vendredi 6 octobre 2023

L'Ecole Normale d'Instituteurs de Mâcon en Saône-et-Loire

 

Aperçus historiques sur l’Ecole Normale d’Instituteurs de

Saône-et-Loire

Première partie : période 1833- 1941


Naissance des Ecoles Normales d’Instituteurs

Pour favoriser l’enseignement du peuple en France, quelques départements, par leur initiative, en étaient venus à la fondation d’Ecoles Normales d’Instituteurs, peu à peu d’abord, sous la Restauration (1814-1830), puis de plus en plus sous la Monarchie de Juillet (1830-1848). La loi que fit voter Guizot, Ministre durant cette dernière époque, le 28 juin 1839, venait encourager cette évolution. Dès le 31 janvier 1833, le Préfet avait fait approuver par le Conseil Général de Saône-et-Loire la création, à Mâcon, d’une Ecole Normale d’Instituteurs. Voici un résumé croisé des travaux de R. Bidot (promotion 1923-1926) effectués en 1984, de Pierre Gillot (promotion 1926-1930), archiviste du musée, en 1987, travaux actualisés et complétés par un apport personnel d’informations, d’annexes plus récentes et d’archives originales conservées au Musée de la Maison d’Ecole de Montceau-les-Mines. Cet article fait suite à celui traitant de l’Ecole Normale d’Institutrices de Mâcon, publié en mars 2023 sur notre blog (1) et dont la conclusion sera reprise ici.

Les début d’une Ecole Normale d’Instituteurs à Mâcon

Cette école devait être subventionnée par le Conseil Général de Saône-et-Loire, surveillée par une commission de notables, qu’allait nommer ce haut fonctionnaire et dirigée matériellement et pédagogiquement par Monsieur Charles-Louis Marle, qui lui procurait les locaux d’un ancien couvent, aujourd’hui la maison des Saints Anges. Charles Louis Marle dirigeait jusque-là l’Institution libre pour jeunes gens. Le Conseil Royal de l’Instruction publique autorisa l’école et la règlementa, le 15 mars 1833, de sorte qu’en octobre 1833, elle put s’ouvrir, mais avec des moyens de fortune.

L’impulsion donnée par un pionnier de l’école. Ce fut une personnalité hors du commun. Charles Louis Marle, né à Sennecey-le-Grand, obtint son brevet d’instituteur à 18 ans et devint un temps directeur d’une école d’enseignement mutuel à Mâcon. Après avoir cédé son pensionnat de Mâcon, il partit pour Paris, où il se fit journaliste et conférencier. Spécialiste des questions de grammaire, de linguistique et de philologie, il publia de nombreux ouvrages et articles touchant à ces différentes disciplines. Il mit au point un projet de simplification de l’orthographe (déjà !) dont on parla jusqu’à l’Académie Française. Foncièrement libéral, il fut inquiété lors des événements de 1848 et vit l’un de ses deux fils déporté en Algérie après le Coup d’Etat de 1851.

D’une vaste culture littéraire, acquis à la cause de l’enseignement du peuple, épris discrètement de liberté, très travailleur au surplus, Charles-Louis Marle accueillait des élèves, malheureusement amenés à lui par un recrutement médiocre ; il prétendait les élever jusqu’aux niveaux des brevets de capacité élémentaire et même supérieur de l’enseignement primaire, les y faire parvenir en dirigeant leurs études, peu interrompues de 5 heures du matin à 8 heures du soir, tout en leur inculquant la morale religieuse requise. C’est tout à son honneur qu’il voulut adoucir leurs deux années d’études en les prolongeant d’une troisième, mais le Conseil Général la lui refusa sous prétexte de réaliser des économies.


D’autre part, il était secondé d’adjoints peu qualifiés,  mais toutefois, depuis 1835, d’un abbé compétent. Il n’offrait à ses élèves, dans son internat, qu’un dortoir jugé « trop petit, même insalubre ». Couvert incomplètement par leur bourse départementale, le montant de leur pension passa de 436 francs à 474 francs par an, alors que le Directeur exigeait, non pas une rétribution pour lui, mais une aide financière pour achat de matériel scolaire. Il ne put éviter le reproche d’avoir naguère accepté des « innovations philosophiques » inacceptables, ni celui de présenter pour 1837 un budget trouvé excessif, ni celui d’avoir surmené ses élèves dont la mortalité fut considérée comme abusivement élevée, celle-ci d’ailleurs, en l’absence de toute visite médicale à l’entrée et durant le séjour à l’école. Un tel contrôle n’intervint qu’à partir de la loi du 28 juin 1836. La question financière poussa Monsieur Marle à  démissionner le 7 janvier 1837.

Cependant, il avait obtenu, en 3 ans d’exercice, des résultats remarquables ou il allait les obtenir en 1837. Sur 91 élèves sortis de l’école, 67 étaient munis d’un brevet de capacité (soit 35 du degré élémentaire et 32 du degré supérieur) et 4 allaient en obtenir un par la suite. Les lauréats (les 7/9 du nombre des élèves) dépassaient le minimum des connaissances qui manquaient à la plupart des maîtres du département où, d’ailleurs, environ 200 communes étaient dépourvues d’instituteurs, en 1835.


En 1837, un nouveau directeur : Monsieur François Foucault

Quatre candidats avaient brigué la succession de Monsieur Marle et ce fut Monsieur François Foucault qui fut nommé, le 28 septembre, par un Ministre qui commençait ainsi d’appliquer, pour la désignation du Directeur de l’Ecole Normale de Mâcon, une règle de nomination ministérielle. Auparavant, il était régent de philosophie au collège d’Avranches. Cette direction devait être la plus courte, car Monsieur Foucault succomba malheureusement en moins d’un an d’exercice, le 21 août 1838.


Direction de Monsieur Dunant (de 1838 à 1855)

Elle devait être la plus longue de toutes les directions. En effet, elle connut la Monarchie de Juillet, dix ans, la Seconde République (1848-1851) et sous le Second Empire (1852-1870), les débuts autoritaires de celui-ci durant trois ans. Monsieur Jean Dunant, né en 1808, d’origine suisse, avait été naturalisé en 1834. Ensuite nommé à la direction de l’Ecole Normale des Deux-Sèvres en 1855, il en démissionna rapidement pour revenir diriger un pensionnat de jeunes gens dans le quartier mâconnais de Chailly Guéret, jusqu’en 1867.

En 1837, maintenue par le Conseil Général, l’Ecole Normale fut mise en régie dès 1838. Les traitements du personnel, payés par le département, sauf partiellement par l’état pour le directeur, étaient conservés, et excepté pour ce dernier, comme pour le portier, augmentés de la pension gratuite ; ils étaient fixés par le même Conseil depuis ceux du directeur et de l’économe, jusqu’à ceux des maîtres-adjoints, de la lingère et du portier ; enfin aussi, à partir de 1838, s’y ajouta le traitement de l’aumônier.

Le prix annuel d’entretien s’éleva encore, pour atteindre environ 535 francs par élève. L’école prenait à sa charge les frais de maladie, sans que nous sachions réellement dans quelle mesure une bourse pouvait couvrir le prix de la pension.

Le 2 janvier 1840, auprès de l’Ecole Normale, une Ecole Annexe fut ouverte afin d’exercer les élèves-maîtres à la pratique de l’enseignement. Elle devint bientôt florissante, étant fréquentée par de nombreux enfants de citadins aisés qui acquittaient pour leurs fils les frais d’études ou de chauffage, ainsi que le loyer d’un jardin attenant. Un autre fut loué en 1841, pour les notions de jardinage à donner par les professeurs. Celles-ci devaient apparaître bénéfiques aussi à l’Ecole Normale, pécuniairement, comme aux élèves-maîtres jardiniers, d’un point de vue sanitaire.


Le 8 février 1843, pour reloger l’Ecole Normale plus spacieusement, au centre de Mâcon, le Conseil Général acquit un ancien couvent  d’Oratoriens. Cet immeuble de la rue des Gîtes, sur l’emplacement actuel de la rue de Strasbourg, était contigu aux terrasses de la Préfecture. A la suite de cet achat, le Ministre écrivit au Préfet une lettre des plus sévères, menaçant l’Ecole Normale de fermeture. Il y fustigeait l’achat de cet immeuble « cerné de ruelles bordelières où pullulent les filles de joie » ! Les deux promotions s’y installèrent tout de même le 4 novembre…

Cependant, dès 1846, il fallut l’agrandir, pour aérer mieux la cour, l’isoler mieux de la population environnante « peu respectable », et lui donner selon le vœu cher au Recteur, « l’isolement et la tranquillité de la campagne au milieu de la ville », lettre du 27 août 1842. Comme la bourse annuellement accordée aux élèves-maîtres risquait de ne pas couvrir les frais de nourriture en augmentation, le Directeur soumit les élèves à un régime alimentaire que devaient trouver bien rigoureux des jeunes gens doués d’un bon appétit !


