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samedi 12 février 2022

Pauline Kergomard

 Pauline Kergomard

Pédagogue et écrivaine


Pauline Kergomard (Gallica.Bnf)

L’organisatrice méconnue des écoles maternelles

Contre les salles d’asile, « casernes pour enfants », Pauline Kergomard va œuvrer afin que ces dernières deviennent l’école maternelle française et soient un lieu d’épanouissement de l’enfant (1) : « Inutile de bourrer le crâne des jeunes enfants, il faut passer par le jeu ! ». Surprenante pédagogie pour l’époque ! Pauline évoque dès ses débuts une école maternelle qui deviendrait un lieu d’éveil et d’apprentissage. Une idée typiquement française, qu’à 18 ans, jeune institutrice, Pauline Reclus (mariée à 25 ans à Jules Kergomard), va creuser en faveur de l’éducation des tout-petits. Aussi, très tôt, elle devient directrice d’une école privée et va développer cette pédagogie révolutionnaire basée sur l’apprentissage par le jeu.

vendredi 21 janvier 2022

Le choix de la laïcité

 

Le choix de la laïcité

La Pierre aux Blancs, le Confessionnal, lieu de pèlerinage des Blancs de la Petite Église, Beaubery (71)

Une histoire oubliée

Connaissez-vous les Blancs du Charolais (aussi appelés les Bleus en Brionnais) ? Avez-vous entendu parler des Béguins de la Creuse et de la Loire ? Deux minorités religieuses catholiques dissidentes, mises en marge de la vie sociale par l’Église. De fait, cette marginalisation poussera ces communautés vers l’école laïque, en opposition à l’enseignement confessionnel catholique majoritaire dans les campagnes au milieu du 19e siècle. Pourquoi l’école publique et les institutions républicaines devinrent-elles leur refuge à la suite des lois Ferry ? Tentative de réponse en quelques mots. 

mardi 21 décembre 2021

Le Père Janvier bien avant le Père Noël

 

Souvenir d’enfance

Père Janvier ou Père Fouettard ? Carte postale, 1930 (geneanet.org)


Merci Père Janvier ! Et bonne année, bonne santé !

Au début du 20e siècle, pas de père Noël en Bourgogne, encore moins dans les écoles évidemment. Depuis des siècles, c’était le Père Janvier qui distribuait les étrennes et dans les années 30, la légende est toujours tenace, surtout dans le Nivernais et le Morvan. Pas étonnant donc que cette tradition soit arrivée en Bassin minier avec la venue d’une main-d’œuvre morvandelle, dès les débuts de la Mine, au milieu du 19e siècle. Les années 30 furent aussi une période de transition qui vit les enfants, jusque dans les années 60, bénéficier des largesses des deux hommes mystérieux qu’étaient : le Père Janvier, l’« ancêtre » destiné à disparaître, et le Père Noël, nouveau « produit » surfant sur la vague du consumérisme venu d’Amérique. 

dimanche 12 décembre 2021

Jeanne d'Arc dans le roman national

 

Chronique des héros du Roman National

Jeanne d’Arc

Jeanne d’Arc, bibliothèque scolaire Histoire junior Hachette, 1985 (collection musée)


De l’imbroglio historique à la réaction politique

Par nécessité patriotique, la Troisième République va réinterpréter l’histoire et instrumentaliser les héros d’autant plus aisément qu’ils auront leurs origines loin dans le passé. Dans les manuels scolaires, Lavisse en tête, ces héros auront leur spécialité : Gambetta est le modèle du politique, Pasteur celui du savant, Victor Hugo celui de l’écrivain. La palme revient cependant aux actions héroïques et à leurs auteurs. Au lendemain de la défaite de 1870, les défenseurs de la patrie que sont Vercingétorix (voir article du 29 octobre), Roland, Bayard ou encore Hoche, Kleber et Marceau, figures de la Révolution, sont érigés en modèles pour la formation des citoyens amoureux de leur patrie. Alors, Jeanne d’Arc est ressuscitée en cette fin de 19e siècle, après quatre cents ans d’oubli. La récupération de cette figure emblématique par une République laïque pousse l’Église à la canoniser en 1920…  

vendredi 29 octobre 2021

Vercingétorix dans le roman national

 

Vercingétorix

Chronique des héros du Roman National



Vercingétorix, 72-46 avant J.-C., Lionel Noël Royer, 1899 (PDFprof.com)

