Contexte
social et origine des écoles
En
Bassin minier
Deuxième partie : la Mine et ses écoles, de l’apogée
au déclin
Ecole publique de filles de la rue Centrale, actuelle rue
Carnot (collection musée)
La Mine toute puissante
A douze ou treize ans, les élèves de
la Mine pouvaient se faire embaucher[1], non sans se prévaloir d’une attestation d’étude obtenue à l’école de la
Mine, qui avait pu leur être délivrée, avec une note, ou plutôt une
appréciation, sur l’acquisition des matières enseignées. On mentionnait
d’abord la religion[2], puis dans un but étroitement utilitaire, semble-t-il, l’orthographe, les
« trois genres d’écriture », les fractions, les règles d’intérêts,
les opérations commerciales… entre autres. Ces attestations étaient obtenues à
la suite de 2 examens, organisés pour les écoles privées du Bassin Minier, dont
les lauréats jugeaient les épreuves difficiles. Peu souvent, les élèves des
écoles de la Mine, et les garçons encore moins souvent que les filles (leur
emploi étant assuré par la société), semblent avoir été présentés à l’examen du
Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires (public), organisé part la loi de
1882.
[1]Jacques Vacher :
op cit, page 8.
[2]Le certificat
d’instruction primaire élémentaire, le C.E.P.E.
Cela obligeait les rares volontaires à en subir, hors de leurs écoles privées, les épreuves d’une session extraordinaire[1], afin de pouvoir entrer, à condition d’avoir réussi, soit à l’Ecole Primaire Supérieure publique réservée aux garçons, à Montceau-Centre, soit, dans la dernière décennie du siècle, au Cours Complémentaire voisin de l’école publique de filles, qui préparait aussi au Brevet Elémentaire et à l’entrée à l’une des Ecoles Normales Primaires de Mâcon. Entre 1882 et 1892, les Inspecteurs Primaires, eurent pour mission de rendre compte de la pédagogie du personnel enseignant congréganiste dans le Bassin minier. Ils trouvèrent cette pédagogie peu efficace et on peut lire dans un de leurs rapports, qu’elle était : « insuffisante, dogmatique, néanmoins susceptible de s’améliorer grâce à nos conseils notamment, et de devenir moins livresque »[2].
L’abbé François Beraud, 1807-1893 (collection privée)
En cette deuxième moitié du siècle, plusieurs orphelinats de
la Mine existaient : un à Saint-Vallier, dans le quartier de Bellevue[5], juste derrière l’église, à la
limite des deux communes, deux autres sur la bordure Est du Bassin minier, des
orphelinats originaux qu’avait créé l’abbé Beraud. Il sut les diriger avec
énergie et bienveillance, jusqu’à sa mort survenue en 1893. Un, au hameau du Méplier,
à Blanzy, était destiné aux filles, l’autre, au hameau de Montferroux, à
Gourdon, était destiné aux garçons[6].
Les orphelinats de l’abbé Beraud (collection musée)
Il s’agissait de recevoir des orphelins, des orphelines,
d’autres jeunes abandonnés, voire des détenues malades, tous accueillis par le
directeur qui en hébergea de 241 en 1876, à près de 300 en 1881. Dans les
classes annexes, 3 à 6 institutrices congréganistes enseignaient les enfants
pour les conduire, si possible, à l’examen du Certificat d’Etudes.
Les sœurs enseignantes des orphelinats (collection musée)
Selon les moyens à envisager pour permettre les placements
des jeunes au mieux, les filles apprenaient la couture et les soins du ménage[7], et, l’âge venu, elles-mêmes et surtout les garçons, s’exerçaient aux travaux
agricoles, avec l’exemple souvent de l’abbé qui les accompagnait en besogne,
sur les exploitations environnantes, l’une au Méplier, l’autre à Montferroux[8].
Lionel de Gournay (écomusée)
A la mort de Léonce Chagot, survenue en 1892, son neveu
Lionel de Gournay lui succéda à la gérance de la Mine. Bon administrateur, il
ne devait cependant pas se révéler l’homme d’action que les circonstances
exigeaient : dans le Bassin Minier, le climat social se dégradait
dangereusement. L’abbé Béraud, ayant
fait une allusion à cela, peu avant sa mort et avant celle du puissant patron
qu’il désignait familièrement par « Monsieur Léonce », avait cru
opportun d’écrire à celui-ci, afin de le supplier de ne pas se jeter dans une « voie de guerre »[9].
N’était-ce pas conseiller aux Chagot (ou à leur successeur de
Gournay) de ne pas maintenir la pression sur la population locale qu’exerçait
surtout la turbulente police de Patin ? Ou bien était-ce chercher à le
dissuader d’en venir comme souvent la bourgeoisie française d’affaires, en ce
temps-là, à de graves abus d’autorité, malgré le paternalisme affiché[10] ? Le service de renseignement
de la Mine et ses gardes se comportaient comme si des troubles anarchistes
étaient à craindre encore[11]. Pour l’élite des ouvriers de la
Mine, avisée et paradoxalement instruite dans les écoles de cette dernière[12], il ne s’agissait pourtant que de créer un syndicat ouvrier que la
suspicion, planant sur tout, empêchait de réaliser, même légalement.
