Une école libératrice
Plaidoyer pour une rentrée
sereine des enfants d’aujourd’hui
Sous
le regard de la bourgeoisie, le 19ème siècle s'était voulu le siècle
de l'enfant, cet enfant roi que « le
cercle de famille applaudit » lorsqu'il paraît selon Victor Hugo, cet enfant
malheureux qui prend conscience de la dureté des adultes avec Alphonse Daudet
ou de leur mesquinerie avec Jules Vallès, cet enfant qu'il faut choyer tout en
le dressant selon la Comtesse de Ségur. Malheureusement, la réalité est tout
autre, tous ces enfants ne sont ni comparables, ni égaux entre eux. Les fils de
la société bourgeoise ont droit à une éducation scolaire et à une adolescence
sentimentale quand, dans le même temps, les enfants des familles ouvrières
passent directement du premier âge à celui de travailleur. Le 19ème
siècle ignorera ces garçons et ces filles d'ouvriers ou de paysans, obligés à mener une vie
d'adulte avant l'âge, mais verra éclore, dans ses dernières décennies, l’école
pour tous qui mènera l’écolier des ténèbres vers l’empyrée.