lundi 11 décembre 2023

Hommage à Jean Gaumet

 

Hommage à Jean Gaumet

Un modèle de dévouement

Un grand cœur a cessé de battre au musée de la Maison d’Ecole. Notre ami Jean nous a quittés. Au de-là de la peine qui nous habite, son souvenir restera longtemps vivace au sein de notre groupe, ainsi que dans la mémoire des visiteurs de notre musée, jeunes ou vieux, qui furent guidés par cet humaniste passionné, grand défenseur de notre école laïque.

vendredi 1 décembre 2023

Contexte social et origine des écoles du Bassin minier (deuxième partie)

 

Contexte social et origine des écoles

En Bassin minier

Deuxième  partie : la Mine et ses écoles, de l’apogée au déclin

Ecole publique de filles de la rue Centrale, actuelle rue Carnot (collection musée)

La Mine toute puissante

A douze ou treize ans, les élèves de la Mine pouvaient se faire embaucher[1], non sans se prévaloir d’une attestation d’étude obtenue à l’école de la Mine, qui avait pu leur être délivrée, avec une note, ou plutôt une appréciation, sur l’acquisition des matières enseignées. On mentionnait d’abord la religion[2], puis dans un but étroitement utilitaire, semble-t-il, l’orthographe, les « trois genres d’écriture », les fractions, les règles d’intérêts, les opérations commerciales… entre autres. Ces attestations étaient obtenues à la suite de 2 examens, organisés pour les écoles privées du Bassin Minier, dont les lauréats jugeaient les épreuves difficiles. Peu souvent, les élèves des écoles de la Mine, et les garçons encore moins souvent que les filles (leur emploi étant assuré par la société), semblent avoir été présentés à l’examen du Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires (public), organisé part la loi de 1882.



[1]Jacques Vacher : op cit, page 8.

[2]Le certificat d’instruction primaire élémentaire, le C.E.P.E.

mercredi 22 novembre 2023

Contexte social et origine des écoles du Bassin minier (première partie)

 

Contexte social et origine des écoles

En Bassin minier

Première partie : la naissance d’une dynastie



Dans les limites de son exploitation, le Bassin minier dit « de Blanzy », sur un territoire approximativement long de 10 kilomètres du Nord-Est au Sud-Ouest, et large de 8 kilomètres du Nord-Ouest au Sud-Est, groupe actuellement, plus ou moins, une population de 37 000 habitants, alors qu’elle en comptait plus de 50 000 en 1975[1].  Cette population est surtout répartie entre les bourgs et les quartiers des communes de Blanzy, Sanvignes, Saint-Vallier, même Saint-Bérain, et essentiellement Montceau-les-Mines. Cet article est la reprise en trois épisodes, complétée, mise à jour par de nouvelles données et illustrée, de l’étude « Origine des Ecoles du Bassin minier de Blanzy, dans leur contexte social, de 1832 à 1956, environ » issue du fonds Gillot archivé au musée de la Maison d’Ecole et signée Pierre Gillot en décembre 1979.



[1] Dans l’ordre suivi ci-dessus des noms des communes ; nombre de leurs habitants : 4975 + 6 278 + 10272 +  910 + 28 204 = 50 639 habitants (Sources I.N.S.E.E 1975).

mercredi 8 novembre 2023

Commémoration du 11 novembre 2023 : si la guerre nous était contée... par les enfants.

 

Si la guerre nous était contée…

…Paroles d'enfants

1918-1978 : le 60e anniversaire de l’Armistice vu par les écoliers

En 1978, soixante ans après la Grande Guerre, les élèves de Marguerite Gillot, Directrice de l’école de Sanvignes (71), avaient rendu hommage aux derniers « poilus » de Montceau encore vivants. Nous avions relaté ce travail de mémoire extraordinaire dans un précédent article de ce blog intitulé Les derniers poilus du Bassin minier (novembre 2018) (1).

Voici, aujourd’hui, la deuxième partie du travail engagé par ces élèves de Sanvignes : le retour à la paix. En 2023, vraisemblablement devenus, pour la plupart, grands-mères ou grands-pères… Se souviendront-ils de leur maîtresse ?

Marguerite Gillot, une adhérente fidèle du musée, aujourd’hui éloignée de nous par son grand âge



mardi 10 octobre 2023

L'Ecole Normale d'Instituteurs de Mâcon en Saône-et-Loire (suite)

 

Aperçus historiques sur l’Ecole Normale d’Instituteurs de

Saône-et-Loire

Deuxième partie : période 1941-1991


Les « 4 années de malheur » du gouvernement dit de l’Etat Français (1940-1944) commençaient. C’est une troisième guerre que va subir L’Ecole Normale. Alors que le comte de Falloux l’avait asservie, un certain maréchal allait la tuer. Après la défaite de la France, en 1940, le gouvernement antirépublicain du Maréchal Pétain, voulant se montrer hostile aux instituteurs ainsi qu’aux institutrices, par la loi du 18 septembre 1940, supprima les Ecoles Normales comme celle de Mâcon, en n’en laissant subsister qu’une au chef-lieu d’Académie, Dijon, pour faire suivre aux élèves une quatrième année de formation professionnelle. A Mâcon, les normaliens étaient envoyés au lycée pour y préparer le baccalauréat, mais sans y recevoir la formation de naguère, spécifique des Ecoles Normales.

vendredi 6 octobre 2023

L'Ecole Normale d'Instituteurs de Mâcon en Saône-et-Loire

 