La grève de 1901 à Montceau (presse locale)
Comment eût-il pu en être autrement ? « La grève précéda le syndicat »[13]. La première
finit par éclater le 6 juin 1899, et elle fut si bien suivie qu’un bureau
syndical osa se révéler, recrutant au moins 70% des personnes employées à la
Mine (le nombre de celles-ci étant alors de 9 890). Ayant constitué son
ministère le 23 juin, un vrai républicain par tradition, le Président du
Conseil Waldeck-Rousseau[14] fit intervenir énergiquement son
ministre des travaux publics, Baudin[15] : les ouvriers, après le renvoi
de la police privée, obtenaient que fût reconnue la liberté de leurs opinions
politiques ou religieuses, puis reconnue l’existence de leur syndicat ;
ainsi, au bout de 25 jours, la grève cessa, le 1er juillet 1899[16]. La deuxième grande grève eut lieu
en 1901.
(picclick)
Un rêve « d’émancipation » sociale inoubliable
était devenu celui de nombreux mineurs ! Certains se détournèrent de la
religion[17] et beaucoup tinrent grief aux
instituteurs privés d’avoir été outre mesure les auxiliaires du patronat, ils
détournèrent déjà, autant que possible, leurs enfants des écoles de la Mine
vers les écoles publiques. Immédiatement, les élèves affluèrent en celles-ci, à
Montceau-Centre, où les classes des plus jeunes comptèrent bientôt 67 et
jusqu’à 99 enfants. Les élèves affluèrent aussi dans les écoles des bourgs de
la banlieue, en effet, le motif en était
que la municipalité de Boisset, favorable à la Mine, depuis 12 ans, semblait ne
mettre nul empressement à accueillir les transfuges des écoles privées dans les
écoles communales du centre-ville qu’elle avait sous sa responsabilité,
forçant les mineurs à envoyer leurs
enfants dans celles des quartiers montcelliens éloignés du Centre[18]. Ce fut en différents endroits que
l’administration créa des classes pour pallier momentanément la pénurie
d’écoles primaires élémentaires publiques : 3 pour Montceau-Centre, tout
au moins[19], dont le directeur devait être
déchargé de classes ; 2 à l’école de garçons de Blanzy ; 1 à l’école
de filles de Sanvignes.
Jean Bouveri
En mai 1900, les montcelliens, comme leurs concitoyens de
Blanzy, Saint-Vallier et Sanvignes élirent dans chaque commune une municipalité
socialiste, vouée à la défense de l’école publique[20]. A Montceau, le secrétaire du
syndicat des mineurs, Jean Bouveri, fut élu maire. Né à Charolles, en 1865,
devenu l’un des mineurs du Pays noir, il était aimé pour son parler, certes non
académique, mais « rapide, aisé,
abondant[21] »,
inspiré de son « bon sens »
comme de son « bon cœur ».
Appelé à garder la confiance du monde ouvrier, il devait rester maire de
Montceau jusqu’en 1927[22].
Soutenu d’avance par l’administration départementale, la
municipalité conduite par Jean Bouveri déploie une activité remarquable, dans
le domaine scolaire, pour pallier les insuffisances auxquelles elle se trouve
confrontée, et répondre à des besoins grandissants, rendus difficiles à
satisfaire par la dispersion de la ville. Au Centre, de 1899 à 1901, de
nouvelles classes sont installées soit dans les écoles primaires élémentaires,
soit à l’Ecole Primaire Supérieure, soit dans des locaux de fortune loués
alentour à des particuliers[23], et pour chacune des écoles
élémentaires, une dizaine, au moins, de maîtres ou maîtresses enseigneront en
1901. De plus, des écoles publiques de quartiers allaient naître en peu
d’années. Leur décision de construction fut pleinement acceptée par la
municipalité et le Conseil départemental de l’Enseignement primaire :
décision prise le 17 novembre 1900, pour la création, à La Lande, d’une école de
garçons et d’une école de filles, de chacune 2 classes ; décision prise le
23 mai 1901, pour la création aux Alouettes, d’une école de garçons et d’une
école de filles de chacune 1 classe ; décision prise le 8 août 1901, de
créer une classe enfantine à l’école de filles de
(collection musée)
La Lande[24] ; décision prise le 22 mars
1902, de créer au Bois-du-Verne, une école de garçons, une école de filles et
une école maternelle ; plus tard suivraient : une école maternelle au Bois-Roulot et une
autre au Champ du Moulin, puis la création d’une 3e classe de
garçons et d’une 4e classe de filles à La Lande[25].