La guerre des mots

En septembre 2016, un ancien président de la République déclarait : « Dès que vous devenez français, vos ancêtres, ce sont les gaulois et c’est Vercingétorix », affirmant que le sentiment du passé commun est indispensable à la Nation pour se projeter dans un destin partagé. Ernest Renan, écrivain philosophe et historien, répondait déjà en 1882, dans sa célèbre conférence à la Sorbonne « Qu’est-ce qu’une nation ? », à ceux qui adhéraient à cette lecture du roman national : « La France n'est pas une « race », mais, dès Charlemagne, « un empire composé » (..) la considération ethnographique n'a rien à voir dans la constitution de nations modernes (..) le Français n'est ni un Gaulois, ni un Franc, ni un Burgonde. Il est sorti de la grande chaudière où sous la présidence du roi de France ont fermenté ensemble les éléments les plus divers ». Un siècle et demi plus tard, la querelle n’est pas éteinte, dont acte, regardons tout de même de plus près les origines de ce Vercingétorix dont les représentations firent rêver des générations d’écoliers jusqu’à la fin des années 60, années où il retournera aux oubliettes et où Astérix et Obélix commencèrent d’occuper les pensées enfantines.

vendredi 17 septembre 2021

Ecole publique et laïcité

 

Les Davidées

Les débuts difficiles de la laïcité à l'école


Une tentative de noyautage de l’école publique ?

1916 : la mémoire des lois sur la laïcité, pourtant proches, est moins vive. Les hommes sont au front mais pas tous les prêtres. Certains d’entre eux vont s’appuyer sur les institutrices publiques pour contrer la laïcité : il faut sauver ces dernières de l’influence laïque. Ces femmes institutrices, auxquelles on refuse encore, comme aux autres du reste, le droit de vote, sont pourtant une catégorie qui résiste à l’emprise cléricale, bien qu'elles en soient aussi une cible privilégiée. Elles sont nombreuses dans les écoles désertées par les instituteurs en ces temps de conflit, souvent isolées, sinon veuves de guerre. Elles ont, pour la plupart, été formées dans les écoles normales, véritables « Hussardes noires de la République » chères à Charles Péguy, ce qui inquiète les militants catholiques. 

lundi 5 juillet 2021

Chronique des héros du Roman national : Charlemagne.

 

Sacré Charlemagne !

Chronique des héros du Roman National


Lithographie en couleur, 1902

Qui a eu cette idée folle un jour d’inventer l’école ?

D’où vient donc cette affirmation que Charlemagne aurait inventé l’école le 23 mars 789 ? On peut d’ores et déjà dire que cette idée reçue ne date pas des sixties et de la chanteuse France Gall puisque l’illustre personnage fait son apparition dans les programmes d’histoire dès les années 1870 en promoteur de l’enseignement populaire. C’est, du reste, durant cette période que sont « exhumés » nombre de personnages mythiques, héros nationaux nourrissant le roman national, venant au secours de la Troisième république naissante, avide de modèles après la cuisante défaite de 1871…

lundi 28 juin 2021

Claudius Pariat : 80 années passées aux Amis Réunis

 

Claudius Pariat

Défenseur de la cause laïque

Augustine et Claudius Pariat (collection Daroux) 

Une figure montcellienne

L’école de la rue de l’Est, cette belle première école publique de Montceau devenue musée, a vu nombre d’éminents maîtres s’y succéder. Beaucoup d’élèves aussi, qui gardent un souvenir ému de ce lieu emprunt d’histoires et d’Histoire. Claudius Pariat fut l’un de ses écoliers avant de devenir l’un de ses maîtres. Normalien de la promotion 1915-1918 de Mâcon, promotion de la guerre, instituteur dévoué, c’est à huit ans qu’il entra, comme le fit son père avant lui en 1887, dans la Fanfare des Ecoles Laïques de Montceau-les-Mines, plus connue sous le nom de Fanfare des Amis Réunis. Il en deviendra le chef pendant 42 ans…

mardi 15 juin 2021

La Fanfare des Ecoles laïques de Montceau-les-Mines : les Amis Réunis

 

Les Amis Réunis

La fanfare des écoles laïques de Montceau

(Période 1887-1987)

Extraordinaire cliché de la première formation de la Fanfare des Ecoles Laïques : Président et Directeur,  graves en redingote noire, adolescents barbus et gamins en blouse d’écolier, tenant leur premier instrument, l’air vaguement militaire avec leur képi style « bataillons scolaires » en ces temps de revanche de 1870. On notera le sigle République Française sur la bannière colorisée… photographie prise devant le pignon sud de l’école de la rue de l’Est (actuelle école Jean Jaurès où est implanté notre musée),1887


