« Petite histoire d’un écolier
d’autrefois expliquée aux enfants
d’aujourd’hui »
CHAPITRE I
« Il est l’heure ! »
Chacun se souvient de son école. Des souvenirs
plus ou moins anciens… Mais comment raconter l’histoire d’un écolier
d’autrefois et de son cheminement dans les premières années de sa vie scolaire
aux enfants du XXIème siècle ? Penchons-nous un moment, sans trop de
nostalgie, sur ce que fut son environnement, sa vie à l’école, son ressenti
quelquefois, ses tâches assurément. C’est ce que le Musée de la Maison d’Ecole
à Montceau-les-Mines avait tenté de faire il y a quelques années en tournant un
film en partenariat avec le Ciné Caméra Club local : « De Jules à
Julien » (1) (à voir aussi dans la prochaine rubrique « Vidéos »). Voici, en quelques chapitres à suivre, ce
qu’aurait pu être l’histoire de Jules, écolier d’antan, expliquée à nos jeunes
visiteurs, écoliers d’aujourd’hui.
"Maman
est déjà passée me réveiller. Je garde encore la pression de sa main sur
l'édredon. "Lève-toi (..), tu vas être en retard!" La journée n'est
pas encore commencée et je dois déjà me dépêcher... Sur la chaise, adossée au
lit, trônent les vêtements de la journée. La chemise empesée, le vilain chandail
de grosse laine et la culotte courte de drap bleu. Seuls les grands portent des
pantalons... Les galoches doivent être dans la cuisine, soigneusement cirées
par maman. J'entends la voix de papa qui s'apprête à partir au travail. Assis
sur le bord du lit, j'essaie de réunir les pièces du puzzle de ma journée : à 8
heures, morale, puis lecture et histoire; à 10 heures, écriture et leçon de
choses... Bon sang, il ne faut pas que j'oublie de ramener une noix pour la
classe..." (in "Vive la récré", F.Bertin et P.Courault)
Voilà le décor planté… On notera la
modestie de la tenue que Jules allait revêtir pour aller à l’école. Le costume
des écolières et des écoliers était très variable dans les temps plus anciens,
bien avant que la mode et les « marques » n’instrumentalisent tout le
monde scolaire. Il variait souvent selon les origines : enfants des villes ou
enfants des campagnes, ou selon l’appartenance sociale. Certains
avaient leurs habits "de tous les jours", d'autres avaient leur tenue
d'école qu'il fallait poser à chaque retour de classe, afin de ne pas trop la
salir jusqu'à la prochaine lessive (les moyens ne permettaient pas le
changement journalier rendu possible avec l'arrivée de la machine à laver le
linge et la profusion d'habits!). Une
jupe de drap, une simple culotte et un chandail bien chaud, un capuchon en cas
d’intempéries, étaient souvent le lot de la plupart. Le milieu rural se
caractérisait par le port de sabots, de claques ou de galoches à semelles de
bois. Les citadins, parfois issus d'un milieu plus aisé, possédaient des
bottines, des souliers ou des chaussures montantes en cuir.
Malgré toutes ces différences, les
écolières et les écoliers portaient cependant tous une longue blouse ou un
sarrau qui participait à une uniformisation de façade et gommait les
inégalités. Souvent, ces blouses, étaient de couleur noire, ce qui cachait les
taches et les salissures diverses. Quelques détails changeaient : liserés de
couleur, boutons personnalisés, coupe plus ou moins raffinée. Les tenues plus colorées
firent leur apparition entre les deux guerres… d'abord chez les filles.
P.P
A suivre…
(1) :
« DE JULES A JULIEN » :
C’est
un film sur DVD en vente au musée,
produit par le Ciné Caméra Club de Montceau-les-Mines en partenariat
avec le Musée de la Maison d’Ecole, l’école Marie Curie des Gautherets de
Saint-Vallier, la municipalité de Saint-Vallier et l’Office Central à la
Coopération à l’Ecole (OCCE71) : « 10
octobre 1900, la journée de classe commence. Jules rêve, comme à son habitude,
et imagine ce que sera l’école dans un siècle pour son
arrière-arrière-petit-fils Julien. Quelle surprise pour son maître et ses
copains de classe… »
Plusieurs
jours de tournage ont été
nécessaires, au musée pour l’école
d’autrefois, et à l’école Marie Curie pour l’école de l’an 2000. Quarante
élèves de CM1 et CM2 ont travaillé leur texte, pris des leçons de théâtre, pour
enfin endosser le sarrau noir et nous faire revivre une époque révolue.
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