(collection musée)
Le 13 décembre 1902, le Conseil départemental donna un avis
favorable au sujet de demande de subvention faite par la commune de Montceau en
mars, pour la construction du groupe scolaire du Bois-du-Verne et, le 12
octobre 1905, il décidait de créer la 2e classe enfantine à La
Lande. Il donna aussi « un avis » sur les demandes de subvention
présentées pour la construction d’école publiques ou l’appropriation d’écoles
de la Mine par quelques communes, notamment Montceau-les-Mines, pour
l’acquisition de l’école de garçons de la Mine de la 9e Ecluse
(aujourd’hui disparue), dont les effectifs furent partagés entre les écoles
publiques de garçons et de filles. Le Conseil accepta, le 30 octobre 1906, la
création d’une 5e classe à l’école de garçons du Magny où
l’instabilité des terrains interdisait toute construction nouvelle, bien que
la population de la cité, notamment scolaire ait été en forte augmentation[26].
(collection musée)
Le Cours Complémentaire publique de filles à Montceau-Centre
paraissait de même officialisé, quand le Conseil départemental, le 16 mai 1907,
lui affectait une 2e division. Il affectait aussi, le même jour, une
classe enfantine à l’école publique de filles des Alouettes. Enfin, en
accordant, le 13 avril 1908, une 4e classe à l’école publique de
garçons de Bellevue (située géographiquement sur Saint-Vallier (Bois-Francs),
mais qui semble avoir toujours dépendu de Montceau administrativement), il
laisse penser que la population scolaire d’enseignement public, était déjà
implantée, probablement, dans les deux écoles, de part et d'autre de l'église, voisines de ce quartier (filles
et garçons proches de l’orphelinat), lesquelles furent d’abord la propriété de
la Mine[27].
Ecole de filles de la Mine à Bellevue, rachetée par la commune de Montceau (collection musée)
Dans la première décennie du 20e siècle, ces
créations de classes et même d’écoles, soit au Centre de Montceau, soit dans
les divers quartiers, révélaient une montée importante des effectifs de l’école
publique. Ceux-ci augmentaient aussi dans les 3 communes limitrophes, dans
leurs bourgs, où de 4 classes de garçons et de 4 classes de filles, approximativement,
au début du siècle, l’école publique passa pour Sanvignes à 7 classes de
garçons et 5 classes de filles, respectivement en 1902 et 1901 ; pour
Saint-Vallier, à 6 classes de garçons et 6 classes de filles, en 1903 et
1907 ; enfin pour Blanzy, à 6 classes de garçons et 10 classes de filles,
en 1903 et 1905 (les classes de filles comprenant 2 classes maternelles)[28]. La moyenne des élèves par classe
était élevée. Ainsi, à l’école de garçons de Blanzy, elle était de 40 en 1908
(avec 6 classes), de 45 en 1910 (avec 7 classes), de 37 en 1912 (avec 8
classes)[29].
Ecoliers de l’école de Blanzy, vers 1900 (collection musée)
Dispensant un enseignement gratuit à des élèves venus du
Bassin Minier et des alentours, l’Ecole Primaire Supérieure de Montceau bénéficiait
sans doute déjà d’un accroissement de ses effectifs, d’où les décisions prises
par le Conseil Départemental : pour la création d’un 7e emploi
de professeur en 1908, puis la création d’une classe préparatoire en
1910 ; pour le recours de l’école, en outre, à 3 instituteurs délégués,
cette année-là ; pour la création d’un emploi de professeur de lettres et
d’un emploi de professeur de sciences, en 1913 ; pour élargir aussi le
niveau d’études générales. De plus, une section commerciale était enfin organisée,
et grâce aux « bons maîtres bien
secondés » de sa « section industrielle » existant déjà
depuis 1912, depuis la 2e année, l’école tendait à atteindre ses
buts pratiques. Malgré la Grande Guerre, pour l’année scolaire 1915-1916, le
chiffre des élèves restera assez stable à l’Ecole Primaire Supérieure :
193, comme d’ailleurs au cours Complémentaire de Jeunes Filles : 74[30].
Section industrielle de l’E.P.S de Montceau (collection musée)
Le nombre d’habitants de Montceau ayant cessé de croître
depuis le début du 20e siècle, l’augmentation des effectifs des
écoles publiques ne pouvait que résulter de la diminution de ceux des écoles
privées de la Mine, pour lesquelles la population du Bassin Minier avait,
depuis 1899, montré une désaffection croissante. Deux événements, peu après
cette date, devaient contribuer à accentuer cette évolution. D’abord, l’un
localement social, ensuite l’autre, nationalement politique. Ce fut d’abord, en
1900, la démission de Lionel de Gournay, gérant de la Mine, c’est-à-dire de la
« Compagnie des Mines de Houille de Blanzy » dont la fière raison
sociale avait depuis longtemps été : « Jules Chagot et
Compagnie ». Le 1er août 1900, elle se transformait en
« Société Anonyme des Mines de Blanzy »[31]. C’était ainsi, qu’après avoir donné
essor à la Mine, puis créé la ville de Montceau, s’effaçait la famille Chagot,
alors qu’elle avait régné près de 70 ans sur celle-là et exercé plus de 30 ans
de tutelle sur celle-ci[32].
