jeudi 18 août 2022

Le nom de nos écoles publiques

 

Bonne rentrée 2022 !

Le nom de nos écoles publiques

D’ici ou d’ailleurs…


Ebauche avortée du fronton de l’école Jean Jaurès à Montceau (1880) et fronton définitif (1881)

La rancœur d’un ministre

Notre école de la rue Jean Jaurès aurait pu s’appeler « Ecole Jules Ferry » comme l’avait décidé le Conseil municipal de Montceau en 1880, sauf que la proposition fut déclinée par le principal intéressé. Jules Ferry, alors ministre de l’Instruction publique, sollicité par le Conseil, refusa tout net, n’ayant vraisemblablement pas « digéré » que l’on passe outre son  désaccord sur le projet de construction du bâtiment (1). Il faut, en effet, savoir que le Code de l’Education nationale stipulait (et stipule encore) que « la dénomination ou le changement de nom des établissements publics locaux d’enseignement est de la compétence de la collectivité territoriale de rattachement » (2), soit : la commune pour les écoles, le département pour les collèges et la région pour les lycées. Donc, en 1880, la procédure relevait déjà de la compétence du Conseil municipal, seulement, les textes stipulaient aussi que l’administration avait un droit de regard sur le choix du nom donné à un établissement public, surtout si l’impétrant, en l’occurrence, en était le chef ! Retour sur le nom des écoles de Montceau. 

vendredi 29 juillet 2022

Les illustrations de Dascher-chapitre 8

 

Les illustrations de Georges Dascher

Chapitre 8

Les premiers soins

Munaé - Alcoolisme et Tuberculose - Notre hygiène. Couverture de cahier (vers 1905)


Les gestes qui sauvent

De nos jours, à l’école, on enseigne « les comportements adaptés et les gestes élémentaires de premiers secours » dans le cadre des dispositifs Apprendre à Porter Secours (APS pour les écoles maternelles et élémentaires), Gestes Qui Sauvent (GQS pour le collège) et Prévention et Secours Civiques de niveau 1 (PSC1 pour les collégiens et les lycéens). Déjà, à la fin du 19e siècle, la question de l’éducation aux premiers soins en cas d’accident se posa aux maîtres, et de manière plus cruciale encore qu’aujourd’hui, l’accès à la médecine restant aléatoire. Dans cette France majoritairement rurale, le ministère de l’Instruction publique pallia les carences dues à l’isolement des campagnes, par une éducation aux premiers soins bien ciblée.


jeudi 7 juillet 2022

AVIS DE RECHERCHE 2/3

 

Avis de recherche

Il y a 40 ans (2/3)

Yann Le Bouiver et Clotilde Gillot, auteure du reportage de cet article

1981 : sous l’œil de la caméra

Que sont devenus les élèves, apprentis acteurs, de l’école de la rue Jean Jaurès ? Filles et garçons d’une classe de Cours Moyen ont participé au tournage réalisé par Claude Couderc ? Nous le saurons bientôt peut-être, grâce à la mobilisation des médias et au bouche à oreille. Mais avant de pouvoir les réunir pour la projection de « leur film » les 17 et 18 septembre prochains, revenons sur l’histoire de ce tournage et laissons Clotilde Gillot, membre fondatrice du musée et aujourd’hui disparue, nous conter l’aventure.

Nouvelle série de photographies dans la suite de l’article. Reconnaîtrez-vous quelqu’un ?

vendredi 24 juin 2022

AVIS DE RECHERCHE 1/3

 

Avis de recherche

Il y a 40 ans (1/3)



Photo Richez-Studio de France

1981 : tournage d’un docu-fiction au musée par TF1

Que sont devenus les élèves, apprentis acteurs, de l’école de la rue Jean Jaurès ? Filles et garçons d’une classe de Cours moyen ont participé au tournage réalisé par Claude Couderc, futur directeur des magazines et responsable des programmes sur FR3 (2003). Les scènes se sont déroulées dans les salles de l’actuel musée de la Maison d’Ecole et dans la cour de récréation, en costumes d’époque. La suite de l’article vous propose une série de photographies du tournage avec les enfants qui ont participé à l’aventure. D’aucuns se reconnaîtront j’espère et prendront contact avec le musée pour qu’une rencontre soit organisée, dans le but d’identifier tous les acteurs. En effet, ce film, Les enfants de l’égalité (1981),  nous sera prêté par l’INA pour les Journées européennes du patrimoine, ainsi que deux autres où apparaissent aussi des enfants de l’école, ainsi que des lycéens : Les enfants de l’industrie (1980) et La Maison d’Ecole (1982). Les projections exclusives de ces documents exceptionnels sont prévues pour les 17 et 18 septembre 2022 à l’Auditorium Jean Maillot des Ateliers du jour de Montceau.


mardi 7 juin 2022

Instituteurs-naturalistes de Saône-et-Loire

 

Instituteurs-Naturalistes autodidactes

François Chassignol et Emile Château

« Pour enseigner un peu, il faut savoir beaucoup »

 

Sans doute, ces deux instituteurs saône-et-loiriens en avaient-ils conscience, comme tous les bons maîtres, et s’en faisaient une règle. Tous deux se documentaient alors sur toutes les matières qu’ils dispensaient dans leur école. Tous deux aussi, bien avant de se connaître, avaient senti grandir en eux cette passion pour la Botanique de terrain et la Biologie végétale. Les ambitions intellectuelles de ces maîtres de campagne étaient malheureusement bridées par leur isolement, sans bibliothèque suffisante, sans conseils éclairés et le découragement faillit maintes fois les pousser vers l’abandon… Jusqu’à leur rencontre et à l’amitié qui s’ensuivit. 

vendredi 27 mai 2022

Apprendre à compter

 



Savez-vous compter ?

