Conférence au musée
François Dulac
Architecte
de la République
Les illustrations de Georges Dascher
Chapitre 7
Nos
filles, l’honneur de la France
Où
sont les femmes ?
(Patrick
Juvet, 1950-2021)
Ce
titre, clin d’œil, pose malgré tout une question à laquelle il faut répondre en
matière d’histoire. Si Charlemagne avait eu les honneurs de la première
couverture de la série Les noms de nos
fils (1), produite en 1895, il semble qu’aucune de nos filles n’ait eu un
talent suffisant pour en faire autant. Curieuse conception du rôle qu’occupera la
femme au sein des personnages historiques. Toutefois, sur cette
couverture-annonce ou « couverture-pilote », comme le diraient nos
publicitaires d’aujourd’hui, l’une d’entre elles vient de naître et les bonnes
fées se penchent sur son berceau, délicatesse toute féminine. Mais quel prénom
donner à cette blanche colombe ? Un large choix sera proposé dans la série
Les noms de nos filles, forte de plus
de 40 protège-cahiers illustrés par Georges Dascher bien sûr.
De
Jean Zay au régime de Vichy
Deux
visions de l’enseignement
La
rupture
Depuis
la Révolution française et au cours des différentes républiques, l’école
n’avait plus pour but de former des sujets, mais de former des citoyens,
dimension toujours éminemment politique. De fait, l’école a toujours été le
vecteur idéologique principal des institutions en place. L’école de Vichy, pour
la plupart des historiens, constitue une école rétrograde, véritable instrument
de propagande de la Révolution nationale, dont les pratiques paramilitaires
sont à rapprocher des mouvements de jeunesse mis en place par l’Italie fasciste
et l’Allemagne nazie. Une école aux antipodes de l’école républicaine de la fin
de la Troisième République incarnée par le Cartel des gauches et le Front
populaire d’avant-guerre 39/45.
Les illustrations de Georges Dascher
Chapitre 6
Nos
garçons, l’honneur de la France
De
l’école romantique à l’école méthodique
Dès
1830, rendre l’histoire de France et sa géographie obligatoires fut un vœu de
la Monarchie de Juillet, mais ce souhait ne sera mis en œuvre que beaucoup plus
tard, en 1860, par Victor Duruy, ministre du Second Empire. Dans l’enseignement
de l’histoire, l’école romantique, dans toute la première partie du 19e
siècle, sera la première à donner une fonction aux personnages historiques. Cette
période « romantique » chère à Michelet, va faire des « héros de
la France », des personnages de
roman. Ce fut, en effet, l’âge d’or de la biographie romancée, magnifiée et
instrumentalisée. Le portrait de Jeanne d’Arc fait par Michelet en est un
brillant exemple : « Le
sauveur de la France devait être une femme. La France était femme elle-même.
Elle en avait la mobilité, mais aussi l’aimable douceur, la pitié facile et
charmante, l’excellence au moins du premier mouvement. Lors même qu’elle se
complaisait aux vaines élégances et aux raffinements extérieurs, elle restait
au fond de la nature »… Difficile
de faire mieux. Georges Dascher s’y risqua tout de même, en 1895, en illustrant
une série de plus de 40 couvertures de cahiers sous le titre Le nom de nos fils, mais les motivations politiques avaient
quelque peu changé….
Connaissez-vous votre
alphabet ?
Quand
les consonnes rencontrent les voyelles
L’abécédaire
est l’un des plus anciens genres destinés aux jeunes enfants. C’est un petit
livre, contenant l’alphabet, qui doit aider les futurs écoliers à apprendre à
lire. Une multitude de ces petits livrets fut éditée, ils étaient modestes
d’apparence, mais d’usage quotidien. Tantôt ludiques, tantôt studieux, ils
furent illustrés de gravures austères à leur début, bientôt remplacées par des
vignettes colorées. Les thématiques furent d’abord tirées du savoir
encyclopédique (histoire, géographie), avant d’être puisées dans l’univers
familier des enfants. Alors l’abécédaire fut peuplé de jouets, d’animaux, de
métiers ou d’objets du quotidien. Pénétrons un instant dans la magie des abécédaires
d’autrefois.