Pendant la Révolution de 1848, l’ordre qui régnait à l’Ecole Normale ne fut point troublé par elle. Cependant Monsieur Dunant se vit reprocher par la presse de mal nourrir et de mal coucher ses élèves, voire d’être carliste (partisan du petit-fils de Charles X, le comte de Chambord en exil). C’est alors qu’en cette année 1848, il eut l’honneur de faire présenter au Préfet, par la commission de surveillance de son établissement, ce vœu que tous les élèves-maîtres fussent admis en leur école à bourse entière. C’était tendre vers une gratuité scolaire qui ne devait pas être réalisée avant la Troisième République, hélas !

En 1850, de nombreux instituteurs furent iniquement révoqués. C’est en accord avec l’Assemblée Législative, devenue en majorité royaliste en 1849, que le Prince-Président de la République élu par le peuple, le 10 décembre 1848, chercha à écraser le parti républicain. Voilà pourquoi aussi, à Mâcon, 12 élèves-maîtres de la 2e année d’études, ayant subi dès le 12 avril 1850 un examen bâclé du brevet élémentaire, furent envoyés dans des communes du département pour y remplacer les malheureux maîtres, victimes de révocations.

A l’Ecole Normale, on ne devait pas oublier surtout, l’un de ces républicains, Pierre Vaux, instituteur à Longepierre (71), injustement condamné aux travaux forcés à perpétuité. Gracié par Napoléon III le 14 août 1870, réhabilité après sa mort sous la Troisième République, en 1897, il reçut le fervent hommage des Normaliens de son école, lorsqu’une plaque y fut apposée dans le hall, en son honneur, en 1902, à l’initiative de l’Amicale, désignée plus loin.

Ce faisant, en 1850, l’Ecole Normale, ayant dispensé son enseignement 17 ans, avait reçu 393 élèves-maîtres ; 323 d’entre eux avaient obtenu des brevets d’enseignement et 255 étaient devenus instituteurs.


La loi Falloux, votée le 15 mars 1850, dut être appliquée par Monsieur Dunant. Elle réduisait à l’excès les matières d’enseignement dites obligatoires ; elle laissait subsister toutefois beaucoup de disciplines importantes, dites facultatives. Elle prétendait surtout imprégner les élèves d’une éducation religieuse et morale, sous le contrôle des prêtres.

En conséquence, à l’Ecole Normale de Mâcon, le personnel enseignant était réduit au directeur, à un maître-adjoint, un maître de musique,  et un aumônier. Il fallut attendre la fin de l’Empire et la loi Victor Duruy pour voir la situation s’améliorer. Mais, en réalité, la seule disposition heureuse de cette loi fut la durée des études portée à trois ans à la rentrée 1851, malgré le refus qu’avait toujours opposé le Conseil Général à cette mesure ; sage mesure donc, vainement demandée auparavant et prometteuse d’un avenir meilleur.

La loi laissait subsister l’Ecole Normale, sous le contrôle, assurément, de sa Commission de surveillance qui était formée désormais de 5 notables dont 2 abbés. On limita à 15 seulement le nombre d’élèves par promotion (donc entrés annuellement à l’école). Le recrutement n’en était pas facilité car certains élèves ne percevaient que les trois-quarts, la moitié ou le quart d’une bourse.

En 1857, la chapelle que devait fréquenter les élèves-maîtres, fut transférée du dehors à l’intérieur de l’école, afin de les isoler encore mieux de la population. Néanmoins, les dimanches et fêtes, ils restaient obligés de se rendre à la grand’messe et aux vêpres de la paroisse.


La direction de Monsieur Degant (1855-1859)

La direction de Monsieur Degant ne fut pas marquée de faits saillants. Ne valait-il pas mieux rester ignoré, d’ailleurs, en cette dure période de l’Empire autoritaire ? On notera toutefois, que la loi Falloux avait remis tous les établissements d’enseignement sous la surveillance du clergé, ce que Degand approuva dans un rapport de fin d’année : « L’esprit d’une maison véritablement chrétienne ne peut être que l’esprit de l’Evangile ; il se résume dans une foi vive, une charité ardente, un dévouement à toute épreuve »… Dont acte !  

La direction de Monsieur Jean-Pierre Lorain (1859-1867)

Monsieur Jean-Pierre Lorain était inspecteur primaire dans l’Aisne, avant de prendre cette direction en 1859, et le redevint par la suite, dans le Pas-de-Calais, en 1867.

Au début de l’Empire libéral, deux événements favorables aux normaliens ou à leur école se produisirent. En 1860, un décret permit aux élèves-maîtres d’obtenir une huitaine de jours de congé, pour la première fois, à l’occasion des fêtes de Pâques, leur départ étant différé le samedi saint et le dimanche suivant, à cause de leur exécution obligatoire de chants aux offices, situation qui perdura jusqu’en 1872.


Extrait du bulletin de l’Amicale n°41, 1912, article Promotion 1866-1869 (collection musée)

Peu après, en 1864 semble-t-il, le Conseil Général décida que, rue de l’Héritan à Mâcon, un immeuble nouvellement bâti, logerait l’Ecole Normale. C’est le 13 avril 1866 qu’elle y fut transférée, avant finition. Le soin de niveler la cour et le jardin étant confié aux normaliens, pendant leurs heures de loisirs ! : « Les bâtiments étaient à peine terminés et la cour et le jardin actuel étaient à niveler totalement. Ce furent les élèves qui exécutèrent ces travaux en y consacrant presque exclusivement tout le 3e trimestre de l’année scolaire. Au 1er août, la commission de surveillance, en visite d’inspection, s’extasia dans son rapport sur l’excellent état du jardin semé et planté de gros légumes. (..) Les travaux de nivellement, exécutés uniquement pendant les jours de congé et les récréations, auraient duré du début de 1868 jusqu’au 1er avril 1874. » Extraits des premiers bulletins de l’Amicale, article sur l’histoire de l’Ecole Normale de Mâcon.

Bien que leur habitat fût beaucoup amélioré, chacune de leur promotion, au cours des trois années d’études, perdit encore un ou deux de ses membres, à cause surtout de maladies contagieuses, facilitées par la vie en collectivité et contre lesquelles la médecine d’alors ne savait guère lutter. On aurait pu croire que l’état sanitaire se serait amélioré après le départ de la rue des Gîtes vers des locaux plus salubres, il n’en fut rien. Les rapports du Directeur continuèrent de faire état de rhumes, grippes, embarras gastriques, fièvres muqueuses, tuberculose et typhoïde, fléaux des internats et des casernes.


La direction de Monsieur Marchal (1867-1878)

Elle se déroula 3 ans sous le Second Empire finissant, et près de 8 ans pendant le début de la Troisième République. Arriva la guerre de 1870-1871. Commencée le 19 juillet 1870, la guerre franco-allemande, après la capture de Napoléon III par les ennemis, le 2 septembre, était depuis le 4 septembre poursuivie par le gouvernement de la Troisième République : « Le 18 juillet, les professeurs annoncent aux élèves, la déclaration de guerre. Quelques jours plus tard, le Préfet vient à l’Ecole et leur adresse une harangue enflammée sur le patriotisme et le dévouement à l’Empire. Les élèves sont conduits un soir sur la place d’Armes (devenue le square de la Paix) où a lieu une revue du 73e de ligne, alors en garnison à Mâcon, et qui partira dans la nuit pour le front. Les jours suivants, sur la voie ferrée, au bas du jardin, les normaliens peuvent voir passer les régiments d’Afrique qui montent au combat. Des zouaves, manifestement ivres, hurlent : « A la boucherie ! » debout sur les toits des wagons. » Extraits des premiers bulletins de l’Amicale, article sur l’histoire de l’Ecole Normale de Mâcon

Le 13 août, l’Ecole part en vacances. C’est après la rentrée d’octobre 1870 que 11 élèves de la 3e année d’Ecole Normale signèrent courageusement, de leur initiative, une formule d’engagement collectif pour devenir combattant. Leur tentative resta sans lendemain, Monsieur Marchal détourna leur demande… L’école et une infirmerie pour soldats, installées dans sa chapelle, cohabitèrent isolément, sans contact, mais sans que les élèves aient ignoré complètement les morts et les blessés qui étaient amenés des batailles de Dijon et de Nuits : « Durant plusieurs semaines, l’Ecole et l’infirmerie cohabitèrent en s’ignorant. Au cours de l’étude du matin, des pas sourds résonnaient dans les couloirs ; c’était les brancardiers qui emmenaient les morts de la nuit. » Extraits des premiers bulletins de l’Amicale, article sur l’histoire de l’Ecole Normale de Mâcon.