6 juin 1887 : la naissance à la Maison d'école

Dans la jeune ville de Montceau-les-Mines, née en 1856, après la création de sa première école publique de garçon en 1881, l’idée vint de « faire de la musique » de manière plus suivie à un petit groupe de jeunes gens qui se réunissaient au 2ème étage de l’école de la rue de l’Est (notre actuel musée et école Jean Jaurès), dans une chambre d’adjoint du logement des maîtres (Antoine Méchin fréquenta vraisemblablement le groupe (1)). Allait alors naître une fanfare devenue au fil du temps une institution plus connue sous le nom : Les Amis Réunis. En voici l’histoire contée en quelques lignes…


mardi 1 juin 2021

1901 : l'école en Charolais

 

1901 : La situation scolaire dans le Charolais

Par Jean Chèze

(collection musée)

Quelle était donc la situation avant le grand élan républicain de laïcisation qui se termina par la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat ? Loi votée par vingt-deux députés bourguignons sur vingt-six. Si tout avait débuté sous Jules Ferry, l’accélération du processus s’amplifia avec l’application du titre III de la fameuse loi de 1901 sur les associations. Ce chapitre, anodin à première vue, ciblait les associations congréganistes et l’enseignement qu’elles prodiguaient pour beaucoup d’entre elles.


mardi 27 avril 2021

Le Familistère de Guise

 

Du phalanstère au familistère

Walmart.com

L’école sociétaire fouriériste

Si la Révolution industrielle du 20ème siècle en France n’a pas bouleversé l’urbanisme dans son ensemble, certaines localités, où les mines furent exploitées et les industries développées, ont tout de même vu apparaître des « logements patronaux », à l’image de Montceau-les-Mines ou du Creusot. Les patrons de l’époque promurent les cités ouvrières, leurs cités ouvrières pourrait-on dire, dont l’idéal était l’isolement des familles par quartiers, dans des maisons unifamiliales. Jean-Baptiste Godin eut une tout autre conception : le Familistère, de l’utopie à la réalité…


mardi 20 avril 2021

Petite devinette

 

Qui suis-je ?

Ma sépulture au cimetière du Père-Lachaise où ma dépouille fut ramenée en 1817

Je naquis en 1621, il y a tout juste 400 ans…

Admirateur d’Esope et d’Hippocrate, inspirateur d’Yvan Krylov, je fus un homme affable. « En vers » et contre tous, j’ai brocardé les grands et même celui qui m’anoblit en 1664. Fouquet, mon maître et protecteur, m’entraîna dans sa déchéance, le soleil devenu roi lui ayant brûlé les ailes. En 1684, j’entrai tout de même à l’Académie française, un an après mon ami Boileau. Depuis, bien des écoliers ont visité mon bestiaire et 335 écoles portent mon nom…  

vendredi 9 avril 2021

Vercingétorix à l'école

 

Le roman national

Toute une histoire !


Vercingétorix, figure emblématique du roman national patriotique, Petit Lavisse, 1913

Le débat n’est pas clos

Périodiquement, le débat sur le retour du « roman national » dans l’enseignement de l’histoire refait surface. Il y a quelques années, lors de la parution des nouveaux programmes d’histoire, certains, y compris des historiens, prônaient ce retour de l’enseignement du « roman national ». Pour comprendre cette mouvance, il faut remonter à l’école voulue par Jules Ferry et à un certain Ernest Lavisse qui répondit à l’appel de la patrie.


lundi 29 mars 2021

1871 : à l’école de la Commune de Paris

 

1871 : à l’école de la Commune de Paris

Par Gérard Burtin



La Commune de Paris fête son 150e anniversaire en cette année 2021. Sa pensée éducative et son action effective en matière scolaire sont encore très peu connues car le modèle dominant de l’histoire scolaire française les oublie systématiquement.


vendredi 5 mars 2021

Enquête sur les écoles de Saône-et-Loire 1884

 

Enquête sur les écoles de Saône-et-Loire

1884

L’Ecole primaire supérieure de Montceau



La Communale

En juin 1884, Armand Fallières, ministre de l’Instruction publique du gouvernement de Jules Ferry, lance la grande enquête nationale annuelle sur l’état des écoles publiques en France et Algérie. L’opération a deux objectifs, d’une part, faire l’inventaire matériel des besoins et, d’autre part, assurer la mise en œuvre des lois de 1881 et 1882 rendant l’instruction des filles et des garçons obligatoire, laïque et gratuite dans les « communales » (1). La consultation de ces archives remarquables a le mérite de lever le voile sur l’implantation concrète de l’Ecole primaire supérieure de garçons de Montceau en 1884, fournissant notamment les plans des classes.


lundi 15 février 2021

Collège Saint-Exupéry

 

Un quinquagénaire qui cache bien des trésors du patrimoine local.

