Aperçus
historiques sur l’Ecole Normale d’Instituteurs de
Saône-et-Loire
Première
partie : période 1833- 1941
Naissance
des Ecoles Normales d’Instituteurs
Pour favoriser l’enseignement du peuple en France, quelques départements, par leur initiative, en étaient venus à la fondation d’Ecoles Normales d’Instituteurs, peu à peu d’abord, sous la Restauration (1814-1830), puis de plus en plus sous la Monarchie de Juillet (1830-1848). La loi que fit voter Guizot, Ministre durant cette dernière époque, le 28 juin 1839, venait encourager cette évolution. Dès le 31 janvier 1833, le Préfet avait fait approuver par le Conseil Général de Saône-et-Loire la création, à Mâcon, d’une Ecole Normale d’Instituteurs. Voici un résumé croisé des travaux de R. Bidot (promotion 1923-1926) effectués en 1984, de Pierre Gillot (promotion 1926-1930), archiviste du musée, en 1987, travaux actualisés et complétés par un apport personnel d’informations, d’annexes plus récentes et d’archives originales conservées au Musée de la Maison d’Ecole de Montceau-les-Mines. Cet article fait suite à celui traitant de l’Ecole Normale d’Institutrices de Mâcon, publié en mars 2023 sur notre blog (1) et dont la conclusion sera reprise ici.
Les début
d’une Ecole Normale d’Instituteurs à Mâcon
Cette école devait être
subventionnée par le Conseil Général de Saône-et-Loire, surveillée par une
commission de notables, qu’allait nommer ce haut fonctionnaire et dirigée
matériellement et pédagogiquement par Monsieur Charles-Louis Marle, qui lui procurait les locaux d’un ancien
couvent, aujourd’hui la maison des Saints Anges. Charles Louis Marle dirigeait
jusque-là l’Institution libre pour jeunes gens. Le Conseil Royal de
l’Instruction publique autorisa l’école et la règlementa, le 15 mars 1833, de
sorte qu’en octobre 1833, elle put s’ouvrir, mais avec des moyens de fortune.
L’impulsion donnée par un
pionnier de l’école. Ce fut une personnalité hors du commun.
Charles Louis Marle, né à Sennecey-le-Grand, obtint son brevet d’instituteur à
18 ans et devint un temps directeur d’une école d’enseignement mutuel à Mâcon. Après
avoir cédé son pensionnat de Mâcon, il partit pour Paris, où il se fit
journaliste et conférencier. Spécialiste des questions de grammaire, de
linguistique et de philologie, il publia de nombreux ouvrages et articles
touchant à ces différentes disciplines. Il mit au point un projet de
simplification de l’orthographe (déjà !) dont on parla jusqu’à l’Académie
Française. Foncièrement libéral, il fut inquiété lors des événements de 1848 et
vit l’un de ses deux fils déporté en Algérie après le Coup d’Etat de 1851.
D’une vaste culture
littéraire, acquis à la cause de l’enseignement du peuple, épris discrètement
de liberté, très travailleur au surplus, Charles-Louis Marle accueillait des
élèves, malheureusement amenés à lui par un recrutement médiocre ; il
prétendait les élever jusqu’aux niveaux des brevets de capacité élémentaire et
même supérieur de l’enseignement primaire, les y faire parvenir en dirigeant
leurs études, peu interrompues de 5 heures du matin à 8 heures du soir, tout en
leur inculquant la morale religieuse requise. C’est tout à son honneur qu’il
voulut adoucir leurs deux années d’études en les prolongeant d’une troisième,
mais le Conseil Général la lui refusa sous prétexte de réaliser des économies.
D’autre part, il était
secondé d’adjoints peu qualifiés, mais
toutefois, depuis 1835, d’un abbé compétent. Il n’offrait à ses élèves, dans son
internat, qu’un dortoir jugé « trop petit, même insalubre ». Couvert
incomplètement par leur bourse départementale, le montant de leur pension passa
de 436 francs à 474 francs par an, alors que le Directeur exigeait, non pas une
rétribution pour lui, mais une aide financière pour achat de matériel scolaire.
Il ne put éviter le reproche d’avoir naguère accepté des « innovations
philosophiques » inacceptables, ni celui de présenter pour 1837 un budget
trouvé excessif, ni celui d’avoir surmené ses élèves dont la mortalité fut
considérée comme abusivement élevée, celle-ci d’ailleurs, en l’absence de toute
visite médicale à l’entrée et durant le séjour à l’école. Un tel contrôle
n’intervint qu’à partir de la loi du 28 juin 1836. La question financière
poussa Monsieur Marle à démissionner le
7 janvier 1837.
Cependant, il avait obtenu,
en 3 ans d’exercice, des résultats remarquables ou il allait les obtenir en
1837.
Sur 91 élèves sortis de l’école, 67 étaient munis d’un brevet de capacité (soit
35 du degré élémentaire et 32 du degré supérieur) et 4 allaient en obtenir un par la suite.
Les lauréats (les 7/9 du nombre des élèves) dépassaient le minimum des
connaissances qui manquaient à la plupart des maîtres du département où,
d’ailleurs, environ 200 communes étaient dépourvues d’instituteurs, en 1835.
En
1837, un nouveau directeur : Monsieur François Foucault
Quatre candidats avaient
brigué la succession de Monsieur Marle et ce fut Monsieur François Foucault qui fut nommé, le 28 septembre, par un Ministre
qui commençait ainsi d’appliquer, pour la désignation du Directeur de l’Ecole
Normale de Mâcon, une règle de nomination ministérielle. Auparavant, il était
régent de philosophie au collège d’Avranches. Cette direction devait être la
plus courte, car Monsieur Foucault succomba malheureusement en moins d’un an
d’exercice, le 21 août 1838.
Direction
de Monsieur Dunant (de 1838 à 1855)
Elle devait être la plus
longue de toutes les directions. En effet, elle connut la Monarchie de Juillet,
dix ans, la Seconde République (1848-1851) et sous le Second Empire (1852-1870), les débuts autoritaires de celui-ci
durant trois ans. Monsieur Jean Dunant,
né en 1808, d’origine suisse, avait été naturalisé en 1834. Ensuite nommé à la
direction de l’Ecole Normale des Deux-Sèvres en 1855, il en démissionna
rapidement pour revenir diriger un pensionnat de jeunes gens dans le quartier
mâconnais de Chailly Guéret, jusqu’en 1867.
En 1837, maintenue par le
Conseil Général, l’Ecole Normale fut mise en régie dès 1838. Les traitements du
personnel, payés par le département, sauf partiellement par l’état pour le
directeur, étaient conservés, et excepté pour ce dernier, comme pour le
portier, augmentés de la pension gratuite ; ils étaient fixés par le même Conseil depuis ceux
du directeur et de l’économe, jusqu’à ceux des maîtres-adjoints, de la lingère
et du portier ; enfin aussi, à partir de 1838, s’y ajouta le traitement
de l’aumônier.
Le prix annuel d’entretien
s’éleva encore, pour atteindre environ 535 francs par élève.
L’école prenait à sa charge les frais de maladie, sans que nous sachions réellement dans quelle mesure une bourse pouvait couvrir le prix de la pension.
Le 2 janvier 1840, auprès de
l’Ecole Normale, une Ecole Annexe fut ouverte afin d’exercer les élèves-maîtres
à la pratique de l’enseignement. Elle devint bientôt
florissante, étant fréquentée par de nombreux enfants de citadins aisés qui
acquittaient pour leurs fils les frais d’études ou de chauffage, ainsi que le loyer
d’un jardin attenant. Un autre fut loué en 1841, pour les notions de jardinage
à donner par les professeurs. Celles-ci devaient apparaître bénéfiques aussi à
l’Ecole Normale, pécuniairement, comme aux élèves-maîtres jardiniers, d’un
point de vue sanitaire.
Le 8 février 1843, pour
reloger l’Ecole Normale plus spacieusement, au centre de Mâcon, le Conseil
Général acquit un ancien couvent
d’Oratoriens. Cet immeuble de la rue des Gîtes, sur
l’emplacement actuel de la rue de Strasbourg, était contigu aux terrasses de la
Préfecture. A la suite de cet achat, le Ministre écrivit au Préfet une lettre
des plus sévères, menaçant l’Ecole Normale de fermeture. Il y fustigeait
l’achat de cet immeuble « cerné de
ruelles bordelières où pullulent les filles de joie » ! Les deux
promotions s’y installèrent tout de même le 4 novembre…
Cependant, dès 1846, il
fallut l’agrandir, pour aérer mieux la cour, l’isoler mieux de la population
environnante « peu respectable », et lui donner selon le vœu cher au
Recteur, « l’isolement et la
tranquillité de la campagne au milieu de la ville », lettre du 27 août
1842. Comme la bourse annuellement accordée aux élèves-maîtres risquait de ne
pas couvrir les frais de nourriture en augmentation, le Directeur soumit les
élèves à un régime alimentaire que devaient trouver bien rigoureux des jeunes
gens doués d’un bon appétit !