 Probablement causée par une ambulance militaire, une épidémie de variole provoqua la mort de l’un des élèves ; les autres furent sauvés par une vaccination aux pénibles effets secondaires, in extremis. Les jours de congés, au cours de la promenade, les élèves-maîtres entendaient de bien pénibles réflexions : « Qu’est-ce qu’ils font là, ces grands garçons ? Pourquoi ne sont-ils pas là-haut, avec les autres ? »


 Au sujet des souvenirs d’un normalien de ce temps-là. L’ex-élève-maître Saverdo devait écrire en 1898, d’après les propos ayant suivi notre défaite de 1871, que c’était les maîtres d’école allemands et non leurs soldats qui nous avaient vaincus. Et il ajoutait : « L’attention se reportait sur nous ; pour préparer la revanche et rattraper le temps perdu, on nous accablait de professeurs… Cela dura jusqu’à 1873, époque où les leçons des professeurs du lycée durent paraître subversives… »

Ainsi commençait à décliner, bientôt, à l’Ecole Normale, l’idée d’une revanche sur l’Allemagne, envisagée pour qu’elle nous restituât les provinces d’Alsace-Lorraine annexées indûment par elle, en 1871. Formés au minimum de 200 écoliers âgés d’au moins 12 ans, des bataillons scolaires, nés du ressentiment de la défaite de 1871, en divers départements français, n’ont semble-t-il pas existé à l’école publique primaire de Saône-et-Loire, car les bulletins de l’Instruction primaire, rédigés par les Inspecteurs d’Académie n’en mentionnent jamais. Un attachement sentimental conservé à l’Alsace-Lorraine n’empêcha pas que, vers 1890, dans l’ensemble de la France, l’idée de revanche était abandonnée, avec les bataillons scolaires, par la majorité républicaine du pays, à laquelle appartenaient les instituteurs. Monsieur Marchal mourut alors qu’il était en activité de service à l’Ecole, en juin 1878.


Les directions mal distinguées entre Messieurs Belloc et Galzin (1878-1882)

Les anciens bulletins de l’Amicale ne nous renseignent pas sur cette période où la direction semble partagée entre ces deux hommes, ni sur l’ordre dans lequel ils exercèrent leur fonction. Cette incertitude pourrait cependant être levée en consultant les archives d’autres académies puisque l’on sait que Monsieur Belloc quitta l’Ecole Normale de Mâcon pour celle de Montpellier et Monsieur Galzin pour celle de Dax.

Quoi qu’il en soit, les journées continuèrent de s’écouler laborieusement à l’Ecole où les normaliens poursuivaient leurs études, avec peu de relâchement, entre 5 heures du matin et 9 heures du soir. En 1879, cependant, sur 17 élèves-maîtres, candidats aux examens, un seul avait réussi à obtenir le brevet complet, c’est-à-dire supérieur. Il était difficile de le préparer, en fin de 3e année, en même temps que le brevet simple, c’est-à-dire élémentaire, lequel tout d’abord était indispensable pour devenir instituteur. Devant justifier l’attribution d’un meilleur traitement, l’obtention du brevet complet avait nécessité la connaissance de quatre séries de matières fort diverses et pourtant considérées comme facultatives lorsque la loi Falloux, toujours en vigueur, avait été édictée. Surtout, la connaissance de la religion ne figurait plus ou n’allait plus figurer parmi les matières enseignées. C’est que la loi Falloux était sur le point d’être abrogée.

De 1879 à 1883, Jules Ferry, Ministre de l’Instruction publique presque sans interruption, fonda l’école primaire, publique et laïque. Comme elle était ouverte à tous les élèves sans distinction de religions, l’instruction religieuse ne pouvait plus être donnée qu’en dehors des locaux scolaires. Afin que celle-ci fût continuée pour leurs enfants, si les parents le désiraient, l’école publique devait vaquer un jour par semaine outre le dimanche.

Une loi du 9 août 1879, sous son ministère, créa réellement les Ecoles Normales primaires. Dès 1880, Jules Ferry leur accordait la gratuité de l’enseignement, la liberté de conscience et un nouveau programme d’études qui ne comprenait donc plus celle de la religion. Mais hors de l’école, l’élève comme le professeur avait la possibilité de se conformer à des obligations religieuses, à titre personnel, s’il en avait.

Par conséquent, l’Ecole Normale d’Instituteurs à Mâcon devenait un établissement public où la Commission de surveillance omnipotente cédait la place à un Conseil n’ayant que des attributions administratives .En 1880, celui-ci supprima à l’Ecole le service et l’enseignement religieux. Ainsi, les objets cultuels se trouvant à la chapelle furent remis à l’Econome de l’Asile départemental. Quant à l’enseignement, il était désormais assuré, avec ses méthodes ou ses examens, par les autorités administratives enseignantes. Le département n’intervenait plus que pour l’entretien ou la construction des bâtiments de l’Ecole. 


La direction de Monsieur Claude François Tronchon (1882-1889)

Nul directeur avant lui, ni après lui du reste, n’aura été un enfant du département. Monsieur Claude François Tronchon était natif de Cormoranche, village situé à 8 kilomètres de Mâcon. C’est sous sa direction que l’Ecole Normale de Mâcon fut une des seules de France à adopter l’externat pour ses normaliens. Ce fut aussi durant son séjour que fut créée la Société Amicale des Anciens Elèves de l’Ecole Normale de Mâcon, notre Amicale.


La croissance des effectifs et ses conséquences. L’internat de la rue des Gîtes qui avait ouvert en 1843, s’était avéré suffisant pour accueillir la trentaine d’élèves de l’Ecole, effectif stable jusqu’au début des années 1860. La décision de porter cet effectif à 40 élèves en 1862, changea la donne et le Conseil Général prit la décision de construire le bâtiment de la rue de l’Héritan pour 45 élèves. Mais, plus tard, dans l’Ecole construite pour recevoir 45 élèves, une augmentation de leur nombre causa bien des soucis. Leur effectif passa, par exemple, de 46 en 1871 à 76 en 1884. Envisagé pour remédier à la surpopulation de l’établissement, son exhaussement parut impossible à cause de l’insuffisance des fondations. Aussi, en 1885, le Conseil Général émit un vœu en faveur de l’externat, et le Ministre prit une décision conforme, pour mettre fin aux errances du moment : en effet, on avait envisagé, dans un premier temps, d’« externer » 6 ou 7 élèves par promotion, puis on envoya loger 30 élèves dans l’immeuble occupé plus tard par l’école maternelle du cours Moreau (actuelle Camille Claudel). Solutions pour le moins provisoires.

Voilà pourquoi en 1885, l’externat fut adopté, contre l’avis du Conseil d’administration et du Directeur de l’Ecole Normale qui craignait que « l’expérience suggérée ne compromette gravement la réputation et la prospérité de l’Ecole ». Malgré tout, le ministère suivit le Conseil Général, autorisant le logement en ville des élèves de 3e année d’abord, en 1886, puis des 2e année l’année suivante et, enfin pour tous, le 1er octobre 1889.

 Il en résulta que l’Etat fut obligé d’accorder aux élèves-maîtres de Mâcon, des bourses d’un montant plus élevé que celles octroyées à leurs condisciples des autres Ecoles Normales pourvues d’un internat. Evidemment, toute chose ayant ses désavantages, l’Etat se rendit vite compte, à l’usage, que ce régime était beaucoup plus onéreux que celui de l’internat. L’externat fut donc désapprouvé par le Ministre, mais eut pour partisan, toujours, le Conseil Général, dispensé ainsi de grosses dépenses immobilières : « On assista donc durant une quarantaine d’années à une sourde guerre entre le Ministère qui, pressé de voir l’Ecole Normale de Mâcon revenir enfin à la norme, remettait à tout propos l’affaire sur le tapis, et le Conseil Général qui s’appliquait à faire la sourde oreille. » Extraits des premiers bulletins de l’Amicale, article sur l’histoire de l’Ecole Normale de Mâcon.