Statue de Jules Chagot. Inscription du piédestal à l’origine : « A Jules Chagot, les ouvriers et habitants du pays, en témoignage de leur reconnaissance, ont élevé ce monument-2 août 1891 », architecte Goichot, sculpteur Steiner (désormais au Musée de la Mine de Blanzy en deux personnages séparés)
D’autre part, pendant l’affaire Dreyfus (1894-1906) des
militants catholiques de France ayant manifesté imprudemment contre la
République et l’innocent capitaine, condamné par un tribunal militaire, une
majorité de républicains résolus en vint à réagir vivement contre ces cléricaux.
Ainsi le ministère Waldeck-Rousseau (1899-1902), par la loi de 1901 prétendit
soumettre l’existence des congrégations enseignantes à « une autorisation donnée par une loi » qui déterminerait
les conditions de leur fonctionnement. Or, ayant ensuite succédé au précédent
président du conseil, Emile Combes (1902-1905) refusa les autorisations
sollicitées et, enfin, par une loi de 1904, il fit fermer les écoles
congréganistes dans un délai de 10 ans[33]. La bataille scolaire était engagée
à l’échelon national, mais n’eut pas lieu dans notre Bassin minier…
La Bataille scolaire par l’abbé Noé Chabot dit le « « curé bistrot » (https://www.facebook.com/echappeebelleperigord/videos/portrait-de-labb%C3%A9-no%C3%A9-chabot-surnomm%C3%A9-cur%C3%A9-bistrot/10159709903515613/?locale=fr_FR) (EBay)
Le départ des congréganistes
La nouvelle législation rendait inéluctable l’abandon des
écoles privées par les congréganistes. Mais pourquoi, à Montceau, ces derniers
n’ont-t-il pas profité du long délai prévu par la loi ? Une exception, cependant,
à l’orphelinat de Montferroux (commune de Gourdon), 2 religieuses purent
légalement enseigner jusqu’en 1913. En effet, c’est que l’établissement
scolaire, qu’on rénova cette année-là, ne dépendait pas de la Mine, et qu’il
était, avec son personnel, agréé par la municipalité[34].
Sœurs de Saint-Vincent de Paul à Montceau (Extrait de film de l’INA)
Une explication au départ anticipé des congréganistes des écoles privées du Bassin minier réside
partiellement dans les bouleversements survenus à la tête de l’exploitation
Minière. En 1900, Emile Coste, devenu Directeur de la Société Anonyme des Mines
de Blanzy, avait inauguré son mandat par ces mots : « Nous nous consacrerons désormais à une seule tâche, produire du
charbon (…) L’unique missions que j’ai reçue de mon Conseil d’administration,
c’est de produire du charbon. » Cette déclaration de l’ancien
inspecteur du corps des mines, appelé à gérer l’exploitation, marquait sa
volonté d’abandonner le paternalisme de naguère, et mettait l’accent sur la
rentabilité de l’entreprise. Certaines œuvres sociales étaient toutefois trop
mêlées à la vie locale pour qu’elles fussent abandonnées. En tout cas, selon
l’option initiale, la nouvelle société n’allait-elle pas se détourner de son œuvre scolaire à la fois onéreuse et
beaucoup délaissée par les mineurs ? Ou son Directeur, bien qu’il fût
protestant, ne serait-il pas amené à conserver ce lègue du passé, dans une
certaine mesure[35] ?
Enseignants congréganistes à Montceau : frères Maristes et sœurs de Saint-Vincent de Paul de Cluny (extrait de film de l’INA)
Le 5 mai 1903, ces questions n’avaient pas encore reçu de
réponses, quand le Maire de Montceau fit part au Préfet, par lettre, de ses
préoccupations : Jean Bouveri se demandait si la « Compagnie »
ouvrirait ses écoles pour la rentrée d’octobre, et, dans la négative, dans
quelle situation se retrouverait-il par manque de moyen d’accueil des enfants ?
Sinon, dans l’affirmative, si l’Etat tolèrerait toujours ces ouvertures
d’écoles privées laïques, patronnées par les Houillères, encadrées toujours par
des congréganistes qui, dans ce cas, n’auraient « fait que de changer de costume »… ce qu’il réprouverait[36]. Précisément, sur cette dernière
éventualité, c’était ainsi qu’il s’exprimait, avec une vigueur certaine de
pensée : « Si l’Etat permet
l’ouverture d’écoles semblables, nous n’aurons fait que changer de costume à des
individualités, et il faudra tout refaire ». Une fois encore, il
faisait appel à l’administration républicaine, afin d’obtenir un soutien
indispensable à l’action qu’il poursuivait sans relâche, en faveur de l’école
primaire publique laïque, conformément à l’un des vœux les plus chers de la
population du Bassin minier.