Pendant la Révolution de
1848, l’ordre qui régnait à l’Ecole Normale ne fut point troublé par elle.
Cependant Monsieur Dunant se vit reprocher par la presse de mal nourrir et de
mal coucher ses élèves, voire d’être carliste (partisan du petit-fils de
Charles X, le comte de Chambord en exil). C’est alors qu’en cette année 1848,
il eut l’honneur de faire présenter au Préfet, par la commission de
surveillance de son établissement, ce vœu que tous les élèves-maîtres fussent
admis en leur école à bourse entière. C’était tendre vers une gratuité scolaire
qui ne devait pas être réalisée avant la Troisième République, hélas !
En 1850, de nombreux
instituteurs furent iniquement révoqués. C’est en accord avec
l’Assemblée Législative, devenue en majorité royaliste en 1849, que le
Prince-Président de la République élu par le peuple, le 10 décembre 1848,
chercha à écraser le parti républicain. Voilà pourquoi aussi, à Mâcon, 12
élèves-maîtres de la 2e année d’études, ayant subi dès le 12 avril
1850 un examen bâclé du brevet élémentaire, furent envoyés dans des communes du
département pour y remplacer les malheureux maîtres, victimes de révocations.
A l’Ecole Normale, on ne
devait pas oublier surtout, l’un de ces républicains, Pierre Vaux, instituteur
à Longepierre (71), injustement condamné aux travaux forcés à perpétuité.
Gracié par Napoléon III le 14 août 1870, réhabilité après sa mort sous la
Troisième République, en 1897, il reçut le fervent hommage des Normaliens de
son école, lorsqu’une plaque y fut apposée dans le hall, en son honneur, en
1902, à l’initiative de l’Amicale, désignée plus loin.
Ce faisant, en 1850, l’Ecole
Normale, ayant dispensé son enseignement 17 ans, avait reçu 393
élèves-maîtres ; 323 d’entre eux avaient obtenu des brevets d’enseignement
et 255 étaient devenus instituteurs.
La loi Falloux, votée le 15
mars 1850, dut être appliquée par Monsieur Dunant.
Elle réduisait à l’excès les matières d’enseignement dites obligatoires ;
elle laissait subsister toutefois beaucoup de disciplines importantes, dites
facultatives. Elle prétendait surtout imprégner les élèves d’une éducation
religieuse et morale, sous le contrôle des prêtres.
En conséquence, à l’Ecole
Normale de Mâcon, le personnel enseignant était réduit au directeur, à un
maître-adjoint, un maître de musique, et
un aumônier. Il fallut attendre la fin de l’Empire et la loi Victor Duruy pour
voir la situation s’améliorer. Mais, en réalité, la seule disposition heureuse
de cette loi fut la durée des études portée à trois ans à la rentrée 1851,
malgré le refus qu’avait toujours opposé le Conseil Général à cette
mesure ; sage mesure donc, vainement demandée auparavant et prometteuse
d’un avenir meilleur.
La loi laissait subsister
l’Ecole Normale, sous le contrôle, assurément, de sa
Commission de surveillance qui était formée désormais de 5 notables dont 2
abbés. On limita à 15 seulement le nombre d’élèves par promotion (donc entrés
annuellement à l’école). Le recrutement n’en était pas facilité car
certains élèves ne percevaient que les trois-quarts, la moitié ou le quart
d’une bourse.
En 1857, la chapelle que
devait fréquenter les élèves-maîtres, fut transférée du dehors à l’intérieur de
l’école, afin de les isoler encore mieux de la population. Néanmoins, les
dimanches et fêtes, ils restaient obligés de se rendre à la grand’messe et aux
vêpres de la paroisse.
La
direction de Monsieur Degant (1855-1859)
La direction de Monsieur Degant ne fut pas marquée de faits
saillants. Ne valait-il pas mieux rester ignoré, d’ailleurs, en cette dure
période de l’Empire autoritaire ? On notera toutefois, que la loi Falloux
avait remis tous les établissements d’enseignement sous la surveillance du
clergé, ce que Degand approuva dans un rapport de fin d’année :
« L’esprit d’une maison véritablement chrétienne ne peut être que l’esprit
de l’Evangile ; il se résume dans une foi vive, une charité ardente, un
dévouement à toute épreuve »… Dont acte !
La
direction de Monsieur Jean-Pierre Lorain (1859-1867)
Monsieur Jean-Pierre Lorain était inspecteur
primaire dans l’Aisne, avant de prendre cette direction en 1859, et le redevint
par la suite, dans le Pas-de-Calais, en 1867.
Au début de l’Empire
libéral, deux événements favorables aux normaliens ou à leur école se
produisirent. En 1860, un décret permit aux élèves-maîtres d’obtenir une
huitaine de jours de congé, pour la première fois, à l’occasion des fêtes
de Pâques, leur départ étant différé le samedi saint et le dimanche suivant, à
cause de leur exécution obligatoire de chants aux offices, situation qui
perdura jusqu’en 1872.
Extrait du bulletin de
l’Amicale n°41, 1912, article Promotion
1866-1869 (collection musée)
Peu après, en 1864
semble-t-il, le Conseil Général décida que, rue de l’Héritan à Mâcon, un
immeuble nouvellement bâti, logerait l’Ecole Normale.
C’est le 13 avril 1866 qu’elle y fut transférée, avant finition. Le soin de
niveler la cour et le jardin étant confié aux normaliens, pendant leurs heures
de loisirs ! : « Les
bâtiments étaient à peine terminés et la cour et le jardin actuel étaient à
niveler totalement. Ce furent les élèves qui exécutèrent ces travaux en y
consacrant presque exclusivement tout le 3e trimestre de l’année
scolaire. Au 1er août, la commission de surveillance, en visite
d’inspection, s’extasia dans son rapport sur l’excellent état du jardin semé et
planté de gros légumes. (..) Les travaux de nivellement, exécutés uniquement
pendant les jours de congé et les récréations, auraient duré du début de 1868
jusqu’au 1er avril 1874. » Extraits des premiers bulletins de l’Amicale, article sur
l’histoire de l’Ecole Normale de Mâcon.
Bien que leur habitat fût
beaucoup amélioré, chacune de leur promotion, au cours des trois années
d’études, perdit encore un ou deux de ses membres, à cause surtout de maladies
contagieuses, facilitées par la vie en collectivité et contre lesquelles la
médecine d’alors ne savait guère lutter. On aurait pu croire que l’état
sanitaire se serait amélioré après le départ de la rue des Gîtes vers des
locaux plus salubres, il n’en fut rien. Les rapports du Directeur continuèrent
de faire état de rhumes, grippes, embarras gastriques, fièvres muqueuses,
tuberculose et typhoïde, fléaux des internats et des casernes.
La
direction de Monsieur Marchal (1867-1878)
Elle se déroula 3 ans sous
le Second Empire finissant, et près de 8 ans pendant le début de la Troisième
République. Arriva la guerre de 1870-1871. Commencée le 19 juillet 1870,
la guerre franco-allemande, après la capture de Napoléon III par les ennemis,
le 2 septembre, était depuis le 4 septembre poursuivie par le gouvernement de
la Troisième République : « Le
18 juillet, les professeurs annoncent aux élèves, la déclaration de guerre.