Contrairement aux craintes qu’avait d’abord eues Monsieur Tronchon, ni le rendement scolaire, ni la réputation de l’Ecole ne pâtissaient de l’externat. Quant aux normaliens, tenus seulement de fréquenter l’Ecole entre 7 heures 30 et 19 heures, ils appréciaient la liberté que leur procurait les pensions, de qualité pourtant inégale : « la qualité de la vie (essentiellement de la nourriture) était de niveau très inégal parmi la vingtaine de pensions qui hébergeaient les normaliens. Chaque « piaule » avait sa réputation bien établie, du « 3 étoiles » à la gargote, et transmise à l’avance de promotion en promotion. » Extraits des premiers bulletins de l’Amicale, article sur l’histoire de l’Ecole Normale de Mâcon.


La direction de Monsieur Devinat (1889-1893)

Grâce à ce directeur qui se montra partisan déterminé de l’externat, celui-ci fut appelé à durer. Il devait se prolonger pour les trois promotions, jusqu’en 1925, année où la promotion de 1ère année fut admise au lycée de Mâcon, en dehors de ses heures de présence à l’Ecole Normale. Mais surtout, ce régime pour les promotions de 2e et 3e années, allait se prolonger jusqu’en 1940. Il dura donc 36 ans au minimum et 51 ans au maximum. C’est à l’Ecole Normale, durant sa direction, que Monsieur Devinat eut un fils, devenu professeur agrégé d’histoire et qui fit une législature de député de Saône-et-Loire juste après la Libération.


Les directions de Messieurs Rogie (1893-1899) et Gaudot (1899-1908)

Ces directions ne laissèrent pas de souvenirs marquants à nos historiographes. Le premier partit ensuite pour diriger l’Ecole Normale de Beauvais. C’est sous la direction du second que fut inaugurée, le 22 septembre 1902, à l’initiative de l’Amicale, la plaque apposée dans le hall de l’Ecole pour honorer la mémoire de Pierre Vaux, l’instituteur Saône-et-Loirien martyr, mort au bagne de Cayenne en 1875, victime d’une machination judiciaire.

Cette cérémonie ne fut pas du goût de tout le monde, si on peut dire : « En préambule, la lettre du Ministre autorisant la pose de la plaque se termine par cette injonction : « La cérémonie d’inauguration devra garder un caractère universitaire. » Extrait du discours d’inauguration. Le jour de la cérémonie venu, ni le Préfet, ni l’Inspecteur d’Académie, ni le Directeur de l’école Normale ne sont présents. L’Inspecteur d’Académie s’est fait remplacer par l’Inspecteur primaire de Mâcon. Le Préfet est placé tout à fait en dehors de l’événement, le Ministre ayant désigné directement pour son représentant officiel le Secrétaire Général de la Préfecture.  Et c’est en cette qualité que ce dernier prononcera une insipide allocution de vingt lignes. Aucune personnalité officielle ne participera au banquet. La raison de cet ostracisme est bien facile à deviner : « Elle n’est autre qu’une bien fâcheuse coïncidence avec la grande Affaire, en tout point comparable, qui déchirait le pays depuis des années et qui n’avait pas encore reçu sa solution [Affaire Dreyfus]. C’est ainsi que Pierre Vaux, par-delà sa tombe, dérangeait encore le pouvoir et ne reçut que le seul, mais fervent hommage de ses seuls camarades normaliens. C’est peut-être là tout ce qu’il avait souhaité. » Extraits des premiers bulletins de l’Amicale, article sur l’histoire de l’Ecole Normale de Mâcon. 


La direction de Monsieur Poullard (1908-1912)

Monsieur Poullard n’entretint pas de relations avec l’Amicale durant sa direction. D’après ce qui est rapporté dans les bulletins de l’époque, il n’assista à aucun banquet, ni assemblée générale au grand regret des sociétaires. Il quitta Mâcon pour diriger l’Ecole Normale de Chartres.

Cependant, une modification des uniformes toujours portés par les normaliens survint alors, et nous invite à ne pas oublier :

-       Le frac qu’ils revêtirent jusqu’en 1848 au moins, dont on remplaça d’abord le chapeau par un képi de forme simple et sans ornement d’or ou d’argent.

-       La redingote, en usage en 1855, qui « présentait à son revers gauche une palme bleu clair » et qui pouvait « se fermer par un seul rang de boutons » en étoffe. C’était la fameuse « roupane », surnommée ainsi par ses utilisateurs, qui après un tel surnom en vinrent à appeler leur école « la roupane », et ses élèves « les Roupanards ».

En 1910, enfin, on s’avisa que déjà, au bout d’un an, pour les jeunes gens en période de croissance, un tel uniforme commençait de devenir ridiculement court et étroit. On le remplaça par un « veston droit, portant des boutons en cuivre dorés, palmés », tandis que la casquette était conservée : « Si une photo de notre promotion peut, aujourd’hui, illustrer cette chronique, c’est parce que, fait extraordinaire, aucun de nous n’étant « collé » un certain dimanche de février, nous décidâmes de nous faire photographier. Bien entendu, nous nous serions crus déshonorés si nous avions quitté notre casquette ! Il nous fallut même, pendant une étude, discuter, puis voter pour savoir si nous la conserverions. Et les partisans de la tête nue se révélèrent plutôt rares ! » Jean Boeugras (promotion 1913-1916 dite « promotion sacrifiée »), Chronique du centenaire, bulletin n° 84, 1963.


La direction de Monsieur Laurencin (1912-1925)

Avant son arrivée à Mâcon à la rentrée 2012, Monsieur Laurencin dirigeait l’Ecole Normale de Montbrison. Deux ans plus tard, la guerre éclatait.

La Grande Guerre de 1914-1918 vint perturber au plus haut point la vie des normaliens et du personnel enseignant. Déménagée dès le début du conflit, l’Ecole Normale de Mâcon fut occupée par l’hôpital militaire temporaire n° 43, pourvu en matériel de couchage avec celui des dortoirs des élèves : « Les blessés ne s’y firent pas longtemps attendre, comme en 1870. Alors âgé de sept ans il [R. Bidot]  se rappelle fort bien avoir vu vers la mi-août de 1914, des blessés en pantalons rouges jouant aux cartes sous les marronniers de la cour ? » Témoignage de R. Bidot (promotion 1923-1926), in Centenaire de la société amicale, 1984 

Les élèves continuèrent provisoirement à suivre les cours incomplets de professeurs encore non mobilisés, ils durent séjourner pour cela dans des locaux de fortune. Ils retournèrent aux origines lointaines, dès la rentrée 1914, dans l’Orangerie de la Préfecture, qui avait été autrefois, l’école annexe de l’Ecole Normale de la rue des Gîtes. Deux ans plus tard, en 1916, ils migrèrent à nouveau  à la Chambre des Notaires, rue Dinet, dans un bâtiment plus acceptable. Appelés, suivant leur tour, à assurer l’intérim dans les écoles primaires  ou à partir pour la zone de combat, ils ne virent aucune de leur promotion arriver complète au terme de leurs trois années d’études. La promotion 1912-1915 et la promotion 1913-1916 sont interrompues dès 1914 par ces remplacements de maîtres mobilisés. Il ne reste alors que trois professeurs qui doivent, bon an mal an, enseigner des matières en dehors de leur spécialité.

Les élèves de l’Ecole Normale de Mâcon, comme leurs collègues dans toute la France, furent successivement mobilisés en 6 promotions, depuis celle de 1911-1914, jusqu’à celle de 1916-1919 incluses. Ils subirent des pertes comparables à celles des anciens normaliens mobilisés des 20 autres promotions concernées par l’âge de départ à la guerre. 25 % des effectifs appelés périrent, extrême sacrifice d’instituteurs de bonne volonté, force vive de la Nation, obligés de défendre la cause de la liberté qui leur était si chère (2).