Emile Combes (wikipedia)
Les rentrées d’octobre 1903 et 1904 devaient être décisives,
surtout à la deuxième date[37]. Les congréganistes abandonnèrent
complètement les écoles de la Mine à Montceau, Blanzy, Saint-Vallier et
Sanvignes. En effet, si, en ces communes, pour les élection au Conseil
départemental de l’Enseignement primaire, ils furent recensés encore, en mai
1903, avec tous leurs effectifs à Montceau, et presque tous leurs effectifs en
banlieue, ils cessèrent de l’être en octobre 1904. A partir de cette année-là,
c’était la preuve de leur absence, désormais, dans les écoles du Bassin minier[38].
Un écrivain local a raconté comment un frère, directeur de « l’ensemble des établissements »
sans doute congréganiste, abandonna l’école de la 9e Ecluse, la
principale par le nombre de ses maîtres (13) et comment il donna ainsi le
signal du départ à tous ses collègues masculins. Il décrivit aussi comment tous quittèrent le
pays « dans l’indifférence générale »
non exagérée par l’auteur car il l’exprima avec amertume, à cause de ses
sympathies pour eux[39]. Quant aux sœurs, elles s’en
allèrent aussi, comme le montrent les listes nominatives de votants auxquelles
il vient d’être fait allusion, établies d’ailleurs pour des maîtres ou des
maîtresses munis de certains titres de capacité. Eux partirent au nombre de 43,
dont 36 de Montceau et, elles, au nombre de 38, dont 30 de Montceau[40].
A droite, l’hôpital, tout à gauche, l’école de garçons de la
9e Ecluse (collection privée)
La Société des Mines maintenait quelques écoles, prises en
charge par elle, neutres « pour
couper court à toutes plaintes et à tous reproches de pression
religieuse » et destinées à la formation primaire du personnel dont
elle pourrait avoir besoin. Leur personnel privé laïque, titulaires et inscrits
aux listes comme celles précitées de votants, cantonné exclusivement à
Montceau, comprit en 1904, puis en 1910, 8 puis 7 instituteurs à l’école de
garçons de la 9e Ecluse, et 21 puis 19 institutrices, à l’école de
filles de l’avenue de l’Hôpital, au Bois-du-Verne et au Magny, soit au total 29
puis 36 enseignants et enseignantes[41].
Ecole confessionnelle des Oiseaux à Montceau (collection musée)
En 1904 (ou à une date antérieure ?), le Directeur des
Mines de Montceau avait cédé l’école des Oiseaux, rue de Moulins (Montceau), en
réduisant confidentiellement de moitié le prix, à « une association d’enseignement catholique, créée pour la
circonstance par le chanoine Mouterde ». En 1904, puis en 1910, une
douzaine de maîtres et de maîtresses laïques commençaient d’y enseigner,
moyennant rétribution des familles[42]. Quant au personnel enseignant
public, aux mêmes dates 1904 et 1910 prises pour repères, des listes de votants
établies pour lui, semblables aux précédentes, confirmaient la progression
ininterrompue de ses effectifs qui passaient dans le Bassin Minier de 74 à 127
instituteurs, en particulier à Montceau ; de 53 à 83 institutrices. A noter,
pour l’ensemble du Pays Noir, que, de manière indue, ne sont pas ajoutés pour
1910, 14 stagiaires, ce qui portait l’effectif total à 141 enseignants,
responsables de classes[43]. Donc, en 1910, dans le Bassin
minier, l’école publique, avec 141 enseignants[44], avait presque 3 fois autant de
responsables de classes que les écoles privées, qui, cependant, avec leur 49
enseignants (ou plutôt enseignantes), gardaient quelque importance.
Vers un lent déclin de la population
scolaire
Mais parcourons vingt nouvelles années : comment, vers
1930, et au cours des décennies précédentes ou suivantes, l’enseignement fut-il
donné dans le Bassin minier ? En 1930, à l’école publique, le nombre total
des enseignant(e)s, augmenté des stagiaires s’y abaissait à 118, comprenant 46
instituteurs et 72 institutrices. Ces effectifs sont, à nouveau, établis, pour
ces années-là, d’après les listes nominatives d’électeurs et d’électrices au
Conseil départemental de l’Enseignement primaire, et comportent 8 stagiaires, d’après le « Tableau de
l’enseignement primaire élémentaire public »[45].
Une diminution de 23 unités apparaît, toutefois, la baisse
des effectifs se réduit à 14 unités, si l’on se borne à comparer les listes
d’électeurs et d’électrices, pour 1910 et 1930, le nombre total de ces titulaires
ayant été de 115, cette dernière année, et un tel nombre étant moins
susceptible de variations accidentelles que celui des stagiaires[46].