La Maison
d’Ecole
140 ans d’histoire
Après
la Rédaction, le groupe de recherche pédagogique du musée
de
la Maison d’École de Montceau-les-Mines vous propose son cahier numéro 2 :
La Maison d’École - 140 ans d’histoire.
Cet
ouvrage rend compte du processus d’implantation de l’école publique dans la
cité montcellienne et des débats qui l’émaillèrent. Il est organisé en sept
chapitres : construction de la Maison d’École, naissance de l’école
publique après les écoles de la Mine, deux palais scolaires dont l’école de
filles, François Dulac architecte, école primaire supérieure, fanfare des Amis
réunis, missions et perspectives du musée : une vision ethnographique. Plus de 200 illustrations et photographies.
Fruit
d’un travail important de l’équipe du musée, cette somme historique constitue
une ressource indispensable aux amateurs d’histoire locale, voire au-delà, car,
ici, la petite histoire croise la grande...
(Format 25x25, 90 pages, dos
carré collé, couverture Curious Métallics, pages intérieures couché satin 170g,
impression quadrichromie. Préface : Fabien Ben, Directeur académique des
services de l’Éducation nationale de S&L.)
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Assemblée générale
4
mars 2022
Ensemble patrimonial de la
rue Jean Jaurès : dispensaire, musée, Syndicat des mineurs, trois sites
classés
Une
réflexion sur l’avenir
Pauline Kergomard
Pédagogue et écrivaine
Pauline Kergomard (Gallica.Bnf)
L’organisatrice
méconnue des écoles maternelles
Contre les
salles d’asile, « casernes pour enfants », Pauline Kergomard va œuvrer
afin que ces dernières deviennent l’école maternelle française et soient un
lieu d’épanouissement de l’enfant (1) :
« Inutile de bourrer le crâne
des jeunes enfants, il faut passer par le jeu ! ». Surprenante pédagogie pour l’époque ! Pauline évoque dès
ses débuts une école maternelle qui deviendrait un lieu d’éveil et
d’apprentissage. Une idée typiquement française, qu’à 18 ans, jeune
institutrice, Pauline Reclus (mariée à 25 ans à Jules Kergomard), va creuser en
faveur de l’éducation des tout-petits. Aussi, très tôt, elle devient
directrice d’une école privée et va développer cette pédagogie révolutionnaire
basée sur l’apprentissage par le jeu.
Le
choix de la laïcité
La Pierre aux Blancs, le Confessionnal, lieu de pèlerinage des Blancs de la Petite Église, Beaubery (71)
Une
histoire oubliée
Connaissez-vous
les Blancs du Charolais (aussi appelés les Bleus en Brionnais) ? Avez-vous
entendu parler des Béguins de la Creuse et de la Loire ? Deux minorités
religieuses catholiques dissidentes, mises en marge de la vie sociale par l’Église.
De fait, cette marginalisation poussera ces communautés vers l’école laïque, en
opposition à l’enseignement confessionnel catholique majoritaire dans les
campagnes au milieu du 19e siècle. Pourquoi l’école publique et les
institutions républicaines devinrent-elles leur refuge à la suite des lois
Ferry ? Tentative de réponse en quelques mots.
Les illustrations de Georges Dascher
Chapitre 5
Histoire
de France
Fables
et contes
C’est
sous Jules Ferry, père fondateur de l’école publique, que sera favorisée la
production de millions de protège-cahiers en direction des écoliers. Les
éditeurs conçurent les images représentées comme de petites œuvres d’art et les
commentaires de quatrième de couverture comme des mini encyclopédies. Les dessins seront confiés à des illustrateurs
de grand talent parmi lesquels Georges Dascher qui illustrera plusieurs séries
aux différents thèmes chers à la Troisième République. Aujourd’hui, une série
consacrée à l’Histoire et une autre aux fables et contes.