1918

Monsieur Laurencin restera un soutien indéfectible aux normaliens mobilisés et à ceux encore à l’Ecole : « Le Directeur qui correspond autant qu’il le peut avec ses élèves mobilisés, lit leurs lettres à ceux qui vont bientôt les rejoindre. On lit et on commente les journaux et les communiqués officiels. On participe aux œuvres de solidarité, on assiste aux obsèques des soldats morts à l’hôpital de l’Ecole, on entretient leurs tombes au cimetière militaire. Et le soir, dans le silence de l’étude, on pense aux camarades déjà morts au combat, au jour prochain où il faudra quitter l’Ecole pour la guerre qui s’éternise et dont Gaston Bonheur a dit très justement qu’elle fut un massacre de paysans et d’instituteurs. » in Centenaire de la société amicale, 1984

Comme un malheur n’arrive jamais seul, nombre d’élèves sont atteint par le virus de la grippe « espagnole » à l’automne 1918. Le docteur attaché à l’Ecole, Monsieur Sanerot, se rend d’une « piaule » à l’autre. L’épidémie ne fera aucune victime parmi les élèves…

Ce ne fut qu’en avril 1920, que L’Ecole Normale évacuée par les autorités militaires, puis réparée et assainie, put reprendre ses locaux. Devenus anciens combattants, les jeunes élèves-maîtres dont les études avaient été interrompues, n’acceptèrent guère d’être disciplinés comme des adolescents ! Beaucoup refusèrent de retourner sur les bancs de l’école tandis que d’autres, atteints par des troubles dus aux horreurs de la guerre, ne réintégrèrent pas. Des mesures d’assouplissement du régime normalien furent prises par le Recteur pour maintenir les effectifs. Toutefois, l’Ecole Normale souffrit d’une décroissance du recrutement des élèves entre 1914 et 1919 qui passèrent de 56 à 36. Aussi, devant ces pertes d’effectifs dues à ce faible recrutement et devant les lourdes pertes dues à la guerre, Monsieur Laurencin fut amené à dire, devant l’assemblée générale de l’Amicale des Anciens Elèves de l’Ecole Normale, réunie le 2 septembre 1920, dans la grande salle d’études de l’Ecole : « Plus que jamais, l’Ecole laïque, l’Ecole de la République a besoin de serviteurs actifs et dévoués. C’est un devoir pour nous tous de les lui fournir. » Il souhaita aussi que les normaliens ou les ex-normaliens, morts à la guerre, fussent honorés à l’aide de plaques commémoratives à apposer dans le hall de l’Ecole Normale.

Le 1e septembre 1921, l’Amicale, secondée financièrement par la promotion 1913-1916, réalisa ce vœu en hommage aux 101 disparus. Deux plaques de marbre blanc rappellent depuis leurs noms. Notons que la promotion 1913-1916 fit abandon de sa caisse de voyage de fin d’études « pour la réalisation de cette œuvre de souvenir » pour la somme de 1200 francs. 



Dans l’après-guerre immédiate, le chant l’« Hymne des Normaliens » fut composé par deux ex-normaliens de la promotion 1914-1918 : Claude Pariat dit « Claudius » (3) pour la musique et Roger Boeufgras (dont nous ferons l’éloge dans un prochain article), appelé par la suite Roger Denux, sous un pseudonyme d’écrivain, pour les paroles. Malgré leurs années de combat et de souffrance, ils étaient restés d’enthousiastes jeunes normaliens et leur œuvre fut adoptée par l’Ecole Normale. Sur un rythme plein d’entrain, les paroles nous paraissent, aujourd’hui, un brin désuètes, plus émouvantes qu’humoristiques : elles exaltent la fraternité entre « les bons normaux » de « la vieille école », depuis ceux de la plus ancienne promotion, jusqu’à ceux de la plus jeune, sans oublier « ceux de nos frères »… « morts dans cette guerre »… « pour nous donner plus de bonheur », sans oublier même les « Normaliennes » qu’on évoque, peu discrètement du reste, comme les futures épouses des Normaliens. Les Normaliennes existaient depuis 1er octobre 1872 à Mâcon, dans leur Ecole Normale d’Institutrices voisine. Mais un règlement strict semblait leur imposer de vivre détachées du monde.



Le début d’un renouveau scolaire. De 1920 à 1923, on refondit les programmes d’enseignement dans toute l’Ecole primaire publique, et en particulier, en 1920, ceux des Ecoles Normales, qui devaient conserver les leurs jusqu’en 1940, avec le Brevet supérieur préparé en 3 années. Quant au concours d’entrée à l’Ecole Normale, il allait être du niveau du Brevet élémentaire au moins, ou plus, selon le nombre de candidats présentés. Il parut possible d’augmenter constamment les effectifs scolaires et d’espérer combler rapidement les vides apparus dans la corporation enseignante.


1925

Un arrêté du 18 août 1920 supprimait le port de l’uniforme dans les Ecoles Normales : les normaliens ne devaient plus être distingués des autres jeunes gens par leurs habits. Toutefois, l’Ecole Normale de Mâcon, à cause de son externat, conserva le veston droit et la casquette encore quelques années. Vers 1930, la blouse noire de travail ne subsistait plus que provisoirement et des feutres et des canotiers apparurent (4).


La direction de Monsieur Louis Vigand (1925-1933)

Avant de diriger l’Ecole Normale de Mâcon, Monsieur Vigand dirigeait celle de Bonneville, où il avait connu Jean Bouvet, professeur d’histoire, archéologue et poète qui, depuis 1922, exerçait aux Ecoles Normales de Mâcon. C’est sous sa direction que l’internat fut rétabli, au lycée Lamartine pour la promotion de première année. Il quitta l’Ecole en 1933 pour Privas.


« L’Ecole Normale, depuis 1925, semblait s’être parée d’un attrait nouveau grâce au nouveau directeur Louis Vigand et à d’éminents professeurs, avec sa discipline libérale, ses méthodes nouvelles, sa pédagogie active. Comment dans un tel milieu, un élève n’aurait-il pu s’épanouir ? Ce fut-là, certes, une chance offerte, par exemple, à Henri Parriat, de la promotion 1926-1929, de pouvoir développer toutes ses aptitudes à s’instruire, en gardant toute son ardeur ».

Voilà quelques remarques empruntées à l’ouvrage qui lui a été consacré par ceux qui ont été, autrefois, les condisciples d’Henri Parriat, puis ses élèves. Ajoutons qu’il reçut de son professeur et ami Jean Bouvet, la passion de la recherche sur le terrain. Reconnaissons qu’il était particulièrement doué pour l’étude, puisqu’il resta le premier de sa promotion. Mais chaque élève était incité à adopter à sa manière le type d’éducation proposé pour lui-même ou pour ses classes futures.


D’après le bulletin de l’Amicale n°97 de 1976, les normaliens paraissaient souvent d’origine sociale modeste, si l’on se réfère par hasard, à leur promotion 1926-1929. Tels semblaient la plupart des 26 élèves-maîtres de celle-ci, nés de cultivateurs, de petits artisans, d’ouvriers (dont 3 de mineurs), de petits commerçants, de fonctionnaires (dont 5 d’instituteurs, 1 postier, 1 cheminot).

Promu Inspecteur d’Académie de l’Ardèche en 1933, Monsieur Vigand quitta son Ecole entouré de sympathies de l’Amicale et de tous.


Bulletin de l’Amicale n° 61, 7 septembre 1933 (collection musée)

La direction de Monsieur Georges Blanc (1934-1941)

 En cette année 1934, le nouveau Directeur connut l’allégresse de la fête du centenaire de l’Ecole Normale de Mâcon et du cinquantenaire de la Société Amicale des Anciens Elèves de l’Ecole. La cérémonie se déroula sous les auspices de cette dernière. En effet, n’était-il pas légitime qu’il en fut ainsi ? L’amicale ayant toujours été gardienne des traditions de l’Ecole ? Ainsi, l’assemblée générale du 7 septembre 1933 fixa la cérémonie au 12 mai 1934. 