Accompagnant le tassement dans l’effectif du personnel
enseignant, une diminution du nombre des élèves de l’école publique est
certaine. A l’école laïque des garçons de Blanzy, elle apparut dès 1919 et
surtout 1920 (avec 281 puis 248 élèves, au lieu de 313 en 1915). Elle apparut
ainsi dès le retour des mineurs réfugiés du Nord, qui eut lieu vers leur région
natale sans doute, durant ces deux années consécutives à la Grande Guerre. Après
une forte et continue baisse des effectifs, ces derniers remontèrent jusqu’à 200 unités, en 1930, dépassant ce
nombre jusqu’à 219, pour y revenir à la fin de la décennie. Mais l’effectif de
1912 de 296 élèves, à fortiori celui de 1910 de 319 élèves, ne fut plus atteint[47].
Rapport de gendarmerie au Préfet, le 15 août 1917, sur les effectifs des mineurs du Nord, extrait (numérisation musée)
D’ailleurs, un grave déficit des naissances, dû à la Grande
Guerre, n’était pas encore compensé en 1938, comme l’on montré les études
démographiques. Il est admissible que l’école publique, la plus dispersée dans
le Bassin minier, ait dû en pâtir le plus, tandis que vers le sud de celui-ci,
l’école privée était favorisée, de 1920 à 1940, par des circonstances
nouvelles, dues à un contexte social inattendu qui la força à rouvrir
des écoles privées[48]. En 1930, le nombres des maîtres et
des maîtresses d’écoles privées s’éleva à 12 instituteurs et 51 institutrices,
soit au total 63 enseignants et cet effectif était devenu la moitié de celui de
l’école publique, pour le bassin minier, chiffres établis comme précédemment,
d’après les listes nominatives. Les trois quarts de ce personnel était employé
par la Mine[49]. Cet événement inattendu qui avait
changé le visage des écoles de la Mine à partir des années 1920 était l’arrivée
des migrants polonais, dont l’éducation des enfants devaient être prise en
charge par les Houillères, à la suite des accords franco-polonais de1919 et
1924…
Patrick Pluchot
La suite dans le prochain article
Contexte
social et origine des écoles
En
Bassin minier
Troisième
partie : l’entre-deux guerres et peu après
Sources et bibliographie :
- Fonds Gillot :
« Origine des Ecoles du
Bassin minier de Blanzy, dans leur contexte social, de 1832 à 1956,
environ », textes
et témoignages oraux recueillis par P. Gillot.
- Docteur Léon Laroche : « Montceau-les-Mines, quelques aperçus
sur l’histoire de la ville et de son exploitation houillère » (1924) ; "Notice
historique de Sanvignes", 1929.
- Docteur Beaubernard :
« Conférence à
Montceau-les-Mines », le 9 février 1979.
- A. Fargeton : « Les grandes heures du Creusot au
temps des Schneider ».
- Abbé J. B. Chaillet : « L’abbé
Béraud », 1932.
- J. Vacher : revue « La Physiophile » de
Montceau-les-Mines, n°88 de juin 1978 et n°89 de décembre 1978.
- Antoine Prost :
« Histoire de l’Enseignement en
France, 1800-1867 ».
-
Amédée Burat : "Société
des houillères de Blanzy, situation de ses établissements en
1877", 1878.
-
Lucien Peyronnard : « Le charbon de Blanzy, la famille Chagot et
Montceau-les-Mines : histoire économique, politique et sociale du pays
Montcellien de 1769 à 1927 »,écomusée, 1981.
- Bulletins de l’Instruction Primaire de Saône-et-Loire de la collection du musée.
- Publication du musée : « Cent ans d’école »,
31 juillet 1981.
- Publication du musée : « La Maison
d’Ecole, 140 ans d’histoire », cahier n°2, 2022.
- P. Pluchot :
« Les fondement de la laïcité,
période 1789-1905 », 2003 ; « Quelle
école avant 1880 ? » Article AAEENM, 2005 ; « Les écoles de Saint-Vallier » Article
AAEENM, 2006 ; « 1899-1999,
Centenaire des mouvements sociaux, naissance de l’école publique à
Montceau-les-Mines », 2008.
- Ministère de l’Instruction Primaire : « Enquête
relative à la situation des écoles en France et en Algérie », 1884.
- Henri Besseige :
« Au pays Noir, récits du vieux
Montceau », 1952.
- « Montceau a Cent ans », 1956.
- Jean
Bron, ancien professeur au lycée de Montceau, « Histoire du Mouvement ouvrier
français », tome I.
- Articles du blog
cités :
[1]Jacques Vacher :
op cit, page 8.
[2]Le certificat
d’instruction primaire élémentaire, le C.E.P.E.