Aperçus historiques sur l’Ecole Normale d’Instituteurs de

Saône-et-Loire

Première partie : période 1833- 1941


Naissance des Ecoles Normales d’Instituteurs

Pour favoriser l’enseignement du peuple en France, quelques départements, par leur initiative, en étaient venus à la fondation d’Ecoles Normales d’Instituteurs, peu à peu d’abord, sous la Restauration (1814-1830), puis de plus en plus sous la Monarchie de Juillet (1830-1848). La loi que fit voter Guizot, Ministre durant cette dernière époque, le 28 juin 1839, venait encourager cette évolution. Dès le 31 janvier 1833, le Préfet avait fait approuver par le Conseil Général de Saône-et-Loire la création, à Mâcon, d’une Ecole Normale d’Instituteurs. Voici un résumé croisé des travaux de R. Bidot (promotion 1923-1926) effectués en 1984, de Pierre Gillot (promotion 1926-1930), archiviste du musée, en 1987, travaux actualisés et complétés par un apport personnel d’informations, d’annexes plus récentes et d’archives originales conservées au Musée de la Maison d’Ecole de Montceau-les-Mines. Cet article fait suite à celui traitant de l’Ecole Normale d’Institutrices de Mâcon, publié en mars 2023 sur notre blog (1) et dont la conclusion sera reprise ici.

mardi 5 septembre 2023

Les châtiments corporels

 

Les châtiments corporels

Officiellement interdits par arrêté ministériel en 1835…


La chaise à fessée (Musée de Château-Lambert 70)

De quoi faire frémir l’écolier

Les écoles et les collèges, du 16e au 19e siècle, disposaient d’un inventaire de pratiques punitives impressionnant. Au début ce fut carrément le fouet, dont la version familiale devint le martinet. Vint ensuite la férule que Balzac qualifia d’« Ultima Ratio Patrum » (le « dernier argument »), dans Louis Lambert, empruntant la célèbre devise que Louis XIV avait fait inscrire sur ses canons : « Ultima Ratio Regnum » (le « dernier argument des rois »). Le cachot, les verges, le pensum, l’exclusion, la pénitence, le bonnet d’âne, le bâton (châtiment des valets et des manants) et j’en passe, autant de sévices que risquait, en plus, le trublion déjà agenouillé sur la bûche d’infamie au fond de la classe…

lundi 28 août 2023

L'immigration polonaise entre les deux guerres

 

L’immigration polonaise

Vers la France

Les migrations sont souvent chaotiques et résultent le plus souvent d’un drame humain, une fuite en avant due à des situations tragiques : la guerre, le chômage, la misère, et bientôt la dégradation climatique. Qu’en fut-il des travailleurs polonais immigrés en France ? Quels étaient leurs rêves et quelles réalités ont-ils affrontées ? Quelques éléments de réponse dans cet article.  

Dans le cadre du Centenaire de l’arrivée des migrants polonais dans le Bassin minier organisé par l’association du jumelage Montceau/Zory :

Exposition du musée de la Maison d’Ecole, à l’Embarcadère à Montceau

du 2 au 17 septembre :

 « L’immigration polonaise-Les écoles polonaises » 

Prochaine ouverture du musée : dimanche 10 septembre de 14 à 18 heures

jeudi 10 août 2023

Les illustrations de Dascher-chapitre 12

 

Le « jeu éducatif » et l’ « imaginaire »

Illustrations de Georges Dascher

Jeanne Girard, une Inspectrice des maternelles oubliée

A la suite des lois Ferry et de la reconnaissance d’une véritable école maternelle, un innovant essai de pédagogie est proposé par Mme Jeanne Girard, longtemps directrice d’Ecole maternelle, et devenue inspectrice des Ecoles maternelles. Au début du 20e siècle, dans l’Education de la première enfance, elle crée et explique la notion de « jeux éducatifs », des exercices, certes, mais sous forme de jeux. On y voit l’influence de l’Ecole nouvelle et sa pédagogie n’est pas très éloignée de celle mise en œuvre par Maria Montessori, dans le même temps, en Italie. Publiés dans différents ouvrages, les travaux de Jeanne Girard seront repris jusqu’entre les deux guerres et ses rapports, mémoires, articles de revue et de journal servent aussi la cause d’une autre pédagogue de renom : Pauline Kergomard (1). Point de bavardage, elle appuie sa doctrine sur l’expérience de terrain et sur les faits. 

samedi 15 juillet 2023

Les illustrations de Dascher-chapitre 11

 

Les Droits de l’Homme

Les Droits des enfants

Quid des femmes ?

En ce jour de fête nationale

Dès 1789, la question des droits de l’homme et du citoyen est posée et supposée résolue par la Déclaration du 26 août 1789. Reste la question des droits politiques des femmes abordée par Talleyrand, à l’Assemblée nationale, en septembre 1791 : « Nous avons annoncé au commencement de notre travail des principes d’instruction pour les femmes : ces principes nous paraissent très simples. (..) Si nous pensons que leur part doit être uniquement le bonheur domestique et les devoirs de la vie intérieure, il faut les former de bonne heure pour remplir cette destination. (..) Si l’exclusion des emplois publics prononcés contre les femmes est pour les deux sexes un moyen d’augmenter la somme de leur bonheur mutuel, c’est dès lors une loi que toutes les sociétés ont dû reconnaître et consacrer. » Tout changera-t-il en 1881 quand sera évoqué officiellement le droit à une éducation égale pour les filles et les garçons, à travers les lois Ferry qui annoncent clairement les objectifs en créant une école publique, laïque, gratuite et surtout obligatoire ?