 Ces anniversaires, furent célébrés avec ferveur et toutes les personnalités invitées furent au rendez-vous, au milieu d’une foule de participants : « Le jour venu, toutes les personnalités conviées, sans la moindre exception, étaient au rendez-vous. Il y avait M. le Directeur de l’Enseignement primaire au Ministère, M. le Recteur de l’Académie, M. le Préfet, M. le Président du Conseil Général, M. l’Inspecteur d’Académie, MM. les Professeur de l’Ecole, en activité ou en retraite. On avait invité au banquet les Inspecteurs primaires du département et les majors des trois promotions d’élèves-maîtres. La grande salle d’étude étant trop petite pour contenir la foule des participants, un grand nombre d’entre eux avaient dû se masser dans les couloirs et sur la terrasse. Vers 10 heures 30, le cortège officiel, après une visite de l’école, pénétra dans la salle où les assistants firent silence afin d’entendre les discours comme on n’en fait plus, sur huit pages de caractères serrés. Pendant plus de deux heures, l’éloquence universitaire allait couler à flots pour célébrer les mérites éminents de l’école laïque et de ses maîtres, après quoi on se rendit à la Chambre de Commerce où allait avoir lieu le banquet, un banquet comme on n’en voit plus, avec plus de 320 convives, sept plats et trois desserts. (..) Au dessert, les élèves des deux Ecoles Normales, plus la Chorale Universitaire, de création récente, donnèrent un concert apprécié. (..) A 16 heures, l’assemblée se rendit à la Salles des Fêtes toute proche pour assister à une matinée théâtrale animée par les élèves des deux Ecoles Normales. Il ne restait alors aux assistants que le temps d’une rapide collation avant d’aller s’apprêter pour le bal. (..) Cette journée fut aussi l’occasion d’une émouvante manifestation d’amitié en l’honneur du docteur Sanerot, médecin attaché à l’Ecole depuis 1909 et qui fêtait son jubilé. (..) Et nous savions qu’il nous aimait. Il conservait dans un album les photos de toutes nos promotions. Après la sortie de l’Ecole, nous n’osions plus aller le consulter parce qu’il refusait notre argent. » Extrait d’un bulletin de l’Amicale.

Très humain et très affable, Monsieur Blanc était estimé des professeurs, de ses adjoints, et aimé de ses élèves pour lesquels il montra bien une affection réciproque, surtout quand il eut la douleur, en 1939, de les voir partir pour la guerre. Ce ne fut pas une moindre douleur pour lui, à partir de 1941, de savoir « sa chère Ecole » de Mâcon « déchue de sa mission », puis délabrée à l’extrême par des occupants. Cette année-là, il avait été envoyé diriger en Algérie, l’Ecole Normale d’Instituteurs d’Oran tandis que ses élèves-maîtres mâconnais étaient dispersés dans les lycées, collèges et autres Instituts pédagogiques. Les bâtiments abritèrent alors un collège dit « Moderne » jusqu’à l’occupation par l’armée allemande.

A suivre…

Patrick PLUCHOT

Sources :

-       Manuscrit Aperçus historiques sur les Ecoles Normales de Saône-et-Loire, Pierre Gillot, 1987.

-       Photographies : archives musée, Amicale des anciens élèves de l’EN de Mâcon ( http://aaeenm.over-blog.com ),  et collections privées.

-       Archives du musée, fonds Ecoles Normales, dont les travaux de R. Bidot, secrétaire  honoraire de l’Amicale, Roger Sebert, Pierre Colomb et Patrick Pluchot, pour le bulletin de l’Amicale, 2011 à 2019.

-       Cent ans d’Ecole, publication du Musée de la Maison d’Ecole, 1983, Groupe de travail du musée.

-       CD-ROM Images de l’école, production du Musée de la Maison d’Ecole, 2002, P. Pluchot.

-       En Saône-et-Loire, notre école au bon vieux temps , J. Joly, P. Rivière, P. Gillot, chez Horwath, 1987.


Prochain article :

Aperçus historiques sur l’Ecole Normale d’Instituteurs de

Saône-et-Loire

Deuxième partie : période 1941-1991

(1) : Voir l’article du blog du musée sur l’Ecole Normale de filles : Aperçus historiques de l’Ecole Normale d’Institutrices de Mâcon : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2023/04/apercu-historique-de-lecole-normale.html

 (2) : Voir les articles du blog du musée sur le sujet :

Les promotions de la Grande Guerre : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2022/10/le-creuset-intellectuel-de-la-france.html

In Memoriam : Le livre d’Or des normaliens morts pour la France : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2022/10/le-creuset-intellectuel-de-la-france.html

D’une guerre à l’autre, les mobilisés deux fois : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2019/02/les-mobilisees-deux-fois.html#more

Le destin tragique d’un instituteur montcellien mort en 1918 à la bataille de Compiègne Le sergent Paul Contant Moutardier : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2018/09/2018-derniere-annee-de-commemoration-du.html#more


Les beaux discours d'antan : discours de M. Point, Président de l’Amicale et discours de M. Laurencin, Directeur de l’Ecole Normale







Nom, prénom, date de naissance, lieu de naissance, promotion, poste occupé, date et lieu de décès des normaliens de Saône-et-Loire morts pour la France pendant la Grande Guerre :