[3]Il en fut ainsi pour le lauréat cité
qui, aux grandes vacances suivantes, à 12 ans, en 1901, obtint sans trop de
difficultés le Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires, sans y avoir été
préparé spécialement. Anormalement, en 1885, le nombre de candidat(e)s
présentés au C.E.P.E était, dans le canton du Creusot, par rapport au canton de
Montceau, de 10 fois plus élevé pour les garçons et de 2 fois et demi pour les
filles (Bulletin de l’Instruction Publique n°74 de 1885).
[4]Jacques Vacher :
op cit, pages 12 et 13 du n°88 de la Physiophile.
[5]Orphelinat de Bellevue
mentionné au Bulletin de l’Instruction Publique n°211 bis de 1898, page
177 : 1 institutrice privée.
[6]Voir l’article du blog du musée de la Maison
d’Ecole : François Beraud créateur et directeur d’orphelinats : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2020/05/labbe-francois-beraud-cure-de-blanzy-et.html
[7]D’après l’abbé
Chaillet : op cit, chapitres XIII, XIV et XV.
[8]L’abbé Chaillet cité
précédemment et Bulletins de l’Instruction Primaire n°150 bis de 1892, n°183
bis de 1895, n°211 bis de 1848, n°231 bis de 1901 qui indiquent par leur nom
les institutrices congréganistes : 2 au Méplier, 1 ou 2 à Montferroux.
[9]L’abbé Chaillet, page
151.
[10]Jean Bron, ancien
professeur au lycée de Montceau, in « Histoire du Mouvement ouvrier
français », tome I, pages 235 à 250.
[11]Rien à voir avec un
passé montcellien assez récent : à Lyon, en 1894, un anarchiste assassina
le Président de la République Sadi Carnot, d’où le nom de rue Carnot, donné à
la rue Centrale de Montceau. Au temps favorable de la municipalité à la Mine,
les élèves des écoles publiques de Montceau ont cotisé, comme dans toute la
Saône-et-Loire, pour l’érection à Lyon d’un monument à la mémoire de
Carnot : Bulletin de l’Instruction Primaire n°169 de 1894.
[12]Jacques Vacher, op cit,
page 20 du n°89 de la Physiophile.
[13]Docteur
Beaubernard : op cit et Docteur Laroche : op cit, pages 107 à 112.
[14]Waldeck-Rousseau :
« ancien collaborateur de Gambetta et de Ferry ; il semblait
prolonger la tradition des opportunistes des années 80 », P. Bouju et H.
Dubois « La Troisième République ».
[15]Pierre Baudin était le
neveu du député Victor Baudin qui, lors du coup d’état du 2 décembre 1851, sut
mourir sur les barricades « pour 25 francs par jour », son indemnité
de représentant du peuple lui ayant été reprochée par un ouvrier défaitiste qui
lui avait donné ainsi le motif de son
acte héroïque.
[16]Docteur
Beaubernard : op cit et Docteur Laroche : op cit, pages 107 à 112.
[17] Il y eut un nombre
important d’obsèques civiles à Montceau, au début du 20e siècle. Sur
les pierres tombales ne figurait plus la croix mais une étoile. Lorsque ces
sépultures furent déplacées du cimetière de Bel Air vers le Bois-Roulot, dans
les années 1950, elles furent regroupées dans « l’allée des étoiles »
dont il ne subsiste plus aucune trace. (Témoignage oral de G. Legras).
[18]Jacques Vacher :
op cit, pages 11, 12, 13 du n°89 de la Physiophile.
[19]3 classes à l’école de
garçons et aussi, peut-être, 3 à l’école de filles du Centre, dont la
directrice devenait aussi déchargée de classes. C’est ainsi qu’a pu manquer,
cité chez Jacques Vacher (page 11), un
des chiffres du paragraphe ci-dessus, tous empruntés aux Bulletins de
l’Instruction Publique n°223 de 1899 (novembre, décembre) et n°226 de 1900
(mars). Voir aussi les articles du blog du musée de la Maison d’Ecole déjà
cités sur la naissance des écoles publiques à Montceau.
[20]D’après le Docteur
Beaubernard : op cit et un témoignage verbal de M. le secrétaire de mairie
de Sanvignes en 1979. Une liste socialiste fut élue : à Montceau, conduite
par J. Bouveri, comprenant 27 noms dont 12 mineurs ; à Blanzy, conduite
par M. Lavault, contre l’équipe sortante de M. Rochette, directeur de la
verrerie ; à Saint-Vallier, conduite par M. Girardot ; à Sanvignes,
conduite par M. Chambosse.
[21]D’après Henri Besseige
« Au Pays noir », pages 140 et 141.
[22]D’après
« Montceau a Cent ans », page 47.
[23]Jacques Vacher :
op cit, pages 13 et 14 du n°89 de la Physiophile. Voir aussi l’article du blog
du musée : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2018/02/historique-de-lecole-publiqu-montceau.html
[24]Bulletins de
l’Instruction Primaire n°232 de 1900, 237 et 239 de 1901.
