles Primaires Supérieures par Antoine
Prost : op cit, page 292.
[35]Henri Besseige dans
« Au pays noir », page 142, a su nous faire revivre, avec charme,
cette directrice, sa mère, Pierrette Besseige, lorsqu’elle dirigeait son étude
pour les candidates au Brevet Elémentaire et à l’Ecole Normale, entre 17 heures
et 19 heures « sous la jaune lumière du gaz ».
[36]D’après deux demandes
de créations de classe, Bulletins de l’Instruction Primaire n°157 de 1893 et
n°192 de 1896.
[37]Bulletins de
l’Instruction Primaire : n°49 de 1882, n°60 de 1884, n° 211 bis de 1898,
n°223 de 1899, n°239 de 1901.
[38]Antoine Prost :
op cit sur la loi Goblet, page 102 et l’Inspecteur d’Académie de Saône-et-Loire
dans son Bulletin de l’Instruction Publique n°139 de 1891, au sujet de la non
nomination, puis dans le n°198 de 1897, dans le tableau du personnel.
[39]Antoine Prost :
op cit, page 174, sur la loi Falloux et les droits d’enseigner ,et le Code
Soleil de 1954, page 273, sur la loi de 1881.
[40]Jacques Vacher :
op cit, n°89 de la Physiophile, page 12 et 13.
[41]D’après Jacques
Vacher : op cit, page 14 du n°88 de la Physiophile.
[42]Docteur Beaubernard
« La grève de 1899 », publication du « Courrier de
Saône-et-Loire », janvier 1978.
[43]D’après les Bulletins
de l’Instruction Primaire cités plus loin : « A Montceau, ces
enseignant(e)s étaient 3 à 4 fois aussi nombreux que dans la banlieue ».
[44]Docteur Laroche :
op cit, page 42.
[45]Jacques Vacher :
op cit, page 9 et 10 du n°88 de la Physiophile. Voir aussi l’article du blog du
musée sur l’implantation des écoles de la Mine à Montceau : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2018/01/historique-des-ecoles-de-la-mine.html#more
.
[46]D’après Jacques
Vacher : op cit, pages 9 et 10 du n° 88 de la Physiophile. Voir aussi les
articles du blog du musée de la Maison d’Ecole : Blog dédié au Musée de
l'école à Montceau-les-Mines: Historique des écoles de la Mine à Montceau
(musee-ecole-montceau-71.blogspot.com) et Blog dédié au Musée de
l'école à Montceau-les-Mines: Historique de l'école publique à Montceau
(musee-ecole-montceau-71.blogspot.com)
[47]Allusion est faite
précédemment à cette loi de 1881 (10 juin) sur la capacité.
[48]D’après les Bulletins
de l’Instruction Primaire n°150 bis de 1892 et n°89 supplément de 1886 qui
donne extrait de la loi de 1886 organisant le Conseil en un article qui sera
modifié par la loi de 1901 (B.I.P. n°39 de 1901).
[49]Abbé Chaillet :
op cit, page 227.
[50]D’après les Bulletins
de l’Instruction Primaire : n°89 de 1886, n°150 bis de 1892, 189 bis de
1895, 211 bis de 1898, 239 bis de 1901. Les stagiaires ne seront recensés qu’à
partir du Bulletin n°339 de 1910, où leur nombre sera le dixième de celui de tous les autres enseignants
titulaires qui avaient le droit de vote aux élections du Conseil.
[51]Jacques Vacher :
op cit, pages 14 et 15 du n°88 de la Physiophile.
[52]Docteur
Beaubernard : op cit.
[53]Docteur Laroche :
op cit, page 68.
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