Par Michel Billard

Du cours complémentaire de jeunes filles au collège St Ex

Le collège Saint Exupéry a été construit pour ouvrir à la rentrée de 1970, il y a donc eu cinquante ans cette année. Les travaux ont commencé en 1969 et il était à peine terminé en septembre 1970 pour accueillir ses premiers élèves, ceux-ci ont dû étudier le premier trimestre dans les locaux de l’ancien cours complémentaire et petit à petit ils ont intégré les salles flambant neuves des bâtiments « à peine secs » !


samedi 12 décembre 2020

Michel Serres, un philosophe à l'école

 

Dis Michel,

Il existe le Père Noël ?

École Rochechouart (Paris IXe), Michel Serres, 88 ans, a été accueilli par une multitude de questions d’écoliers de maternelle

Michel Serres nous a quittés le 1er juin 2019

Mais c’est en mars de la même année que le grand philosophe, professeur, académicien, écrivain et historien des sciences, passionné d’éducation et d’écologie, a vécu une dernière expérience extraordinaire : pour la première fois de sa vie, il fut confronté à un public ne sachant pas encore lire, 90 écoliers de maternelle, âgés de 3 à 5 ans… « C’est le plus beau jour de ma vie » a-t-il avoué devant enfants « J’ai toujours essayé d’être compris de la plus large majorité. Y arriver avec des enfants de cet âge, ça sauve une vie. »

vendredi 9 octobre 2020

L'école d'après-guerre (période 1945-1980)

 

L’école d’après-guerre 

(Période1945-1980)

Entre inquiétudes et innovations


Ecoliers, 1947 (AFP)

Les Trente Glorieuses et l’école

Après les secousses de l’après-guerre et 1968, nombreuses sont les hésitations, les mutations et les efforts pour renouveler et approfondir l’action pédagogique. L’école doit affronter la croissance des effectifs, véritable explosion scolaire due à la vague démographique mais aussi au progrès et à l’allongement de la scolarisation. L’institution fit-elle front à l’enjeu ?

vendredi 11 septembre 2020

Jean Cyrille Cavé (1833-1909) Fondateur des Sociétés de secours mutuels scolaires en 1881


Jean Cyrille Cavé (1833-1909)
Fondateur des Sociétés de secours mutuels scolaires en 1881


La Société de secours mutuels de Blanzy (71)

A la suite de la séance du Conseil des Maîtres de l’école de garçons de Blanzy du 24 avril 1911, le procès-verbal stipule que : « Les maîtres de l’école de garçons de Blanzy ont décidé de promettre leur concours au sujet de la Société de secours mutuels de Blanzy pour le recrutement des adhérents parmi les enfants de 6 à 13 ans ». C’est ainsi que va se développer dans cette commune une société solidaire et mutualiste bien moins belliqueuse que la Société de tir scolaire que les maîtres approuvèrent dans la même école lors de leur séance du 12 avril 1908…


lundi 31 août 2020

L'infamie des enfants au travail



Une école libératrice
Plaidoyer pour une rentrée sereine des enfants d’aujourd’hui






Sous le regard de la bourgeoisie, le 19ème siècle s'était voulu le siècle de l'enfant, cet enfant roi que « le cercle de famille applaudit » lorsqu'il paraît selon Victor Hugo, cet enfant malheureux qui prend conscience de la dureté des adultes avec Alphonse Daudet ou de leur mesquinerie avec Jules Vallès, cet enfant qu'il faut choyer tout en le dressant selon la Comtesse de Ségur. Malheureusement, la réalité est tout autre, tous ces enfants ne sont ni comparables, ni égaux entre eux. Les fils de la société bourgeoise ont droit à une éducation scolaire et à une adolescence sentimentale quand, dans le même temps, les enfants des familles ouvrières passent directement du premier âge à celui de travailleur. Le 19ème siècle ignorera ces garçons et ces filles d'ouvriers ou de paysans, obligés à mener une vie d'adulte avant l'âge, mais verra éclore, dans ses dernières décennies, l’école pour tous qui mènera l’écolier des ténèbres vers l’empyrée.