ANDRE Antoine, 06/05/94, Paray, 1910-1913, Roussillon, 13/05/15 à  Mécrin-Bois-d'Ailly Meuse
AUGOYARD Etienne, 14/03/95, Massilly, NON E.N., Montchanin, 16/08/16 à Hem Somme
AUGOYAT Jean Antoine, 26/04/92, Meulin (Matour), 1908-1911, Pont-de-Vaux, 06/10/15 à Tahure Marne
AULAS Jean Marie, 12/02/72, Mussy, 1891-1994, Beaudemont, 02/09/17 à Verdun Meuse
AUPECLE Claude, 13/07/85, St-Germain-du-Bois, 1901-1904, St-Aubin-sur-Loire, 29/05/16 à Dyo Saône-et-Loire
BABET Robert Jean Léandre, 05/09/91, Germigney (39), 1909-1912, Foucherans (39), 08/09/14 à St-Soupplets Seine-et-Marne
BAILLY-SALINS Auguste Albert, 29/08/81, Voiteur (39), 1897-1900, Menoley (39), 17/04/18 à  Orvilliers-Sorel Oise
BAJARD Pierre Marie Eugène, 07/08/81, Varennes-sous-Dun, 1897-1900, Mont, 26/04/15 à Tahure Marne
BALLANDRAS Claude Marie, 19/05/89, Ligny, 1905-1908, Vaudebarrier, 23/09/14 à Lassigny Oise
BASSET Joseph, 26/12/94, Montpont, NON E.N., La Chapelle-Thècle, 14/07/16 à Montpont Saône-et-Loire
BAZOT Louis Marcel, 11/05/94, Santenay (21), 1910-1913, St-Léger-sur-Dheune, 07/10/15 à Somme-Tourbe Marne
BEAU Louis Marie Joseph 10/03/88 Cuiseaux NON E.N. Cuiseaux 21/08/14 Herting Moselle
BEL Ernest Paul Valentin 08/01/79 Porpezac-le-Noir (19) NON E.N. Berzé-le-Châtel 24/11/14 Hte-Chevauchée Meuse
BERNARD Jean Marie François 04/12/89 Châteaurenaud 1907-1910 Torpes 05/04/15 Bois d'Ailly Meuse
BERNARD François 20/11/93 Le Creusot 1909-1912 Neuvy-Gr 21/06/15 Bural Pas-de-Calais
BERTHELON Claude Gérard 18/09/91 Mäcon 1907-1910 Mâcon 05/08/16 Fleury Meuse
BESSE Antoine 05/04/86 Liginiac (19) 1902-1905 Buxy puis Corrèze 10/09/14 Châtelraoul Marne
BIDOLET François 06/09/94 La Motte-St-Jean NON E.N. Cronat 06/02/15 Auxonne Côte-d'Or
BLANVIN Louis Charles Martin 11/11/80 Koers-la-Gr. (55) 1898-1901 Charmoy 16/07/18 Oeuilly Marne
BONIOL Antoine 21/04/82 Lempdes (63) NON E.N. Le Puley 10/10/14 Bois-Brûlé Meuse
BOUILLON Louis 03/03/90 Chagny 1907-1910 La Clayette 20/08/14 Ht-Clocher Moselle
BOURGEON Claude 17/11/89 St-Germain-du-Bois 1906-1909 Simard 09/10/14 Apremont Meuse
BOUSSIN Louis Prosper 13/02/80 Salornay 1897-1900 Cluny ou Génas 05/11/14 Apremont Meuse
BRELAUD Claude 18/02/89 St-Yan 1905-1908 Digoin 01/09/14 Regensburg Allemagne
BRETIN Théophile 07/02/81 Montchanin NON E.N. Le Creusot 26/12/14 Commercy Meuse
BRIGAUD Claude Julien 04/04/93 Digoin 1910-1913 Beaubery 17/04/17 Thuizy Marne
BRUNET Francisque Antoine 04/06/86 Farges (01) 1902-1905 St-Germain-du-bois 14/10/16 Bouchavesnes Somme
BUREAU Eugène 24/09/99 La Grande-Verrière 1916-1919 Elève Maître 17/09/19 Briare Loiret
CAMUS Désiré 23/07/93 Savigny-en-revermont 1909-1912 St-Usuge 20/08/14 Gosselmungen Lorraine
CHALUMEAU André Henri Félix 28/05/98 Simandre 1914-1917 Montceau 01/06/18 Offremont Oise
CHAMBARD Benoît Marius 23/11/80 Pierreclos 1896-1899 Serrières 15/12/14 Steinbach Haut-Rhin
CHAMBONNIER Antoine 28/02/97 Paray NON E.N. Génelard 24/03/18 Bois des Fosses Meuse
CHANDIOUX Valentin 01/11/85 Neuvy-Gr. 1901-1904 Alais (30) 17/09/16 Belloy-en-santerre Somme
CHANUSSOT Ferdinand Louis 30/09/85 Savigny-en-revermont 1901-1904 Militaire de carrière 01/10/16 Morval Somme
CHARCOSSET François Marie 12/08/80 Tramayes 1897-1900 St-Bonnet-de-cray 22/08/16 Assevillers Somme
CHARCOSSET Claude Catherin 02/03/83 Tramayes 1898-1901 + ENS I.A. À Sfax (Tunisie) 08/06/15 Tracy-le-Val Oise
CHASSAGNE Eugène Lucien 12/11/96 Mérinchal (23) 1913-1916 Tramayes 27/05/18 Kleinswurstaal Belgique
CHAUDAT Claude Maxime 10/08/91 Torpes 1907-1910 St-Germain-du-bois 18/09/14 Bornack Alsace
CHEVALLIER Charles 05/02/90 Mâcon 1906-1909 Mâcon 07/02/15 Commercy Meuse
CLAIR Stéphane Raymond 20/02/95 Couches 1912-1915 Elève Maître 27/04/15 Hartmannsweilerdorf Alsace
COGNARD Jean Baptiste Léon 17/02/84 St-Agnan NON E.N. Montceau 20/10/14 Sailly-Labourse Pas-de-Calais
COLAS Philippe 02/09/78 Frontenaud NON E.N. Ratenelle 12/11/14 Kemmel Belgique
CORDIER Louis Clément 07/09/76 Rignat (01) NON E.N. Sagy 12/08/16 Bois de Hey
CORTOT Claude 26/03/71 Uchizy 1887-1890 Le Creusot 10/03/16 Le Creusot Saône-et-Loire
COURBET Jean Baptiste Lucien 03/07/80 Fontaine (25) NON E.N. Milly 06/10/15 Tahure Marne
CRETET Julien Georges 05/09/91 Chalon 1907-1910 St-Jean-des-Vignes 13/02/18 La Courtine Marne
CURVEILLE Camille 02/06/81 Trevien (81) NON E.N. Ste-Croix 11/04/16 Avocourt Meuse
DAUBARD Pierre Eugène 11/07/80 St-Bonnet-de-VV 1898-1901 Brion 14/10/18 La Veuve Marne
DAVANTURE Raymond 24/03/92 Paris NON E.N. Igé 10/03/16 Bois des Hospices Marne
DEGRANGE Fernand 18/09/83 Charette 1899-1902 Terrans 18/10/18 St-Quentin Aisne
DEHEZ Jean Marie 20/05/94 Château-Chinon (58) 1912-1915 Elève Maître 26/09/15 Neuville-St-Vaast Pas-de-Calais
DELHOMME Marie François Philippe 08/08/88 Mâcon NON E.N. Coublanc 14/05/15 Bois d'Ailly Marne
DESBOIS Jean Henri 22/04/97 Cluny 1914-1917 Engagé vol, 1915 03/10/18 Sommepy Marne
DIDKOWSKI Léonce Grégoire Yvan 08/02/90 Villevieille (30) NON E.N. EPS Chalon 30/11/14 Bar-le-Duc Meuse
DOYEN Charles René 17/08/90 Montceau 1906-1909 Montceau 25/08/14 Rozelieures Meurthe-et-Moselle
DUBOIS Jean Louis 26/09/76 Jugy 1892-1891 Bissy-la-M. 25/06/15 Toul Meurthe-et-Moselle
DUNAND Arsène Lucien 03/12/87 Savigny-en-revermont 1903-1906 Germagny 03/10/15 Neuville-St-Vaast Pas-de-Calais
FAVRE James Edouard 20/06/93 Dijon 1911-1914 EPS Chalon (intérimaire) 15/10/15 Tahure Marne
FERRE Jean 02/08/78 Lyon NON E.N. St-Marcellin-de-Cray 06/11/14 Kemmel Belgique
FONTANEL Emile Robert 07/05/93 Cuisery 1910-1913 Colombier puis Maroc 11/10/18 Meknès Maroc
FRETIAUX Noël Marcel Gaston 24/12/87 Martailly NON E.N. Chalon 30/08/14 Saulcy Vosges
GAMEL Jean Baptiste 08/10/84 Pailherols (15) NON E.N. Vitry-en-Ch. 02/09/16 Nousky Somme
GAUDILLERE Marius Antoine 13/01/82 Lucenay-l'evêque 1898-1901 Mâcon-St-Clément 12/11/14 Pommerey Pas-de-Calais
GAUDILLERE Félix NON E.N.
GAUDILLIERE François Claudius 20/05/90 La Guiche 1906-1909 Fontaines 27/05/18 Bois de Vrigny Marne
GENOT Albert Aristide Ernest 11/12/92 Bois-Ste-Marie NON E.N. Epinac 19/05/15 Bois d'Ailly Marne
GEVAUDAN François 22/05/93 Digoin 1910-1913 Digoin 05/12/18 Chalon Saône-et-Loire
GIBASSIER Louis 11/05/71 St-Aubin (21) 1887-1890 Paris 22/04/16 Flirey Meurthe-et-Moselle
GILLE Léon Edmond 22/10/94 Condamine (39) 1910-1913 Condamine 13/05/15 La Houlette Meurthe-et-Moselle
GIRARD Marcel Clément 20/08/89 Prémanon (39) 1906-1909 Cuiseaux 20/08/14 Gosselmungen Lorraine
GIRAULT René Fernand 05/06/98 St-Bérain-s-s. 1915-1918 Elève Maître 31/10/18 Cressy Aisne