Quelques jours plus tard, le Préfet vient à l’Ecole et leur adresse une
harangue enflammée sur le patriotisme et le dévouement à l’Empire. Les élèves
sont conduits un soir sur la place d’Armes (devenue le square de la Paix) où a
lieu une revue du 73e de ligne, alors en garnison à Mâcon, et qui
partira dans la nuit pour le front. Les jours suivants, sur la voie ferrée, au
bas du jardin, les normaliens peuvent voir passer les régiments d’Afrique qui
montent au combat. Des zouaves, manifestement ivres, hurlent : « A la
boucherie ! » debout sur les toits des wagons. » Extraits des premiers bulletins de
l’Amicale, article sur l’histoire de l’Ecole Normale de Mâcon
Le 13 août, l’Ecole part en
vacances. C’est après la rentrée d’octobre 1870 que 11 élèves de la 3e
année d’Ecole Normale signèrent courageusement, de leur initiative, une formule
d’engagement collectif pour devenir combattant. Leur tentative resta sans
lendemain, Monsieur Marchal détourna
leur demande… L’école et une infirmerie pour soldats, installées dans sa
chapelle, cohabitèrent isolément, sans contact, mais sans que les élèves aient
ignoré complètement les morts et les blessés qui étaient amenés des batailles
de Dijon et de Nuits : « Durant
plusieurs semaines, l’Ecole et l’infirmerie cohabitèrent en s’ignorant. Au
cours de l’étude du matin, des pas sourds résonnaient dans les couloirs ;
c’était les brancardiers qui emmenaient les morts de la nuit. » Extraits des premiers bulletins de
l’Amicale, article sur l’histoire de l’Ecole Normale de Mâcon.
Probablement causée par une ambulance
militaire, une épidémie de variole provoqua la mort de l’un des élèves ;
les autres furent sauvés par une vaccination aux pénibles effets secondaires,
in extremis. Les jours de congés, au cours de la promenade, les élèves-maîtres
entendaient de bien pénibles réflexions : « Qu’est-ce qu’ils font là, ces grands garçons ? Pourquoi ne
sont-ils pas là-haut, avec les autres ? »…
Au sujet des souvenirs d’un normalien de ce
temps-là. L’ex-élève-maître Saverdo devait écrire en 1898, d’après les
propos ayant suivi notre défaite de 1871, que c’était les maîtres d’école
allemands et non leurs soldats qui nous avaient vaincus. Et il ajoutait : « L’attention se reportait sur
nous ; pour préparer la revanche et rattraper le temps perdu, on nous
accablait de professeurs… Cela dura jusqu’à 1873, époque où les leçons des
professeurs du lycée durent paraître subversives… »
Ainsi commençait à décliner,
bientôt, à l’Ecole Normale, l’idée d’une revanche sur l’Allemagne,
envisagée pour qu’elle nous restituât les provinces d’Alsace-Lorraine annexées
indûment par elle, en 1871. Formés au minimum de 200 écoliers âgés d’au moins
12 ans, des bataillons scolaires, nés du ressentiment de la défaite de 1871, en
divers départements français, n’ont semble-t-il pas existé à l’école publique
primaire de Saône-et-Loire, car les bulletins de l’Instruction primaire,
rédigés par les Inspecteurs d’Académie n’en mentionnent jamais. Un attachement
sentimental conservé à l’Alsace-Lorraine n’empêcha pas que, vers 1890, dans
l’ensemble de la France, l’idée de revanche était abandonnée, avec les
bataillons scolaires, par la majorité républicaine du pays, à laquelle
appartenaient les instituteurs. Monsieur Marchal mourut alors qu’il était en
activité de service à l’Ecole, en juin 1878.
Les
directions mal distinguées entre Messieurs Belloc et Galzin (1878-1882)
Les anciens bulletins de
l’Amicale ne nous renseignent pas sur cette période où la direction semble
partagée entre ces deux hommes, ni sur l’ordre dans lequel ils exercèrent leur
fonction. Cette incertitude pourrait cependant être levée en consultant les
archives d’autres académies puisque l’on sait que Monsieur Belloc quitta l’Ecole Normale de Mâcon pour celle de Montpellier et
Monsieur Galzin pour celle de Dax.
Quoi qu’il en soit, les
journées continuèrent de s’écouler laborieusement à l’Ecole où les normaliens
poursuivaient leurs études, avec peu de relâchement, entre 5 heures du matin et
9 heures du soir. En 1879, cependant, sur 17 élèves-maîtres, candidats aux
examens, un seul avait réussi à obtenir le brevet complet, c’est-à-dire
supérieur. Il était difficile de le préparer, en fin de 3e année, en
même temps que le brevet simple, c’est-à-dire élémentaire, lequel tout d’abord
était indispensable pour devenir instituteur. Devant justifier l’attribution
d’un meilleur traitement, l’obtention du brevet complet avait nécessité la
connaissance de quatre séries de matières fort diverses et pourtant considérées
comme facultatives lorsque la loi Falloux, toujours en vigueur, avait été
édictée. Surtout, la connaissance de la religion ne figurait plus ou n’allait
plus figurer parmi les matières enseignées. C’est que la loi Falloux était sur
le point d’être abrogée.
De 1879 à 1883, Jules Ferry,
Ministre de l’Instruction publique presque sans interruption,
fonda l’école primaire, publique et laïque. Comme elle était ouverte à tous les
élèves sans distinction de religions, l’instruction religieuse ne pouvait plus
être donnée qu’en dehors des locaux scolaires. Afin que celle-ci fût continuée
pour leurs enfants, si les parents le désiraient, l’école publique devait
vaquer un jour par semaine outre le dimanche.
Une loi du 9 août 1879, sous
son ministère, créa réellement les Ecoles Normales primaires. Dès
1880, Jules Ferry leur accordait la gratuité de l’enseignement, la liberté de
conscience et un nouveau programme d’études qui ne comprenait donc plus celle
de la religion. Mais hors de l’école, l’élève comme le professeur avait la possibilité
de se conformer à des obligations religieuses, à titre personnel, s’il en
avait.
Par conséquent, l’Ecole
Normale d’Instituteurs à Mâcon devenait un établissement public où la
Commission de surveillance omnipotente cédait la place à un Conseil n’ayant que
des attributions administratives .En 1880, celui-ci supprima à l’Ecole le
service et l’enseignement religieux. Ainsi, les objets cultuels se trouvant à la
chapelle furent remis à l’Econome de l’Asile départemental. Quant à
l’enseignement, il était désormais assuré, avec ses méthodes ou ses examens,
par les autorités administratives enseignantes. Le département n’intervenait
plus que pour l’entretien ou la construction des bâtiments de l’Ecole.
La
direction de Monsieur Claude François Tronchon (1882-1889)
Nul directeur avant lui, ni
après lui du reste, n’aura été un enfant du département. Monsieur Claude
François Tronchon était natif de Cormoranche, village situé à 8 kilomètres de
Mâcon. C’est sous sa direction que l’Ecole Normale de Mâcon fut une des seules
de France à adopter l’externat pour ses normaliens. Ce fut aussi durant son
séjour que fut créée la Société Amicale des Anciens Elèves de l’Ecole Normale
de Mâcon, notre Amicale.
La croissance des effectifs
et ses conséquences. L’internat de la rue des Gîtes qui avait
ouvert en 1843, s’était avéré suffisant pour accueillir la trentaine d’élèves
de l’Ecole, effectif stable jusqu’au début des années 1860. La décision de
porter cet effectif à 40 élèves en 1862, changea la donne et le Conseil Général
prit la décision de construire le bâtiment de la rue de l’Héritan pour 45
élèves. Mais, plus tard, dans l’Ecole construite pour recevoir 45 élèves, une
augmentation de leur nombre causa bien des soucis. Leur effectif passa, par
exemple, de 46 en 1871 à 76 en 1884. Envisagé pour remédier à la surpopulation
de l’établissement, son exhaussement parut impossible à cause de l’insuffisance
des fondations. Aussi, en 1885, le Conseil Général émit un vœu en faveur de
l’externat, et le Ministre prit une décision conforme, pour mettre fin aux
errances du moment : en effet, on avait envisagé, dans un premier temps,
d’« externer » 6 ou 7 élèves par promotion, puis on envoya loger 30
élèves dans l’immeuble occupé plus tard par l’école maternelle du cours Moreau
(actuelle Camille Claudel). Solutions pour le moins provisoires.
Voilà pourquoi en 1885,
l’externat fut adopté, contre l’avis du Conseil
d’administration et du Directeur de l’Ecole Normale qui craignait que « l’expérience suggérée ne compromette
gravement la réputation et la prospérité de l’Ecole ». Malgré tout, le
ministère suivit le Conseil Général, autorisant le logement en ville des élèves
de 3e année d’abord, en 1886, puis des 2e année l’année
suivante et, enfin pour tous, le 1er octobre 1889.