[25]Bulletin de
l’Instruction Primaire n°245 de 1902.
[26]Bulletins de l’Instruction
Primaire n°251 de 1902, n°285 de 1905, n°98 de 1906.
[27]Bulletins de
l’Instruction Primaire n°303 de 1907, n°317 de 1908.
[28]Bulletins de
l’Instruction Primaire n°229 de 1899, n°239 de 1901, n°241 de 1901, n°250 de
1902, n°261 de 1903, n°285 de 1905, n°310 de 1907, n°317 de 1908, n°336 de
1910 : une demande de subvention de Saint-Vallier reçut du Conseil
départemental, un avis favorable pour installer une école de garçons dans un
lieu non précisé.
[29]D’après le
« Registre des procès-verbaux des séances du Conseil des Maîtres de
l’Ecole des garçons de Blanzy : 12 avril 1908 à 1er octobre
1945 » conservé au musée de la Maison d’Ecole de Montceau.
[30]Bulletins de
l’Instruction Primaire n°323 de 1909, n°337 de 1910, n°386 de 1913, n°392 de
1914, n°525 de 1916.
[31]Docteur
Beaubernard : op cit et Docteur Laroche : op cit, page 62 et Jacques
Vacher : op cit, page 18 du n°89 de la Physiophile.
[32]Idem.
[33]Antoine Prost :
op cit, pages 206 et 207. Bulletin de l’Instruction Primaire n°240 de
1901 : loi du 1er juillet 1901 (articles 13 et 14). Cette loi
que fit voter René Waledeck-Rousseau accordait la liberté aux associations à
buts désintéressés (donc distinctes des sociétés) et ne la refusait qu’aux
congrégations religieuses.
[34] Abbé Chaillet :
op cit, page 249, note (1) et Bulletin de l’Instruction Publique n°347 de 1910.
[35]Jacques Vacher :
op cit, page 18 du n°89 et Docteur Beaubernard « La grande grève de 1901 à
Montceau-les-Mines » dans le Courrier de Saône-et-Loire, août 1978.
[36]Jacques Vacher :
op cit, page 18 du n°89 de la Physiophile et Antoine Prost : op cit, page
208. Les frères quittèrent la soutane pour enseigner en civil, et ce dans
l’ensemble de la France. L’enseignement primaire privé perdit toutefois un peu
moins d’un tiers de ses élèves.
[37]Si l’on s’en rapporte
au fascicule « Montceau a cent ans », page 80.
[38]Bulletins de
l’Instruction Primaire n°255 de 1903 et n°271 de 1904.
[39]Ouvrage d’A. Desbois,
édité en 1945, citation reprise par Jacques Vacher dans son article, page
17 : « Un curé de chez nous… etc »
[40]Bulletins de
l’Instruction Primaire n°255 de 1903 et n°271 de 1904.
[41]Bulletins de
l’Instruction Primaire n°271 d’octobre 1904 et n°347 d’octobre 1910, effectifs
confirmés par un témoignage oral des maîtres.
[42]Jacques Vacher :
op cit, page 19 et témoignage oral d’un ex-élève de l’école.
[43]Bulletins de
l’Instruction Primaire n°269 de 1904, n°346 et n°339 de 1910.
[44]En 1910, dans le
Bassin minier, l’école publique comptait 141 enseignants dont 53 instituteurs
et 88 institutrices. En Saône-et-Loire, ils étaient respectivement 946
instituteurs publics et 1110 institutrices publiques (Bulletin de l’Instruction
Publique n°339 de 1910). L’enseignement privé comptait alors 489 enseignants
dont 19 instituteurs privés laïcs, 461 institutrices privées laïques et 9
institutrices privées congréganistes (Bulletin de l’Instruction Primaire n°347
de 1910).
[45]Dans ce tableau
figuraient les maîtresses d’écoles maternelles.
[46]Bulletins de
l’Instruction Primaire n°528 et n°530 de 1930.
[47]Concernant le nombre
des élèves à Blanzy, les chiffres sont tirés du « Registre des
Procès-verbaux des séances du conseil des Maîtres de l’école de garçons de
Blanzy-les-Mines » archivé au musée de la Maison d’Ecole. En 1930,
l’effectif de 40 élèves par classe ayant été atteint dans cette école, il parut
nécessaire d’y créer une 6e classe, de sorte que fut retrouvée cette
moyenne de 30 à 40 élèves, celle de la décennie antérieure, pour la décennie
suivante.
[48]Manuel de démographie
de l’Alliance Nationale (1960), page 60.
[49]Bulletin de
l’Instruction Primaire n°528 de 1930. A l’école publique, en 1930, en
Saône-et-Loire, 1833 enseignants comprenaient 685 instituteurs publics et 1148
institutrices publiques ; et aux écoles privées, 438 enseignants
comprenaient 98 instituteurs privés laïcs et 340 institutrices privées laïques.
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