jeudi 8 février 2024

filles et garçons ou l'éternelle inégalité

 

Filles et garçons

L’éternelle inégalité ?


Tableau mural d’élocution, CE1, Nathan, 1967

L’inégalité garçons-filles : liée aux inégalités sociales ?

Les lois Ferry de 1881 et 1882 imposent une école publique, gratuite, laïque et obligatoire, mais qui ne sera pas fréquentée par tous. Les filières payantes dites du « petit lycée » (dès le CP) sont maintenues, elles scolarisent principalement les enfants de la bourgeoisie et essentiellement des garçons. Les lycées de filles sont encore considérés par certains, comme des « bizarreries » inutiles, malgré leur institution par la loi Camille Sée, en 1880… Dès 1920, la pression exercée par les enseignants se fait de plus en plus forte, demandant l’alignement des programmes des « petits lycées » sur ceux de l’enseignement primaire. Ce sera bientôt chose faite, mais les classes élémentaires payantes des lycées ne seront supprimées qu’en 1945… sans que la filière, devenue gratuite, ne disparaisse pour autant avant les années 1960.

mardi 6 février 2024

Hommage à Jacqueline Combier

 

La Maison d’Ecole à nouveau en deuil


Jacqueline Combier nous a quittés

Une bien triste nouvelle pour le Musée de la Maison d’Ecole sur lequel le mauvais sort semble s’acharner. Jacqueline a été victime d’un tragique accident qui lui a coûté la vie. Le destin a de nouveau prélevé son lot de malheur…

vendredi 26 janvier 2024

De l'école à la Mine, naître en Bassin minier en 1867

 

De l’école à la Mine


Un avenir tout tracé

Le 13 octobre 1867, à Sanvignes, naquit le petit Jean. Quelle serait la destinée de ce garçon issu d’une famille modeste habitant le Bassin minier ? Chacun savait ici que la carrière de mineur était inéluctable et commençait tôt. Bien sûr, les enfants ne travaillaient plus « au fond » depuis la loi de janvier 1813 qui avait interdit leur descente aux moins de 10 ans et la loi de 1841 qui fixait la journée de travail à 8 heures par jour pour les 8 à 10 ans. Mieux, une nouvelle loi de 1848 avait interdit l’embauche avant 12 ans et limité le temps de travail à 12 heures par jour pour les 12 à 16 ans, un progrès… Notre Jean échapperait-il à un avenir tout tracé ?

mardi 9 janvier 2024

Contexte social et origine des écoles du Bassin minier (troisième partie)

 

Contexte social et origine des écoles

En Bassin minier

Troisième  partie : l’entre-deux guerres et peu après

Cours de polonais, école des Gautherets (collection musée)

Quels évènements nouveaux s’étaient produits après la Grande Guerre ? Ce fut : le déplacement de l’exploitation minière vers les limites méridionales du Bassin minier originel ; la création par la Mine, de cités nouvelles, dans cette direction, et avec des écoles ; enfin, l’accueil qu’elle fit, à partir des années 20, de mineurs polonais, dont les enfants devaient être enseignés dans leur langue maternelle, conformément à une convention franco-polonaise, et recevoir ainsi, à l’école primaire privée, 3 heures de cours en français et 3 heures de cours en polonais, selon la législation française. 

lundi 1 janvier 2024

Vœux 2024

 

Meilleurs vœux 2024


Notre époque manquerait-elle de grands penseurs ?

Le 15 novembre 1915, Romain Rolland apprend que le prix Nobel de Littérature lui est attribué pour son œuvre fleuve en 10 tomes : Jean-Christophe (1), parue entre 1904 et 1912. Les félicitations et les éloges fusent, autant que les insultes le traitant de pacifiste et de déserteur face au conflit, du fait de ses déclarations en faveur de la paix. En effet, il en appelle aux intellectuels de tous les pays « pour tenir la pensée à l’abri de la folie collective et la garder pure et libre », cependant qu’il verse le montant du prix reçu à l’Agence des prisonniers de guerre de la Croix-Rouge auprès de laquelle il travaille depuis 1914 avec le docteur Ferrière…

jeudi 21 décembre 2023

Le Père Noël à l'Elysée

 



L’écolier, le Père Noël …

… et le Président

L’arbre de Noël de l’Elysée

Politique et tradition

« Le Père Noël est très populaire et en plus il revient chaque année. Il est le seul candidat qui peut faire ça chaque année et qui est sûr d’être choisi pour Noël ! ». Parole d’un président à l’humour et à l’autodérision aiguisés, au Noël de l’Elysée 2016, désappointé ou jaloux ? Il renoncera à un second mandat. Son successeur déclarera à maintes reprises, dans ses discours « Je ne suis pas le Père Noël ! ». Dont acte, le Père Noël, ce n’est pas lui, il n’est donc pas là pour faire des cadeaux. La tradition plus que centenaire touchait-elle à sa fin ? Que nenni. La politique reste la politique, Noël reste l’occasion de montrer le Président de la République qui récompense les méritants, en homme généreux, protecteur et accessible.  