Il en résulta que l’Etat fut obligé d’accorder
aux élèves-maîtres de Mâcon, des bourses d’un montant plus élevé que celles
octroyées à leurs condisciples des autres Ecoles Normales pourvues d’un
internat. Evidemment, toute chose ayant ses désavantages, l’Etat se rendit vite
compte, à l’usage, que ce régime était beaucoup plus onéreux que celui de
l’internat. L’externat fut donc désapprouvé par le Ministre, mais eut pour
partisan, toujours, le Conseil Général, dispensé ainsi de grosses dépenses
immobilières : « On assista
donc durant une quarantaine d’années à une sourde guerre entre le Ministère
qui, pressé de voir l’Ecole Normale de Mâcon revenir enfin à la norme,
remettait à tout propos l’affaire sur le tapis, et le Conseil Général qui
s’appliquait à faire la sourde oreille. » Extraits des premiers bulletins de l’Amicale, article sur
l’histoire de l’Ecole Normale de Mâcon.
Contrairement aux craintes
qu’avait d’abord eues Monsieur Tronchon, ni le rendement scolaire, ni la
réputation de l’Ecole ne pâtissaient de l’externat. Quant aux normaliens, tenus
seulement de fréquenter l’Ecole entre 7 heures 30 et 19 heures, ils
appréciaient la liberté que leur procurait les pensions, de qualité pourtant
inégale : « la qualité de la
vie (essentiellement de la nourriture) était de niveau très inégal parmi la
vingtaine de pensions qui hébergeaient les normaliens. Chaque
« piaule » avait sa réputation bien établie, du « 3
étoiles » à la gargote, et transmise à l’avance de promotion en
promotion. » Extraits des
premiers bulletins de l’Amicale, article sur l’histoire de l’Ecole Normale
de Mâcon.
La
direction de Monsieur Devinat (1889-1893)
Grâce à ce directeur qui se
montra partisan déterminé de l’externat, celui-ci fut appelé à durer. Il devait
se prolonger pour les trois promotions, jusqu’en 1925, année où la promotion de
1ère année fut admise au lycée de Mâcon, en dehors de ses heures de
présence à l’Ecole Normale. Mais surtout, ce régime pour les promotions de 2e
et 3e années, allait se prolonger jusqu’en 1940. Il dura donc 36 ans
au minimum et 51 ans au maximum. C’est à l’Ecole Normale, durant sa direction,
que Monsieur Devinat eut un fils,
devenu professeur agrégé d’histoire et qui fit une législature de député de
Saône-et-Loire juste après la Libération.
Les
directions de Messieurs Rogie (1893-1899) et Gaudot (1899-1908)
Ces directions ne laissèrent
pas de souvenirs marquants à nos historiographes. Le premier partit ensuite
pour diriger l’Ecole Normale de Beauvais. C’est sous la direction du second que
fut inaugurée, le 22 septembre 1902, à l’initiative de l’Amicale, la plaque
apposée dans le hall de l’Ecole pour honorer la mémoire de Pierre Vaux,
l’instituteur Saône-et-Loirien martyr, mort au bagne de Cayenne en 1875,
victime d’une machination judiciaire.
Cette cérémonie ne fut pas
du goût de tout le monde, si on peut dire : « En préambule, la lettre du Ministre autorisant la pose de la
plaque se termine par cette injonction : « La cérémonie
d’inauguration devra garder un caractère universitaire. » Extrait du discours d’inauguration. Le
jour de la cérémonie venu, ni le Préfet, ni l’Inspecteur d’Académie, ni le
Directeur de l’école Normale ne sont présents. L’Inspecteur d’Académie s’est
fait remplacer par l’Inspecteur primaire de Mâcon. Le Préfet est placé tout à
fait en dehors de l’événement, le Ministre ayant désigné directement pour son
représentant officiel le Secrétaire Général de la Préfecture. Et c’est en cette qualité que ce dernier
prononcera une insipide allocution de vingt lignes. Aucune personnalité
officielle ne participera au banquet. La raison de cet ostracisme est bien facile
à deviner : « Elle n’est autre
qu’une bien fâcheuse coïncidence avec la grande Affaire, en tout point
comparable, qui déchirait le pays depuis des années et qui n’avait pas encore
reçu sa solution [Affaire Dreyfus].
C’est ainsi que Pierre Vaux, par-delà sa tombe, dérangeait encore le pouvoir et
ne reçut que le seul, mais fervent hommage de ses seuls camarades normaliens.
C’est peut-être là tout ce qu’il avait souhaité. » Extraits des premiers bulletins de
l’Amicale, article sur l’histoire de l’Ecole Normale de Mâcon.
La
direction de Monsieur Poullard (1908-1912)
Monsieur Poullard n’entretint pas de relations
avec l’Amicale durant sa direction. D’après ce qui est rapporté dans les
bulletins de l’époque, il n’assista à aucun banquet, ni assemblée générale au
grand regret des sociétaires. Il quitta Mâcon pour diriger l’Ecole Normale de
Chartres.
Cependant, une modification
des uniformes toujours portés par les normaliens survint alors, et nous invite
à ne pas oublier :
-
Le frac qu’ils revêtirent jusqu’en 1848 au
moins, dont on remplaça d’abord le chapeau par un képi de forme simple et sans
ornement d’or ou d’argent.
-
La redingote, en usage en 1855, qui « présentait à son revers gauche une
palme bleu clair » et qui pouvait « se
fermer par un seul rang de boutons » en étoffe. C’était la fameuse
« roupane », surnommée ainsi par ses utilisateurs, qui après un tel
surnom en vinrent à appeler leur école « la roupane », et ses élèves
« les Roupanards ».
En 1910, enfin, on s’avisa
que déjà, au bout d’un an, pour les jeunes gens en période de croissance, un
tel uniforme commençait de devenir ridiculement court et étroit. On le remplaça
par un « veston droit, portant des boutons
en cuivre dorés, palmés », tandis que la casquette était
conservée : « Si une photo de
notre promotion peut, aujourd’hui, illustrer cette chronique, c’est parce que,
fait extraordinaire, aucun de nous n’étant « collé » un certain
dimanche de février, nous décidâmes de nous faire photographier. Bien entendu,
nous nous serions crus déshonorés si nous avions quitté notre casquette !
Il nous fallut même, pendant une étude, discuter, puis voter pour savoir si
nous la conserverions. Et les partisans de la tête nue se révélèrent plutôt
rares ! » Jean Boeugras
(promotion 1913-1916 dite « promotion sacrifiée »), Chronique du
centenaire, bulletin n° 84, 1963.
La
direction de Monsieur Laurencin (1912-1925)
Avant son arrivée à Mâcon à
la rentrée 2012, Monsieur Laurencin
dirigeait l’Ecole Normale de Montbrison. Deux ans plus tard, la guerre
éclatait.
La Grande Guerre de
1914-1918 vint perturber au plus haut point la vie des normaliens et du
personnel enseignant. Déménagée dès le début du conflit, l’Ecole
Normale de Mâcon fut occupée par l’hôpital militaire temporaire n° 43, pourvu
en matériel de couchage avec celui des dortoirs des élèves : « Les blessés ne s’y firent pas longtemps
attendre, comme en 1870. Alors âgé de sept ans il [R. Bidot] se rappelle fort bien avoir vu vers la mi-août de 1914,
des blessés en pantalons rouges jouant aux cartes sous les marronniers de la
cour ? » Témoignage de R.
Bidot (promotion 1923-1926), in Centenaire
de la société amicale, 1984
Les élèves continuèrent
provisoirement à suivre les cours incomplets de professeurs encore non
mobilisés, ils durent séjourner pour cela dans des locaux de fortune. Ils
retournèrent aux origines lointaines, dès la rentrée 1914, dans l’Orangerie de
la Préfecture, qui avait été autrefois, l’école annexe de l’Ecole Normale de la
rue des Gîtes. Deux ans plus tard, en 1916, ils migrèrent à nouveau à la Chambre des Notaires, rue Dinet, dans un
bâtiment plus acceptable. Appelés, suivant leur tour, à assurer l’intérim dans
les écoles primaires ou à partir pour la
zone de combat, ils ne virent aucune de leur promotion arriver complète au
terme de leurs trois années d’études. La promotion 1912-1915 et la promotion
1913-1916 sont interrompues dès 1914 par ces remplacements de maîtres
mobilisés. Il ne reste alors que trois professeurs qui doivent, bon an mal an,
enseigner des matières en dehors de leur spécialité.
Les élèves de l’Ecole Normale
de Mâcon, comme leurs collègues dans toute la France, furent successivement
mobilisés en 6 promotions, depuis celle de 1911-1914, jusqu’à celle de
1916-1919 incluses. Ils subirent des pertes comparables à celles des anciens
normaliens mobilisés des 20 autres promotions concernées par l’âge de départ à
la guerre. 25 % des effectifs appelés périrent, extrême sacrifice
d’instituteurs de bonne volonté, force vive de la Nation, obligés de défendre
la cause de la liberté qui leur était si chère (2).