Les bonnes vieilles méthodes

Ecole rue Buffon, Paris 5ème, photographie Robert Doisneau, 1956 (auction.fr)

Quel est le problème ?

Autrefois, la maîtrise du calcul excéda-t-elle de beaucoup les quatre opérations ? La France de la deuxième moitié du 19e siècle, nation de petits entrepreneurs agricoles, artisanaux ou commerçants, enseigne à ses fils les vertus de l’épargne, de l’accumulation du patrimoine et de sa transmission héréditaire. Ferdinand Buisson, directeur de l’enseignement primaire de Jules Ferry, définit la méthode : « voir avec les yeux avant de voir avec la tête » « partir du concret pour aller vers l’abstrait ». De fait, les écoliers apprirent à compter en manipulant des bûchettes et en poussant les boules de couleurs de leur boulier.

60 problèmes à la fin de l’article, révisez vos fondamentaux…


mardi 10 mai 2022

Conférence au musée

 

Conférence au musée

François Dulac

Architecte de la République




Plus d'informations page suivante 




vendredi 29 avril 2022

Les illustrations de Dascher-chapitre 7

 

Les illustrations de Georges Dascher

Chapitre 7

Nos filles, l’honneur de la France

Où sont les femmes ?

(Patrick Juvet, 1950-2021)

Ce titre, clin d’œil, pose malgré tout une question à laquelle il faut répondre en matière d’histoire. Si Charlemagne avait eu les honneurs de la première couverture de la série Les noms de nos fils (1), produite en 1895, il semble qu’aucune de nos filles n’ait eu un talent suffisant pour en faire autant. Curieuse conception du rôle qu’occupera la femme au sein des personnages historiques. Toutefois, sur cette couverture-annonce ou « couverture-pilote », comme le diraient nos publicitaires d’aujourd’hui, l’une d’entre elles vient de naître et les bonnes fées se penchent sur son berceau, délicatesse toute féminine. Mais quel prénom donner à cette blanche colombe ? Un large choix sera proposé dans la série Les noms de nos filles, forte de plus de 40 protège-cahiers illustrés par Georges Dascher bien sûr.  


vendredi 15 avril 2022

De Jean Zay au régime de Vichy



 

De Jean Zay au régime de Vichy

Deux visions de l’enseignement


La rupture

Depuis la Révolution française et au cours des différentes républiques, l’école n’avait plus pour but de former des sujets, mais de former des citoyens, dimension toujours éminemment politique. De fait, l’école a toujours été le vecteur idéologique principal des institutions en place. L’école de Vichy, pour la plupart des historiens, constitue une école rétrograde, véritable instrument de propagande de la Révolution nationale, dont les pratiques paramilitaires sont à rapprocher des mouvements de jeunesse mis en place par l’Italie fasciste et l’Allemagne nazie. Une école aux antipodes de l’école républicaine de la fin de la Troisième République incarnée par le Cartel des gauches et le Front populaire d’avant-guerre 39/45.

 

vendredi 1 avril 2022

Les illustrations de Dascher-chapitre 6

 

Les illustrations de Georges Dascher

Chapitre 6

Nos garçons, l’honneur de la France

De l’école romantique à l’école méthodique

Dès 1830, rendre l’histoire de France et sa géographie obligatoires fut un vœu de la Monarchie de Juillet, mais ce souhait ne sera mis en œuvre que beaucoup plus tard, en 1860, par Victor Duruy, ministre du Second Empire. Dans l’enseignement de l’histoire, l’école romantique, dans toute la première partie du 19e siècle, sera la première à donner une fonction aux personnages historiques. Cette période « romantique » chère à Michelet, va faire des « héros de la France »,  des personnages de roman. Ce fut, en effet, l’âge d’or de la biographie romancée, magnifiée et instrumentalisée. Le portrait de Jeanne d’Arc fait par Michelet en est un brillant exemple : « Le sauveur de la France devait être une femme. La France était femme elle-même. Elle en avait la mobilité, mais aussi l’aimable douceur, la pitié facile et charmante, l’excellence au moins du premier mouvement. Lors même qu’elle se complaisait aux vaines élégances et aux raffinements extérieurs, elle restait au fond de la nature »… Difficile de faire mieux. Georges Dascher s’y risqua tout de même, en 1895, en illustrant une série de plus de 40 couvertures de cahiers sous le titre Le nom de nos fils, mais les motivations politiques avaient quelque peu changé….