lundi 11 décembre 2023

Hommage à Jean Gaumet

 

Hommage à Jean Gaumet

Un modèle de dévouement

Un grand cœur a cessé de battre au musée de la Maison d’Ecole. Notre ami Jean nous a quittés. Au de-là de la peine qui nous habite, son souvenir restera longtemps vivace au sein de notre groupe, ainsi que dans la mémoire des visiteurs de notre musée, jeunes ou vieux, qui furent guidés par cet humaniste passionné, grand défenseur de notre école laïque.

vendredi 1 décembre 2023

Contexte social et origine des écoles du Bassin minier (deuxième partie)

 

Contexte social et origine des écoles

En Bassin minier

Deuxième  partie : la Mine et ses écoles, de l’apogée au déclin

Ecole publique de filles de la rue Centrale, actuelle rue Carnot (collection musée)

La Mine toute puissante

A douze ou treize ans, les élèves de la Mine pouvaient se faire embaucher[1], non sans se prévaloir d’une attestation d’étude obtenue à l’école de la Mine, qui avait pu leur être délivrée, avec une note, ou plutôt une appréciation, sur l’acquisition des matières enseignées. On mentionnait d’abord la religion[2], puis dans un but étroitement utilitaire, semble-t-il, l’orthographe, les « trois genres d’écriture », les fractions, les règles d’intérêts, les opérations commerciales… entre autres. Ces attestations étaient obtenues à la suite de 2 examens, organisés pour les écoles privées du Bassin Minier, dont les lauréats jugeaient les épreuves difficiles. Peu souvent, les élèves des écoles de la Mine, et les garçons encore moins souvent que les filles (leur emploi étant assuré par la société), semblent avoir été présentés à l’examen du Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires (public), organisé part la loi de 1882.



[1]Jacques Vacher : op cit, page 8.

[2]Le certificat d’instruction primaire élémentaire, le C.E.P.E.

mercredi 22 novembre 2023

Contexte social et origine des écoles du Bassin minier (première partie)

 

Contexte social et origine des écoles

En Bassin minier

Première partie : la naissance d’une dynastie



Dans les limites de son exploitation, le Bassin minier dit « de Blanzy », sur un territoire approximativement long de 10 kilomètres du Nord-Est au Sud-Ouest, et large de 8 kilomètres du Nord-Ouest au Sud-Est, groupe actuellement, plus ou moins, une population de 37 000 habitants, alors qu’elle en comptait plus de 50 000 en 1975[1].  Cette population est surtout répartie entre les bourgs et les quartiers des communes de Blanzy, Sanvignes, Saint-Vallier, même Saint-Bérain, et essentiellement Montceau-les-Mines. Cet article est la reprise en trois épisodes, complétée, mise à jour par de nouvelles données et illustrée, de l’étude « Origine des Ecoles du Bassin minier de Blanzy, dans leur contexte social, de 1832 à 1956, environ » issue du fonds Gillot archivé au musée de la Maison d’Ecole et signée Pierre Gillot en décembre 1979.



[1] Dans l’ordre suivi ci-dessus des noms des communes ; nombre de leurs habitants : 4975 + 6 278 + 10272 +  910 + 28 204 = 50 639 habitants (Sources I.N.S.E.E 1975).

mercredi 8 novembre 2023

Commémoration du 11 novembre 2023 : si la guerre nous était contée... par les enfants.

 

Si la guerre nous était contée…

…Paroles d'enfants

1918-1978 : le 60e anniversaire de l’Armistice vu par les écoliers

En 1978, soixante ans après la Grande Guerre, les élèves de Marguerite Gillot, Directrice de l’école de Sanvignes (71), avaient rendu hommage aux derniers « poilus » de Montceau encore vivants. Nous avions relaté ce travail de mémoire extraordinaire dans un précédent article de ce blog intitulé Les derniers poilus du Bassin minier (novembre 2018) (1).

Voici, aujourd’hui, la deuxième partie du travail engagé par ces élèves de Sanvignes : le retour à la paix. En 2023, vraisemblablement devenus, pour la plupart, grands-mères ou grands-pères… Se souviendront-ils de leur maîtresse ?

Marguerite Gillot, une adhérente fidèle du musée, aujourd’hui éloignée de nous par son grand âge