1918
Monsieur Laurencin restera un soutien indéfectible aux normaliens mobilisés et à ceux encore à l’Ecole : « Le Directeur qui correspond autant qu’il le peut avec ses élèves mobilisés, lit leurs lettres à ceux qui vont bientôt les rejoindre. On lit et on commente les journaux et les communiqués officiels. On participe aux œuvres de solidarité, on assiste aux obsèques des soldats morts à l’hôpital de l’Ecole, on entretient leurs tombes au cimetière militaire. Et le soir, dans le silence de l’étude, on pense aux camarades déjà morts au combat, au jour prochain où il faudra quitter l’Ecole pour la guerre qui s’éternise et dont Gaston Bonheur a dit très justement qu’elle fut un massacre de paysans et d’instituteurs. » in Centenaire de la société amicale, 1984
Comme un malheur n’arrive
jamais seul, nombre d’élèves sont atteint par le virus de la grippe
« espagnole » à l’automne 1918. Le docteur attaché à l’Ecole,
Monsieur Sanerot, se rend d’une « piaule » à l’autre. L’épidémie ne
fera aucune victime parmi les élèves…
Ce ne fut qu’en avril 1920,
que L’Ecole Normale évacuée par les autorités militaires, puis réparée et
assainie, put reprendre ses locaux. Devenus anciens
combattants, les jeunes élèves-maîtres dont les études avaient été
interrompues, n’acceptèrent guère d’être disciplinés comme des
adolescents ! Beaucoup refusèrent de retourner sur les bancs de l’école
tandis que d’autres, atteints par des troubles dus aux horreurs de la guerre,
ne réintégrèrent pas. Des mesures d’assouplissement du régime normalien furent
prises par le Recteur pour maintenir les effectifs. Toutefois, l’Ecole Normale
souffrit d’une décroissance du recrutement des élèves entre 1914 et 1919 qui
passèrent de 56 à 36. Aussi, devant ces pertes d’effectifs dues à ce faible
recrutement et devant les lourdes pertes dues à la guerre, Monsieur Laurencin
fut amené à dire, devant l’assemblée générale de l’Amicale des Anciens Elèves
de l’Ecole Normale, réunie le 2 septembre 1920, dans la grande salle d’études
de l’Ecole : « Plus que jamais,
l’Ecole laïque, l’Ecole de la République a besoin de serviteurs actifs et
dévoués. C’est un devoir pour nous tous de les lui fournir. » Il
souhaita aussi que les normaliens ou les ex-normaliens, morts à la guerre,
fussent honorés à l’aide de plaques commémoratives à apposer dans le hall de
l’Ecole Normale.
Le 1e septembre
1921, l’Amicale, secondée financièrement par la promotion 1913-1916, réalisa ce
vœu en hommage aux 101 disparus. Deux plaques de marbre
blanc rappellent depuis leurs noms. Notons que la promotion 1913-1916 fit
abandon de sa caisse de voyage de fin d’études « pour la réalisation de
cette œuvre de souvenir » pour la somme de 1200 francs.
Dans l’après-guerre
immédiate, le chant l’« Hymne des Normaliens » fut composé par deux
ex-normaliens de la promotion 1914-1918 : Claude Pariat dit
« Claudius » (3) pour
la musique et Roger Boeufgras (dont nous ferons l’éloge dans un prochain
article), appelé par la suite Roger Denux, sous un pseudonyme d’écrivain, pour
les paroles. Malgré leurs années de combat et de souffrance, ils étaient restés
d’enthousiastes jeunes normaliens et leur œuvre fut adoptée par l’Ecole
Normale. Sur un rythme plein d’entrain, les paroles nous paraissent,
aujourd’hui, un brin désuètes, plus émouvantes qu’humoristiques : elles
exaltent la fraternité entre « les
bons normaux » de « la
vieille école », depuis ceux de la plus ancienne promotion, jusqu’à
ceux de la plus jeune, sans oublier « ceux
de nos frères »… « morts dans cette guerre »… « pour nous
donner plus de bonheur », sans oublier même les
« Normaliennes » qu’on évoque, peu discrètement du reste, comme les
futures épouses des Normaliens. Les Normaliennes existaient depuis 1er
octobre 1872 à Mâcon, dans leur Ecole Normale d’Institutrices voisine. Mais un
règlement strict semblait leur imposer de vivre détachées du monde.
Le début d’un renouveau
scolaire. De 1920 à 1923, on refondit les programmes
d’enseignement dans toute l’Ecole primaire publique, et en particulier, en
1920, ceux des Ecoles Normales, qui devaient conserver les leurs jusqu’en 1940,
avec le Brevet supérieur préparé en 3 années. Quant au concours d’entrée à
l’Ecole Normale, il allait être du niveau du Brevet élémentaire au moins, ou
plus, selon le nombre de candidats présentés. Il parut possible d’augmenter
constamment les effectifs scolaires et d’espérer combler rapidement les vides
apparus dans la corporation enseignante.
1925
Un arrêté du 18 août 1920
supprimait le port de l’uniforme dans les Ecoles Normales : les normaliens
ne devaient plus être distingués des autres jeunes gens par leurs habits.
Toutefois, l’Ecole Normale de Mâcon, à cause de son externat, conserva le
veston droit et la casquette encore quelques années. Vers 1930, la blouse noire
de travail ne subsistait plus que provisoirement et des feutres et des
canotiers apparurent (4).
La
direction de Monsieur Louis Vigand (1925-1933)
Avant de diriger l’Ecole
Normale de Mâcon, Monsieur Vigand
dirigeait celle de Bonneville, où il avait connu Jean Bouvet, professeur d’histoire, archéologue et poète qui,
depuis 1922, exerçait aux Ecoles Normales de Mâcon. C’est sous sa direction que
l’internat fut rétabli, au lycée Lamartine pour la promotion de première année.
Il quitta l’Ecole en 1933 pour Privas.
« L’Ecole
Normale, depuis 1925, semblait s’être parée d’un attrait nouveau grâce au
nouveau directeur Louis Vigand et à d’éminents professeurs, avec sa discipline
libérale, ses méthodes nouvelles, sa pédagogie active. Comment dans un tel
milieu, un élève n’aurait-il pu s’épanouir ? Ce fut-là, certes, une chance
offerte, par exemple, à Henri Parriat, de la promotion 1926-1929, de pouvoir
développer toutes ses aptitudes à s’instruire, en gardant toute son
ardeur ».
Voilà quelques remarques
empruntées à l’ouvrage qui lui a été consacré par ceux qui ont été, autrefois, les
condisciples d’Henri Parriat, puis ses élèves. Ajoutons qu’il reçut de son
professeur et ami Jean Bouvet, la passion de la recherche sur le terrain.
Reconnaissons qu’il était particulièrement doué pour l’étude, puisqu’il resta
le premier de sa promotion. Mais chaque élève était incité à adopter à sa
manière le type d’éducation proposé pour lui-même ou pour ses classes futures.
D’après le bulletin de
l’Amicale n°97 de 1976, les normaliens paraissaient souvent
d’origine sociale modeste, si l’on se réfère par hasard, à leur promotion
1926-1929. Tels semblaient la plupart des 26 élèves-maîtres de celle-ci, nés de
cultivateurs, de petits artisans, d’ouvriers (dont 3 de mineurs), de petits
commerçants, de fonctionnaires (dont 5 d’instituteurs, 1 postier, 1 cheminot).
Promu Inspecteur d’Académie
de l’Ardèche en 1933, Monsieur Vigand quitta son Ecole entouré de
sympathies de l’Amicale et de tous.
Bulletin
de l’Amicale n° 61, 7 septembre 1933 (collection musée)
La
direction de Monsieur Georges Blanc (1934-1941)
En
cette année 1934, le nouveau Directeur connut l’allégresse de la fête du
centenaire de l’Ecole Normale de Mâcon et du cinquantenaire de la Société
Amicale des Anciens Elèves de l’Ecole. La cérémonie se déroula sous les
auspices de cette dernière. En effet, n’était-il pas légitime qu’il en fut
ainsi ? L’amicale ayant toujours été gardienne des traditions de
l’Ecole ? Ainsi, l’assemblée générale du 7 septembre 1933 fixa la
cérémonie au 12 mai 1934.