GIROUX Louis Etienne 24/01/88 Grandvaux 1904-1907 Cluny 13/12/14 Roclincourt Pas-de-Calais
GODIGNON Claude Joseph 29/01/80 Chalon 1897-1900 Mâcon 12/04/16 Cléry Somme
GRAND Jean Marie Joseph 12/11/88 Crécy 1904-1907 Trivy 16/09/17 Chaudefontaine Marne
GRANGER Joseph 23/10/86 Feillans (01) 1902-1905 Djelfa (Algérie) disparu Seddul-Bahr Turquie
JEANGUYOT Pierre Eugène 25/03/82 Chaumard (58) NON E.N. Directeur EPS Montceau 15/10/14 Cuinchy Pas-de-Calais
JEANNERET Henri Ernest 21/12/81 Cussy NON E.N. Marcilly-les-Buxy 10/04/15 Cuinchy Pas-de-Calais
JEANNERET Auguste Marie Alexandre 22/05/92 Besançon 1908-1911 Roussillon 28/05/18 Fismes Marne
JOBLOT André 12/10/94 Bissey 1911-1914 Elève Maître 05/07/16 Epernay Marne
JOLIVOT Emile Armand 19/10/94 St-Pierre-de-V. NON E.N. St-Léger-sous-B. 13/08/18 Billy Marne
JOURNIAC Raoul 23/11/87 Paris 1904-1907 Montceau 14/02/15 Sailly-Labourse Pas-de-Calais
JOUVESHOMME Pierre Marie 13/08/88 St-Bonnet-le-Bourg (63) NON E.N. Montceau 24/08/14 Saulxures Bas-Rhin
LAFORÊT Henri Jean Marie 09/02/96 Vitry-en-Ch. 1912-1915 Paray 15/12/16 Bézanvaux Meuse
LAGRANGE Etienne 14/07/83 Montagny NON E.N. Villeneuve-en-M . 15/10/14 Cuinchy Pas-de-Calais
LALLEMENT Emilien Théophile 06/05/85 St-Agnan 1901-1904 Chiddes 28/06/17 Avecourt Meuse
LAMBERT NON E.N. Verzé
LAMBERTET François Félix 17/10/98 Plottes 1915-1918 Elève Maître 11/11/18 Vauvy Ardennes
LAPIERRE Jean Joseph Alfred 12/05/92 St-Haon (42) 1908-1911 Rully 26/08/14 Gérancourt Vosges
LARTAUD Etienne Marcel 22/06/95 Montceau 1910-1913 Montceau Montceau Saône-et-Loire
LAURENT Louis Marius 30/09/79 St-Laurent (01) 1895-1898 Lycée Mâcon 28/05/17 Mesnil les Hurlus Marne
LAVILLE Louis Georges Hughes 20/04/92 Toulon-sur-Arroux 1908-1911 Gueugnon 09/10/15 Tahure Marne
LELOUP Constant Auguste 04/01/84 Marchéville (55) 1899-1902 + ENS Militaire 06/05/17 Loivre Marne
LEXIS Jean 21/03/93 Paris 1909-1912 Roussillon 14/07/15 Fraize Vosges
LHENRY Jean Marius 27/11/95 St-Vallier 1912-1915 Montceau 23/10/17 Malmaison Aisne
LIMOGE Louis Philibert 02/08/93 Péronne NON E.N. Marcigny (intérimaire) 22/08/14 Chazelles Meurthe-et-Moselle
LOMBARD Joseph Charles Louis 26/09/89 Chalon 1906-1909 Chalon 06/12/14 Sailly-Labourse Pas-de-Calais
LOTH Claude Alphonse 16/10/89 St-Aubin-en-Ch. 1905-1908 Charolles 20/08/14 Fingstingen Allemagne
MARIN Jean Claude 24/04/94 Gibles NON E.N. Colombier 28/03/17 Maisons-en-Champagne Marne
MARMILLOT Georges Henri 10/07/95 Moux (58) 1911-1914 St-Léger-sous-B. 27/09/15 Beauséjour Somme
MATHIEU François 12/08/94 Cronat NON E.N. Vitry-en-Ch. 17/04/17 Pougues Nièvre
MERLIN A 1912-1915 Elève Maître ou Luzy
MONNERET Georges Joseph 11/05/90 Ciel 1907-1910 Louhans 13/01/17 Bucy-le-Long Aisne
MOUREAU Pierre 12/11/93 Savigny-en-revermont 1909-1912 Louhans 20/08/14 Dalving Moselle
MOUREY Camille Marie Gabriel 20/08/88 Cuiseaux 1904-1907 Sfax (Tunisie) 07/07/15 Bois d'Ailly Marne
MOUTARDIER Paul Constant 28/08/95 Montceau 1913-1916 Elève Maître 09/06/18 Rubescourt Somme
ORCAIRE Félix 26/10/85 Véze (15) 1904-1907 Véze (15) 25/09/15 Neuville-St-Vaast Pas-de-Calais
PARISIS Lucien Alexandre 27/09/92 Thierville (55) 1909-1912 Perrecy 15/07/18 La Cheppe Marne
PAUGET Eugène Constantin 23/06/75 Varennes-St-Sauveur 1893-1896 Rosay (39) 15/12/15 Moosch Haut-Rhin
PETITJEAN Xavier Charles 13/11/83 Saillenard 1900-1903 Saillenard 25/08/14 Billy Meuse
POMMIER Jean Marie Georges 24/12/96 Change 1914-1917 Elève Maître 05/09/16 Ferny-Sorny Aisne
PONSOT Jean Marie 08/05/80 St-Martin-du-Mont 1897-1900 Gérardmer (88) 26/04/16 Blercourt Meuse
POTHIER Claude 12/08/99 La Motte-St-Jean 1915-1918 Elève Maître 01/10/18 St-Quentin Aisne
POTHIN Jean Hyacinthe 21/12/95 Decize (58) 1912-1915 Elève Maître 23/03/16 La Clayette Saône-et-Loire
PROST Alfred Jean 14/04/90 Montceau 1907-1910 Montceau 10/07/16 Verdun Meuse
PUGET Claude Marie 30/05/83 Varennes-St-Sauveur 1899-1902 Savigny-en-Revermont 26/06/15 Bruay Pas-de-Calais
RAGEOT Léon François 24/02/86 Torpes 1902-1905 Palleau 04/11/14 Bislée Meuse
REBE Joseph Eugène 25/01/91 Chassigny NON E.N. Marizy 21/08/18 Bertheilmingen Allemagne
RENE Félix Marcel Antoine 22/06/88 St-Vallier 1905-1908 Prissé 16/08/18 Fretoy Oise
RICHARD Alphonse Eugène 06/02/95 Bosjean 1911-1914 Buxy 04/08/16 Fleury Meuse
ROBIN François 26/09/87 Massilly 1903-1906 Algérie ? 28/08/14 Entre-Deux-Eaux Vosges
ROLLIER Joseph 25/10/93 Trambly 1909-1912 Trambly 03/03/15 Aix-Noulette Pas-de-Calais
SAIGNE J NON E.N. Beaubery 30/03/18 Lassigny Oise
SEGUIN Marcel 13/12/93 Montchanin 1911-1914 Montcenis 05/04/15 Bois d'Ailly Marne
SEGUIN Jean Claude 15/11/95 Briant 1912-1915 Elève Maître 25/09/15 Ferme de Wacques Marne
SEREAU Noël Camille Jules 16/10/94 Chalon 1912-1915 La Clayette 11/09/16 Berry-en-Santerre Somme
SIMON Louis Vincent 21/08/81 Chassignoles (43) NON E.N. EPS Montceau 02/12/15 Sucheprey Meurthe-et-Moselle
TACHON Paul Claudius 30/01/88 Gibles 1903-1906 St-Loup-de-la-Salle 27/11/14 Apremont Meuse
TACHON Robert Jean Marie 25/10/89 St-Christophe-en-Bri. 1906-1909 Génelard 12/02/17 St-Hilaire-le-Grand Marne
TACNET Antonin Jean Marie 01/08/95 St-Léger-sous-Beuvray 1912-1915 Elève Maître 21/06/15 Bural Pas-de-Calais
TARDY François 22/07/80 Cortambert 1898-1901 Lournand 15/10/15 Hartmannsweilerdorf Alsace
THEVENET Joseph Ludovic 29/12/89 Lyon 1905-1908 La Clayette 05/08/16 Verdun Meuse
THOUNY Joseph Antoine Lucien 07/01/87 St-Genès (63) NON E.N. Céron 28/09/15 Souain Marne
THURISSET Joseph 06/02/89 Génelard 1906-1909 Montceau 01/10/18 Villers-Cotterets Aisne
TREZENEM Jean Joseph Ernest 20/01/78 Abbenans (25) NON E.N. EPS Tournus 25/07/18 Fère-en-Tardenois Aisne
TRICOT Pierre Lucien Marcel 01/07/90 La Chapelle-Thècle 1906-1909 Louhans 08/09/17 Verdun Meuse
VESSIGAUD Joannès 02/06/91 Fuissé 1908-1911 Uxeau 05/11/14 Wischaets Belgique
VILLERMIN Antoine Alexandre François 16/02/89 St-Loup-de-la-Salle 1906-1909 Chalon 20/08/14 Gosselmungen Lorraine

(Source : A.V.N.P.71, Christian Desbrosses)

Plus de détails sur la Grande Guerre dans la rubrique « Commémoration » du blog du musée.

 (3) : Voir l’article du blog du Musée de la Maison d’Ecole : Claudius Pariat, défenseur de la cause laïque : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2021/06/claudius-pariat-defenseur-de-la-cause.html#more

 (4) : Voir l’article du blog du Musée de la Maison d’Ecole : Costumes des Normaliens et Normaliennes de l’Ecole Normale de Mâcon depuis 1848 : https://musee-ecole-montceau-71.blogspot.com/2018/10/ecole-normale-de-macon.html


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