Ces anniversaires, furent célébrés avec
ferveur et toutes les personnalités invitées furent au rendez-vous, au milieu
d’une foule de participants : « Le
jour venu, toutes les personnalités conviées, sans la moindre exception,
étaient au rendez-vous. Il y avait M. le Directeur de l’Enseignement primaire
au Ministère, M. le Recteur de l’Académie, M. le Préfet, M. le Président du
Conseil Général, M. l’Inspecteur d’Académie, MM. les Professeur de l’Ecole, en
activité ou en retraite. On avait invité au banquet les Inspecteurs primaires
du département et les majors des trois promotions d’élèves-maîtres. La grande
salle d’étude étant trop petite pour contenir la foule des participants, un
grand nombre d’entre eux avaient dû se masser dans les couloirs et sur la
terrasse. Vers 10 heures 30, le cortège officiel, après une visite de l’école,
pénétra dans la salle où les assistants firent silence afin d’entendre les
discours comme on n’en fait plus, sur huit pages de caractères serrés. Pendant
plus de deux heures, l’éloquence universitaire allait couler à flots pour célébrer
les mérites éminents de l’école laïque et de ses maîtres, après quoi on se
rendit à la Chambre de Commerce où allait avoir lieu le banquet, un banquet
comme on n’en voit plus, avec plus de 320 convives, sept plats et trois
desserts. (..) Au dessert, les élèves des deux Ecoles Normales, plus la Chorale
Universitaire, de création récente, donnèrent un concert apprécié. (..) A 16
heures, l’assemblée se rendit à la Salles des Fêtes toute proche pour assister
à une matinée théâtrale animée par les élèves des deux Ecoles Normales. Il ne
restait alors aux assistants que le temps d’une rapide collation avant d’aller
s’apprêter pour le bal. (..) Cette journée fut aussi l’occasion d’une émouvante
manifestation d’amitié en l’honneur du docteur Sanerot, médecin attaché à
l’Ecole depuis 1909 et qui fêtait son jubilé. (..) Et nous savions qu’il nous
aimait. Il conservait dans un album les photos de toutes nos promotions. Après
la sortie de l’Ecole, nous n’osions plus aller le consulter parce qu’il
refusait notre argent. » Extrait
d’un bulletin de l’Amicale.
Très humain et très affable,
Monsieur Blanc était estimé des
professeurs, de ses adjoints, et aimé de ses élèves pour lesquels il montra
bien une affection réciproque, surtout quand il eut la douleur, en 1939, de les
voir partir pour la guerre. Ce ne fut pas une moindre douleur pour lui, à
partir de 1941, de savoir « sa chère Ecole » de Mâcon « déchue de
sa mission », puis délabrée à l’extrême par des occupants. Cette année-là,
il avait été envoyé diriger en Algérie, l’Ecole Normale d’Instituteurs d’Oran
tandis que ses élèves-maîtres mâconnais étaient dispersés dans les lycées,
collèges et autres Instituts pédagogiques. Les bâtiments abritèrent alors un
collège dit « Moderne » jusqu’à l’occupation par l’armée allemande.
A suivre…
Patrick PLUCHOT
Sources :
-
Manuscrit Aperçus
historiques sur les Ecoles Normales de Saône-et-Loire, Pierre Gillot, 1987.
-
Photographies : archives musée, Amicale
des anciens élèves de l’EN de Mâcon ( http://aaeenm.over-blog.com
), et collections privées.
-
Archives du musée, fonds Ecoles Normales,
dont les travaux de R. Bidot,
secrétaire honoraire de l’Amicale, Roger Sebert, Pierre Colomb et Patrick
Pluchot, pour le bulletin de l’Amicale, 2011 à 2019.
-
Cent ans d’Ecole, publication du Musée
de la Maison d’Ecole, 1983, Groupe de
travail du musée.
-
CD-ROM
Images de l’école, production du Musée de la Maison d’Ecole, 2002, P. Pluchot.
-
En Saône-et-Loire,
notre école au bon vieux temps , J. Joly, P. Rivière, P. Gillot, chez Horwath, 1987.
Prochain
article :
Aperçus historiques sur l’Ecole Normale d’Instituteurs de
Saône-et-Loire
Deuxième partie : période 1941-1991
(1) :
Voir l’article du blog du musée sur l’Ecole Normale de filles : Aperçus historiques de l’Ecole Normale
d’Institutrices de Mâcon : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2023/04/apercu-historique-de-lecole-normale.html
(2) :
Voir les articles du blog du musée sur le sujet :
Les
promotions de la Grande Guerre : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2022/10/le-creuset-intellectuel-de-la-france.html
In
Memoriam : Le livre d’Or des
normaliens morts pour la France : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2022/10/le-creuset-intellectuel-de-la-france.html
D’une
guerre à l’autre, les mobilisés deux fois : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2019/02/les-mobilisees-deux-fois.html#more
Le destin tragique d’un
instituteur montcellien mort en 1918 à la bataille de Compiègne Le sergent Paul Contant
Moutardier : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2018/09/2018-derniere-annee-de-commemoration-du.html#more
Les beaux discours d'antan : discours de M. Point,
Président de l’Amicale et discours de M. Laurencin, Directeur de l’Ecole
Normale
Nom,
prénom, date de naissance, lieu de naissance, promotion, poste occupé, date et
lieu de décès des normaliens de Saône-et-Loire morts pour la France pendant
la Grande Guerre :
ANDRE
Antoine, 06/05/94, Paray, 1910-1913, Roussillon, 13/05/15 à Mécrin-Bois-d'Ailly Meuse
AUGOYARD Etienne, 14/03/95, Massilly,
NON E.N., Montchanin, 16/08/16 à Hem Somme
AUGOYAT Jean Antoine, 26/04/92,
Meulin (Matour), 1908-1911, Pont-de-Vaux, 06/10/15 à Tahure Marne
AULAS Jean Marie, 12/02/72, Mussy,
1891-1994, Beaudemont, 02/09/17 à Verdun Meuse
AUPECLE Claude, 13/07/85,
St-Germain-du-Bois, 1901-1904, St-Aubin-sur-Loire, 29/05/16 à Dyo
Saône-et-Loire
BABET Robert Jean Léandre, 05/09/91, Germigney (39), 1909-1912, Foucherans (39),
08/09/14 à St-Soupplets Seine-et-Marne
BAILLY-SALINS Auguste Albert, 29/08/81,
Voiteur (39), 1897-1900, Menoley (39), 17/04/18 à Orvilliers-Sorel Oise
BAJARD Pierre Marie Eugène, 07/08/81,
Varennes-sous-Dun, 1897-1900, Mont, 26/04/15 à Tahure Marne
BALLANDRAS Claude Marie, 19/05/89,
Ligny, 1905-1908, Vaudebarrier, 23/09/14 à Lassigny Oise
BASSET Joseph, 26/12/94, Montpont,
NON E.N., La Chapelle-Thècle, 14/07/16 à Montpont Saône-et-Loire
BAZOT Louis Marcel, 11/05/94,
Santenay (21), 1910-1913, St-Léger-sur-Dheune, 07/10/15 à Somme-Tourbe Marne
BEAU Louis Marie Joseph 10/03/88
Cuiseaux NON E.N. Cuiseaux 21/08/14 Herting Moselle
BEL Ernest Paul Valentin 08/01/79
Porpezac-le-Noir (19) NON E.N. Berzé-le-Châtel 24/11/14 Hte-Chevauchée Meuse
BERNARD Jean Marie François 04/12/89
Châteaurenaud 1907-1910 Torpes 05/04/15 Bois d'Ailly Meuse
BERNARD François 20/11/93 Le Creusot
1909-1912 Neuvy-Gr 21/06/15 Bural Pas-de-Calais
BERTHELON Claude Gérard 18/09/91
Mäcon 1907-1910 Mâcon 05/08/16 Fleury Meuse
BESSE Antoine 05/04/86 Liginiac (19)
1902-1905 Buxy puis Corrèze 10/09/14 Châtelraoul Marne
BIDOLET François 06/09/94 La
Motte-St-Jean NON E.N. Cronat 06/02/15 Auxonne Côte-d'Or
BLANVIN Louis Charles Martin
11/11/80 Koers-la-Gr. (55) 1898-1901 Charmoy 16/07/18 Oeuilly Marne
BONIOL Antoine 21/04/82 Lempdes (63)
NON E.N. Le Puley 10/10/14 Bois-Brûlé Meuse
BOUILLON Louis 03/03/90 Chagny
1907-1910 La Clayette 20/08/14 Ht-Clocher Moselle
BOURGEON Claude 17/11/89
St-Germain-du-Bois 1906-1909 Simard 09/10/14 Apremont Meuse
BOUSSIN Louis Prosper 13/02/80
Salornay 1897-1900 Cluny ou
Génas 05/11/14 Apremont Meuse
BRELAUD Claude 18/02/89 St-Yan
1905-1908 Digoin 01/09/14 Regensburg Allemagne
BRETIN Théophile 07/02/81 Montchanin
NON E.N. Le Creusot 26/12/14 Commercy Meuse
BRIGAUD Claude Julien 04/04/93
Digoin 1910-1913 Beaubery 17/04/17 Thuizy Marne
BRUNET Francisque Antoine 04/06/86
Farges (01) 1902-1905 St-Germain-du-bois 14/10/16 Bouchavesnes Somme
BUREAU Eugène 24/09/99 La
Grande-Verrière 1916-1919 Elève Maître 17/09/19 Briare Loiret
CAMUS Désiré 23/07/93
Savigny-en-revermont 1909-1912 St-Usuge 20/08/14 Gosselmungen Lorraine
CHALUMEAU André Henri Félix 28/05/98
Simandre 1914-1917 Montceau 01/06/18 Offremont Oise
CHAMBARD Benoît Marius 23/11/80
Pierreclos 1896-1899 Serrières 15/12/14 Steinbach Haut-Rhin
CHAMBONNIER Antoine 28/02/97 Paray
NON E.N. Génelard 24/03/18 Bois des Fosses Meuse
CHANDIOUX Valentin 01/11/85
Neuvy-Gr. 1901-1904 Alais (30) 17/09/16 Belloy-en-santerre Somme
CHANUSSOT Ferdinand Louis 30/09/85
Savigny-en-revermont 1901-1904 Militaire de carrière 01/10/16 Morval Somme
CHARCOSSET François Marie 12/08/80
Tramayes 1897-1900 St-Bonnet-de-cray 22/08/16 Assevillers Somme
CHARCOSSET Claude Catherin 02/03/83
Tramayes 1898-1901 + ENS I.A. À Sfax (Tunisie) 08/06/15 Tracy-le-Val Oise
CHASSAGNE Eugène Lucien 12/11/96
Mérinchal (23) 1913-1916 Tramayes 27/05/18 Kleinswurstaal Belgique
CHAUDAT Claude Maxime 10/08/91
Torpes 1907-1910 St-Germain-du-bois 18/09/14 Bornack Alsace
CHEVALLIER Charles 05/02/90 Mâcon
1906-1909 Mâcon 07/02/15 Commercy Meuse
CLAIR Stéphane Raymond 20/02/95
Couches 1912-1915 Elève Maître 27/04/15 Hartmannsweilerdorf Alsace
COGNARD Jean Baptiste Léon 17/02/84
St-Agnan NON E.N. Montceau 20/10/14 Sailly-Labourse Pas-de-Calais
COLAS Philippe 02/09/78 Frontenaud
NON E.N. Ratenelle 12/11/14 Kemmel Belgique
CORDIER Louis Clément 07/09/76
Rignat (01) NON E.N. Sagy 12/08/16 Bois de Hey
CORTOT Claude 26/03/71 Uchizy
1887-1890 Le Creusot 10/03/16 Le Creusot Saône-et-Loire
COURBET Jean Baptiste Lucien
03/07/80 Fontaine (25) NON E.N. Milly 06/10/15 Tahure Marne
CRETET Julien Georges 05/09/91
Chalon 1907-1910 St-Jean-des-Vignes 13/02/18 La Courtine Marne
CURVEILLE Camille 02/06/81 Trevien
(81) NON E.N. Ste-Croix 11/04/16 Avocourt Meuse
DAUBARD Pierre Eugène 11/07/80
St-Bonnet-de-VV 1898-1901 Brion 14/10/18 La Veuve Marne
DAVANTURE Raymond 24/03/92 Paris NON
E.N. Igé 10/03/16 Bois des Hospices Marne
DEGRANGE Fernand 18/09/83 Charette
1899-1902 Terrans 18/10/18 St-Quentin Aisne
DEHEZ Jean Marie 20/05/94
Château-Chinon (58) 1912-1915 Elève Maître 26/09/15 Neuville-St-Vaast Pas-de-Calais
DELHOMME Marie François Philippe
08/08/88 Mâcon NON E.N. Coublanc 14/05/15 Bois d'Ailly Marne
DESBOIS Jean Henri 22/04/97 Cluny 1914-1917 Engagé vol, 1915 03/10/18 Sommepy Marne
DIDKOWSKI Léonce Grégoire Yvan
08/02/90 Villevieille (30) NON E.N. EPS Chalon 30/11/14 Bar-le-Duc Meuse
DOYEN Charles René 17/08/90 Montceau
1906-1909 Montceau 25/08/14 Rozelieures Meurthe-et-Moselle
DUBOIS Jean Louis 26/09/76 Jugy
1892-1891 Bissy-la-M. 25/06/15 Toul Meurthe-et-Moselle
DUNAND Arsène Lucien 03/12/87 Savigny-en-revermont
1903-1906 Germagny 03/10/15 Neuville-St-Vaast Pas-de-Calais
FAVRE James Edouard 20/06/93 Dijon
1911-1914 EPS Chalon (intérimaire) 15/10/15 Tahure Marne
FERRE Jean 02/08/78 Lyon NON E.N.
St-Marcellin-de-Cray 06/11/14 Kemmel Belgique
FONTANEL Emile Robert 07/05/93
Cuisery 1910-1913 Colombier puis Maroc 11/10/18 Meknès Maroc
FRETIAUX Noël Marcel Gaston 24/12/87
Martailly NON E.N. Chalon 30/08/14 Saulcy Vosges
GAMEL Jean Baptiste 08/10/84
Pailherols (15) NON E.N. Vitry-en-Ch. 02/09/16 Nousky Somme
GAUDILLERE Marius Antoine 13/01/82
Lucenay-l'evêque 1898-1901 Mâcon-St-Clément 12/11/14 Pommerey Pas-de-Calais
GAUDILLERE Félix NON E.N.
GAUDILLIERE François Claudius
20/05/90 La Guiche 1906-1909 Fontaines 27/05/18 Bois de Vrigny Marne
GENOT Albert Aristide Ernest
11/12/92 Bois-Ste-Marie NON E.N. Epinac 19/05/15 Bois d'Ailly Marne
GEVAUDAN François 22/05/93 Digoin
1910-1913 Digoin 05/12/18 Chalon Saône-et-Loire
GIBASSIER Louis 11/05/71 St-Aubin
(21) 1887-1890 Paris 22/04/16 Flirey Meurthe-et-Moselle
GILLE Léon Edmond 22/10/94 Condamine
(39) 1910-1913 Condamine 13/05/15 La Houlette Meurthe-et-Moselle
GIRARD Marcel Clément 20/08/89
Prémanon (39) 1906-1909 Cuiseaux 20/08/14 Gosselmungen Lorraine
GIRAULT René Fernand 05/06/98
St-Bérain-s-s. 1915-1918 Elève Maître 31/10/18 Cressy Aisne
GIROUX Louis Etienne 24/01/88
Grandvaux 1904-1907 Cluny
13/12/14 Roclincourt Pas-de-Calais
GODIGNON Claude Joseph 29/01/80
Chalon 1897-1900 Mâcon 12/04/16 Cléry Somme
GRAND Jean Marie Joseph 12/11/88
Crécy 1904-1907 Trivy 16/09/17 Chaudefontaine Marne
GRANGER Joseph 23/10/86 Feillans
(01) 1902-1905 Djelfa (Algérie) disparu Seddul-Bahr Turquie
JEANGUYOT Pierre Eugène 25/03/82
Chaumard (58) NON E.N. Directeur EPS Montceau 15/10/14 Cuinchy Pas-de-Calais
JEANNERET Henri Ernest 21/12/81
Cussy NON E.N. Marcilly-les-Buxy 10/04/15 Cuinchy Pas-de-Calais
JEANNERET Auguste Marie Alexandre
22/05/92 Besançon 1908-1911 Roussillon 28/05/18 Fismes Marne
JOBLOT André 12/10/94 Bissey
1911-1914 Elève Maître 05/07/16 Epernay Marne
JOLIVOT Emile Armand 19/10/94
St-Pierre-de-V. NON E.N. St-Léger-sous-B. 13/08/18 Billy Marne
JOURNIAC Raoul 23/11/87 Paris
1904-1907 Montceau 14/02/15 Sailly-Labourse Pas-de-Calais
JOUVESHOMME Pierre Marie 13/08/88
St-Bonnet-le-Bourg (63) NON E.N. Montceau 24/08/14 Saulxures Bas-Rhin
LAFORÊT Henri Jean Marie 09/02/96
Vitry-en-Ch. 1912-1915 Paray 15/12/16 Bézanvaux Meuse
LAGRANGE Etienne 14/07/83 Montagny
NON E.N. Villeneuve-en-M . 15/10/14 Cuinchy Pas-de-Calais
LALLEMENT Emilien Théophile 06/05/85
St-Agnan 1901-1904 Chiddes 28/06/17 Avecourt Meuse
LAMBERT NON E.N. Verzé
LAMBERTET François Félix 17/10/98
Plottes 1915-1918 Elève Maître 11/11/18 Vauvy Ardennes
LAPIERRE Jean Joseph Alfred 12/05/92
St-Haon (42) 1908-1911 Rully 26/08/14 Gérancourt Vosges
LARTAUD Etienne Marcel 22/06/95
Montceau 1910-1913 Montceau Montceau Saône-et-Loire
LAURENT Louis Marius 30/09/79
St-Laurent (01) 1895-1898 Lycée Mâcon 28/05/17 Mesnil les Hurlus Marne
LAVILLE Louis Georges Hughes
20/04/92 Toulon-sur-Arroux 1908-1911 Gueugnon 09/10/15 Tahure Marne
LELOUP Constant Auguste 04/01/84
Marchéville (55) 1899-1902 + ENS Militaire 06/05/17 Loivre Marne
LEXIS Jean 21/03/93 Paris 1909-1912
Roussillon 14/07/15 Fraize Vosges
LHENRY Jean Marius 27/11/95
St-Vallier 1912-1915 Montceau 23/10/17 Malmaison Aisne
LIMOGE Louis Philibert 02/08/93
Péronne NON E.N. Marcigny (intérimaire) 22/08/14 Chazelles Meurthe-et-Moselle
LOMBARD Joseph Charles Louis
26/09/89 Chalon 1906-1909 Chalon 06/12/14 Sailly-Labourse Pas-de-Calais
LOTH Claude Alphonse 16/10/89
St-Aubin-en-Ch. 1905-1908 Charolles 20/08/14 Fingstingen Allemagne
MARIN Jean Claude 24/04/94 Gibles
NON E.N. Colombier 28/03/17 Maisons-en-Champagne Marne
MARMILLOT Georges Henri 10/07/95
Moux (58) 1911-1914 St-Léger-sous-B. 27/09/15 Beauséjour Somme
MATHIEU François 12/08/94 Cronat NON
E.N. Vitry-en-Ch. 17/04/17 Pougues Nièvre
MERLIN A 1912-1915 Elève Maître ou
Luzy
MONNERET Georges Joseph 11/05/90
Ciel 1907-1910 Louhans 13/01/17 Bucy-le-Long Aisne
MOUREAU Pierre 12/11/93
Savigny-en-revermont 1909-1912 Louhans 20/08/14 Dalving Moselle
MOUREY Camille Marie Gabriel
20/08/88 Cuiseaux 1904-1907 Sfax (Tunisie) 07/07/15 Bois d'Ailly Marne
MOUTARDIER Paul Constant 28/08/95
Montceau 1913-1916 Elève Maître 09/06/18 Rubescourt Somme
ORCAIRE Félix 26/10/85 Véze (15)
1904-1907 Véze (15) 25/09/15 Neuville-St-Vaast Pas-de-Calais
PARISIS Lucien Alexandre 27/09/92
Thierville (55) 1909-1912 Perrecy 15/07/18 La Cheppe Marne
PAUGET Eugène Constantin 23/06/75
Varennes-St-Sauveur 1893-1896 Rosay (39) 15/12/15 Moosch Haut-Rhin
PETITJEAN Xavier Charles 13/11/83
Saillenard 1900-1903 Saillenard 25/08/14 Billy Meuse
POMMIER Jean Marie Georges 24/12/96
Change 1914-1917 Elève Maître 05/09/16 Ferny-Sorny Aisne
PONSOT Jean Marie 08/05/80
St-Martin-du-Mont 1897-1900 Gérardmer (88) 26/04/16 Blercourt Meuse
POTHIER Claude 12/08/99 La
Motte-St-Jean 1915-1918 Elève Maître 01/10/18 St-Quentin Aisne
POTHIN Jean Hyacinthe 21/12/95
Decize (58) 1912-1915 Elève Maître 23/03/16 La Clayette Saône-et-Loire
PROST Alfred Jean 14/04/90 Montceau
1907-1910 Montceau 10/07/16 Verdun Meuse
PUGET Claude Marie 30/05/83
Varennes-St-Sauveur 1899-1902 Savigny-en-Revermont 26/06/15 Bruay Pas-de-Calais
RAGEOT Léon François 24/02/86 Torpes
1902-1905 Palleau 04/11/14 Bislée Meuse
REBE Joseph Eugène 25/01/91
Chassigny NON E.N. Marizy 21/08/18 Bertheilmingen Allemagne
RENE Félix Marcel Antoine 22/06/88
St-Vallier 1905-1908 Prissé 16/08/18 Fretoy Oise
RICHARD Alphonse Eugène 06/02/95
Bosjean 1911-1914 Buxy 04/08/16 Fleury Meuse
ROBIN François 26/09/87 Massilly
1903-1906 Algérie ? 28/08/14 Entre-Deux-Eaux Vosges
ROLLIER Joseph 25/10/93 Trambly
1909-1912 Trambly 03/03/15 Aix-Noulette Pas-de-Calais
SAIGNE J NON E.N. Beaubery 30/03/18
Lassigny Oise
SEGUIN Marcel 13/12/93 Montchanin
1911-1914 Montcenis 05/04/15 Bois d'Ailly Marne
SEGUIN Jean Claude 15/11/95 Briant
1912-1915 Elève Maître 25/09/15 Ferme de Wacques Marne
SEREAU Noël Camille Jules 16/10/94
Chalon 1912-1915 La Clayette 11/09/16 Berry-en-Santerre Somme
SIMON Louis Vincent 21/08/81
Chassignoles (43) NON E.N. EPS Montceau 02/12/15 Sucheprey Meurthe-et-Moselle
TACHON Paul Claudius 30/01/88 Gibles
1903-1906 St-Loup-de-la-Salle 27/11/14 Apremont Meuse
TACHON Robert Jean Marie 25/10/89
St-Christophe-en-Bri. 1906-1909 Génelard 12/02/17 St-Hilaire-le-Grand Marne
TACNET Antonin Jean Marie 01/08/95
St-Léger-sous-Beuvray 1912-1915 Elève Maître 21/06/15 Bural Pas-de-Calais
TARDY François 22/07/80 Cortambert
1898-1901 Lournand 15/10/15 Hartmannsweilerdorf Alsace
THEVENET Joseph Ludovic 29/12/89
Lyon 1905-1908 La Clayette 05/08/16 Verdun Meuse
THOUNY Joseph Antoine Lucien
07/01/87 St-Genès (63) NON E.N. Céron 28/09/15 Souain Marne
THURISSET Joseph 06/02/89 Génelard
1906-1909 Montceau 01/10/18 Villers-Cotterets Aisne
TREZENEM Jean Joseph Ernest 20/01/78
Abbenans (25) NON E.N. EPS Tournus 25/07/18 Fère-en-Tardenois Aisne
TRICOT Pierre Lucien Marcel 01/07/90
La Chapelle-Thècle 1906-1909 Louhans 08/09/17 Verdun Meuse
VESSIGAUD Joannès 02/06/91 Fuissé
1908-1911 Uxeau 05/11/14 Wischaets Belgique
VILLERMIN Antoine Alexandre François
16/02/89 St-Loup-de-la-Salle 1906-1909 Chalon 20/08/14 Gosselmungen Lorraine
(Source :
A.V.N.P.71, Christian Desbrosses)
Plus de
détails sur la Grande Guerre dans la rubrique « Commémoration » du
blog du musée.
(3) :
Voir l’article du blog du Musée de la Maison d’Ecole : Claudius Pariat, défenseur de la cause
laïque : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2021/06/claudius-pariat-defenseur-de-la-cause.html#more
(4) :
Voir l’article du blog du Musée de la Maison d’Ecole : Costumes des Normaliens et Normaliennes
de l’Ecole Normale de Mâcon depuis 1848 : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2018/10/ecole-normale-de-macon.html
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